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Rookie Report #1 – Présentation et premier classement

Si votre regard se dirige à chaque instant vers le futur, cette chronique est faite pour vous. Chaque année, ils sont au centre des attentions mais aussi des interrogations. Excitants, décevants, porteurs d’espoir ou de simples illusions, les rookies constituent cette part d’imprévisible qui entretient notre intérêt pour la NBA. Pour cette raison, le Café Crème Sport vous propose son propre Rookie Report. Chaque semaine, la rédaction basket se mobilise pour façonner un classement évolutif pour rendre compte des performances des dix meilleurs rookies de la ligue.

Aujourd’hui, on commence avec la présentation des critères de classification ainsi que le classement initial établit sur les performances des rookies depuis le début de la saison.

Voici les critères non-exhaustifs qui nous permettront d’évaluer, de comparer et de classer les 10 meilleurs rookies de la NBA chaque semaine :

Les statistiques. Et oui n’en déplaise à certains, le basket est un sport de stats. Elles sont cruciales et encore plus pour les rookies. Bien évidemment, la ligne statistique d’un joueur de première année n’assure en rien son avenir au sein de la Grande Ligue. Mais, parmi les trophées individuels, celui de Rookie de l’année est probablement celui où les stats individuelles sont les plus importantes. Elles permettent de mesurer l’influence d’un joueur, ses responsabilités, son adaptation et sa progression. Tout ce qu’il faut pour évaluer un jeune joueur. L’une des données cruciales est assurément le temps de jeu accordé aux rookies. Effectivement, un rookie aura beaucoup plus de minutes dans une équipe en reconstruction qu’un autre dans une franchise jouant les Playoffs chaque année. Ainsi, le contexte de chaque franchise peut biaiser notre analyse, notamment en cachant certains talents dans des effectifs très performants et expérimentés. Nous nous concentrerons alors sur ce que l’on peut observer, c’est-à-dire, ceux qui jouent.

Le potentiel et son évolution. La fameuse partie immergée de l’iceberg. Il y a ce que l’on a vu en NCAA, en Summer League, en pré-saison et surtout ce que l’on voit aujourd’hui. Il faut pouvoir anticiper la progression d’un jeune joueur. Les stats nous aident bien sûr, mais ce sont surtout les fulgurances, les performances de haut-vol qui peuvent nous donner des indications sur ce que peut réaliser le rookie. Ajoutons à cela, l’attitude d’un jeune joueur sur le parquet. Son adaptation, sa prise de risque, ses choix, ses errances… Autant d’éléments qui ne se traduisent pas dans les statistiques et qui sont pourtant déterminant pour évaluer un joueur de basket dans sa première année.

Le bilan d’équipe. Déterminant pour le titre de MVP, de DPOY ou de COY, le bilan collectif est un peu secondaire dans l’évaluation des rookies. Pour autant, il est nécessaire de le prendre en compte pour évaluer l’impact des joueurs de première année, notamment pour ceux qui sont directement titulaires et qui ont des responsabilités. Plus que le ratio victoire/défaite, c’est l’influence d’un rookie sur le résultat final d’un match. A-t-il déjoué ? A-t-il été décisif ? Il nous faudra donc regarder de près l’attitude du joueur face à son rôle, face à son statut au sein de son équipe.

L’enterteinment ou le divertissement. Ce critère est de loin le plus subjectif. Ici, sera évaluer la capacité des rookies à se faire un nom, à créer quelque chose pour son public, sa franchise. Être à la première pierre d’une reconstruction, l’élément décisif pour faire passer un cap à une franchise ou un précieux rôle player… Il faudra assumer un rôle et, en fonction des opportunités, essayer d’imposer son style de jeu jusqu’à devenir, peut-être, le visage de sa franchise. Et puis, d’un simple point de vue « divertissant », des gros tomars, des actions clutchs, des circus shot etc… Vous l’aurez compris, au CCS, on aime quand on ajoute un peu de crème dans le café.

Voici à présent le premier classement des meilleurs rookies de la saison qui nous servira pour les prochains Rookie Report. Il se base sur le premier mois de compétition.

1 – Ja Morant (PG – Memphis – choix #2)

Statistiques individuelles* : 12 matchs (12 titulaires), 27,2min/match // 18,4pts** (47,3% FG, 40,9% 3P) – 3,3reb – 6ast3,8TO
Bilan d’équipe*** : 5 victoires – 8 défaites

En l’absence du numéro 1 de draft, les yeux se braquent naturellement vers le numéro 2. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, Ja Morant n’est pas une attraction par défaut. L’ancien meneur de la petite université de Murray State attire la lumière par son style et son audace. Meilleur marqueur de la cuvée sur ce premier mois de compétition, Morant a surtout montré sa capacité d’être clutch comme face aux Nets avec ce contre décisif sur Kyrie Irving ou encore son circus shot au milieu de la défense de Charlotte. Véritable leader offensif et grand artisan des 5 victoires des Grizz’, Morant devra faire plus d’effort en défense et prendre davantage soin du ballon.

2 – Kendrick Nunn (PG – Miami – Non-drafté 2018)

Stats : 12 matchs (12 titulaires), 30,8min/match // 17,8pts (47,3% FG, 37,7% 3P) – 2,5reb – 3,2ast – 1,6stl.
Bilan d’équipe : 9 victoires – 3 défaites

C’est la grosse surprise de ce début de saison. Trois saisons en NCAA avec les Fightings d’Illinois, une dernière avec Oakland où il tourne à plus de 25 points de moyenne par match, Kendrick Nunn est passé sous les radars des scouts NBA. Non-drafté en 2018, il passe la saison dernière en G-League avec les Santa Cruz Warriors où ce combo-guard montre ses qualités de scoreur (19,3pts/match). Très convaincant en Summer League avec le Heat, Nunn signe son contrat et là tout bascule. Véritable leader offensif sur le début de saison en l’absence de Jimmy Butler, Kendrick Nunn se révèle aux yeux du monde. Deuxième meilleur marqueur parmi les rookies, Nunn semble être atout majeur dans le collectif du Heat. Avec le retour de Butler, à voir s’il a autant le ballon lui qui est le rookie qui prend le plus de tir (15 tentatives par match) depuis le début de saison.

3- RJ Barrett (SG – New-York – choix #3)

Stats : 14 matchs (14 titulaires), 33,6min/match // 15,8pts (41,3% FG, 36,4% 3P) – 5,6reb – 3,6ast – 1,3stl
Bilan d’équipe : 4 victoires – 10 défaites

Il y a une nouvelle attraction à New-York. Scruté par les spécialistes depuis sa performance au Mondial U19 face aux USA (38pts – 13reb – 5ast), RJ Barrett a tout pour devenir une superstar dans la Big Apple. Sa ligne de stats est très honnête pour un rookie mais le niveau d’exigence qui entoure le filleul de Steeve Nash est très très (peut-être trop) élevé. Depuis le début de la saison, David Fizdale lui donne un énorme temps de jeu et donc de grosses responsabilités. À seulement 19 ans, il est le Knicks qui reste plus longtemps sur le parquet derrière Marcus Morris. Offensivement, RJ Barrett montre tout l’étendue de son talent même s’il manque encore, et c’est normal, de régularité. Il devra progresser dans ce domaine et montrer qu’il est capable d’endosser le rôle de leader que tout le Madison Square Garden souhaite pour lui.

4 – Rui Hachimura (PF – Washington – choix #9)

Stats : 11 matchs (11 titulaires), 27,7min /match // 13,1pts (50,4% FG, 23,5% 3P) – 5,6reb (2,1reb off.) – 1,7ast
Bilan d’équipe : 3 victoires – 8 défaites

Il y a un japonais tapis dans l’ombre. Décrié lors de sa sélection en 9ème position de la draft, l’ex-star de l’Université de Gonzaga enchaîne les jolies performances dans le supposée marasme de Washington. Beaucoup doutaient de sa capacité à être le même scoreur en NBA qu’il était en NCAA, et pourtant Hachimura fait pour le moment preuve d’une belle régularité au scoring. Les Wizards lui font confiance et ils ont raison. Positionné en ailier fort, Hachimura fait parler ses qualités au tir de près et à mi-distance. Ajoutons à cela son excellent positionnement sur les seconds ballons qui lui permet d’être efficace dans la raquette. Le Japonais est d’ailleurs le leader de la cuvée en termes de rebonds offensifs. Hachimura fait fermer quelques bouches, mais il devra améliorer sa réussite de loin pour devenir une réelle menace offensive. Un rayon du soleil levant apparaît dans la capitale américaine.

5 – PJ Washington (PF – Charlotte – choix #12)

Stats : 14 matchs (14 titulaires), 29,6min/match // 12,5pts (51,1% FG, 47,1% 3P) – 5,3 reb – 1,5ast
Bilan d’équipe : 6 victoires – 8 défaites

Sa sélection en 12ème position a elle aussi été décriée par les fans de Charlotte. Et pourtant, l’ailier fort des Wildcats de Kentucky réalise un beau début de saison et participe grandement au départ surprenant des Hornets. On leur promettait l’enfer et pourtant, la franchise de MJ est à cet instant en en course pour les Playoffs… On ne leur souhaite pas, mais il y a peu de chance que cela dure. Pendant ce temps, PJ Washington fait taire les critiques avec une excellente adresse aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. Avec son coéquipier Miles Bridges, James Borrego peut compter sur un duo prometteur afin de servir de socle pour la reconstruction de la franchise. Très bon redondeur, l’ex-Wildact se régale dans une raquette, il faut l’avouer, dépourvu de talent. PJ Wahsington, la bonne surprise qui risque de durée.

6 – Tyler Herro (SG – Miami – choix #13)

Stats : 11 matchs (3 titulaires), 28,9min/match // 13,3pts (43,4% FG, 36,4% 3P) – 4,5reb – 2,1ast
Bilan d’équipe : 9 victoires – 3 défaites

Comme les deux rookies cités précédemment, le choix de Tyler Herro a laissé certains fans quelque peu dubitatifs. Sélectionné avec l’étiquette de « shooteur unidimensionnelle », l’ex-arrière de Kentucky a montré qu’il n’était pas qu’un sniper. Offensivement, il a clairement le niveau NBA. Capable de prendre feu à tout moment derrière l’arc, il est également très doué pour aller chercher des lancers près du cercle. Positionné en sortie de banc avec Goran Dragic par Erik Spoelstra, Herro réalise un très bon début de saison et participe pleinement à la réussite du Heat. Sa hargne correspond pleinement à l’identité de Miami et il se mue parfaitement dans ce rôle de remplaçant scoreur si précieux en NBA. Une réserve se pose tout de même sur sa capacité à partager le ballon. L’arrière du Heat a tendance à oublier ses coéquipiers sur certaines actions et partir tête baissée vers le cercle ou à prendre des tirs forcés. Mais avec la présence de Jimmy Butler et l’expérience de son coach, aucun doute sur le fait qu’il corrige rapidement ce petit défaut.

7 – Coby White (PG/SG – Chicago – choix #7)

Stats : 14 matchs (0 titulaire), 25,4min/match // 13,1pts (35,8% FG, 31,3% 3P) – 3,8reb – 2,4ast
Bilan d’équipe : 4 victoires – 10 défaites

C’est la nouvelle mascotte des Bulls de Chicago. Le combo-guard des Tar Heels de North Carolina a déjà séduit la NBA et les fans des Bulls. Révélé en NCAA, Coby White a montré sa capacité à prendre feu en sortie de banc. Un rôle qui lui va à merveille. Pour plus de détail sur ce jeune talent, je vous renvoie vers l’excellent article récemment écrit par notre chroniqueur Julien : https://cafecremesport.com/2019/11/14/coby-white-la-gueule-dange-aux-mains-de-feu/

8 – Brandon Clarke (PF – Memphis – choix #21)

Stats : 12 matchs (1 titulaire), 21,9min/match // 12,3pts (63,9% FG) – 6,2reb (4,8reb def.) – 1ast
Bilan d’équipe : 5 victoires – 8 défaites

Il y a un autre super rookie à Memphis. L’ex-coéquipier de Rui Hachimura à Gonzaga est tranquillement en train de se faire un nom dans la Grande Ligue. Auteur d’une très bonne dernière saison en NCAA, Brandon Clarke poursuit sur sa lancée. MVP de la dernière Summer League de Las Vegas, il a conduit son équipe au titre. Excellent rebondeur et très bon au tir de près, Brandon Clarke brille surtout par une maturité déconcertante. Grâce à un travail acharné, il a évolué deux ans dans la petite fac de San José State et personne ne l’attendait à ce niveau, sauf peut-être le staff de Gonzaga. Quoiqu’il en soit, Clarke a tout pour durer en NBA. Il compense admirablement bien son déficit de taille par un placement idéal sur les rebonds et possède également un modeste, mais efficace, shoot extérieur. En suppléant de Jaren Jackson Jr., Clarke sait ce qu’il a à faire et il le fait bien. Une humilité précieuse en NBA.

9 – Eric Paschall (PF – Golden State – choix #41)

Stats : 13 matchs (7 titulaires), 31,2min/match // 16,7pts (52,5% FG, 28% 3P) – 4,8reb – 1,3ast
Bilan d’équipe : 2 victoires – 12 défaites

Le sort des Warriors attriste certains et en réjouit d’autres… Entre les départs et les blessures, la situation de Golden State est catastrophique. Pourtant, comme dans chaque déluge, il y a une lumière. Pour les finalistes de la dernière saison, cette lumière arrive de Villanova et elle s’appelle Eric Paschall. Méconnu du grand public, les amateurs de NCAA connaissent bien le petit poste 4 qui a remporté le titre universitaire avec les Wildcats. Déterminant dans cette finale de 2018, rare sont les analystes qui avaient vu dans ce joueur cette capacité à scorer qu’il montre aujourd’hui avec les Warriors. Déterminé à ne pas laisser passer son opportunité en NBA, Eric Paschall se bat sans relâche avec Golden State. Malheureusement, trop esseulé pour le moment, ses prestations ne permettent pas aux Warriors d’enchaîner les succès. Avec 12 défaites à ce jour, il difficile pour nous de le mettre plus haut dans ce classement.

10 – De’Andre Hunter (SF – Atlanta – choix #4)

Stats : 13 matchs (13 titulaires), 30,2min/match // 9,9pts (37,1% FG, 32,5% 3P) – 4reb – 1,5ast
Bilan d’équipe : 4 victoires – 9 défaites

L’attribution du dernier sport de ce classement fut le plus compliqué. Si les neuf rookies cités précédemment se détachent de la concurrence, il est difficile d’en identifier clairement un dixième. Le choix de la rédaction a tranché en faveur de l’ailier d’Atlanta, De’Andre Hunter. Numéro 4 de la draft, l’ex-Cavalier de Virginia, champion universitaire en titre, Hunter s’est pour le moment illustré pour sa défense et sa capacité à assumer son rôle de troisième option dans une équipe emmenée logiquement par Trae Young et John Collins. Lloyd Pierce lui accorde une grande confiance qui se traduit par plus de 30 minutes de présence sur le parquet. Pour l’instant, Hunter est trop discret dans ses choix et ses actions mais le temps d’adaptation est souvent l’élément le plus aléatoire chez les rookies. Avec l’absence de John Collins pour suspension, Hunter devrait avoir plus de responsabilité offensive. Reste à voir s’il est capable de l’exploiter. Pour cette dernière place, mentionnons les concurrents : Grant Williams de Boston, Nassir Little de Portland ou encore Darius Garland de Cleveland.

* lignes statistiques arrêtées au 19/11/2019
**en gras apparaissent les leaders en stats
***bilan d’équipe arrêté au 19/11/2019

Voilà la première édition du Rookie Report du CCS qui s’achève. Rendez-vous la semaine prochaine pour une mise à jour avec commentaires sur la semaine écoulée pour nos rookies !

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