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Watford : on the road to maintien?

Depuis la première journée, Watford n’avait jamais quitté la zone de relégation. C’est chose faite désormais, grâce à sa victoire 3-0 contre Bournemouth le week-end dernier. Nigel Pearson, 3e entraîneur de la saison des Hornets, semble avoir trouvé la bonne formule, après les Espagnols Javi Gracia et Quique Sanches Flores. Malgré un effectif plus que fourni, les pensionnaires de Vicarage Road ont eu du mal à se lancer. Nigel Pearson a-t-il finalement trouvé la bonne formule ?

Dans la zone de rélégation durant 20 journées.

Javi Gracia, en poste depuis 1 an et demi, se lançait dans cette nouvelle saison avec une belle 11e place obtenue en 2018/2019. Avec un effectif restant sensiblement le même, rien ne présageait aux Hornets un début de saison aussi compliqué. Ce qui amènera au limogeage de l’Espagnol à la 5e journée. Son successeur, Quique Sanches Flores, ne fera guère mieux, puisqu’il laissera lui aussi le club à la 20e place de la Premier League. Mais alors, qu’est ce qui clochait ? Principalement, un manque de réalisme offensif, qui se ressent via les Expected Goals. En effet, de pire attaque ils passent à la 16e, passant de 9 buts réellement inscrits à 18. Si l’on garde cette vision d’Expected Points, jusqu’à l’embauche de Nigel Pearson, Watford aurait dû être 13e de Premier League. En revanche, les Excpected Goals against nous montrent que Watford était une équipe qui souffrait défensivement. En bref, une équipe qui sous-performe, qui manque de réalisme, ce qui est très souvent la cause d’un manque de confiance, mais aussi qui défend mal.

Une équipe qui se reprend en main.

Deulofeu retrouve, à l’image de son club, une bonne forme. (Photo: Watfordfc.com)

Invaincu depuis 6 matchs, soit depuis le 2e match avec Nigel Pearson à la tête de l’équipe et une défaite 2-0 contre l’imbattable Liverpool, les Hornets retrouvent des couleurs. Avec 11 buts en 6 matchs, ils en ont inscrits 2 de plus que durant les 16 matchs précédents. Défensivement, ils ont encaissé seulement 4 buts, un léger sur-régime, puisqu’ils auraient pu en prendre 2 de plus selon les Expected Goals against. Mais, plus qu’une question de chance, c’est une question de travail: Nigel Pearson a remodelé sa défense, en repartant sur une base défensive simple, mais avec des joueurs qui courent plus, à l’entraînement ou en match, et hargneux dans les duels. Tous les joueurs offensifs semblent plus dangereux (les 3 attaquants et les 2 milieux de terrains avancés), puisqu’en moyenne ils se procurent chacun 0.5 occasion par match, ce qui donne un score de 2.8 expected goals environ, ce qui est très correct pour un club de bas de tableau.

Mais niveau tactique, qu’est ce qui a changé ?

Tout d’abord, Nigel Pearson a tout de suite cherché à mettre un système équilibré, donc en 4-2-3-1 ou en 4-3-3 selon l’opposition. Cela lui permet de mettre ses ailiers dans les meilleures conditions, afin de servir Troy Deeney, mais aussi d’utiliser Abdoulaye Doucouré en milieu offensif. 4-2-3-1 qui passe souvent en 4-4-2 en phase défensive, permettant de bloquer les latéraux adverses, tout en pressant doucement la relance adverse. Avec ce système et le bloc bas, cela laisse peu d’espace aux adversaires, qui se heurtent à la défense.

Sur cette image, on voit bien le 4-4-2 défensif des Hornets. (Source: Watford FC Youtube)

Mais comment marquer quand on défend près de son but? Sur coup de pied arrêtés. Lors de la première victoire de Nigel Pearson, les deux buts sont marqués sur coup franc et pénalty. Le duo très physique Deeney/Doucouré joue en pivot, permettant à Sarr et Deulofeu de prendre la profondeur, ce qui crée la grande majorité de leurs occasions et buts marqués, notamment sur les contres.

Source : Watford FC Youtube


Puis, au fur et à mesure des matchs, Nigel Pearson tente de jouer de manière un peu plus joueuse, en pressant beaucoup plus haut, en ayant un bloc haut, ce qui lui permet de gêner la première relance (souvent gardien) adverse grâce à la vitesse de Sarr et Deulofeu. Alors que les premiers buts n’étaient marqués qu’en contre, les attaques placées sont de plus en plus efficaces, grâce aux différences techniques faites par Doucouré et Deulofeu notamment.

Cette bonne forme va-t-elle durer?

En restant sur le plan tactique, plusieurs questions se posent dans un premier temps : sur les attaques placées, on sent une difficulté à couvrir les angles de frappes, ce qui est la résultante de joueurs qui ne savent pas quand sortir sur le porteur de balle. Maintenant que Watford joue un jeu plus ambitieux et que le bloc est plus haut, on voit aussi une prolifération de balles dans le dos des défenseurs, ce qui est inquiétant, car la défense des Hornets n’est pas très rapide.
Enfin, on voit aussi sur certaines phases offensives une équipe coupée en 2, d’un côté les joueurs offensifs (Deeney, Doucouré, Deulofeu, Sarr) et le reste, comme on peut le voir sur la photo ci dessous.

(Source: Watford FC Youtube)

Si c’est quelque chose de normal, ça doit être un des tracas de Nigel Pearson puisque cela influe sur son repli en 4-4-2 en phase défensive. Le coach Anglais va aussi devoir trouver des solutions une fois que l’effet de surprise sera passé. Les équipes adverses, qui ont toutes recours à la vidéo, vont tenter de contrer les idées du néo-coach Hornet.
De plus, il y a aussi, dans la majorité des changements de coachs, un coup de fouet psychologique reçu par l’équipe, qui se donne un nouvel entrain. C’est là-dessus que Watford doit travailler, et ne surtout pas se reposer.

Le plus dur commence à Vicarage Road, même si le premier bilan est intéressant. En remettant ses éléments offensifs dans les meilleures dispositions, tout en revenant à des choses simples sur le plan défensif, Nigel Pearson a relancé une équipe en manque de confiance. Avec l’arrivée d’Ignacia Pussetto, il s’offre aussi une nouvelle arme offensive. En sortant de la zone de relégation, Watford a fait un premier pas vers le maintien. A voir si elle va faire les prochains, jusqu’au bout du chemin.

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