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Pourquoi David (le Dijon FCO) parvient à battre Goliath (les Gros) ?

« On perd contre des peintres », ce sont les mots de Christophe Galtier, coach de Lille après avoir perdu à Gaston-Gerard contre des Dijonnais qui n’avaient pas gagné depuis 5 matchs. Comment est-il possible que cette équipe de « peintres » puisse réaliser l’exploit, et plus généralement, pourquoi en France, ce type de « surprise » est fréquent ? Éléments de réponses…

Contexte: Une équipe comme les autres…

Stéphane Jobard, nouveau visage du DFCO (Crédit: France Football)

Dijon, est la capitale de la Bourgogne, Région du Centre-Est de la France, composée d’environ 150 000 habitants. Voilà pour la mise en contexte… Côté Football ? Et bien côté football, rien de particulier si ce n’est que Dijon est une équipe « normale » de Ligue 1 qui vivote dans ce championnat. Après une montée en 2016, et une bonne saison 2017/2018 avec une 11ème place, les dirigeants Dijonnais ont décidé de se séparer de leur entraineur historique Olivier Dall’Oglio qui était au club depuis 2012. En cause, une première partie de saison 18/19 très décevante avec 10 défaites en 18 matchs. Et comme dans chaque club français en crise, que fait-on ? Et bien on nomme un meneur d’hommes qui va « secouer » les joueurs ! Le 10 Janvier Sgt. Kombouaré est donc nommé à la tête de l’équipe bourguignonne. Et comme dans chaque club français qui choisi un meneur d’hommes, que se passe-t-il ? Et bien, l’équipe descend ou se maintient, mais le foot n’en sort pas grandi. En l’occurrence, Dijon va se maintenir suite à un match retour de Barrage remporté face au RC Lens. Aujourd’hui, Kombouaré est parti vers une autre mission commando (Spoiler: la mission est un échec), Dijon a nommé Stephane Jobard et l’équipe, comme une équipe « normale » de Ligue 1, essaye tant bien que mal de se maintenir dans ce championnat qui permettra à ses participants de toucher un sacré pactole suite à la vente des droits télés 2020-2024. Mais malgré un effectif restreint en qualité, l’équipe de Jobard arrive parfois à faire monter la moutarde au nez de ses adversaires. (tout comme les équipes « normales » de Ligue 1).

Le match ou il faut être performant (dit: « Le Match Canal+ »)

Jhoner Càdiz, prêté par Benfica et buteur face au PSG ((Crédit: BeIN Sports)

Et au final, quel est l’objectif pour des joueurs jouant dans des équipes comme celle de Dijon ? Peuvent ils réaliser de nombreuses saisons dans cette équipe à l’instar de Julio Tavarès ou de Frédéric Samaritano ? Il est fort probable que ce ne soit pas le cas, notamment pour des joueurs comme Mavididi, Càdiz ou Ndong qui ont été prêtés par leur club soit, pour accumuler du temps de jeu, soit pour être mis en avant dans l’objectif d’une vente. Et même si Dijon possèdent des jeunes joueurs de talent comme l’international U19 Enzo Loiodice ou comme le transfuge de Lille Mounir Chouiar, il y a peu de chances que ses joueurs deviennent des légendes de Gaston Gerard, la faute à un football qui va toujours trop vite et où les joueurs ne sont qu’en transit. Le DFCO est donc un tremplin, ou une vitrine qui permettra aux joueurs d’atteindre de plus grands clubs et quoi de mieux qu’un match face aux grandes équipes de ce championnat pour se montrer à la face du monde ? Sur cette première partie de saison, Dijon est à 3 victoires, 3 nuls et 3 défaites face au top 7 de notre championnat actuel. Et si vous pensez que ces victoires ont été réalisées face aux surprises de cette Ligue 1, vous vous trompez. 3 de leurs 5 succès ont été obtenus face au PSG, à Lille et à Rennes, soit 3 équipes européennes. A contrario, face à ses adversaires directs (Metz, Amiens, Nîmes et Toulouse), le DFCO n’a pris que 3 points sur 12 possibles. Des résultats n’ayant que peu de logique et laissant penser qu’il y a une implication beaucoup plus importante lorsqu’il s’agit d’affronter les cadors français. Et pour aller plus loin, sur les 5 matchs diffusés hors Multiplex que Dijon a joué (OM, OL, PSG, Nantes et Lille), les hommes de Jobard ont remporté 2 de ces matchs contre Lille et le PSG qui ont joué la Ligue des Champions cette saison.

Goliath en détente ?

Tavarès prend le dessus sur Bradaric (Crédit: LeBienPublic.com)

Car au final, la meilleure chance pour ces équipes « normales » et pour ces joueurs en recherche de lumière, c’est certainement de prendre les grosses équipes au calendrier chargé avant ou après un rendez-vous européen. Les Dijonnais ont par exemple réalisé l’exploit de battre l’ogre parisien 4 jours avant que ces derniers ne rencontrent le FC Bruges en Ligue des Champions. Et malgré une ligne d’attaque composée de Mbappé, Icardi et Di Maria, Thomas Tuchel avait fait tourner son équipe, en alignant Leandro Paredes, Presnel Kimpembe ou Colin Dagba. Bien évidemment, sur le papier, les parisiens ne devaient faire qu’une bouchée du DFCO, mais dans ce championnat ou l’arme principale est l’envie et le dépassement, les dijonnais ont réussi à mettre les ingrédients nécessaires pour terrasser les parisiens. Et ce sont d’ailleurs le prêté Cadiz ainsi que la jeune révélation Chouiar qui ont donné la victoire aux bourguignons. Et c’est ce même Chouiar qui a permis à Dijon de battre le Stade Rennais lors de leur rencontre à Gaston Gerard. Rencontre qui se déroulait 4 jours avant un déplacement en Ecosse pour les bretons. On peut donc logiquement se dire qu’avec beaucoup d’envie, un peu de talent, un bon timing et une démobilisation de Goliath, David peut renverser des montagnes.

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