La saison 2020 du WorldTour est lancée. Avec un duel programmé Ineos vs Jumbo Visma et de nombreux transferts de leaders, cette saison s’annonce aussi indécise que palpitante. Focus aujourd’hui sur le basque Mikel Landa, un coureur au rôle qui nous frustre souvent et qui n’a pas encore pu nous montrer tout son talent.
Un majestueux gregario
Juillet 2017. Tour de France. Alors qu’un Froome moins fringuant qu’à l’habitude se dirige vers son quatrième tour, un autre membre de la team Sky (aujourd’hui Ineos) fait parler de lui : le virvoltant Mikel Landa. A la sortie d’un Giro réussi (malgré une chute dans les premières étapes qui l’a empêchée de défendre ses chances au général) où il a fini meilleur grimpeur en remportant une étape, Landa arrive sur le Tour en tant qu’équipier de luxe pour épauler Christopher Froome au même titre que Geraint Thomas ou le polyvalent Michal Kwiatkowski. Malgré un Giro dans les pattes, le basque offre une forme impressionnante et finit à la quatrième place, à une petite seconde du dynamiteur Romain Bardet. Frustrant tant il avait mieux dans les jambes.
Ce n’est pas une première pour ce coureur de 30 ans au grand coffre et si précieux dans un collectif. S’assoir sur ses ambitions personnelles pour faire gagner l’équipe est une chose dont Landa a souvent fait face. En 2015 déjà, il avait magnifiquement servi le sarde Fabio Aru dans sa conquête du Giro, qui n’avait rien pu faire face au dernier récital du légendaire Alberto Contador. Après un passage de deux ans chez Sky (durant les saisons 2016 et 2017), bis répetita pour le basque en signant chez Movistar.
Arrivé comme membre d’un monstre à trois têtes composés de l’éternel Alejandro Valverde, le grimpeur Nairo Quintana et lui-même, il fait parti du tour 2018 (une nouvelle fois) décevant de la formation ibérique en finissant premier des leaders de la Movistar à la 7e place. En 2019, il est co-leader du Giro avec le jeune équatorien Richard Carapaz (4e de la dernière édition) mais se cantonne à aider ce dernier à la quête de son premier grand tour. Il enchaîne avec une 6e place sur le tour (finissant encore premier des trois leaders).
Un changement de statut en 2020
Pour cette saison 2020, Landa a encore changé d’équipe et s’est engagé chez Bahrain McLaren. Cette équipe vient de perdre ses deux leaders, Vincenzo Nibali parti chez Trek-Segafredo et Rohan Dennis. Prêt à endosser le costume d’unique leader de sa formation, Mikel Landa aura de grandes ambitions. Il participera aux classiques ardennaises (19, 22 et 26 avril) et aura comme grand objectif le Tour de France (27 juin au 19 juillet) et les Jeux Olympiques (25 juillet) qui offrent cette année à Tokyo un parcours convenant à ses qualités. Après avoir beaucoup appris auprès de grands leaders comme Christopher Froome ou Vincenzo Nibali (chez Astana), Landa se montre ambitieux et a récemment déclaré que Egan Bernal « n’était pas imbattable ». Cette opportunité vient au bon moment dans sa carrière et va lui permettre d’exprimer librement l’étendue de son talent, et enfin accrocher un podium (voire plus ?) sur un grand tour. Avec une équipe dévouée à lui comprenant des soldats comme Wout Poels (son ancien équipier chez Sky) et Pello Bilbao, il s’avancera en tant que solide outsider lors de la grande boucle 2020.