A l'affiche Bundesliga

Ligue des Champions : ce qu’il faut savoir du RB Leipzig

À l'occasion de la deuxième journée de la phase de poule de LDC, l'Olympique Lyonnais se déplace à la RedBull Arena de Leipzig. Une affiche déjà déterminante pour les chances de qualification du club Rhodanien qui n'est pas au mieux après sept matchs sans victoire toutes compétitions confondues. Face à lui, le RB Leipzig est au meilleur de sa forme après un début de saison très satisfaisant. Le club de la marque aux Taureaux qui fête cette saison sa dixième année d'existence fait figure de favoris de la poule G. Focus sur un club jeune, ambitieux et déterminer à réussir.

À l’occasion de la deuxième journée de la phase de poule de LDC, l’Olympique Lyonnais se déplace à la RedBull Arena de Leipzig. Une affiche déjà déterminante pour les chances de qualification du club Rhodanien qui n’est pas au mieux après sept matchs sans victoire toutes compétitions confondues. Face à lui, le RB Leipzig est au meilleur de sa forme après un début de saison très satisfaisant. Le club de la marque aux Taureaux qui fête cette saison sa dixième année d’existence fait figure de favori de la poule G. Focus sur un club jeune, ambitieux et déterminé à réussir.

Un début de saison quasi parfait

6 victoires, 1 nul et 1 défaite tel est le bilan du RasenBallsport Leipzig depuis le retour sur les terrains en août dernier. Un démarrage quasi parfait malgré le faux pas de ce week-end à domicile, face à Schalke 04 (défaite 1-3). Car jusqu’à présent seul le FC Bayern avait réussi à partager les points avec les pensionnaires de la RedBull Arena, lors d’une rencontre marquée par une extrême intensité entre les deux prétendants au titre (1-1). Pour le reste, des victoires maitrisées face à des adversaires plus ou moins solides : Osnabrück (D2) en Coupe, Union Berlin, Francfort, M’gladbach et Brême en championnat. Pour ses débuts en Ligue des Champions, Leipzig a su se sortir d’un déplacement périlleux à l’Estàdio da Luz face au Benfica Lisbonne, une victoire 2-1 qui place le RB seul en tête du groupe G. Un ensemble plus que satisfaisant que l’on peut qualifier d’historique puisque les Taureaux réalisent le meilleur début de saison de leur histoire, toutes divisions confondues.

Leipzig à l’image de son buteur, Timo Werner, marche sur l’eau en ce début de saison (Photo : DFB)

La tâche s’annonce donc complexe pour Lyon car Leipzig est une équipe solide à domicile. Elle a remporté 7 de ses 12 matchs européens à la maison (7 victoires, 2 nuls et 3 défaites) et reste même sur 6 victoires sur les 8 dernières réceptions. Elle pourra en outre compter sur ses hommes forts, comme l’international allemand, Timo Werner. Ce dernier auteur de 5 buts lors de ses 4 derniers matchs de LDC est en grande forme, 7 buts en 8 matchs toutes compétitions confondues. Dans l’ensemble elle ne compte pas d’absence de marque (même si Wolf et Kampl sont blessés), Laimer, suspendu en championnat devrait faire son retour dans le onze titulaire. Un onze où devrait figurer de nombreux français, Mukiele et Konaté prendront place dans une défense à 5 aux côtés d’Halstenberg, Orban et Klostermann. Nkunku (1 but et 2 passes décisives) et Upamecano (en phase de reprise) devraient débuter sur le banc mais il n’est pas impossible de les voir rentrer en cours de partie. Le quatuor offensif devrait se composer de Werner, Sabitzer, Poulsen et Forsberg. Une équipe qui mêle jeunesse, talent, expérience et qui symbolise 10 ans de construction d’un club atypique.

Un club à l’histoire récente..

Voilà 10 ans que la firme autrichienne Red Bull, déjà détentrice à l’époque des clubs homonymes de Salzbourg et New-York, s’est installée en Allemagne. Une incursion dans le football outre-Rhin qui s’est faite par l’intermédiaire du rachat d’un club de 5ème division, le SSV Markranstadt, afin d’intégrer un marché bien plus prometteur que celui de l’Autriche. De l’identité du petit club de la banlieue de Leipzig tout disparaît pour laisser immédiatement place aux références à la marque de boisson énergisante : nom du club (modifié en RasenBallsport, littéralement « sport de balle sur gazon » pour respecter les statuts juridiques de la DFB qui interdit le naming de club), couleurs, logo, sponsor maillot et même naming du stade. Tout est donc à construire ou presque dans une ville qui compte déjà un traditionverein, le Lokomotiv Leipzig. Ce dernier, qui végète aujourd’hui en 4ème division, a connu deux périodes de gloire, la première sous l’appellation VFB Leipzig lors de laquelle il remporte le premier championnat d’Allemagne en 1903 (puis ceux de 1906 et 1913). Et une seconde, durant les années 70-80 sous la RDA, avec à son palmarès une demi-finale de Coupe UEFA en 1974 et une finale de Coupe des Coupes en 1987.

L’équipe du RB Leipzig en 2009 alors en Oberliga (Photo : sportfotodienst)

Impopulaire dans la capitale saxonne à ses débuts mais dopé par des moyens financiers supérieurs à ses adversaires (318 millions de transfert sur 10 ans dont 263 depuis l’accession en Bundesliga), le RB connait une trajectoire fulgurante, passant de l’Oberliga à la Bundesliga en seulement 7 ans. Une réussite sportive qui s’explique aussi par la stratégie de recrutement du club, principalement celui de jeunes talents âgés de moins de 24 ans (Werner, Upamecano, Konaté). Cependant pas question de faire du trading comme le pratique des clubs comme Monaco ou Porto, non le RB cherche à construire vite et bien mais avec pour objectif de durer sur le long terme (Exemple : le milieu Diego Demme, 27 ans, arrivé en D3 en 2014 a passé le cap des 200 matchs sous le maillot des taureaux). Ainsi sur les dernières saison, seulement deux joueurs ont quitté le navire pour des clubs plus huppés : Joshua Kimmich (Bayern) et Naby Keita (Liverpool). Il faut dire que les résultats sportifs sont un atout majeur pour être attractif, après 3 saisons en Bundesliga, le RB s’est toujours qualifié pour les Coupes européennes (2ème, 6ème et 3ème). Faisant passé le statut du club de celui de plus détesté d’Allemagne, où les manifestations d’hostilité des supporters des Traditionsverein envers lui a toujours été de rigueur, à un club de plus en plus intégré et reconnu comme un concurrent sérieux au titre.

..mais déjà expérimenté

En Août dernier, comme pour sa première participation à la LDC, le RB Leipzig a été intégré dans le chapeau 4 lors du tirage au sort de la phase de poule. Cependant, malgré son âge récent ce dernier possède une histoire en Coupe d’Europe et surtout face à des clubs français. Il y a deux ans, les Allemands débutaient par exemple leur aventure en dehors des frontières nationales face à l’AS Monaco (Porto et Beskitas composent le reste du groupe). Difficile de faire plus compliqué pour aborder l’inconnu que d’affronter un demi-finaliste sortant de LDC. Pourtant Leipzig arrache le point du nul face à une équipe en reconstruction à l’époque, suite aux départs de nombreux cadres. Le match retour illustre d’ailleurs les dynamiques des deux clubs cette année-là, les Roten Bullen s’imposant 4-1 à Louis II, pas suffisant pour décrocher les Huitièmes de finale mais assez pour poursuivre la route en Europa League. Une route qui les mènera jusqu’aux quarts de finale face à un autre club français, l’Olympique de Marseille (après avoir éliminé Naples et le Zénith St-Pétersbourg). Malgré la victoire du match aller (1-0) les Allemands s’écroulent au retour dans un Vélodrome en fusion (5-2), marquant la fin de la belle aventure.

Werner ouvre le score face au Benfica Lisbonne (Photo : Point LE)

De retour deux ans plus tard, Leipzig se retrouve de nouveau avec une poule abordable (Zénith, Benfica, Lyon) mais cette fois dans la peau d’un favori à la qualification. Une position qui se tient au vu de la nature de l’effectif, à savoir des jeunes joueurs à forts potentiels (22,7 ans d’âge moyen) avec des statuts d’internationaux (ex : Halstenberg, Klostermann, Werner jouent avec la Mannschaft). De plus l’équipe compte encore 10 titulaires de la précédente campagne de Ligue des Champions : Gulacsi, Upamecano, Orban, Halstenberg, Klostermann, Demme (ou Laimer), Sabitzer, Forsberg, Poulsen, Werner. Depuis deux saisons le groupe a donc gagné en expérience et en maturité ensemble (atteignant pour la première fois la finale de la Coupe d’Allemagne l’an passé) et s’est même vu renforcé par l’apport de joueurs du club sœur, le RB Salzbourg, qui a atteint les demi-finales d’Europa en 2018 (Haidara, Wolf).

Nagelsmann en chef d’orchestre

Un changement radical s’est malgré tout effectué. Arrivé cet été en provenance d’Hoffenheim, Julian Nagelsmann est à l’image du RB Leipzig, un coach jeune, ambitieux, avec la rage de vaincre et qui ne cesse de progresser depuis ses débuts sur les bancs de Bundesliga à l’âge de 28 ans. Aujourd’hui à la tête d’un des meilleurs effectifs d’Allemagne, ce dernier possède des objectifs personnels similaires aux objectifs collectifs de sa nouvelle équipe : Décrocher un premier titre, rivaliser avec le Bayern en championnat et passer un cap sur la scène international. À l’image des Roten Bullen, Nagelsmann possède une expérience (malheureuse) en Coupe d’Europe. Qualifié par deux fois en Ligue des Champions en 2017 et 2018 avec Hoffenheim, il n’a pas remporté un seul match pour ses premières participations européennes. L’Olympique Lyonnais ne lui est d’ailleurs pas inconnu car adversaire l’an passé en phase de poule. De leur double confrontation, pas de vainqueur (3-3 ; 2-2).

Julian Nagelsmann est arrivé à Leipzig cet été avec pour objectif de faire passer un cap aux Taureaux (Photo : DFB)

Aujourd’hui à la tête d’un groupe de meilleur qualité, son objectif est clair, installer une identité de jeu à celui-ci et le faire gagner pour rivaliser avec les meilleurs que ce soit sur plan national mais aussi continental. C’est dans cet optique que la direction du club est venue le chercher. L’an passé sous Ralf Rangnick, Leipzig possédait la meilleure défense de Bundesliga (29 buts encaissés en championnat, 16 clean sheets), c’était dès lors la base de la tactique du RB, couplée à un pressing très agressif compatible avec la jeunesse de l’équipe. L’animation offensive, très stéréotypée, se faisant par l’intermédiaire d’un jeu rapide et vertical en contre-attaque afin de profiter des qualités de vitesse des attaquants (Werner, Bruma, Sabitzer, Augustin, Poulsen). Avec l’arrivée de Nagelsmann, la base défensive reste une priorité dans un système à deux ou trois défenseurs centraux relanceurs (Konaté, Orban, Mukiele ou Upamecano) et deux latéraux plutôt tournés vers l’avant (Klostermann, Mukiele, Saracchi ou Halstenberg), mais maintenant attendue, l’animation offensive doit changer de dimension et être capable de s’adapter à des blocs plus bas et resserrés. L’apport de la science tactique du coach de 32 ans devient dès lors prépondérante. Adepte de Guardiola, Nagelsmann est réputé pour être très exigeant avec ses joueurs dans l’intelligence de jeu,

« Les idées de Julian pénètrent lentement, on remarque semaine après semaine l’évolution de l’équipe et ce qu’il souhaite en faire » dixit Markus Krösche, directeur sportif du club

Moins de verticalité, plus de patience à travers des phases de possession sont les principes qu’il inculque à ses joueurs, tout en gardant les qualités qui faisaient leur force la saison passée. Résultat, une équipe plus efficace dans son ratio occasion/but notamment sur coup de pied arrêté et au jeu plus spectaculaire.

Le joueur à suivre : Marcel Sabitzer

Un joueur incarne à la fois le changement de philosophie dû au nouveau tacticien mais aussi la stabilité du club, Marcel Sabitzer. Ce dernier est arrivé au RB Leipzig en 2014 en provenance du Rapid Vienne. Après un prêt d’un an au RB Salzbourg, Sabitzer retourne à la maison mère afin de permettre à celle-ci d’accéder à la Bundesliga après un premier échec. Mission accomplie en 2016 et un statut qui évolue au fil des années. Devenu un international autrichien reconnu (37 sélections), sa polyvalence (ailier ou milieu offensif) est un atout indéniable dans les systèmes en 3-5-2, 4-4-2 et 3-4-3 de Nagelsmann. Malgré son âge relativement jeune (25 ans), Sabitzer apparait comme un élément essentiel de la colonne vertébrale de l’équipe, de par ses 5 années d’expérience au sein de l’écurie RB. Titulaire indiscutable, il devrait aujourd’hui encore être un véritable poison pour les défenseurs lyonnais, de part sa rapidité, sa finition et sa vision du jeu (2 buts et 3 passes décisives en 6 matchs).

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