Tennis

Sur le toit du monde

Elles l’ont fait. Pour la 3ème fois de son histoire, la France a remporté la Fed Cup, à la suite d’un week end historique et intense où les deux équipes se sont rendues coup pour coup. Mais au final, ce sont bien les Bleues qui se sont imposées dans la chaleur australienne, succédant à la bande à Amélie Mauresmo, vainqueure en Russie en 2003.

Pourtant, rien n’aura été simple dans cette campagne pour l’équipe de France. Julien Benneteau, le nouveau capitaine, le savait : il aurait dû pain sur la planche. Depuis quelque temps, la France se cherche une leader constante. Garcia et Mladenovic, toute 2 top 10 dans leur carrière, n’ont jamais su trouver la régularité allant de paires avec leurs talents. Brouillé, l’équipe de Fed Cup ne pouvait même plus compter sur Caroline Garcia, privant la France d’une arme ô combien importante en équipes : Une paire de double quasi injouable.
Alors Benneteau a du trouver les mots, poser les choses à plat pour réussir la prouesse, non pas de rabibocher les 2 joueuses, mais de réussir à les faire cohabiter. Une cohabitation qui aura été prépondérante dans la conquête de cette Fed Cup.
Car Caroline Garcia, plus apparu sous le maillot bleu depuis la finale perdu en 2013, frappe fort d’entrée en Belgique. Mladenovic mise au repos, et boudeuse sur le banc, la numéro 1 française de l’époque remporte 2 points, et la victoire d’Alizée Cornet contre Élise Mertens ruine les chances Belges.


En demi finale, c’est la Roumanie de Simona Halep, numéro 2 mondiale, qui se dresse contre la France. Cette fois ci, la physionomie de la rencontre forcera les 2 meilleures ennemies à reformer une paire non aligné en Fed Cup depuis 3 ans. Halep, malgré une grosse bataille contre Garcia, remporte ses 2 matchs. Parmentier, aligné contre Begu, sauve la patrie, avant que, dans une ambiance incroyable, la Roumanie s’incline en plus de 2h30 dans un double de très haut niveau. Une finale, et déjà une réussite pour le nouveau capitaine.
Mais après la numéro 2 mondial, quoi de mieux que d’affronter la numéro 1 mondial en finale. Si, chez les hommes, les meilleurs désertent, chez les femmes, elles sont plus que jamais présentes.

En Australie, le scénario semble écrit, et correspond à la demi finale : Ashleigh Barty, récente vainqueur du Masters, va remporter ses 2 matchs, Ajla Tomljanovic, la néo Australienne, numéro 2 par défaut va elle s’incliner à 2 reprises, et tout se jouera dans le double décisif contre une paire Barty-Stosur qui a le moyen de rivaliser avec Garcia-Mladenovic. Un scénario écrit d’avance. Mais qui ne va tout à fait se dérouler.
La première journée est pourtant limpide. 2 matchs de moins d’une heure, à sens unique, et une double bulle jamais subi par Caroline Garcia dans sa carrière. La française ne peut rien face à une Barty intraitable, et ne frappe que 3 coups gagnant. Mladenovic, elle, profite d’une Tomjlanovic trop fébrile et pas dans son match pour lui coller 6-1 6-1, ne concedant que 2 coups gagnants.
La violence du score interroge, et forcément, le capitaine français a plusieurs choix. Mais un dilemme : Relancer Caroline Garcia ou faire rentrer une remplaçante ? En groupe, la décision a du être prise avant la deuxième journée.


À Perth, dans une arène brûlante, Kristina Mladenovic, pourtant solide la veille, s’avance en victime expiatoire. Menée 6-2 4-3 balle de break, la française se défend, mais tout se déroule comme prévu. C’est la que la formidable incertitude du sports rentre en jeu. Mladenovic sauve cette balle de break aux allures de balles de matchs, puis prend le service de Barty dans la foulée et égalise à une manche partout. En confiance, la vainqueur du Masters de double prend l’ascendant. Elle fait la course en tête mais n’arrive pas à capitaliser. Finalement, c’est dans un tie break à sens unique que la française offre un 2ème point à son pays. Un point inespéré.
Pourtant, 2h après, tout le monde se retrouve la où ils devaient être. Le capitaine a tranché, et retente le coup de la demi finale. Parmentier, malgré une saison difficile, à la confiance de Benet’. Elle rentre non pas pour ne pas perdre, mais pour donner le titre à son pays. Une position pas forcément plus facile. Trop faible, elle s’incline logiquement contre Tomljanovic en 2 sets accroché. Cette ultime Fed Cup sous la forme qu’on lui connaît, ne pouvait que se terminer sur un double décisif. Et, comme dans un compte de fée, et sans trop de soucis, Caroline Garcia et Kristina Mladenovic peuvent s’écrouler, rejoins par Fiona Ferro, Alizée Cornet, Pauline Parmentier et tout le staff Français. Une victoire d’équipe, 4 joueuses différentes ayant ramené un point sur les 7 gagnés un simple par les françaises. Et surtout, une victoire frappé sous le sceau des 2 meilleures joueuses françaises de ces dernières années. Impérial en finale, en simple comme en Double, Kristina Mladenovic est la grande artisane de la victoire française, devenant seulement la 4eme joueuse de l’histoire à ramener 3 points à son pays en Finale.


La suite, maintenant, ça sera du 14 au 19 Avril pour les Bleues. A Budapest, durant une semaine, 12 équipe s’affronteront sur un format proche de celui de la coupe Davis. La France est déjà sur d’y retrouver son adversaire du week end, ainsi que la République Tchèque, mastodonte de la compétition et la Hongrie, le pays Hôte. Retrouvera t’on l’équipe gagnante de Perth ? On en sait rien encore. En tout cas, une chose est sûr : Rien n’y personne ne pourra enlever à ces championnes cette dernière Fed Cup acquis de fort belle manière.

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