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Le Magic d’Orlando, plafond déjà atteint ?

La saison 2018-2019 avait annoncé de belles choses du côté d’Orlando. Avec un bilan de 42 victoires et 40 défaites, la franchise de Floride retrouvait enfin les playoffs, après 6 saisons de disette. Eliminés dès le premier tour par les futurs champions, l’espoir était néanmoins revenu du côté des supporters du Magic. Alors après 23 matchs de saison régulière en cette année 2019, l’embellie entrevue en fin de saison dernière a t-elle été confirmée ?

Après sa défaite de Lundi face aux très impressionnants Bucks de Milwaukee, Orlando pointe à la huitième place à l’Est, avec un bilan de 11 victoires pour 12 défaites. Proche de l’équilibre, la franchise de Mickey est solide face aux adversaires considérés comme plus faibles, mais peine face aux “gros”. En effet, elle n’a remporté que deux matchs face à des équipes actuellement dans le top 8 de leur conférence : Philadelphie (mi-Novembre) et Phoenix (début Décembre). Ainsi, si ce début de saison confirme que le Magic n’est plus dans la course au best pick, il n’a pas pour autant permis d’entrevoir de réels signes d’améliorations.

Ce qui cloche, c’est l’attaque

Il aura fallu 8 rencontres à Orlando pour passer la barre des 100 points dans un match. Cela illustre parfaitement les difficultés de l’équipe en attaque. Avec le 26ème offensive rating de la ligue, c’est l’une des pires équipes dans ce domaine. Au shoot, c’est encore plus inquiétant : 28ème pourcentage de la ligue (43,1%) et seul Atlanta fait pire à trois point (33% pour les floridiens). Bref, le problème du Magic, c’est l’attaque.

Difficile de trouver des explications, car si la franchise n’était déjà pas l’une des meilleures à ce niveau l’année dernière, elle n’était pas pour autant dans les bas fonds de la ligue. Les premiers écueils de réponses sont surement à voir du côté du coach. On le sait, Steve Clifford à du mal à bien faire attaquer ses équipes et à s’ajuster. Il l’avait déjà montré de telles limites lors de son passage à Charlotte et cette année semble le confirmer. Mais les sous performances de certains joueurs y sont aussi pour beaucoup.

Vucevic, blessé face aux Toronto Raptors le 21 Novembre (credit : NBA)

Des Joueurs pas au niveau

Chez les titulaires, Nikola Vucevic peine à retrouver le niveau qui lui avait permis de devenir All-Star. Avec 17,1 points, il score trois points de moins par match que l’année dernière. La faute à des pourcentages en baisse : 45% au shoot et 33,2% à 3 points, contre 51.8% et 36.4% en 2018-2019. Absent depuis le 21 Novembre pour blessure, l’équipe est même plus performante sans lui (bilan positif de 5 victoires pour 4 défaites). L’autre grosse déception dans le 5 est Aaron Gordon. Que ce soit aux points, à la passe ou au shoot, ses chiffres sont en baisse. Dans l’utilisation du ballon c’est encore pire. Le dauphin du concours de dunk 2016 semble incapable de passer un cap à ce niveau et met en péril un trop grand nombre d’attaques lorsqu’il part balle en main.

Sur le banc, ce n’est guère mieux. Si certains joueurs semblent vraiment limités en attaque, comme Michael Carter Williams ou la recrue Aminu, d’autres sous performent. C’est le cas de Dj Augustin, relayé sur le banc après l’entrée de Markelle Fultz dans le 5, le meneur peine à trouver son ryhtme depuis le début de la saison. Terence Ross est encore plus sur courant alternatif et Mo Bamba est encore loin d’être un joueur NBA aguerri.

Jonathan Isaac, auteur de 5 contres contre Milwaukee le 10 Décembre (crédit : AFP)

La Force, c’est la défense

Si le Magic a presque un bilan équilibré, c’est donc surtout grâce à sa défense. Avec le 10ème defensive rating de la ligue, elle est dans le premier tiers de la NBA. Steve Clifford en est le principal artisan. A l’image de ce que disait Evan Fournier lors de son passage chez Trashtalk cet été, tous ses joueurs clament avoir progressé à ce niveau grâce à lui. A cela, il faut ajouter l’énorme apport de l’un de ses joueurs, l’ancien de Florida State, Jonathan Isaac. S’il avait déjà une certaine réputation en défense avant son arrivée dans la ligue, il a passé un cap cette année. Avec sa longueur et sa mobilité, il peut défendre du poste 1 à 4. Très rarement battu par son adversaire direct, il possède également un très bon QI défensif qui lui permet d’être toujours bien positionné. Avec 2,9 contres par match, il est tout simplement le meilleur de la ligue dans cette catégorie statistique, devant Anthony Davis.

Des joueurs en progression

En plus de cette évolution défensive, le freak du Magic devient également un joueur de plus en plus confirmé en attaque. Statistiquement, il est tout simplement en progression aux points, au rebond et à la passe. Deux autres satisfactions sont à voir dans le 5 d’Orlando. D’abord, l’ancien pensionnaire du PB 86, Evan Fournier. Après un été magnifique qui l’a vu être intronisé comme meilleur arrière de la coupe du monde, il a su confirmer. Meilleur marqueur de cette équipe, ses 26 points dans la défaite à Milwaukee lundi lui ont même permis d’atteindre la barre des 20 points de moyenne. C’est tout simplement le premier français depuis Tony Parker à le faire à ce stade de la saison. Mais le plus impressionnant est le niveau auquel il a su se hisser au scoring depuis la blessure de son pote Vucevic. Durant cette période, il tourne à 24,4 points à plus de 48% au shoot et 44% à trois points.

Evan Fournier, 32 points contre les Warriors le 2 Décembre dernier (credit : NBA)

Enfin, la dernière satisfaction est à voir du côté de Markelle Fultz. Avec 25.8 minutes jouées par match et 17 titularisations depuis le début de la saison, le numéro 1 de la Draft 2017 a enfin la chance de s’épanouir en NBA. S’il a encore du chemin à faire avant de retrouver de l’adresse à longue distance (21,1% à 3 points), ses 79,2% au lancer montrent qu’il en a fini avec ses problèmes à l’épaule. Il est de plus en plus à l’aise en attaque où ses responsabilités sont croissantes. Depuis le 21 Novembre, il tourne à 14,1 points, 3,8 rebonds et 5,6 passes.

Ainsi, si ces joueurs parviennent à maintenir leur progression et que d’autres reviennent à leur niveau, le Magic semble une nouvelle fois en mesure d’atteindre les playoffs cette année. Toutefois, les lacunes de l’équipe au shoot ne semblent pas pouvoir être réglées avec l’effectif actuel. Il semble donc difficile d’envisager la possibilité pour de se rapprocher du top 4 à l’Est sans être actif sur le marché des transferts. Le seul axe d’amélioration pouvant réellement être envisagé étant les transitions. En effet, avec la 27ème Pace de la ligue, l’équipe profite peu des qualités de plusieurs de ses joueurs dans ce domaine (Fultz, Gordon, Fournier, Isaac, Ross …). Le mois de Décembre sera néanmoins un bon indicateur du réel potentiel à court terme de cet équipe. Sur les 10 matchs qu’elle disputera, 7 seront contre des équipes classées dans le top 8 de leur conférence.

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