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Pourquoi on aime autant l’Atalanta?

0-7, 5-0, 5-0, 7-1. Des scores hors du commun infligés par une équipe hors du commun: l’Atalanta Bergame. Une équipe qui grandit et qui connaît la plus belle page de son histoire. Une équipe qui connaît aussi un amour de l’ensemble des fans de football, qui encensent sans cesse cette splendide équipe de la Dea. La Serie A, bien plus ennuyante récemment que dans un passé pourtant pas si lointain, peut se réjouir de compter dans ces rangs l’équipe de Gasperini. Mais pourquoi cette équipe nous procure autant de plaisir et reçoit autant de louanges ?

Toloi, Gosens, Pasalic, Gomez, la technique comme mot clé.

Le système de Gasperini, sur lequel on reviendra plus tard, fait en sorte que chacun des joueurs puisse faire ressortir leurs qualités, tout en sachant que les joueurs de l’Atalanta sont choisis en fonction de leurs capacités techniques. En partant de la ligne défensive à 3, Toloi et Djimsiti sont des centraux comme on les aime, techniques voire spectaculaire (surtout Djimsiti) et qui montent parfois au même niveau que leurs milieux : Toloi est le deuxième meilleur passeur de l’équipe avec 6 passes décisives.
La défense à 3 est aussi complétée par Palomino, qui est certes moins bon avec le ballon mais se sert de Gosens, l’arrière gauche Allemand qui brille de milles feux cette saison. Décisif, ce dernier compte 4 passes décisives mais surtout 7 buts, se classant 4e meilleur buteur du club. De l’autre côté, Castagne, révélation de l’an dernier, est lui aussi très en lumière. Polyvalent, très très mobile et aussi bon créateur que défenseur, sa qualité de passe est souvent louée. Autre joueur à la qualité de passe époustouflante, Pasalic se découvre une régularité et une finition (6 buts TTC), il complète le très régulier et très complet Martin De Roon.
Devant, la qualité technique des différents joueurs et leur complémentarité est un bel argument de l’amour qu’on peut ressentir pour ce club. Capable de dribbler plusieurs joueurs, de frapper de loin mais aussi de jouer dans les petits espaces, Gomez et Ilicic sont d’incroyables créateurs.
Enfin, Muriel a suppléé Zapata depuis la blessure de ce dernier. La rotation est importante pour un projet de jeu aussi énergivore, et des joueurs comme Freuler, Hateboer, Traoré ou Malinovski sont tous aussi impressionnants.
Enfin, c’est un effectif très international: depuis le début de la saison, 15 nationalités ont déjà été alignées par Gasperini.

Le scouting et la formation pour faire grandir le club.

Traoré, la dernière pépite bergamasque. (Photo: goal.com)

Champion du Scudetto Primavera la saison dernière, l’Atalanta est un club qui scout énormément chez les jeunes, et dans énormément de clubs et de pays. Ils possèdent de très bonnes infrastructures qui permettent l’épanouissement des jeunes joueurs. Ces dernières années, l’Atalanta a donc révélé Caldara, Bonaventura, Kuluvseski, Kessié et bien d’autres ainsi que, récemment, l’Ivoirien Amad DIalloTraoré. Ces joueurs, qui évoluent avec l’équipe première avant de s’envoler, permettent au club de dégager aussi de gros bénéfices qui sont ensuite réintroduits dans l’équipe première. Cependant, l’Atalanta n’est pas encore un club très dépensier. Le club préfère prendre des risques, qui à être patient avec certains joueurs. Papu Gomez, aujourd’hui plébiscité à travers l’Europe entière, a été acheté 4,5 millions d’euros en Ukraine, au Metalist en 2014/2015. Et même si petit à petit l’Atalanta commence à investir, ce ne sont pas des sommes énormes et qui, surtout, se base sur son réseau de recrutement, d’ou la dimension très internationale de son effectif. Malinosky, qui prend doucement ses marques en Serie A, n’as été acheté que 13,7 millions l’été dernier, et Luis Muriel (13 buts en 25 matchs) 15 millions. La Dea grandit, et doit en partie sa réussite à un homme: Gasperini.

Gasperini, l’expérimentation, l’expérience et la patience.

L’entraîneur de 62 ans a trouvé la recette magique. (Photo: DonnaGlamour.it)

Le club de Lombardie accueille en 2016 Gian Piero Gasperini, qui a déjà entraîné dans plusieurs clubs Italiens, au Genoa, à Palerme et à l’Inter notamment, avec des fortunes diverses. Cependant, ces différents expériences lui ont permis de savoir comment mettre en place son 3-4-3, de savoir quels profils collent le mieux aux différents postes de son système.Avec l’Atalanta, il dispute l’Europa League en 2017, finit 4e puis 7e, et enfin 3e la saison dernière, saison qui révèle l’Atalanta.
Son 3-4-3 est d’ailleurs à la base de sa réussite: avec deux joueurs de couloirs et deux joueurs dans les halfs spaces en soutien de l’attaquant, les circuits de passes sont infinis. Mais un système de jeu sans animation n’as aucun sens, et c’est là que ça devient intéressant.
Défensivement, avec son bloc haut et son pressing incessant, les joueurs de l’Atalanta courent sans relâche, couvrent les espaces laissés par le pressing, tout en bloquant au maximum les possibilités de passes puisqu’ils défendent en avançant. Cette vision du foot, si joueuse et si offensive, ne peut que nous mener à éprouver de la sympathie pour cette équipe.
Offensivement, les clés du jeu sont données aux meneurs de jeu, les deux joueurs derrière l’attaquant. Les latéraux sont amenés à beaucoup courir, à énormément proposer de solutions le long de la ligne. Les milieux centraux doivent quand à eux assurer les phases de transition, tout en étant disponible et en se projetant certaines fois vers l’avant. En jouant vite vers l’avant, entre les lignes, et en créant des différences individuelles et/ou collectives, l’Atalanta brusque ses adversaires, et cela s’en ressent sur les stats; Outre les scores évoqués en intro, il y a aussi le fait que l’Atalanta soit l’équipe qui cadre le plus, qui tire le plus, qui va le plus dans la surface, et donc logiquement qui est la meilleure attaque de Serie A. Finalement, Simone Rovera le résumait très bien en 2017: »C’est la meilleure équipe au niveau du jeu ».

L’Atalanta est un club qui grandit, qui passe les étapes une par une. Seule ombre au tableau: le stade ne permet pas de jouer la Champions League. Si les bergamasques passent cette étape, et commencent doucement à conserver leurs pépites au lieu de les vendre, nul ne sait quels objectifs peuvent viser les lombards. Enfin, si la tactique de Gasperini n’est pas intouchable, elle est en tout cas efficace, offensive et joueuse, et nous permet à nous, observateurs du football, de prendre du plaisir chaque week-end.

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