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Le jour où : Robin Soderling a (re)fait trembler la terre battue parisienne

Robin Soderling. Roland Garros. Rafael Nadal. 3 noms, 6 mots, 37 lettres liées à jamais. Pour l’éternité, Soderling sera l’homme qui a vaincu l’ogre Nadal à Paris. Au vu de la domination du Majorquin à Roland Garros, il s’agit sans aucun doute de la plus grande surprise de l’histoire de la Porte d’Auteuil. Mais cette victoire ne sera pas la seule surprise causée par le Suèdois à Paris…


L’on dit souvent que le plus brutal dans les tremblements de terre, ce sont les répliques. La réplique de Soderling arriva un an après, avec une violence inouïe. 2009, la planète tennis est bouleversée par ce suédois décomplexé, écrasant le maître des lieux de sa puissance. Ce match est devenu un tel mythe qu’il a occulté le chef d’œuvre de l’année suivante.


2010. Même lieu. Même bourreau. Victime différente. Mais si le nom n’est pas le même, le prestige est semblable.
Roger Federer arrive à Paris en tant que tenant du titre. Après 4 premiers matchs tranquilles, le voilà en Quarts de finale face à Robin Soderling, qui a lui aussi débuté facilement son tournoi. Il faut dire que sa victoire face à Nadal a été un déclic pour le suédois. Un an après, le voilà 7e mondial. Cependant, il est difficile d’imaginer Roger Federer s’incliner. Le Maestro est sur une série de 23 demi-finales consécutives en Grand Chelem. Il mène 12-0 contre Soderling, qui ne lui a pris que deux sets lors de ces rencontres. De plus, la finale de l’année précédente a tourné court mais on le sait désormais, il faut se méfier de l’homme du Nord.


Dès le début du match, le ton est donné, et le Suisse ne veut pas laisser entrevoir la surprise. Le numéro 1 mondial met la pression en s’octroyant 3 balles de break d’entrée. Si elles sont loupées, le suisse est plus juste, plus rapide, plus précis. Il break à 5-3 et conclut dans la foulée. On se dit alors que le match ne va être qu’une formalité. Immédiatement, Federer va s’offrir une balle de break à 0-0. Elle est sauvée par un service gagnant au T. Le point de départ d’un nouveau match car Soderling ne va plus jouer le même tennis. Il frappe fort, très fort, agresse son adversaire, qui, on le sait, aime avoir le contrôle du jeu. Breaké d’entrée, le Suisse n’aura aucune occasion de refaire son retard, au contraire, il sera en difficulté sur tous ses jeux de service. Après 1h05, égalité parfaite : 6/3 3/6.

Le suisse est pourtant dans un bon jour, mais de l’autre côté du filet, Soderling est en mission. Avec son style caractéristique, sa préparation ample en coup droit et ses coups de fusil long de ligne en revers, le 7ème mondial saoule de coup gagnant un Federer qui joue loin de sa ligne. Les lignes, justement, que trouve très souvent Soderling, surtout dans les moments chauds. A 5-4, le balois s’offre une balle de set, sauvée par un service volée malgré une défense incroyable. Soderling saute alors sur l’occasion pour breaker à 5-5. Un Ace à 220km/h le fait tourner à 2 sets à 1.

La messe est dite ? Non, car le numéro 1 mondial est de la race des très grands. Il prend le service de son adversaire dès le début du 4ème set. Mais Soderling débreak dans la foulée, mettant fin au suspens car le Suédois est en confiance. A 3-3, Federer s’arrache pour sauver 2 balles de break, mais, à 4-4, le couperet tombe, après une énième diagonale de revers gagnée par le finaliste de l’édition 2008, ce dernier sert pour le match. L’avant-dernier point est le résumé de la rencontre, avec une défense titanesque de Soderling, qui reprend le contrôle de l’échange et, d’un décalage coup droit surpuissant, fait faire la faute à Federer.

3/6 6/3 7/5 6/4. Après un peu moins de 2h30, la terre tremble à Paris, et la série insensée de 23 demi-finale de suite en Grand Chelem s’arrête pour le Suisse.

Si, en 2009, Soderling avait profité d’une méforme de Nadal, il a, en 2010, totalement annihilé un joueur au sommet de sa forme, l’écrasant de coups gagnants pendant 4 sets. Miroir de l’année précédente, ce tournoi verra l’espagnol prendre, en finale, sa revanche de l’édition 2009.

Les 2 hommes se sont rejoués 4 fois avant la fin de carrière de Robin Soderling. A chaque fois, Federer triompha. A chaque fois, il ne perdit pas un set. En cette après midi humide de Juin, le double finaliste de Roland Garros a donc remporté 3 sets. Soit un de plus que lors de leurs 16 autres rencontres cumulées. Une statistique qui en dit long sur ce tremblement de terre qui marqua une césure dans l’histoire d’amour de Federer avec les Grand Chelem.

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