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David Stern : Et la NBA devint « Global »

David Stern s’en est allé. L’ancien commissaire mythique de la NBA est décédé ce 1er Janvier à l’âge de 77 ans. Retraité depuis 6 ans, il aura marqué de sa gigantesque empreinte la ligue Nord Américaine. Déficiante au début de son mandat en 1984, il a redonné une NBA plus en forme que jamais à Adam Silver, son successeur, il y’a 6 ans. Retour sur le parcours d’un des hommes les plus important de l’histoire du basket ball.

Si il faut de grands acteurs pour un bon film, on n’obtient aucun résultat si le réalisateur est mauvais. David Stern a eu la chance de posséder des acteurs parmi les plus grands de l’histoire du sport, mais il a su, en grand chef d’orchestre, capitaliser autour de ces stars pour faire de la NBA un business colossal.

Diplômé en droit à Columbia, David Stern rejoint la NBA à l’âge de 36 ans, après avoir travaillé en lien étroit avec la ligue dans un des plus grands cabinet d’avocat des États Unis. En 1980, il est nommé vice précédent exécutif, devenant l’adjoint du légendaire Larry O’Brien. Au départ de ce dernier, il prend les rênes de la NBA. Doté de 23 franchise à l’époque, le basket ball américain peine à séduire. Les salles sont à moitié vide , les audiences sont faibles et de nombreux problèmes extra sportif minent le championnat. David Stern récupère un bébé fragile, mais qui, au cœur des 80s, possède un potentiel titanesque. Avec la technologie toujours plus puissante, il va vite comprendre que ce n’est pas les États Unis que la NBA doit essayer de conquérir, mais bien la planète entière. Depuis quelques années, la rivalité entre Magic Johnson et Larry Bird met déjà le feu sur les parquets. Mais, en 1984, David Stern va voir un cadeau lui tomber du ciel : Michael Jordan. Numéro 2 de l’une des plus grandes draft de l’histoire, le prodigieux arrière de North Carolina va voir son destin lié à celui du nouveau patron de la NBA. Pour être encore plus clair : Stern a trouvé sa poule aux œufs d’or.

Incroyable sportivement, le potentiel marketing de His Airness est tout de suite saisi par les acteurs et les suiveurs du basket nord américain. Il devient un phénomène mondial. Jamais un sportif ne semble avoir autant chambouler son sport. Les droits d’image de la ligue sont désormais cédé dans de nombreux pays. En France notamment, où Canal +, crée en 1984, devient la première chaîne à diffuser de la NBA dans l’hexagone, et où des passionné, mais surtout des milliers de gamin découvre ce « rêve américain », ce sport ou le show est présent à tout moment, ou les contacts physiques pullulent et où les actions qui font bondir du canapé se succèdent. Au début des années 90, la NBA devient l’un des championnats les plus suivi par les jeunes, tout sport confondu. Stern fructifie le business en profitant d’une génération doré, porté par des véritables icônes, de Jordan à Shaquille O’Neal, en passant par Hakeem Olajuwon, Patrick Ewing, ou encore Penny Hardaway et Larry Johnson. En 1987, les Hawks d’Atlanta se déplace en URSS pour jouer contre l’équipe soviétique. La NBA se rapproche de la FIBA, la ligue s’ouvre au monde, voyant même des joueurs du vieux continent devenir des stars outre Atlantique, à l’instar d’Arvidas Sabonis ou du regretté Drazen Petrovic.

Mais c’est surtout en 1992 que le basket nord américain change de dimension. Au JO de Barcelone, la Dream team se déplace tel un groupe de Rockstar. Jordan, Malone, Magic, Barkley, Bird and Co sont en démonstration sur le parquet, ils sont adulé par tous, y compris par les autres athlètes présent en Catalogne. Ils deviennent la meilleur publicité jamais réalisé pour le Basket. Des lors, tout change définitivement : Michael Jordan est au sommet de son art, les talents sont de plus en plus nombreux, charismatique et bankable. Les « story », souvent existantes, parfois fabriqués font de cette ligue en perdition 10 ans plus tôt la plus réputé du sport américain dans le Monde. Jusqu’en 2014, et sa retraite, le business continuera de se développer. Première équipes non Américaine en 1995, avec les Raptors de Toronto et les Grizzlies de Vancouver. Puis, des matchs de pré saison en Europe, ainsi que des matchs de saison régulière au Japon et au Mexique dans les années 90. En 2004, les Bobcats de Charlotte deviennent la 30eme équipe de la ligue. En 2011, le rêve de millions de gamins des années 80 et 90 se réalise : Deux équipes NBA s’affrontent à Londres pour un match de saison régulière.

Tout cela est il lié à David Stern ? Il semble évident que oui. L’arrivée de la lottery, la création de la D-League ou encore de la WNBA ont été réalisé sous son mandat. Il a su également mettre fin à la consommation de drogue chez les joueurs, une pratique répandu dans les années 80, marqué notamment par le décès tragique de Len Bias quelques heures après sa Draft, et s’est montré intransigeant avec l’image de la NBA, avec comme point d’orgue la bagarre du Palace Auburn Hills dans les années 2000, où les joueurs furent suspendus pour de longues durées. Il se disait fier d’avoir laissé à la ligue son équité, et d’avoir pu utiliser la puissance de ce sport pour mettre en avant des sujets sociétaux, comme le racisme ou encore la lutte contre le virus du SIDA.
Il se disait également fier d’être parti au moment où la NBA était au sommet. Car avant tout, il a fait de la ligue un empire, avec des franchises valant des milliards et des joueurs gagnant des dizaines de millions de dollars par saison.

Évidemment, 30 ans de gestion ne peuvent laisser que des bons souvenirs. Et des scandales, il y’en a eu. Des 1985, lors de la toute première loterie de l’histoire. Patrick Ewing, pivot amené à devenir un phénomène sportif et marketing, se retrouve drafté par les Knicks de New York, une des franchise les plus mythiques de l’histoire, au potentiel marketing élevé. Une sombre rumeur d’enveloppe réfrigéré, indiquant où se trouvait le nom des Knicks, à fini par sortir à travers les médias. Info ou intox ? On ne saura probablement jamais.
Il y’a eu également 2 lock out majeur, en 1998-99 et en 2011-12, ou les joueurs firent grève pour protester contre la distribution des bénéfices de plus en plus gigantesque par la NBA. Des réécritures de convention collective ont permis de sauver des saisons régulière raccourcie. Ou, au début des années 2010, où le transfert de Chris Paul au Lakers fut annulé par David Stern, sans aucune raison vraiment valable pour beaucoup. Selon le patron de la NBA, les Hornets, en phase de rachat à l’époque, n’était pas autorisé à faire un échange.

Malgré ces différents scandales, plus ou moins marquant, la puissance actuel de la NBA dans le monde est sans commune mesure. Adam Silver, adjoint puis successeur de Stern, continue sur la lancée en développant toujours plus la ligue, notamment vers l’étranger. Mais les fondations, le renouveau, et l’explosion de ce sport devenu si populaire sont à mettre au crédit, évidemment des joueurs, mais également de David Stern qui aura œuvré durant plus de 40 ans pour faire du sport inventé par James Naismith l’une des discipline les plus populaire de la planète.

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