A l'affiche Ligue 1

Ligue 1 : et si Bordeaux avait conservé ses meilleurs joueurs ?

La nouvelle ère des Girondins de Bordeaux est ô combien inquiétante. GACP a déjà été englouti par King Street, qui possède une politique très ferme sur le marché des transferts et qui compte le moindre centime. Enfin, sauf lorsqu’il s’agit de mettre 10 millions d’euros sur un joueur comme Rémi Oudin. Bref. La politique du club est claire : vendre les meilleurs joueurs pour ensuite faire des « bons coups » pour rattraper l’énorme déficit crée par vous savez qui. D’ailleurs, cette politique existait déjà sous M6, il ne faut pas l’oublier. Mais qu’en serait-il si Bordeaux n’avait pas vendu ses meilleurs joueurs ?

Avant-propos : afin de réaliser cet article, nous avons pris en compte les joueurs, toujours en activité, ayant passé au moins une saison au sein du club, que ce soit en centre de formation ou en équipe sénior. De plus, pour composer le meilleur onze possible, nous nous sommes basés sur les valeurs marchandes en cours sur le site spécialisé, transfermarkt. Le onze titulaire est formé des valeurs marchandes les plus élevées en respectant les positions habituelles ou secondaires de chaque joueur.

Remarque : contrairement à mes compères, j’ai fait le choix de ne mettre que des joueurs qui ne jouent actuellement pas aux Girondins de Bordeaux. Autrement, Youssouf Sabaly serait bien entendu titulaire au poste de piston droit à la place de Mariano.

Paul Bernardoni (gardien) : il devient l’une des grosses valeurs sûres de Ligue 1. Acheté très tôt par les Girondins et propulsé titulaire lors d’une blessure de Cédric Carrasso, Bernardoni a été lancé trop tôt dans le grand bain des clubs historiques de Ligue 1. Son prêt à Nîmes lui a fait un bien fou et comme la défense n’a jamais été la grande réputation des Crocos, ça a eu le mérite de mettre en valeur les qualités du portier formé à Troyes. Ses qualités de réactivité et de détente verticale/latérale font merveille. Un très bon gardien, à n’en pas douter. Le jeu au pied reste à travailler.

Valeur marchande : 9 millions d’euros.

Mariano (latéral droit) : excellent et régulier aux Girondins, Mariano a ensuite fait de beaux jours au Séville FC où ses qualités de contre-attaquant et de centre ont été mises à contribution. Parti ensuite à Galatasaray, Mariano a pu jouer la prestigieuse Ligue des champions. Son âge avançant, sa cote baisse, mais il y a encore peu de temps son tarif (selon Transfermarkt) était évalué à hauteur de 8 millions d’euros. Pas tout mal, pour un latéral droit dont le prime a été autour de ses 28-30 ans.

Valeur marchande : 2,75 millions d’euros.

Jules Koundé (central droit) : plus gros achat de l’histoire du Séville FC (encore eux !), Jules Koundé a mis le temps puis est devenu un titulaire très régulier sous Julen Lopetegui. À Bordeaux il a très vite éclot. Sa prise de masse musculaire lors de l’été 2018 a été remarquée et cela s’est ressenti dans son jeu. Puissant, élancé, bon au duel aérien, bon dans la couverture défensive, Koundé est un défenseur totalement moderne. Son jeu de passe a montré quelques limites à Bordeaux quand Sousa le faisait jouer presque latéral droit en phase offensive. Mais aujourd’hui sa technique est sûre et c’est la raison pour laquelle le coach sévillan l’associe aujourd’hui à Diego Carlos. À 21 ans, Koundé a un avenir tout tracé s’il continue.

Valeur marchande : 25 millions d’euros.

Salif Sané (central gauche) : il n’a jamais joué dans l’équipe première des Girondins de Bordeaux à l’inverse de son frère, Lamine, qui a même été capitaine de cette équipe. C’est (malheureusement pour Bordeaux) Salif qui a vécu la meilleure carrière. En Allemagne depuis sept ans et un transfert de Nancy à Hanovre, Salif Sané est une valeur sûre dans le domaine aérien et dans le duel à l’épaule. Aujourd’hui à Schalke 04, il joue (10 matchs), marque et contribue aux actions décisives (2 buts, 1 passe décisive). Sa saison est un peu tronquée étant donné qu’il a été victime d’une blessure importante au genou. Avant sa blessure et à son meilleur, sa valeur était presque multipliée par deux, à savoir 22 millions d’euros début 2019.

Valeur marchande : 12 millions d’euros.

Frédéric Guilbert (latéral gauche) : il peut jouer presque partout en défense. À l’aise en latéral droit, à l’aise en défense centrale, adapté pour la défense à 3 comme la défense à 4… Vous avez compris l’idée, Frédéric Guilbert est un véritable couteau suisse dans une défense. Bon dans l’anticipation, centreur correct, bon dans les circuits de passe, il est avant tout un joueur cérébral dans un poste où la référence ultime actuellement joue comme un numéro 10. Guilbert est bien plus dans ce registre que dans celui d’un contre-attaquant comme Mariano. À Aston Villa il joue (20 matchs de PL), et bien. À 25 ans sa valeur grimpe et il peut attirer des écuries plus importantes. À Bordeaux, il ne laisse pas un souvenir impérissable même si sa polyvalence a été une aubaine dans une période où c’était du grand n’importe quoi.

Valeur marchande : 9 millions d’euros.

Grzegorz Krychowiak (milieu défensif) : Il a explosé au Stade de Reims mais c’est bel et bien aux Girondins de Bordeaux que Krychowiak a été formé. Milieu de terrain à vocation défensive, il s’est totalement révélé lorsque le club champenois a retrouvé la Ligue 1. Il a été l’artisan majeur d’une saison très agréable à suivre. Parti ensuite au Séville FC, il remporte à deux reprises la Ligue Europa avant d’être transféré au Paris Saint-Germain. Son adaptation n’est pas bonne, il ne joue pas ou peu et lorsqu’il est sur le rectangle vert, il est à des lustres de son niveau passé. Aujourd’hui, il retrouve de vraies couleurs au Lokomotiv Moscou (17 matchs joués sur 19 possibles, 8 buts et 2 passes décisives en jouant sentinelle).

Valeur marchande : 20 millions d’euros.

Aurélien Tchouameni (milieu défensif) : dernière victime du renflouement forcé des caisses girondines, Aurélien Tchouameni a été vendu à l’AS Monaco pour une somme environnant 20 millions d’euros. Ce milieu ultra-moderne, grand, élancé, bon dans le placement et dans la récupération, brille parce qu’il sait récupérer et passer. Ce qu’on a pu lui reprocher à Bordeaux, c’est de ne pas s’être plus projeté. Lorsque Tchouameni sera un vrai box-to-box, attention les yeux… Espérons pour lui qu’il ne soit pas un joueur de plus dans l’usine à joueurs ASM et qu’il puisse montrer l’étendue de son talent.

Valeur marchande : 14 millions d’euros.

Mauro Arambarri (milieu central) : Willy Sagnol a accepté sa venue mais ne lui a jamais donné vraiment sa chance. Lorsque Mauro Arambarri a signé aux Girondins de Bordeaux, en même temps que Malcom et Bernardoni, les supporters ont été excités comme rarement dans la décennie 2010. Arambarri c’était le petit Verratti des Girondins, un meneur de jeu reculé à la qualité de jeu long/jeu court magnifique. Un regista aux Girondins ? Il fallait se mouiller la nuque. Willy Sagnol, lui, l’a gardé bien chaude et a même chopé une insolation si bien qu’il ne lui a… jamais donné sa chance sur deux rencontres consécutives. Parti pour une somme dérisoire à Getafe, c’est en Liga qu’il a fait merveille. Il joue beaucoup (20 matchs joués sur 22 possibles) et sa valeur a été multipliée par 15 depuis son arrivée. Un talent de plus que Bordeaux n’a pas su mettre assez en valeur.

Valeur marchande : 20 millions d’euros.

Malcom (meneur de jeu) : ah… Malcom. Que dire. Maître à jouer, Malcom a été un immense joueur dans une cacophonie sans précédent aux Girondins. Cet ailier virevoltant est arrivé très jeune (18 ans) au Haillan et a mis un peu de temps à éclore mais une fois que le wagon Malcom a été lancé, il a été très difficile de l’arrêter. Ses accélérations sont dévastatrices, tout comme son jeu de corps et sa qualité de centre. Sa qualité de frappe a connu une sincère amélioration à Bordeaux. Mais ce pourquoi Malcom a été adulé a Gallice, c’est pour ce que les basketteurs appellent la « clutchitude »… Dès que les moments se sont avérés critiques, le Brésilien a toujours répondu présent. Son match magnifique au Parc OL, par exemple, a laissé des traces toute la saison. Frustré de voir des joueurs aussi loin de son niveau, Malcom a été contraint de partir et a été transféré au FC Barcelone où il n’a que peu joué (merci Valverde) pour ensuite rejoindre le Zénit Saint-Pétersbourg. Son talent est indéniable et il mérite une belle carrière. La personnalité, de plus, est très attachante.

Valeur marchande : 40 millions d’euros.

Adam Ounas (attaquant) : sa position préférentielle est plutôt en poste d’ailier droit mais Adam Ounas sait jouer au football sous l’attaquant. Ounas, c’est un joueur dont la vivacité n’est plus à prouver mais c’est aussi un ailier avec une bonne qualité de passe et de centre. Son dribble vers l’extérieur et son centre plongeant en première intention a très souvent fait des ravages aux Girondins comme au Napoli d’ailleurs. Il a été payé cher par le Gym mais ça reste un joueur qui, lorsqu’il a la tête bien à l’endroit, est un super joueur. À Bordeaux, ç’a été un joueur clivant notamment sur son caractère mais il a parfois répondu sur le terrain avec brio. La régularité et la maturité sont ses deux axes de progression majeurs. Le reste, il l’a dans le pied.

Valeur marchande : 12 millions d’euros.

Wahbi Khazri (attaquant) : le joueur qu’on adore avoir dans son équipe, qu’on déteste lorsqu’il joue contre soi. Wahbi Khazri c’est un peu ça. Un joueur d’axe, milieu offensif mais aussi attaquant central car toujours là au pressing, toujours là pour pester et toujours là pour marquer. Joueur régulièrement décisif aux Girondins, il a laissé les supporters amer lorsqu’il a avoué à demi-mots avoir envoyé de partir pour jouer à l’étranger. Transféré à Sunderland, il a connu les joies de la descente et aucun club de Premier League n’en a voulu. C’est donc en France qu’il a refait parler son talent mais au final, son prime a peut-être été aux Girondins ou alors l’an passé à Saint-Étienne.

Valeur marchande : 12 millions d’euros.

Remplaçants : Costil (5 M€), Pablo (10 M€), Sabaly (10 M€), Otavio (8 M€), Meité (11 M€), Youssouf (8 M€), Kamano (12 M€), De Préville (7 M€), Laborde (10 M€), Maja (7 M€), Modeste (6 M€).

Comme dirait le tonton en bout de table pour parler beauf, « ça fait bo bézef ». Comparé à des équipes comme le LOSC évoqué plus tôt par le CCS, le club des Girondins de Bordeaux n’a pas une grande valeur d’effectif = 269,75 M€. C’est plus de deux fois moins que Lille, 100 M€ de moins que Lens, moins que le SM Caen (et oui), moins que Saint-Etienne et bien sûr moins que l’Olympique Lyonnais. En ces temps difficiles pour les supporters bordelais, ce constat ne risque pas de remonter le moral des troupes…

NB : C’est tellement le désert au poste d’arrière gauche qu’il a fallu décaler Frédéric Guilbert en arrière gauche histoire de trouver un semblant de cohérence. Le latéral gauche pur ayant la plus grosse côte sur le marché des transferts, à la lutte avec Diego Contento et Lucas Orban, c’est Maxime Poundjé. Poundjé qui n’a pas joué un match officiel de la saison, hormis en Coupe de France face à Pau. Restons sérieux.

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