Yates, Pinot, Alaphilippe. Trois hommes à retenir à la sortie de ce joli épisode pyrénéen qui a donné frissons et émotions à tous les amateurs de cyclisme. Rebondissements et grosses défaillances ont été présentes durant ces quatre jours.
Pinot prend ses responsabilités, Alaphilippe se surpasse
Cela a commencé jeudi avec une journée où tous les favoris sont restés bien au chaud. Logique, avec une étape qui n’avait pas le profil requis pour créer de grands écarts. Simon Yates, discret sur ce tour où il est venu en coéquipier de son frère Adam (après un Giro décevant), a profité de cette journée pour s’imposer au sprint devant l’espagnol Pello Bilbao et Gregor Muhlberger.
Changement d’exercice vendredi avec un contre-la-montre vallonné de 27 km. Transcendé par son maillot jaune et une foule venue en nombre pour l’encourager, Alaphilippe fait mieux que résister et repousse encore une fois ses limites en remportant le CLM de Pau 14” devant Geraint Thomas. Belle 7e place pour Thibaut Pinot. Egan Bernal, décevant, termine seulement 22e à 1’44”.

Le weekend commence samedi avec une étape courte et intense avec une arrivée au mythique col du Tourmalet. Pinot, bien décidé à s’offrir un succès de prestige et reprendre du temps sur ses adversaires, montre sa puissance en s’imposant de six secondes devant l’étonnant Alaphilippe et le discret, mais bien présent, Steven Kruijswijk. Il pourra remercier l’incroyable travail de son équipier de luxe, le jeune coureur de 22 ans David Gaudu, qui a mis sur orbite le leader de la Groupama FDJ. Egan Bernal et Emanuel Buchmann terminent eux à huit secondes tandis que la surprise du jour nous vient de la petite méforme de Geraint Thomas, qui termine 8e à 36”, suivi d’un Warren Barguil qui montre de belles aptitudes en montagne sur ce Tour de France. Le maillot blanc Enric Mas termine à 2’54” et cède sa tunique à Bernal. Quintana perd ses espoirs de podium. Bardet, sans force, finit à 20’19”.
Dernier jour pyrénéen dimanche avec une nouvelle belle victoire de Simon Yates (qui décidément rentabilise ses coups de pédales à l’avant de la course) dans l’arrivée inédite au Pras d’Albis devant un incroyable Pinot, qui ne cesse de reprendre du temps, et un valeureux Mikel Landa, souvent malchanceux, mais si fort sur les grands tours. Ces derniers furent suivis par les inséparables Bernal et Buchmann qui finissent dans le même temps quelques secondes plus loin. Thomas montre encore des faiblesses et perd 49 secondes (plus 6 de bonifications) sur Thibaut Pinot, tout comme Steven Kruijswijk. Le maillot jaune Julian Alaphilippe montre ses premières limites en haute montagne sur ce tour et perd de précieuses secondes sur ses concurrents.

Suspens total
Malgré une dernière journée difficile, Julian Alaphilippe ressort de ce Weekend pyrénéen avec une plus grande avance sur Thomas que jeudi matin. Formidablement vaillant et plutôt à l’aise (dans l’ensemble) en haute montagne, le coureur de la Deuceuninck Quick Step nous montre qu’il défendra son maillot jusqu’au bout. Pinot a profité des deux dernières grosses étapes de montagne pour refaire son retard. Il ne pointe qu’à 13 petites secondes d’un Thomas moins fringuant que l’année passée en montagne et où la bonne performance du jeune Egan Bernal pourrait redistribuer les cartes chez la Team Ineos.
Le suspens n’a jamais été aussi grand dans cette épreuve depuis bien longtemps. Il n’y a que 39 secondes d’écarts en le 2e Geraint Thomas et le 6e, l’étonnant Emanuel Buchmann.
Pinot a montré qu’il était le meilleur dès que la route s’élève, accompagné par une équipe bien organisée. De bon augure pour le français revenu dans le jeu pour atteindre son rêve de victoire dimanche prochain.
On a déjà hâte d’être jeudi. Faites nous rêver messieurs 🙂 !