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Coby White, la gueule d’ange aux mains de feu

« Coby, Coby, Coby » le United Center de Chicago exulte alors que Coby White retourne s’asseoir sur le banc. L’horloge n’indique plus que quelques secondes à jouer, la victoire est assurée en ce 13 novembre contre des New York Knicks victimes d’un jeune Rookie de 19 ans, plein d’insolence et de talent qui vient d’écrire l’histoire. À la fois véritable satisfaction mais aussi représentation indirecte du marasme offensif des Bulls, le Combo-Guard est le symbole du début de saison en demi-teinte de la Franchise de Chicago. Décryptage

7 tirs à 3 points dans les douze dernières minutes, la performance est inédite pour un Rookie dans l’histoire de la NBA. Elle l’est également, tous joueurs confondus pour la Franchise de l’Illinois, Coby White est par ailleurs le plus jeune joueur à réussir pareil exploit dans la Grande Ligue depuis sa création. Bilan, 23 points (sur 27) dans le dernier quart-temps, il fallait bien ça pour permettre aux Bulls de se défaire des coéquipiers de Franck Ntilikina, pourtant au bord du gouffre avec un David Fizdale sur le départ. Avec un 22-0 encaissé (de 85-85), New York n’a rien pu faire face au Pyromane de la Windy City.

À l’image de sa performance face aux Knicks, White est un joueur frisson qui à tout pour devenir le chouchou du United Center. (Source : NBA on ESPN)

L’ancien joueur de North Carolina n’en est pas à son coup d’essai. Pour le dernier match de la présaison, face aux Hawks, il avait déjà enquillé 29 points en.. 23 minutes (10/14 dont 6/8 à 3 pts). Une performance anecdotique dans l’atmosphère dilettante de l’avant saison, mais révélatrice des capacités au scoring du jeune homme de 19 ans. Quelques jours plus tard, pour le vrai départ de la NBA , il inscrit 17 points dans la défaite à Charlotte avant de récidiver face à Memphis. En inscrivant 25 points en sortie de banc face à son rival, Ja Morant, il s’est permis de rejoindre les Victor Alexander, Lloyd Daniels, Jonathan Gibson et Luol Deng au palmarès des Rookies flambeurs remplaçants. 

On sait qu’il est capable de scorer, c’est un compétiteur et il reste calme dans les moments chauds. C’est un scoreur naturel. Il sait shooter, attaquer le cercle, mettre ses floaters. Quand vous avez ce genre de joueur en sortie de banc, ça aide. 

La décla de Thaddeus Young est flatteuse mais au regard du début de saison de Chicago, circonstancielle et révélatrice des lacunes d’un groupe talentueux mais en manque de leadership. 4ème défense sur les premières mi-temps, les Taureaux perdent totalement leurs moyens au retour des vestiaires et passent à la 28ème position au Defensive Ratings. Sur les 7 défaites au compteur, ils ont d’ailleurs mené par 4 fois de 10 points ou plus avant de subir un Comeback, parfois dans des circonstances mémorables (Coucou Bobby Portis, Poke Lebron James).

Coby White au soir de la Draft, il vient d’être sélectionné en 7ème position par les Bulls. (Photo : Associated Press)

Des difficultés qui trouvent leurs racines dans la faillite des cadres. Zach Lavine, Lauri Markkanen et Otto Porter, tournent tous en dessous de leur stat de la saison dernière et leur impact sur le terrain est presque fantomatique. Si Zach Lavine est le moins fautif du trio, il n’en reste pas moins que sa volonté d’incarner un Franchise Player semble de plus en plus discutable. Pour Markkanen, un problème de blessure est au cœur de ses productions largement en dessous des attentes. Enfin pour Otto Porter, la question de son implication est à mettre en lumière. Mais difficile de jeter la pierre à un effectif qui a connu un remaniement important durant l’intersaison (Satoransky, White, Gafford, Young), en manque de repère, peu expérimenté et mal coaché. Oui, Jim Boylen a sa part de responsabilité dans ce démarrage frustrant, à l’image de ses rotations rocambolesques dans les moments chauds, mais aussi de ses systèmes de jeu sans réel fondement. L’organisation offensive des Bulls est sur courant alternatif et reste dépendante des performances au scoring de son Rookie. Seules sources de satisfaction, l’impact de Wendell Carter (13 points et 10 rebonds de moyenne) et donc l’adaptation rapide de White au monde de la NBA.

C’est une league ou l’on voit beaucoup de screens donc il faut vite choisir la meilleure option en sortie d’écran. Je pense que je peux utiliser mes changements de vitesse et de rythme d’une meilleure manière ici. Ce sont des éléments clés pour moi.

Lorsque le « Subzéro » est efficace, il a autant d’impact qu’un Lou Williams, permettant aux siens de s’imposer (Memphis, New York) ou de lutter jusqu’au bout pour la victoire (Hornets, Lakers). Doté d’une grande taille pour un meneur (1m95), il est un défenseur honnête malgré son envergure relativement faible (1m93), surtout il montre une maturité sans pareil pour un joueur de son âge. Souvent maladroit (28% à 3 points en moyenne), il garde cette faculté à rester confiant pour incarner aujourd’hui un rôle de 6ème homme capable de faire basculer un match (en attendant mieux ?). Ses qualités de vitesse, de dribble et sa volonté à pénétrer dans la raquette en font déjà le chouchou du public de Chicago.

Déjà impactant, Coby White est l’un des rookies les plus performants de la cuvée 2019. Le Combo-Guard au look charismatique dépasse les attentes placées en lui et se révèle en ce début de saison comme le visage d’une Franchise qui regarde vers le futur. Malgré un présent encore brouillon, l’avenir se promet d’être Rose pour des Bulls qui ne demande qu’une chose : gagner

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