Le championnat d’Allemagne reprend ses droits ce vendredi 16 aout avec en ouverture, un alléchant Bayern Munich – Hertha BSC. Fort d’un 7ème titre consécutif, le Bayern s’apprête à défendre sa couronne et même s’il reste favori à sa succession, rien n’est joué dans une course au titre plus que jamais ouverte. Tour d’horizon du foot au pays de la Curry Würst
UNE COURSE AU TITRE PLUS QUE JAMAIS INDECISE
Voilà 7 ans que le Bayern Munich écrase de sa domination la Bundesliga. Cependant, la saison dernière le géant bavarois aurait pu perdre sa couronne si le Borussia Dortmund n’avait pas perdu son sang froid dans la dernière ligne droite. Cette saison la tendance ne devrait pas s’inverser et le Bayern est plus que jamais en danger pour conserver son monopole.
D’une part Niko Kovac, malgré un doublé Coupe-Championnat, est loin d’avoir convaincu à la tête du Bayern. Ainsi à la moindre défaillance il pourrait très vite prendre la porte. Les Bavarois éprouvent également des difficultés dans le recrutement. En effet, le duo Robbery n’a pas été remplacé (Perisic vient d’arriver) et les récentes critiques de Lewandowski reflètent un problème de taille : L’effectif manque de profondeur malgré des dépenses historiques : 120 millions d’euros pour Arp, Pavard et Hernandez, dont 80 millions rien que pour le dernier (record du club). Les blessures ont été récurrentes la saison passée et resteront encore un problème avec l’enchainement des compétitions. Les derniers jours du mercato seront déterminants dans la saison des munichois.
Dans le même temps, le Borussia Dortmund a clairement montré ses ambitions. Le mercato a permis de renforcer un effectif qui, la saison dernière, manquait de rotation. Schulz, Brandt, Thorgan Hazard sont arrivés pour 80 millions d’euros et Hummels fait son retour pour apporter son expérience à une défense qui a été trop perméable. Ainsi tous les postes sont aujourd’hui doublés. Dans le sens des départs, seul les joueurs peu utilisés sont partis (Philipp, Kagawa, Diallo, Schürrle, Töprak). Le Borussia semble prêt, à l’image de la victoire en Supercoupe d’Allemagne (2-0) face au.. Bayern.

Enfin deux outsiders semblent avoir une carte à jouer : Le Bayer Leverkusen est plus que jamais à la recherche d’un premier titre. L’arrivée de Peter Bosz en novembre 2018 a changé la donne. L’ancien coach de l’Ajax a réalisé le miracle d’une qualification en LDC après une première partie de saison médiocre, tout en pratiquant le jeu le plus flamboyant d’Allemagne. Cet été le Bayer n’a perdu « que » Julian Brandt et s’est renforcé avec les arrivées de Diaby (PSG), Demirbay, Amiri (Hoffenheim) et Sikgraven (Ajax). Dans le sillage de la pépite Havertz, Leverkusen peut jouer sa carte avec un effectif de qualité. Attention toutefois à la dépense d’énergie en LDC. Le constat est sensiblement le même avec le RB Leipzig. Julian Nagelsmann a quitté Hoffenheim pour remplacer Ralf Rangnick cet été. Ce poste à la tête des Roten Bullen représente une nouvelle marche dans la carrière du très jeune coach prodige (32 ans) et la quête du titre semble être la prochaine étape de son parcours. Leipzig est l’endroit idéal : un club jeune (10 ans d’existance) qui a faim de titre (2 podiums en Bundesliga, 1 finale de coupe). Pas de bouleversement dans l’effectif cet été (Bruma comme seul départ) et quelques coups (Ampadu, Lookman, Nkunku, Wolf) pour densifier le tout. La défense sera l’élément clé d’un possible titre (29 buts encaissés l’an dernier – meilleure défense).
UNE LUTTE À TOUS LES ETAGES
Mönchengladbach, Wolfsburg et Francfort se sont qualifiés pour l’Europa League à l’issue de l’exercice précédent. Il a d’ailleurs fallu attendre la dernière journée voir la dernière seconde pour connaitre les 3 heureux élus dans une course à l’Europe qui a été palpitante. L’objectif pour ces trois-là sera de redorer l’image des clubs allemands en Europa League après des résultats très mitigés (Leipzig n’a pas passé les poules, Leverkusen éliminé en 16ème à Krasnodar). Seul Francfort avait tenu son rang, même plus, en étant éliminé aux portes de la finale à Stamford Bridge face à Chelsea. Après cette belle campagne, l’Eintracht a connu un été agité en perdant Jovic et Haller et à dû remodeler son effectif (Kohr, Durm, Sow, Joveljic sont arrivées et Trapp, Hinteregger et Rode sont transférés définitivement). Gladbach et Wolfsburg ont conservé le même effectif (exception de Thorgan Hazard) avec quelques ajouts.
Attention car il faudra batailler à tous les niveaux. La compétition sera rude également en championnat car à l’image de la saison dernière, les prétendants à l’Europe sont nombreux. Ainsi, le Hertha BSC et le Werder Brême miseront sur des effectifs jeunes et prometteurs pour confirmer les progrès aperçus l’an passé. Tandis qu’Hoffenheim et Schalke seront revanchards d’une saison décevante. Le remaniement des effectifs et l’absence de Coupe d’Europe en font des favoris pour un top 6-7.
Pas grand-chose à dire sur Düsseldorf, Mayence, Fribourg et Augsbourg qui se sont montrés actifs sur le marché des transferts (Kwon, Koubek, Schmid, Fernandes, St Juste) mais qui viseront surtout un maintien rapide et confortable avant de voir un peu plus grand.

Enfin, les 3 promus que sont Cologne, Paderborn et Union Berlin apparaissent comme les favoris à un retour rapide en Bundesliga 2 mais vendront chèrement leur peau. Cologne peut quand même prétendre à être dans le groupe du dessus après avoir gardé plusieurs cadres (Modeste, Cordoba, Horn, Hector, Meré) malgré la descente il y a 1 an. Pour Paderborn et Union Berlin il faudra miser sur l’euphorie de la montée. En particulier pour le dernier nommé qui effectuera son baptême du feu dans l’élite du foot allemand, après une montée historique lors du barrage face à Stuttgart (2-2 ; 0-0). L’Eisern qui représentera l’ex-RDA en Bundesliga (une première depuis 10 ans) a misé sur le recrutement de joueur avec l’expérience du niveau (Ujah, Subotic, Gentner), le maintien des cadres (Friedrich, Prömel, Abdullahi) et quelques paris (ingvartsen, Schlotterbeck). Il y a de l’espoir malgré tout pour un club très solide défensivement et invaincu dans son antre de l’Alte Försterei l’an passé.