NBA

OKC, un début de saison foudroyant: direction les Playoffs ?

L’été a été chahuté du côté d’Oklahoma avec Paul George parti aux Clippers de Los Angeles et Russel Westbrook, le symbole d’OKC, parti aux Rockets de Houston. Des départs conséquents qui font suite à une campagne de Playoffs, une nouvelle fois décevante et une élimination au premier tour face à Portland (4-1) avec ce shoot d’anthologie de Damian Lillard. Cette équipe qui a subi une forte saignée à l’intersaison pointe actuellement à la 7ème place de la Conférence Ouest. Décryptage…

Le Thunder vient de tourner la première page de son histoire suite à une nouvelle déception en Playoffs. Après une régulière prometteuse menée par un PG13 exceptionnel, OKC s’effondre beaucoup trop tôt face à des Blazers magiques. Sam Presti et le board ont décidé de faire table rase après cette énième échec, et ainsi Paul George est transféré aux Clippers. Dans la foulée c’est le visage de la jeune franchise d’OKC qui est transféré à Houston. Après 11 saisons, Brodie change d’air et une reconstruction doit se mettre en marche. Malgré deux superstars partis, Sam Presti et son front office ont œuvré pour obtenir de nombreux atouts pour le futur. Avec le trade de PG, Oklahoma a récupéré Danilo Galinari, le très prometteur Shai Gilgeous Alexander et 5 premiers tours de draft (2022, 2024, 2026 des Clippers et 2021, 2023 du Heat). En même temps CP3 débarque au Thunder en échange de Russ West.

Paul – Schröder – SGA : un trio détonant

Même si son arrivée n’était pas forcément prévue suite au trade “surprise” de Westbrook et que son passage paraissait n’être qu’une transition pour un nouveau trade (des rumeurs concernant le Heat persistaient jusqu’au début de saison), il faut avouer que CP3 fait un sacré boulot . Il a retrouvé un rôle taille patron qui lui convient comme un gant. Il maîtrise et contrôle le jeu, se met en retrait afin de laisser les jeunes s’exprimer et prendre le contrôle quand cela est nécessaire. Il peut prendre les choses en main et montrer qu’il peut être clutch comme face aux Mavs mardi dernier. Là il a prouvé qu’il était encore capable de donner la “leçon” à la nouvelle génération. Par son expérience, CP3 montre toute la palette de jeu qu’il possède: tir à mi-distance en sortie d’écran, capacité de scorer à 3 pts, vision du jeu et vista. En ce début de saison Chris Paul fait preuve d’une justesse qui force l’admiration.

Chris Paul en mode clutch pour offrir la victoire (106 – 101) face aux Mavs de Luka Doncic (Source: Free Dawkins)

Le leadership de Chris Paul est indéniable, moins passeur que d’habitude, il est tout de même légèrement plus prolifique et plus adroit que l’an dernier (16.6 points à plus de 47% contre 15.6 à 42% la saison dernière). Il semble ainsi plus à l’aise dans la peau de meneur d’homme exclusif.

“Chris se soucie de tout le monde et il est particulièrement attentif aux jeunes joueurs. C’est génial de pouvoir s’inspirer d’un joueur comme lui”, a expliqué Shai Gilgeous-Alexander.

Ce dernier arrive à s’effacer pour laisser la vedette au canadien Shai Gilgeous-Alexander. Intriguant durant sa saison rookie avec les Clippers, il est une révélation de ce début de saison tant il a progresser dans son jeu. Il est clairement l’un des principaux protagonistes de la réussite de la franchise actuellement. Son impact est de plus en plus constant et son jeu offensif est déjà bien consistant pour un sophomore. Avec ses pénétrations, le joueur du Thunder est capable de martyriser bon nombre de défense adverse. Il possède une vraie palette technique : drive, attaque vers le cercle, euro-step etc. Sa grande taille (1m98) lui permet d’attaquer le défenseur (souvent par la droite), protéger son dribble et finir au cercle aisément.

Tournant à presque 20 pts de moyenne, il est une arme offensive constante qui s’allie parfaitement bien avec CP3. Mais SGA impressionne également par sa défense. Il est un défenseur acharné, avec son énergie impressionnante, sa taille et sa mobilité, il est capable de contenir ses adversaires. Une saison avec Pat Beverley lui a été bénéfique. Car malgré un physique un peu léger, SGA compense par son activité. Récemment, contre les Hornets, sa défense a été précieuse avec 2 interceptions dans le money time.

Grosse défense de SGA sur PJ Washington

Shai Gilgeous-Alexander s’impose comme un membre indispensable à OKC. Ses deux records en carrière à 32 pts de suite montre la confiance qu’il accumule et l’avenir qu’il représente dans cette franchise.

Il est parfois associé à CP3 et SGA ce qui permet à Billy Donovan d’avoir 3 créateurs sur le terrain. Configuration osée mais qui fait ses preuves par moment sur le terrain, l’allemand reste parfait dans le rôle de sixième homme pour cette équipe. Véritable boule d’énergie son apport est décisif pour OKC. Dennis Schröder est actuellement à 18,4 pts à 46,6% aux shoots accompagnés de 3,8 reb et 3,7 pds. Il est un candidat extrêmement sérieux à la succession de Lou Williams pour le trophée de 6ème homme. Lors de la victoire renversante face aux Clippers, l’allemand compile 28 points, 6 passes et 5 rebonds en sortie de banc. Ce rôle lui convient parfaitement mais l’intéressé souhaite retrouver une place de titulaire. Back-up de Russell Westbrook l’an dernier dans une équipe contender, il est maintenant 6ème homme derrière Chris Paul et SGA dans une équipe en transition/reconstruction qui peut évoluer au cours de la saison.

L’allemand est un apport offensif très solide en sortie de banc même s’il ambitionne plus

Avant le début de saison, l’allemand affirmait son envie d’être un joueur titulaire: “Je ne pense pas être un sixième homme. J’ai fait des sacrifices l’an dernier, et je pense que l’organisation le sait. Mais pour l’instant, je suis à OKC et je fais ce qui est le mieux pour l’organisation.”

Pour le moment le trio fonctionne à merveille et leur permet d’accrocher le 7ème strapontin en vue des Playoffs. Mais d’ici la trade deadline du 6 Février, l’équipe peut changer surtout si elle ambitionne clairement l’après saison régulière et souhaite jouer les troubles-fêtes en Avril.

Une profondeur d’effectif suffisante ?

Derrière ce trio prolifique, d’autres joueurs contribuent à cette réussite surprise. Même si OKC ne brille pas spécialement dans les classements statistiques majeurs , le partage du ballon et l’effort la caractérise. L’italien Danilo Gallinari en est une force. En bonne santé, il apporte une grosse expérience à l’aile. Jouant poste 4 actuellement dans le système de Donovan, il apporte une belle régularité à 3 pts à 39% de réussite et quasiment 18 pts de moyenne par match. Malgré des rumeurs de trade, Gallinari demeure un joueur essentielle dans une course pour les Playoffs.

Un autre symbole c’est la belle saison de Nerlens Noël en back-up de Steven Adams. En sortie de banc, il apporte une belle énergie et sa dimension athlétique. En 19 minutes, il amène pratiquement 8 pts par match et il montre ses capacités défensives lorsqu’il est sur le parquet. 1 interception et 1,5 contres de moyenne. Il est un très bon complément du Néo-Zélandais qui de son côté reste sur ces standards. Il tourne à 11,8 pts à 62% de réussite et 9,7 rebonds. Un rendement qui semble encore trop faible pour justifier encore deux ans de contrat pour 50 millions de dollars au total. Là aussi, il y a eu quelques rumeurs de transfert mais le kiwi apporte au delà de ces simples chiffres. Sa force physique fait de lui un joueur puissant presque inamovible. Ces écrans sont dures et sa finition dans la raquette est solide. Il est précieux dans cet effectif du Thunder et possède déjà une belle expérience de Playoffs.

Malgré tout, Dennis Schröder semble être bien seul pour assurer des minutes solides en sortie de banc. La profondeur, notamment sur les postes 3 et 4, est limitée. Abdel Nader et Darius Bazley se développent mais ils sont encore limités et inconstants. Avec un André Roberson, le meilleur défenseur de l’équipe, absent depuis le 27 Janvier 2018 et dont la date de retour reste inconnue, les forces en présence sont limitées. D’autant plus qu’OKC n’est pas à l’abri d’une blessure qui pourrait porter préjudice à ce début de saison. S’il ne souhaite pas être de simple faire valoir au premier tour de Playoffs, il est nécessaire que Sam Presti envisage d’ajouter des pièces à son effectif. Heureux propriétaire de bon nombre de 1er tour de draft, il peut s’en servir pour compléter l’équipe. Renforcer son poste 3, même si Terrance Ferguson se développe il reste encore perfectible, l’ajout d’un joueur comme Robert Covington semble pertinent. Récemment coupé par les Nets, un joueur d’expérience déjà titré comme Iman Shumpert peut être là aussi intéressant. Le Thunder va devoir probablement bouger d’ici la trade deadline pour confirmer une place en Playoffs…

Billy Donovan a été maintes fois remis en cause après des campagnes de Playoffs décevantes depuis le départ de KD. L’architecte d’OKC, Sam Presti, a décidé de repartir sur une reconstruction totale. Tout était réuni pour une saison de transition. Au lieu de ça, l’équipe tourne à merveille et l’ancien coach des Gators redore son blason. Il effectue un travail solide qui permet au Thunder de se placer à la 7ème place de la Conférence Ouest et un bilan de 19-15. Devançant des équipes initialement plus ambitieuses comme Sacramento ou Porland, OKC possède 5 victoires d’avance sur la 9ème place. A l’instar des Clippers de l’an dernier, cette équipe s’est reconstruit par des trades et l’effervescence autour de cet effectif rappelle sur certains aspects les Clips 2018-2019. Un modèle inspirant sur lequel OKC doit capitaliser.

(1 commentaire)

Laisser un commentaire

%d