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Doha 2019, un bilan inquiétant en vue de Tokyo 2020 ?

Le 4x100m masculin, éliminé en finale après avoir fait tomber leur témoin (Boue Sebastien)

Deux jours après la fin des championnats du monde d’Athlétisme de Doha, l’heure n’est pas vraiment à la fête pour l’équipe de France. Avec un total de deux médailles (1 bronze et 1 argent), elle est bien loin des espoirs affichés en 2017 (3 titres et 2 bronzes). Toutefois, faut-il vraiment s’alarmer de ces mauvais résultats ?

En effet, il est nécessaire de se demander si ces résultats mettent en lumière un réel manque de niveau de la part de l’équipe de France ? Ou si ceux ci sont surtout à mettre sur le dos d’un bon nombre d’athlètes à court de formes ?

Entre mauvaises préparations et manque d’expérience

On le savait, la plupart des têtes d’affiche françaises avaient connu des préparations tronquées par de nombreuses blessures. Christophe Lemaitre a même refusé de participer au 200m en individuel, se jugeant trop loin de son niveau. Ainsi, pas étonnant de voir des baisses de performances pour d’anciens médaillés. On ne peut par exemple pas en vouloir à Mélina Robert Michon et Pierre Ambroise Bosse, qui ont tous deux étaient capable de se hisser en finale, sans pour autant pouvoir y exister (9ème et 8ème). Ni même à Renaud Lavillenie et Jimmy Vicaut, qui eux, ne sont même pas parvenus à atteindre le stade des finales. Pour le reste, beaucoup de membres de cette équipe de France disputaient leur premiers mondiaux en plein air. Impossible donc de parler de déception pour ces derniers qui découvraient le niveau international. Mais difficile également d’espérer les voir briller à Tokyo qui sera donc, pour ceux d’entre eux qui parviendront à se qualifier, leur seconde compétition de ce niveau en plein air.

La détresse de Kevin Mayer, contraint à l’abandon (Reuters)

Des déceptions

Toutefois, même si beaucoup de mauvaises performances semblent pouvoir être excusées, ces championnats ont tout même leur lot de déceptions. La plus grosse est sans aucun doute à attribuer à Kevin Mayer. Les démons de ses douleurs récurrentes au genou ont refait surface, entrainant même l’apparition de nouvelles (tendon d’Achille et Ischio). Ainsi, malgré sa position de leader après les 6 premières épreuves, impossible pour le recordman du monde de sauter à la perche, contraint d’abandonner le décathlon. Au rang des défaillances physiques, on peut également une nouvelle fois compter Yohan diniz, sur le 50km marche. Accablé par la chaleur étouffante de Doha, il n’a pas pas terminé finir sa course et n’a donc pu ajouter un second titre mondial à son palmarès. Il faut également évoquer le cas d’Alexandra Tavernier, très déçue après sa finale du marteau. Arrivée pleine de confiance à Doha, elle visait le podium, mais n’a finalement pas réussi à se rapprocher de sa meilleure marque de la saison (74,84m contre 73,33m en finale), qui lui aurait permis d’accrocher la troisième place.

Deux médailles et un espoir confirmé

L’équipe de France est tout de même parvenu à remplir son tableau des médailles. En effet, Mercredi soir, en à peine 15 minutes d’intervalle, deux français sont parvenus à se hisser sur le podium de leurs épreuves respectives. D’abord, Quentin Bigot, 2ème au lancer du marteau en établissant sa meilleure marque de la saison (78,19m). C’est la première fois de sa carrière qu’il monte sur un podium international. Le second a lui l’habitude de ces derniers mais n’était jamais parvenu à le faire lors d’un championnat du monde en plein air : Pascal Martinot Lagarde. Troisième sur 110m haies, il a une nouvelle fois répondu présent dans un grand rendez-vous. Assez loin des meilleurs durant toute la saison à cause d’une mononucléose, il a réussi à élever son niveau en demi et en finale, en établissant ses deux meilleurs marques de la saison (13’12 et 13’18). Au rang des satisfactions on peut également évoquer le toulousain Djilali Bedrani sur 3000m steeple. Malgré son inexpérience internationale, il est parvenu à talonner les meilleurs. Il termine 5ème en établissant un nouveau record personnel en 8’05″23. De quoi espérer de très belles choses pour lui s’il parvient à maintenir sa progression et aller titiller la mythique barre des 8 minutes.

PML, médaillé pour la première fois aux mondiaux en plein air (AFP)

Bon nombre de mauvais résultats sont donc effectivement à mettre sur le dos de préparations très compliquées ou de blessures. Pour autant, il semble que beaucoup d’athlètes sont encore loin d’un niveau qui leur permettrait d’espérer un podium lors des JO de Tokyo 2020. D’autres s’en éloignent de plus en plus et il leur sera très difficile de refaire des performances proche de leurs records. Ainsi, il sera très compliqué pour l’équipe de France de surpasser leur campagne de 2016 à Rio (6 médailles). Mais si certains parviennent à maintenir leur progression actuel et que les têtes d’affiches sont épargnés par les blessures, il est possible d’espérer s’en rapprocher.

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