Personne ne s’y attendait en ce début de saison, mais les bordelais sont champion d’automne du Top 14. Une place qu’ils n’ont jamais occupé auparavant, eux qui étaient plutôt habitués aux déceptions et aux qualifications manquées. Mais est-ce que l’Union Bordeaux-Bègles peut conserver cette position et remporter le championnat ?
Un entraîneur qui gagne…
Le nouveau coach de Bordeaux, arrivé cet été n’y est pas pour rien dans la très bonne première partie de saison de son club. En effet Christophe Urios a réussi à placer pour la première fois de son histoire le club à la première place du championnat. L’entraîneur bordelais à connu de belles années dans le passé en hissant Oyonnax en phases finales en 2015 et a permis à Castres de décrocher le brennus en 2018. Toute cette expérience engrangée dans le passé lui a permis d’avoir un discours fédérateur qui plait à son vestiaire. C’est tout un club qui veut aller dans le même sens. Il a réussi avec des joueurs présents depuis quelques saisons à ce qu’ils se révèlent ou s’affirment tel que Ducuing, Cros, Cazeau ; Un joueur comme Lucu qui est une des surprises de Fabien Galthie dans la liste pour préparer le VI Nations.
… et qui produit du jeu
Christopher Urios n’était pas connu pour mettre en place un rugby offensif mais plutôt un rugby efficace et restrictif. Mais le constat c’est que lui et son staff arrivent pleinement à développer une équipe qui produit du jeu. En effet les chiffres parlent d’eux même, l’UBB a le quatrième plus gros total, 47 points, de l’histoire du Top 14. De plus ils sont l’équipe qui a le plus de mètres parcourus, le plus de franchissement, le plus de défenseurs battus, le plus de possession de tout le championnat. Ils ont d’ailleurs battus le record de possession sur un match, 25 minutes. Si les statistiques parlent pour eux c’est également l’impression visuelle qui est très bonne, en faisant une équipe agréable à regarder jouer.
Peu d’internationaux
Il y a de ça quelques jours le sélectionneur de l’équipe de France, Fabien Galthié, a annoncé les 42 joueurs qui effectueront la préparation pour le tournoi des VI Nations. Parmi tout ces joueurs cinq sont issus de l’équipe bordelaise, (Poirot, Jalibert, Woki, Lucu et Cazeaux), ce qui est la moyenne des clubs ayant des internationaux. Mais comme on le sait seulement 23 d’entre eux seront sélectionnés pour le match du XV de France, les autres pourront jouer avec leurs clubs. Sur les cinq bordelais seuls Poirot, 33 sélections et Jalibert, 1 sélection ont connu l’équipe de France. Pour les trois autres c’est la première fois qu’ils sont appelés avec l’équipe nationale, il semble donc que certains d’entre eux retournent en club les week-ends de match, ce qui serait une bonne nouvelle pour l’UBB.
Attention au manque d’expérience
Si l’Union Bordeaux-Bègles est talonné de près par le LOU, seulement trois points les séparant, ils ont tout de même 11 points d’avance sur la troisième et pas moins de 17 points sur le 7ème et premier non qualifié pour les phases finales. Il semblerait donc, sauf effondrement de leur part, que l’UBB soit présent pour la première fois de son histoire en phase finale, voire même directement en demi-finale. Mais l’équipe girondine ne connaît pas encore ce niveau, là où des équipes comme Clermont, Toulon et le Stade Toulousain savent encore augmenter leurs niveau de jeu. On sait très bien que l’expérience dans ce genre de match est très importante, car elle permet de ne pas paniquer, savoir gérer les attentes.
Le calendrier
C’est un élément important à prendre en compte. L’UBB dispute actuellement le Challenge Européen et peut toujours se qualifier pour les quarts de finales. Si l’équipe d’Urios va loin dans cette compétition, ce que le club souhaite, des matchs viendront s’ajouter au calendrier pouvant les priver de repos nécessaires. Une compétition comme celle-ci demande de l’engagement physique, mentale, il y a risque de blessure, des besoins de faire tourner l’effectif, il faut également apprendre à gérer plusieurs compétitions à la fois. Prenons l’exemple de La Rochelle il y a quelques saisons qui n’avait pas réussi à gérer les deux compétitions simultanément.
Bordeaux-Bègles semble donc très bien parti pour rallier les phases finales de Top 14 pour la première fois de son histoire, mais il semble également un peu trop tôt pour en faire le favori numéro 1 pour le bouclier de Brennus. Le manque d’expérience peut jouer en leur défaveur dans les matchs couprets. Ils restent néanmoins un club auquel il faut vraiment faire attention pour la victoire finale.
Et pour vous est ce que l’Union Bordeaux-Bègles soulèvera le bouclier de Brennus en fin de saison ?