Voilà maintenant près trois ans que le club de rugby de Lyon, plus communément appelé le LOU, est revenu dans l’élite du rugby national. Depuis son retour en Top 14 le club rhodanien ne fait que de progresser de saison en saison. Cependant le chemin dans l’élite européenne est beaucoup plus compliqué, 8 défaites en 8 matchs en Champions Cup. Le LOU encore novice dans cette compétition cherche donc à avoir une progression aussi importante qu’en Top 14, qui malheureusement pour eux plus compliqué et un peu plus long.
Top 14, Champions Cup, deux apprentissages différents
Le LOU est remonté une première fois en Top 14 lors de la saison 2014/15, une saison compliqué pour les promus, les rhodaniens font l’ascenseur. Ils quittent le Top 14 avant de le retrouver la saison suivante. C’est à ce moment que le LOU a pris un tournant dans son apprentissage. Pierre Mignoni prend alors les rennes de l’équipe en Pro D2, pour essayer d’inculquer une nouvelle dynamique à ce club qui ne demande qu’à s’installer dans le paysage français.
La première saison se termine certes à une modeste dixième place mais tout est bon à prendre puisqu’ils sont à seulement 7 points du dernier qualifié pour les barrages. C’est à ce moment là que le club fait un recrutement intéressant en allant signer des joueurs expérimentés du Top 14. Jean-Marcelin Buttin, Lionel Beauxis, François Van der Merwe ou encore Alexis Pallison, lui en recherche de temps de jeu, viennent aider Frédérick Michalak à encadrer des jeunes comme Félix Lambey ou Baptiste Couilloud.
Lors de la saison suivante, 2017/18, deux équipes dominent outrageusement le Top 14, Montpellier et le Racing 92, pendant que 6 autres se disputent les 4 dernières places. Au final le LOU se qualifie pour les barrages en terminant cinquième de la saison régulière. Le LOU affronte donc le RC Toulon, après 80 minutes personne ne s’est départagé, Lyon fini par s’imposer après prolongations. En demi-finale ils jouent contre le rouleau compresseur montpelliérain, une défaite 40-14, qui montre le chemin à parcourir pour être au top niveau. Lors de l’intersaison le LOU arrive encore à effectuer un bon recrutement, glanant de bon éléments sans tout de fois perdre leurs meilleurs, Loann Goujon, Jean-Marc Doussain, Jonathan Wisniewski et Noa Nakaitaci notamment, déposent leurs affaires dans le Rhône.
Avec ces nombreuses arrivées et le statut de demi-finaliste, le LOU est encore un candidat sérieux aux phases finales de Top 14. C’est donc la saison de la confirmation pour le club qui siège dans le stade Gerland, il termine à la troisième place de la phase régulière, l’occasion de retrouver Montpellier pour prendre la revanche de la saison passée. La logique de la phase régulière est respectée puisqu’ils s’imposent 21-16 et retrouve Clermont en demi-finale. Malheureusement pour eux c’est un deuxième échec à ce stade de la compétition, une défaite douloureuse 33-13. Devenu maître dans les transferts, le club du Rhône sait repérer les bon coups, de la jeunesse Demba Bamba, international français, Josua Tuisova, international fidjien, Killian Geraci ainsi que de l’expérience Xavier Chiocci, Mathieu Bastareaud. De plus le LOU sait miser sur sa formation avec l’éclosion d’un certain Pierre-Louis Barassi, appelé en équipe de France lors de la Coupe du Monde suite à la blessure de Wesley Fofana. Il honore sa première sélection contre les Tonga. De plus, il est élu révélation de l’année en Top 14.
Pour cette nouvelle saison, le LOU avec son de la tête et des épaules le Top 14, seul son homologue bordelais arrive à tenir la cadence imposée par les rhodaniens. En 9 rencontres disputées les lyonnais se sont imposés à huit reprises pour une seule défaite. Le LOU veut à coup sûr maintenir se niveau tout au long de la saison mais attention aux grosses écuries, Toulouse et Clermont, qui ont récupéré nombreux de leurs internationaux partis à la Coupe du Monde.
C’est donc en l’espace de trois ans que le LOU à réussi à s’imposer comme une valeur sûre de ce championnat, cependant l’apprentissage dans les différentes coupes d’Europe est tout autres.
Les lyonnais se veulent être un équipe joueuse, qui fait vivre le ballon, tout en ayant une grosse solidité défensive. En témoigne les statistiques de ce début de saison, meilleur attaque du championnat avec 33 essais en 9 journées soit une moyenne de 3,66 essais par matchs ainsi que meilleur défense avec 7 essais encaissés. Le LOU ne possède pourtant pas la même réussite en coupe d’Europe.
Terminant la saison 2016/17 à la dixième place du championnat ils accèdent donc grâce à ce résultat au Challenge Européen, la deuxième division de la Coupe d’Europe. Dans une poule assez relevée composée de Cardiff, Sale et le Stade Toulousain, les lyonnais jouent avec leurs armes et prennent de l’expérience, résultat une quatrième place mais au compteur autant de victoires que le Stade Toulousain et Sale (deux). Plutôt encourageant quand on connaît le passé glorieux de ces deux équipes dans la plus grande des compétitions européennes.
La saison suivant le LOU se qualifie pour la plus grande des compétitions grâce à sa demi-finale en Top 14. Dans leur poule il retrouve Cardiff accompagné de Glasgow et des Saracens alors double tenant du titre. Une qualification semble alors très compliqué mais les lyonnais doivent faire leurs classes dans cette compétition pour montrer qu’ils progressent également au niveau international. Malgré quelques matchs qui paraissent abordable tout de ne se passe comme prévu, ils enchaînent six défaites en autant de rencontre sans réussir à accrocher le moindre point de bonus. Les lyonnais encaissent trop d’essais, 23, pour espérer remporter une victoire. De plus leur atout offensif connu en Top 14 est plutôt muet en Champions Cup avec seulement 10 essais marqués, le LOU n’arrivent pas à imposer leur jeu.
Cette saison c’est avec d’autres ambitions que le club arrive en Champions Cup. Déjà faire mieux que l’an dernier mais également montrer que le niveau qu’ils possèdent en championnat peut également être le leur en Coupe d’Europe. Dans une poule plus abordable que l’an dernier, Leinster, Northampton et Benetton. Le premier match a l’extérieur contre Northampton n’est pas une franche réussite, mené 19-0 à la mi-temps l’écart est déjà trop grand pour espérer une victoire. Au final une défaite 25-14 sans point de bonus. Les rhodaniens sont donc attendu au tournant dans leurs antre de Gerland. C’est le Leinster qui se dresse face à eux. Ultra dominateurs toute la rencontre le LOU n’a pas su se montrer réaliste, et s’incline pour la huitième fois consécutive en Champions Cup. Ce n’est pas leur premier point dans la compétition qui leurs redonnera le sourire. Mais qu’est ce qu’il manque au LOU pour réussir en afin remporter une rencontre ? Le manager, Pierre Mignoni, et le demi de mêlé ont déjà des éléments de réponse.
Bien sûr que cette défaite nous laisse des regrets. On avait à cœur de gagner ce match. Mais à ce jeu, il faut marquer. On n’a pas fait ce qu’il fallait dans les moments clés et ça nous gonfle. Le Leinster, lui, a su se montrer clinique. Pierre Mignoni, manager du LOU.
Il faut savoir enchaîner sans paniquer. En Coupe d’Europe, les essais se marquent après dix ou quintes phases. Il faut être performant sur la longueur et l’endurance. Couilloud, demi de mêlé du LOU.
Le leader du championnat français à encore du chemin à faire pour être autant dominateur qu’ils savent l’être en Top 14. Si la qualification pour la suite de la compétition semble plus que compliqué, nul doute que les joueurs et le staff ne lâcheront rien pour donner au club et aux supporters la première victoire du LOU en Champions Cup.
Le LOU possède toutes les ressources pour réussir à s’imposer au niveau européen, la bête blessée sera se relever et s’affirmer dans une compétition qu’elle affectionne particulièrement.
Et vous voyez vous le LOU remporter sa première victoire cette saison et devenir dans un futur proche une équipe redoutable ?