Après une journée de Ligue 1 en semaine, les organismes étaient un peu usés ce week-end. Les défenses ont souffert, notamment celles de Metz et Toulouse qui plongent un peu plus encore dans la zone rouge, tout comme les Crocos nîmois. Nice et Strasbourg gagnent avec la manière, tandis que le PSG s’est fait peur à la Mosson.
Le focus de la semaine : Marseille – Bordeaux (3-1)
C’est l’affiche historique de ce week-end de football en France. Lorsque l’Olympique de Marseille reçoit les Girondins de Bordeaux, les supporters des deux clubs se regardent attentivement. Plus qu’un affrontement historique, c’est surtout un match au sommet en cette surprenante saison. L’OM est deuxième au coup d’envoi, tandis que les Bordelais se retrouvent délogés de leur troisième place par des Lillois en forme. L’affrontement tactique entre André Villas-Boas et Paulo Sousa fait saliver les observateurs, et la perspective du rachat bordelais rajoute à ce match un enjeu presque politique.
L’absence de Benedetto conduit Villas-Boas à aligner Valère Germain à la pointe de l’attaque olympienne. Entouré de Bouna Sarr et de Dimitri Payet, l’ex-monégasque a la lourde tâche de s’opposer à une défense à 3 composée de Koscielny, Pablo et Jovanovic. De l’autre côté, Josh Maja est une nouvelle fois titulaire dans l’attaque girondine.

L’entame de match est à l’avantage des Olympiens. Sans se créer d’occasions franches, ils parviennent tout de même à s’approcher dangereusement des cages de Benoît Costil. Solide, le gardien international repousse les tentatives de Payet et compagnie et maintient son équipe dans le match. Un match qui aurait pu basculer peu avant la demi-heure de jeu lorsque Jordan Amavi a découpé Nicolas De Préville. La cheville a tourné, heureusement l’image était trompeuse, et NDP a pu poursuivre la rencontre. Le latéral marseillais s’en tire avec un simple carton jaune. Et deux minutes plus tard, sur une action partie de la droite, ce même Nicolas De Préville s’appuie sur Maja dans l’axe qui remet le ballon en pivot. Yacine Adli surgit alors et expédie un boulet de canon dans le but d’un Steve Mandanda impuissant (0-1, 31ème). Le dernier quart d’heure est alors débridé. Duje Caleta-Car et Yacine Adli sont avertis pour des fautes grossières, et le ballon va d’un but à l’autre. Mais le score ne bouge pas jusqu’à la pause.
Les Girondins réalisent l’opération parfaite. Sur le plan du jeu, l’OM est plus entreprenant mais moins réaliste. Au retour des vestiaires, Morgan Sanson et Valentin Rongier sonne la révolte. Les deux milieux de terrain ont réalisé une performance XXL pour remettre leur équipe dans le bon sens. Mais la première pierre de l’édifice marseillais a été gentiment offerte par Pablo. Trois minutes après le retour des vestiaires, le défenseur brésilien de Bordeaux offre un corner aux Marseillais. Payet le tire, et Amavi surgit au deuxième poteau pour propulser le ballon au fond des filets (1-1,48ème).

Les Bordelais paniquent. Sous la pression marseillaise, toute la sérénité qu’ils dégageaient auparavant a disparu. Otavio et Tchouaméni sont pris d’assaut. Sur une relance courte, Benoït Costil met ses coéquipiers en difficulté et c’est finalement Otavio qui rend le ballon à Sanson aux abords de la surface. L’ex-montpelliérain ne se fait pas prié et expédie le cuir dans la lucarne girondine, d’une frappe superbe (2-1, 60ème). Le Vélodrome explose, l’OM est en train de confirmer son statut de dauphin du PSG. Vient alors l’heure des changements. Radonjic, Lopez puis Strootman entrent en jeu, contre Hwang, Kamano et Briand côté bordelais. Mais ça n’y changera rien. Les Bordelais sont acculés dans leur camp et c’est finalement Nemanja Radonjic, encore lui, qui va sceller la victoire marseillaise dans le temps additionnel. Sur une frappe du gauche dévié par Costil, Tchouaméni pousse le ballon dans son propre but (3-1, 90+2ème).
Marseille a gagné en patron. Cela faisait bien longtemps que l’on avait plus vu l’OM aussi serein. La belle série continue pour les hommes d’AVB qui sont toujours deuxième de Ligue 1 avec 34 points, derrière le PSG (39) et devant le LOSC (28). Payet a réalisé un bon match, il est en confiance, mais le duo Rongier-Sanson a fait du bien au Phocéens. Le début d’une folle histoire ? Peut-être bien… Chez les Girondins en revanche, c’est une autre histoire. Alors que les résultats sportifs récents permettaient quelque peu d’oublier la crise en interne, cette défaite fait mal et les sort du podium (5ème, 26 points).

Le fait marquant : Lyon cartonne le Nîmes Olympique
Semaine terrible pour les Nîmois ! En recevant l’Olympique Lyonnais, les Gardois savaient qu’il faudrait être fort s’ils ne voulaient pas sombrer. Mais après le 6-0 encaissé à Bordeaux en semaine, les hommes de Bernard Blaquart se sont encore inclinés lourdement ce week-end. Dès la 5ème minute et le carton rouge reçu par Théo Valls, le cauchemar commençait, et juste avant la mi-temps le second jaune de Gaëtan Paquiez a scellé les espoirs des Crocos. Memphis inscrit un doublé, Aouar et Andersen entérinent le résultat. Les Nîmois sont 19ème de Ligue 1, certes avec un match en moins, mais le fond de jeu et le contexte global autour du club ne laisse présager rien de bon pour la fin de la saison.

Avec plus de 78% de possession de balle, les Gones de Rudi Garcia n’ont laissé aucune chance à des Nîmois en perdition totale. L’OL en profite d’ailleurs pour remonter au classement après la contre-performance de Lille mardi dernier. Loin d’être impériaux, les Lyonnais ont dominé outrageusement une équipe beaucoup trop faible et peu menaçante. Le podium n’est pas encore là, mais il ne s’éloigne pas trop pour des Lyonnais qui entendent bien s’en rapprocher d’ici la trêve hivernale.
Le MVP de la journée : Wylan Cyprien (OGC Nice)
Après le revers concédé face à l’AS Saint-Etienne mercredi (4-1), les Niçois entendaient bien profiter de la réception de Metz pour se remettre à l’endroit. Et comme un symbole, c’est le milieu de terrain Wylan Cyprien qui a sonné la charge. Dès la 9ème minute, l’Aiglon sans doute le plus créatif a rappelé qu’il était l’un des très bons artilleurs de Ligue 1 Conforama en envoyant un boulet de canon dans le but de Paul Delecroix, gardien grenat intérimaire. En fin de première mi-temps, Cyprien y va même de son doublé en transformant un penalty obtenu par Adam Ounas. Il n’a pas marqué en seconde période, mais dans le jeu, il a eu une influence rayonnante qui a permis à ses coéquipiers Lees-Melou et Ganago de scorer. 4 buts à 1 score final. Bien qu’ils soient encore empêtrés dans un ventre mou pas très sexy, les Niçois se remettent en route.

Tous les résultats :
- Lille 1-0 Brest
- Nîmes 0-4 Lyon
- Montpellier 1-3 Paris
- Strasbourg 4-2 Toulouse
- Monaco 3-0 Amiens
- Rennes 2-1 Angers
- Nice 4-1 Metz
- Reims 3-1 Saint-Etienne
- Nantes 1-0 Dijon
- Marseille 3-1 Bordeaux
35 buts marqués
2 victoires à l’extérieur
0 match nul
3 cartons rouges