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Promes, la renaissance maison

Pour rappeler à tous les fans de football son véritable niveau, difficile de faire mieux que le début de saison de Quincy Promes. De retour dans sa ville natale après une année compliquée en Andalousie, l’ailier néerlandais n’a pas tardé à démontrer qu’il n’avait rien perdu de ce qu’il avait montré lors de son passage en Russie. Avec 14 buts, il est tout simplement le meilleur buteur de l’Ajax sur ces 6 premiers mois. Alors revenons sur cette renaissance et questionnons l’avenir de ce bonhomme de 28 ans.

Promes avec les couleurs du Spartak Moscou (crédit : en.spartak.com)

Promes l’exilé

Quincy est né à Amsterdam et fréquentera sa célèbre académie de football dès son plus jeune âge. Mais à 16 ans, on lui annonce qu’il n’est pas retenu pour continuer le programme. Le jeune homme n’est toutefois pas du genre à renoncer. Après un passage dans le club d’Haarlem, c’est au Fc Twente qu’il rebondira et signera son premier contrat professionnel. Apparu à deux reprises au cours de la saison 2011-2012, il part en prêt dès la suivante, chez les Go Ahead Eagles en deuxième division néerlandaise. La bas, il va tout de suite démontrer son potentiel. Décisif toutes les 68 minutes, avec 17 buts et 11 passes décisives en 41 matchs, il obtient le titre de meilleur joueur du championnat pour sa première saison chez les professionnels. La saison suivante, de retour à Twente, il devient un maillon indispensable d’une équipe qui finira dans le top 6 d’Eredivisie. Il dispute 31 matchs, tous en tant que titulaire, pour 11 buts et 8 passes décisives.

On s’attend alors à ce qu’il poursuive sa progression en rejoignant le club de la capitale ou un des cinq grands championnats européens. Mais il n’en est rien, Quincy répond à l’appel du Spartak Moscou et s’exile en Russie, pour sa troisième saison chez les professionnels. Si l’argent fait surement partie des arguments l’ayant convaincu de faire ce choix, il ne va pas pour autant se reposer. En 4 ans, il va tout simplement s’imposer comme étant l’un des tous meilleurs joueurs de ce championnats. Grâce à ses 66 buts et 33 passes décisives, il pointe au 4ème rang de l’histoire du Spartak Moscou dans chacune de ces catégories statistiques. A cela, il faut ajouter un championnat de Russie, un titre de meilleur joueur en 2018 et une première sélection chez les Oranje (en Mars 2014). Il parait alors parfaitement prêt pour connaitre sa première expérience dans un grand championnat européen. En 2018, son transfert au Fc Séville pour 20 millions d’euros fait donc office de tremplin parfait. Mais tout ne vas pas se passer comme prévu. En 39 matchs joués, dont à peine la moitié en tant que titulaire (22), il va faire sa plus mauvaise saison en carrière. Incapable de s’adapter au championnat espagnol, le néerlandais inscrira seulement 3 buts et donnera 6 passes décisives. L’Ajax flaire alors le bon coup et parvient à le rapatrier pour environ 15 millions d’euros. Après 6 mois de compétition en cette saison 2019-2020, il semble déjà avoir fait oublier son mauvais séjour andalous et s’éclate dans le collectif organisé par Erik Ten Hag.

Buteur à l’aller et au retour, Promes aura fait mal aux lillois (crédit : AFP)

6 mois pour se relancer

A l’Ajax, Promes confirme ses grosses qualités de finisseur et son sens du but. Sur le papier, il est presque tout le temps utilisé comme ailier gauche dans un 4-2-3-1. En réalité, il se retrouve très peu sur son côté en phase offensive. Ce rôle étant dédié au latéral, Tagliafico, qui doit toujours être placé haut afin d’apporter de la stabilité en phase de possession et créer de l’espace entre le défenseur central et l’arrière droit adverses. De plus, l’Ajax joue avec un faux numéro 9, Tadic, qui décroche beaucoup entre les lignes. Promes est ainsi chargé de constamment se positionner haut sur le terrain, afin d’étirer le bloc adverse et permettre à Tadic d’avoir l’espace nécessaire pour opérer entre les lignes. L’ex moscovite se retrouve donc le plus souvent à être le plus haut sur le terrain, dans le demi-espace gauche ou dans l’axe. La compilation des buts de ses 6 premiers mois (vidéo ci-dessous) illustre parfaitement ce rôle. La plupart de ses réalisations sont en effet des réceptions de centres dans la surface ou des frappes en fin de chaîne. Ainsi, il montre qu’il n’est pas seulement l’ailier soliste capable d’exploits individuels, comme il le faisait à Moscou. S’il n’excelle pas dans les petits espaces, il peut tout de même apporter beaucoup dans un collectif. Par son alliage entre science du placement, sens du but et qualités de percussion, il peut très bien être à la conclusion des actions ou créer le déséquilibre pour ses coéquipiers, par la course ou le dribble.

Et ensuite ?

Malgré ces qualités évidentes, difficile de l’imaginer rejoindre un top club européen. En effet, à 28 ans, la carrière du garçon est déjà bien avancée. De plus, son expérience ratée en Espagne font surement douter les clubs quant à sa capacité à performer dans un grand championnat. Toutefois, son profil de finisseur avaleur d’espace expérimenté pourrait convenir à une équipe plus outsider ayant pour objectif de disputer la ligue des champions. Son profil pourrait par exemple coller avec les futurs besoins de l’Olympique Lyonnais. En effet, on le sait très ami avec Memphis Depay, avec qui il s’affiche régulièrement sur les réseaux. Si vous ajoutez à ça le manque de joueurs de percussions dans l’effectif et le très probable départ de Moussa Dembele, Quincy fait office de candidat idéal. Difficile toutefois d’imaginer ce transfert se réaliser, ou même être envisagé. Le front office lyonnais ne se positionnant presque jamais sur des joueurs étrangers d’expérience et l’Ajax ne bradera pas le joueur. Toutefois, c’est bien ce type d’équipes que Promes peut espérer rejoindre l’année prochaine : une écurie qui n’a pas achevé sa reconstruction mais participe à des compétitions européennes. Mais il pourrait très bien aussi choisir de ne pas bouger. A l’Ajax, il est assuré de disputer la ligue des champions tous les ans et aura un rôle de leader dans un vestiaire où il parle la langue. Reste à savoir si a 28 ans, il choisira entre prouver qu’il peut réussir dans un grand championnat, ou continuera à s’éclater dans le club de sa ville natale.

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