Les Minnesota Timberwolves sont une équipe récente dans la ligue NBA. La franchise a commencé son histoire en 1989-1990 près de trente ans après que les Lakers quittent Minneaoplis. Cette histoire récente n’est pas pour le moment couronnée de régularité avec seulement neuf participations en Playoffs. Une première vague entre 1996-2004 avec des éliminations au premier tour. Seule la saison 2003-2004 a vu les Wolves accéder à la finale de Conférence lorsque Kevin Garnett était à son apogée du côté de Minny. Puis après 14 ans de disette, Minnesota retrouve cette joie à la suite d’un match épique face aux Nuggets de Denver. Cette année là (2017-2018) en compagnie de Jimmy Butler, l’équipe accède tant bien que mal aux Playoffs et se font éliminer au premier tour par les Rockets. Depuis, l’équipe est dans le floue et semble empêtrée dans une spirale négative. La saison actuelle ne déroge pas à ce constat et le front office a souhaité apporter un second souffle à la franchise. Décryptage
Un changement nécessaire
Après un quart de saison satisfaisant, un bilan positif après 18 matchs et une place dans le top 8 de la conférence Ouest, les Wolves sont rentrés dans le rang. KAT semblait affamer comme jamais et embrasser enfin un rôle de leader, Wiggins montrait un niveau en adéquation avec son talent et les roles players comme Okogie ou le rookie Culver apportaient des choses intéressantes. Sous la houlette du jeune coach Ryan Saunders, l’équipe semblait pouvoir jouer les troubles-fêtes pour une place en Playoffs. Seulement depuis début Décembre, les Wolves sont en incapacité de gagner. De nombreuses défaites et des défaites lourdes ont totalement entachées ce début de saison. La frustration naissante ont amené KAT à avoir des doutes autour de la franchise et de son projet. Joueur de plus en plus complet, il demeure un soliste dans cette configuration, incapable de gagner et de porter cette équipe.
Car, le talent de Karl-Anthony Towns est indéniable. Défensivement il est très limité et cet aspect du jeu qu’il va devoir absolument travailler pour être dominant des deux côtés du terrain. Néanmoins en attaque KAT fait partie de cette lignée d’intérieurs capable de tourner à 26,5 pts et 10,8 rebonds et 4,4 passes à 41,2% à 3pts (8 tentatives par match). Il a cette aptitude à évoluer dans un registre moderne capable d’étirer les défenses adverses. Mais Towns semble être isolé et ces performances demeurent des prestations de solistes essentiellement. Mis à part son aptitude à pouvoir shooter dans le périmètre et derrière l’arc à fort pourcentage, Towns à la capacité par sa puissance et son toucher de balle d’être décisif dans la raquette. C’est véritablement sa défense qui pose un problème, entre paresse et lenteur, KAT parait peu investit par les tâches défensives. Cela handicape son équipe et altère sa position de leader.
Après une série de 13 défaites consécutives et une saison une nouvelle fois décevante du côté de Minneapolis, le board a décidé de bouger dans les dernières heures de la trade deadline. Le spleen de KAT se ressentait de plus en plus et dans l’optique de garder un tel joyau, des mouvements ont été indispensables. A travers ce constat d’échec, Minnesota avait besoin d’un renouveau et le front office à décider de chambouler l’effectif.
D’Angelo Russell débarque mais pas que…

Il était au cœur des rumeurs dès son arrivée aux Warriors cet été, D’Angelo Russell quitte San Francisco six mois après, direction les Minnesota Timberwolves. Là-bas le All Star retrouve son grand ami et formera un axe 1-5 qui est extrêmement intriguant. De quoi rassurer Towns sur le projet à plus ou moyen terme. Il va désormais passer ses prochaines années aux côtés de son pote Karl-Anthony Towns et ces deux-là sont sécurisés pour les saisons à venir. Il y a désormais une vraie direction à suivre dans le Minnesota. Voici le trade en détail ci dessous:
Minnesota reçoit : D’Angelo Russell + Omari Spellman et Jacob Evans
Golden State reçoit : Andrew Wiggins + 1st Pick 2021 (protégé top 3) + 2nd Pick 2022
Le duo représente désormais un socle solide sur lequel la franchise peut construire son avenir. Très proches en dehors du terrain, leur rêve de jouer ensemble est devenu réalité. D-lo va apporter sa compréhension du jeu et être un véritable facilitateur au sein de l’effectif. Il va amener du scoring bien évidemment mais aussi sa capacité à contrôler et équilibrer le jeu d’attaque des Wolves. Offensivement, le pick & roll va pouvoir fonctionnait à plein régime et les aptitudes de scoreur et de playmaker de Russell vont amener une dimension supplémentaire à l’équipe.
“En regardant d’un œil extérieur, je savais que je pouvais aider Karl. Je n’ai jamais joué avec un intérieur dynamique comme lui, capable d’écarter le terrain (41,2% du parking) tout en pouvant jouer au poste bas. Au vu de sa polyvalence, je n’ai jamais joué avec un joueur de ce calibre.”
C’est plutôt en défense que le bât blesse car Russell n’est nullement une référence dans ce secteur. Logiquement les inquiétudes persistent de ce côté là et les Wolves vont devoir s’améliorer et compléter leur effectif dans cette direction pour devenir une franchise d’avenir dans la Conférence Ouest.
Mais la franchise ne s’est pas contentée d’amener un joueur de calibre All-Star au côté de Towns, ils ont également récupéré plusieurs joueurs extrêmement intéressants pour compléter et densifier l’équipe. Le premier trade est un véritable échange XXL dont le détail est le suivant :
Atlanta reçoit: Clint Capela et Nene
Houston reçoit: Robert Covington, Jordan Bell + un futur 2ème tour de draft
Minnesota reçoit: Malik Beasley, Evan Turner, Jarred Vanderbilt, Juancho Hernangomez + 1er tour de draft des Nets 2020
Denver reçoit: Gerald Green, Noah Vonleh, Keita Bates-Diop, Shabazz Napier + 1er tour de draft des Rockets 2020
Dans ce deal, les Wolves récupère un arrière prometteur qui a montré de belle chose à Denver en la personne de Malik Beasley. L’ancien de Florida State va pouvoir apporter ses capacités de scoring, chose qui l’a fait dès son premier match avec les Wolves brisant leur série de 13 défaites consécutives. En compilant 23 points, 10 rebonds et 4 passes à 7/13 à 3pts en l’espace de 29 minutes, Beasley montre qu’il peut être un joueur solide d’avenir sur le poste 2. Au sein de ce même deal, c’est le champion du monde avec l’Espagne, Juancho Hernangomez qui débarque. Jouant poste 3 voire poste 4 selon la configuration sur le parquet, il amènera lui aussi du scoring en sortie de banc avec un shoot extérieur plutôt fiable. Dans le même temps, il récupère le gros contrat expirant d’Evan Turner mais surtout le 1er tour de draft 2020 des Nets. Ceci est particulièrement intéressant car les Wolves auront deux choix de draft assez haut placé pour compléter leur équipe à la fin de saison. Avec un nombre de guards de talents, ils pourront s’offrir un back-up décent à D-Lo.
Il était indispensable d’arrêter cette spirale de défaites du côté de Minny. La frustration de KAT de plus en plus visible a obligé le board à chambarder l’effectif. C’est donc Andrew Wiggins, qui n’a jamais vraiment était régulier durant toutes ces années et dont l’entente avec KAT semblait douteuse, qui a été sacrifié. Les dirigeants ont réussi l’énorme coup d’amener le gars sûr d’Angelo Russell auprès de KAT et constituer un duo excitant. Avec l’ajout de pièces comme Malik Beasley et Juancho Hernangomez et les apports de Josh Okogie et Jarett Culver, Minnesota a une base de travail propre pour enfin atteindre leurs objectifs. La fin de saison et l’intersaison cet été apporteront de nouveaux éléments de réponses à ce potentiel renouveau des Wolves. Affaire à suivre…