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Lakers : les premières esquisses du plan de jeu

LOS ANGELES, CALIFORNIA - OCTOBER 22: LeBron James #23 and Anthony Davis #3 of the Los Angeles Lakers reacts as they trail the LA Clippers during the fourth quarter in a 112-102 Clippers win during the LA Clippers season home opener at Staples Center on October 22, 2019 in Los Angeles, California. (Photo by Harry How/Getty Images)

La saison NBA a (enfin!) repris ses droits… Il était temps. À cette occasion, les Lakers ont déjà foulé à deux reprises les parquets NBA pour un bilan à l’équilibre : une victoire face au Jazz et une défaite contre les Clippers. Fortunes diverses pour les Purple & Gold, mais quelques idées d’un point de vue tactique ont pointé le bout de leur nez. Retour sur les systèmes et les rotations opérées par Frank Vogel et le coaching staff.

Lors des deux rencontres, le nouveau coach des Lakers a opté pour le starting lineup suivant :

PG : Avery Bradley
SG : Danny Green
SF : LeBron James
PF : Anthony Davis
C : JaVale McGee


Un cinq de départ qui a de la gueule et qui complète plutôt bien le jeu de LeBron. Danny Green et Avery Bradley en spot-up shooters, Anthony Davis pour du high-low, du shoot au périmètre et du jeu sous le cercle. Nous reviendrons plus tard sur cette zone du terrain, trop peu exploitée par Unibrow. JaVale McGee lui, apporte de la projection rapide au cercle post-écran et une aptitude correcte au alley-oop. Un cinq qui a de la gueule, donc, mais peut vite montrer ses limites si les tirs ne rentrent pas où si les extérieurs sont dans de mauvaises conditions pour tirer ou feinter/pénétrer.

Le P&R LeBron-Davis en solution première ?

Difficile de parler d’inquiétudes avec un duo pareil mais le Lakers-Clippers a montré quelques points qui titillent sur la relation James-Davis. Tout d’abord puisque le duo n’a fait, d’abord, que se chercher. LeBron a tout donné pour mettre en conditions la nouvelle superstar des Lakers, parfois à outrance, alors que le jeu pouvait se dérouler ailleurs. La défense au point et resserrée des Clippers n’a pas permis au duo d’être dans la lumière. Le schéma du P&R Lebron vers Davis s’est retrouvé à être la solution première du jeu des Lakers, et Frank Vogel n’a que très (très, très) rarement proposé une autre alternative. Résultat : 8/21 au tir pour Unibrow, 7/19 pour le Chosen One. C’est dur, c’est léger pour deux joueurs dont les standards se situent autour des 50/55% au tir en moyenne.

Sur le deuxième match face au Jazz, qui dispose d’un très bon alliage défensif sur l’axe Conley/Mitchell/Green – Gobert, les Lakers ont proposé beaucoup plus de variations dans les systèmes. On a vu un LeBron chassé dans l’aile, poser un écran à l’opposé pour libérer un Bradley quand AD avait le ballon à 90° sur la ligne à trois points. On a vu des écrans entre petits pour semer la confusion, etc etc… On n’a pas QUE vu une sorte d’isolation pour aller dans le « tout pour AD-LBJ ». Et ce match face au Jazz rassure sur deux aspects : différents joueurs peuvent contribuer au scoring / Frank Vogel imprime sa patte dans le plan de jeu offensif.

Les rotations dans le viseur

La deuxième inconnue en début de saison était sur l’alliage des rotations, comment sortir à la fois AD puis LeBron sans impacter sur le tableau d’affichage ? Frank Vogel et son staff ont donné quelques éléments de réponse.

Revenons d’abord sur l’axe LeBron-Davis. Sur le premier match, les deux joueurs jouaient comme un meneur pour l’un, un ailier fort pour l’autre. Sur le P&R, c’est bien mais dans les faits, avec un pivot qui ne stretch (un grand capable de s’écarter sur la ligne à trois points tout en restant dangereux) pas comme McGee ou Howard, ça pose problème. L’une des bonnes idées du coaching staff a été de sortir tôt dans le match un McGee pour permettre au P&R de s’exprimer avec toute la plénitude de l’espace. Et ç’a été une bonne idée puisque les deux joueurs ont été bien plus efficaces, même si AD a encore trop tendance à « pop » (rester au niveau de l’écran voire reculer) plutôt que de « roll » (couper au cercle), où son footwork fait pourtant merveille. Mais bon, ajustements, vous arriverez bientôt… Concernant ce décalage de Davis au poste de pivot, c’est bien JaVale McGee qui en fait les frais : 11 minutes face au Jazz, contre presque 18 contre les Clippers. Dwight Howard, lui, reste dans des standards autour des 19 minutes.

Tout d’abord, si LeBron James est inscrit sur la feuille comme Shooting Forward, en somme le poste 3, en somme l’ailier shooter, il est un meneur de jeu. Ce n’est pas moi qui le dit, ce sont les rotations. En fin de 1e QT, ce n’est pas Troy Daniels ou un autre poste 3 qui remplace le King, mais bel et bien Quinn Cook, un Point Guard. Ce choix tactique permet aux Lakers d’avoir un vrai small-ball tout en gardant de la qualité en défense puisque quand Cook joue, jusqu’à présent, Howard est aussi sur le terrain et vu l’apport du triple DPOY, cette rotation peut continuer à jouer ensemble. Cook, dont les qualités défensives sont limitées du fait de son physique, est aidé à chaque fois par KCP et Bradley dans ces tâches.

Le problème, venons-en au fait, est la présence trop longue de Caldwell-Pope sur le terrain. Encore très frustre au tir (0/6 face au Jazz avec des tentatives toujours trop longues), l’ex-Piston est à des années lumière du niveau d’un gros 3&D comme Danny Green. Il peine dans les enchaînements de picks, il n’arrive pas à régler la mire au tir et lorsqu’il se met au playmaking, ses passes sont parfois intelligentes mais téléphonées, donc parfois interceptées. Tout ceci va contre le numéro 1 des Lakers qui a joué 27 minutes contre les Clip’s, 20 minutes contre le Jazz. Le retour de Kyle Kuzma va lui faire descendre son temps de jeu et lui apportera sûrement une bonne pression mais la pression et KCP font visiblement deux depuis quelques mois…

Les rotations de Frank Vogel n’ont pas permis aux Lakers d’être submergés, même dans les pires moments offensifs de la rencontre, puisque les joueurs avaient les mains partout en défense. Un nombre de ballons sur des transmissions ont été touchés par une main Purple & Gold… Ç’a été assez affolant. Au final, 22 ballons perdus par le Jazz plus tard et après d’excellents doublons à la contestation au tir de près, les Lakers n’ont jamais été inquiétés quand un joueur d’Utah arrivait dans la peinture locale. Et ça, il faut le dire, c’est assez rassurant pour la suite…

Rendez-vous dimanche soir pour le deuxième match de suite à domicile, face aux Hornets cette fois-ci. La saison ne fait que commencer…

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