Digne héritière de Candice Gilg et d’Edgar Grospiron dans une discipline ultra-spectaculaire, Perrine Laffont n’en finit plus de faire parler d’elle. L’Ariégeoise met en lumière un sport peu médiatisé, dont on ne parle seulement que tous les 4 ans à chaque olympiade. Chaque weekend de coupe du monde, elle s’illustre et éblouit le circuit par ses performances exceptionnelles. Elle restait sur six victoires d’affilées avant d’être battue en quarts de finale du parallèle de Deer Valley, dans la nuit de samedi à dimanche. Connaissez-vous cette jeune championne qui truste tous les titres ?
Qu’est ce que le ski de bosse?

Hé bien oui cette question est légitime pour les non-initiés. Avant de parler de Perrine intéressons-nous tout d’abord à son sport de prédilection. Le ski de bosse, épreuve olympique qui fait partie du ski freestyle, est une discipline dans laquelle le skieur peut à la fois exprimer ses qualités de technicien dans les bosses et ses qualités d’acrobate lors de la réalisation de sauts. Les épreuves se déroulent sur une pente allant de 26° à 32° pour une longueur de 210 à 270 mètres, tourmentée de bosses et de 2 tremplins de saut (disposés en haut et en bas de chaque parcours). Je vous invite, si vous en avez l’occasion, à vous rendre au sommet d’une telle piste. C’est tout simplement vertigineux.

L’épreuve se compose d’une phase qualificative, d’une première finale à 16 coureurs suivie d’une seconde finale (« super finale ») à 6 coureurs. Le système de note sur 100 points est le suivant : 60 points pour la technique de ski, 20 pour la vitesse et 20 pour la qualité artistique des deux sauts. Il y a sept juges, cinq pour la technique de ski et deux pour les sauts. La meilleure et la plus mauvaise note technique sont enlevées pour faire une moyenne des trois autres. Pour résumé, il faut descendre le plus vite, en gardant la ligne la plus droite possible (ligne de descente), en réalisant 2 sauts. Il faut gérer tous ses paramètres. La qualité technique est très importante. Ludovic Didier, l’entraîneur de l’équipe de France nous éclaire. « Il ne doit pas y avoir d’accroc, il ne faut pas que la tête bouge, pas que les bras brassent dans tous les sens et que le haut du corps soit sobre. Si on voit juste les genoux qui travaillent, c’est que le skieur est vraiment bien placé. Il doit faire ses repérages pour choisir sa ligne. » Concernant les sauts il ajoute « Ce qui compte c’est l’amplitude et l’esthétique des sauts. La réception avec l’enchaînement du ski derrière avec les bosses rapporte des points. Un skieur qui retombe pile-poil au bon endroit et repart tout de suite derrière, ça fait vraiment la différence. » Pour les figures « Tous les types de sauts sont vraiment payants s’ils sont bien exécutés. Les doubles rotations sont interdites et on ne peut pas répéter deux fois le même saut. » Il existe une deuxième épreuve qui n’est pas présente aux JO : le ski de bosses parallèle. Épreuve à élimination directe où les concurrents s’éliminent tour à tour en fonction des notes décernées.

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“Pépette”
Née le 28 octobre 1998 à Lavelanet (Ariège), Perrine Laffont dit “pépette” se destine déjà au sport d’hiver et monte sur ses premiers skis dès sa plus tendre enfance dans la station des Monts d’Olmes. Son père (entraîneur du club) et son frère pratiquaient ce sport. Sa mère elle, était présidente. « J’ai commencé tellement jeune que, forcément, au début c’était pour faire comme mes parents. Ce n’est pas vraiment moi qui ai choisi. J’ai des photos où je suis à peine plus haute que les bosses. Et je skiais avec ma tétine accrochée à ma combinaison. Mais ça m’a tout de suite plu. »

À six ans, elle dispute ses premières compétitions dans les Pyrénées au sein du Pyrénée Freestyle Tour. Dès 10 ans, elle intègre le collège d’Ax-Les-Thermes en section sport étude ski alpin. Son destin est tout tracé, Perrine Laffont fait déjà du ski acrobatique et du ski de bosses ses disciplines de prédilection. Début 2013, la skieuse du Boss-Club des Monts-d’Olmes est championne de France après avoir remporté les manches du circuit jeunes national de Megève, Tignes, La Plagne, Châtel, Font-Romeu et des podiums à Méribel, La Cluzaz. Elle se classe 3e à la manche de coupe d’Europe à La Rosière (Savoie) à 14 ans. Le mois suivant elle fête sa première victoire sur le circuit européen. Surclassée en junior, Perrine est médaillée de bronze aux championnats du monde en duels, à Valmalenco (Italie). La jeune adolescente reçoit le prestigieux prix « Jeune talent », décerné par le comité national des « Joinvillais ». Elle sacrifie tout pour les bosses et doit jongler avec le lycée. « J’étais à la ramasse, parce que toujours partie. Et quand je revenais de compétition, je devais rattraper tous les cours. C’était horrible ! Mes parents ont fini par se rendre compte, eux aussi, que ce n’était plus possible, même avec toute la bonne volonté du monde. Heureusement, l’année du bac, j’ai fait du bourrage de crâne et c’est passé. »

« Avant le départ, j’avais mal aux jambes, au bide… »
Puis tout s’enchaîne en 2014 à l’âge de 15 ans. Première participation d’une coupe du monde à Calgary. Ses bons résultats lui permettent de brûler les étapes. Après trois épreuves nord-américaines terminées autour de la 20e place, Perrine décroche son billet en finale à Lake Placid. Ce phénomène de précocité occupe la 18e place d’un classement général dont elle est, de loin, la plus jeune, un an après avoir terminé troisième des Mondiaux juniors (moins de 20 ans). Suite à cela, elle est appelée dans le groupe France afin de participer à ses premières olympiades en Russie à Sotchi. « Sur les pistes nord-américaines, longues et techniques comme à Sotchi, elle a toute de suite impressionnée techniquement et par sa régularité », explique l’entraîneur des bosseurs tricolores, Ludovic Didier. « Les filles qui gagnent font les mêmes sauts mais de façon plus ample et plus tonique. Cela viendra avec le temps. Mais pour ces Jeux, elle est prête. » Plus jeune athlète de la délégation française, elle y va pour apprendre, emmagasiner l’expérience nécessaire, grandir, se construire et côtoyer les plus grands (notamment Lindsey Vonn et Martin Fourcade ses athlètes préférés). « J’y vais pour découvrir l’ambiance des Jeux, glisse-t-elle. Je veux voir comment ça se passe afin que dans quatre ans je ne sois pas impressionnée pour obtenir une médaille. » Visionnaire… Pas le temps de complètement réaliser car le lendemain de la cérémonie d’ouverture c’est déjà l’heure de se lancer. Elle crée la sensation avec une formidable 5e place lors des qualifications décrochant du coup son billet pour la finale. Et puis le stress l’a rattrapé. Le midi elle a la boule au ventre les larmes lui montent et elle craque, car terrorisée. « Avant le départ, j’avais mal aux jambes, au bide… Je n’avais plus envie d’y aller… Et, à l’arrivée, j’ai tout de suite su que je m’étais plantée. Là encore, j’ai craqué. » Résultat une 14e place. Mais le rendez-vous est pris pour les prochains jeux. Elle termine 2014 à La Plagne, avec une titre de championne de France junior toute catégorie de ski de bosses et le titre de rookie de l’année (meilleur jeune).

L’envol
L’année suivante pépette continue son évolution. Elle gagne le titre de championne du monde Junior en simple et parallèle. La troisième étape de la coupe du monde à Deer Valley (États-Unis) lui permet d’intégrer pour la première fois de sa carrière le top 10 (9e). Elle participe également aux championnats du monde de Kreischberg chez les “grands” avec une honorable 13e place aux bosses et une belle 6e place en parallèle. En 2016 rebelote, elle est de nouveau championne du monde junior en simple et confirme tout son potentiel entrevu. Elle continue sa progression fulgurante. A 17 ans, la skieuse signe son premier podium de sa jeune carrière à Tazawako (Japon). Comme elle est pressée elle monte directement sur la plus haute marge devant Chloé Dufour-Lapointe. Après deux 4e place cet hiver (à Val St Côme et Calgary) l’Ariégeoise passe enfin le cap, son travail et son abnégation finissent par payer. Première Victoire et de quelle manière ! Deuxième à la sortie des qualifs, elle a posé deux runs propres qui lui permettent de s’imposer en finale 1 et 2. « Côté ski, c’était une journée parfaite, j’ai eu de meilleures notes qu’en saut. Je n’en reviens pas vraiment d’avoir gagné. Ça fait bizarre ! C’était trop cool, j’ai partagé ça avec toute l’équipe. » L’entraîneur français des bosses Ludovic Didier attendait le premier podium de sa protégée. « Je savais qu’elle avait les capacités, elle a fait deux fois quatrième, ça allait finir par claquer, dit-il. Elle a vraiment bien géré sa journée, elle a su reproduire le ski qu’elle fait à l’entraînement dans les runs de compète. Elle a 17 ans et ne va pas s’arrêter là. » Elle gagnera une seconde fois à Moscou. Du coup elle terminera finalement troisième du classement de la Coupe du monde 2015-2016, derrière les deux sœurs québécoises Chloé et Justine Dufour-Lapointe.

2017 débute par deux podiums, deux fois sur la deuxième marche à Ruka (Finlande) et Lake Placid. Battue à chaque fois par l’australienne Britteny Cox. Au Japon on retrouve les 2 skieuses aux mêmes places. Par contre, en Chine à Thaiwoo, c’est notre tricolore qui remporte l’épreuve, son troisième succès en coupe du monde. Se profil les championnats du monde qui se déroulent en Andalousie en Sierra Nevada avec de belles ambitions. Perrine ne déçoit pas les espoirs placés en elle. Elle termine seconde et donc vice championne du monde en simple. Le lendemain, 9 mars, elle grignote une place et devient tout simplement championne du monde en parallèle devançant Yuliya Galysheva (Kazakhstan). Elle s’offre donc son premier titre majeur et devient au passage la première championne du monde française de cette spécialité à seulement 18 ans. Elle termine également 2e au classement général de la coupe du monde.

« C’était extraordinaire »
Avant de commencer la nouvelle saison importante qui va l’amener aux JO de PyeongChang, Perrine qui a un nouveau statut va devoir comme chaque année subir une préparation intense. « Avec ces mondiaux, on a vu que j’étais capable de le faire, que j’étais capable d’être la meilleure skieuse du monde. Avec les capacités que j’ai, on sait avec ludo (son entraîneur ndlr) que je peux le reproduire aux jeux. Les coachs sont bien plus sensibles et attentifs à tout ce qu’on fait car c’est tous les 4 ans. » Direction le centre d’entraînement d’Albertville pour débuter par une préparation physique histoire de remettre la machine en route. Muscu trampoline et vélo (elle n’est pas fan) sont au programme. Son préparateur physique, Rémy Damiani témoigne « Elle se met beaucoup de barrières et ça c’est hyper intéressant en travaillant avec elle car c’est quelque chose qu’on peut lui apporter : chercher à la pousser au quotidien. Il faut être derrière, la pousser, lui expliquer pourquoi on fait les choses pourquoi elle doit aller chercher ses limites. Elle est à l’écoute de ce que je peux lui dire. En général, elle n’est jamais d’accord, mais elle le fait toujours. » Après un mois de physique le groupe part en Suisse pour un stage de water Jump à Mettmenstetten. Deux semaines pour mettre en place les sauts à pleine vitesse. Une prise de repère cruciale avant de retrouver la neige. Le principe : Sauter d’un tremplin à 6, 7 ou 8m de haut (équivalent à un immeuble de 2 étages) dans une piscine. Ensuite, c’est à Tignes dans un chalet que les membres de l’EDF posent leurs valises. Il faut retravailler les bases avant de retrouver les bosses. La technique c’est son point fort. Après la haute Savoie tout ce petit monde s’envole en Australie pour retrouver le froid et une neige dure. Après de longs mois de labeur c’est à Ruka que s’ouvre cette saison olympique. Débuts timides, il faut attendre Calgary pour la voir finir seconde et retrouver le sourire. Sur la piste mythique de Deer Valley (le Kitzbühel des bosseurs) elle gagne le premier jour et termine 2e le second jour. « J’ai du mal à réaliser! Je ne m’étais pas mis dans la tête de gagner la plus belle course du monde, mais aussi la plus dure. C’est une piste hyper longue et mentalement, elle est difficile. Mais j’ai réussi à faire le ski de l’entraînement, en étant relachée. Je suis hyper heureuse. C’était extraordinaire. »

Le rêve Olympique
C’est donc avec le moral gonflé à bloc qu’elle arrive en Corée pour les Jeux Olympiques. Moral qu’elle travaille depuis 4 ans avec Cécilia Delage, qui a une place importante dans la carrière et la réussite de la jeune athlète. Ludovic est un peu ses jambes et Cécilia un peu sa tête. La psychologue du sport et préparatrice mentale confie dans les colonnes de La dépêche du Midi « La confiance est remise en cause à chaque fois. Si on ne se focalise que sur le résultat, la pression sera trop forte. » Aborder sereinement la compétition la plus importante de sa discipline ne l’empêche pas d’être ambitieuse. D’ailleurs, Perrine ne se défile pas : « On s’attend à ce que je remporte une médaille. C’est aussi mon objectif ! Après, il peut se passer beaucoup de choses, le run est très court et une partie des clés du succès sera entre les mains des juges. » Pour ne pas refaire les mêmes erreurs qu’à Sotchi, Perrine décide de s’isoler, de se mettre dans sa bulle et éviter tout stress supplémentaire provenant de l’extérieur. Elle achète une deuxième carte sim qui sert à communiquer essentiellement avec son staff. Petite surprise en arrivant sur le site. La piste a été changé par rapport à l’année précédente. Départ remonté, bosses plus grosses, transitions de saut très courtes, réceptions raides. Il faut reprendre tous les repères. L’ariégeoise confirme après coup « La piste ne me plaisait pas du tout, c’était l’enfer. Mais j’étais tellement bien entouré j’ai élevé mon niveau au fil des jours. »

Le jour des qualifications tout se passe extrêmement bien puisqu’elle signe la meilleure performance. Par la suite elle se crispa davantage s’exprimant beaucoup moins dans les bosses. « J’ai skié pendant 8 jours d’affilée, je n’ai pas pris de repos. Je gagne les qualifs, je finis 6e au premier run. J’avais du mal à me lâcher », reconnut-elle. Pour autant, l’Ariégeoise réussit à se maintenir dans le coup. Troisième (sur six) à l’issue d’un second passage pas complètement abouti, elle sait qu’elle a son destin dans les spatules. « Sur le dernier run, je lui ai dit : “Tu ne peux pas être fatiguée. Une finale olympique, c’est tous les quatre ans, c’est juste pas possible alors tu mets tout dans le sac. Va la chercher cette piste car tu es capable de le faire” », raconte son entraîneur. Elle lacha tout. Plus de vitesse, plus d’ampleur, des sauts plus propres notamment son backcross parfaitement exécuté. En bas, elle devance de 9 centièmes de point Justine Dufour-Lapointe, la Kazakhe Ioulia Galycheva complétant le podium. Les deux concurrentes, s’élançant derrière elle, n’allaient pas la détrôner, ni même bousculer la hiérarchie.

« Ce qui arrive ce soir, on en avait rêvé tous ensemble et Perrine l’a fait. Elle apporte la première médaille à la France et en plus en or. Le dernier titre olympique, c’était Edgar Grospiron en 1992. On a tellement travaillé. On a fait tellement de sacrifices que c’est la plus belle récompense qui soit (…) Ce soir, elle ramène le plus beau métal à la maison. Ce qu’elle a fait ce soir, c’est incroyable », s’enthousiasmait Ludovic Didier. Pépette devient la plus jeune championne olympique de sa discipline. Elle peut laisser éclater sa joie lors de la remise de la médaille d’or et savourer la marseillaise. Elle écrit son nom en lettres d’or dans le grand livre du sport olympique français.

La reine des bosses
Pour couronner le tout lors de la dernière course de l’année elle termine 2e du parallèle ce qui lui assure le globe de cristal de la spécialité. Décollage réussi pour la fusée Ariégeoise qui a maintenant la tête dans les étoiles. Et elle ne compte pas redescendre de ci-tôt. Sa médaille l’a complètement boosté et a fini de révéler son potentiel extraordinaire. Cap sur 2019 avec à la clé des championnats du monde dans l’Utah aux États-Unis. Elle arrive en ayant glané 6 podiums sur 6 courses avec 2 victoires. Stratosphérique. Le premier jour elle se classe 3e de l’épreuve individuel et prend la médaille de bronze avec une pointe de déception. Grâce à son caractère de battante, elle se reprend sur la compétition de parallèle. Elle remporte la médaille d’or battant l’américaine Jaelin Kauf. Elle conserve donc sa couronne et s’offre ainsi deux victoires consécutives aux Championnats du Monde. Du haut de ses 20 ans, elle impose sa suprématie sur son épreuve favorite.
Elle poursuit la saison sur les mêmes bases. Son bilan est exceptionnel et forge le respect. Neuf courses neuf podiums. Deux victoires supplémentaires après les championnats du monde (4 en tout cette année). Elle s’adjuge le 2 mars à Shymbulak (Kazakhstan) son deuxième globe de cristal consécutif des bosses en terminant à la 2e place de l’épreuve. Petite cerise sur le gâteau, elle gagne également pour la première fois le classement général de la Coupe du monde de ski acrobatique. Cela regroupe 6 disciplines : Bosses, Bosses parallèle, Saut acrobatique, Skicross, Half-pipe et le Ballet (Acroski). La reine pépette n’en finit plus d’éblouir.
L’année de transition
C’est avec un mélange de stress, d’appréhension que Perrine se trouve avant d’enfiler le premier dossard de la saison. Durant l’été, elle a du mal à se remettre dans la préparation. Elle traverse une petite période de doutes. Le staff aménage son programme, sans la charger de travail. Et finalement le plaisir et l’envie sont revenus. Nouvelle année, mais pas d’ambitions particulières, juste progresser techniquement. « C’est la saison idéal pour couper avec le gros dernier cycle que j’avais débuté bien avant les JO de PyeongChang en 2018 et qui s’est poursuivi encore l’an passé. C’est une saison de transition. » Au rayon innovation, elle a travaillé un nouveau saut, mais il n’est pas encore totalement au point. Elle garde donc pour l’instant son D-spin qu’elle a amélioré. Rotation axiale qui se termine par un back-flip, le tout en croisant les skis.

Pour son entrée en lice, elle réussit son retour à la compétition de la plus belle des manières. Une victoire devant une jeune novice, la Japonaise Anri Kawamura. Sa 10e en coupe du monde, déjà… Début tonitruant, mais on était loin de s’imaginer la suite. Car oui il faut bien l’admettre, Perrine touche au sublime et étonne encore. Elle n’a que 21 ans et on se demande bien où elle va s’arrêter. Jugez plutôt. La Française a enchaîné six succès consécutifs sur les six premières courses. Tout simplement intouchable. Pas mal pour une année de transition non ? Elle a signé sa 15e victoire et son 27e podium en Coupe du monde. « C’est toujours difficile à Deer Valley. C’est la piste la plus difficile du circuit, c’est dur et raide. Gagner ici, c’est fort, cela veut dire qu’on est une bonne skieuse
» a expliqué la double championne du monde en parallèle.

Le 10 Février dernier, elle est battue en quart de finale du parallèle de Deer Valley. Fin de série donc. « J’avais quand même pris goût aux victoires, c’était fantastique d’enchaîner autant de belles performances. Mais d’un autre côté, plus personne ne m’embêtera avec ça. Il y aura moins de pression sur le reste de la saison. » Depuis son titre olympique, elle n’avait pas quitté le top-5 et elle était même montée sur tous les podiums de la saison 2018/19. Elle reste toutefois en tête de la Coupe du monde des bosses avec 247 points d’avance sur les 600 qu’il reste à distribuer. Pour le reste de la saison (il reste 6 couses) son objectif principal est de réussir le run parfait. Prochaine course les 22 et 23 février 2020 à Tazawako au Japon où un single et un parallèle seront au programme. Je ne sais pas vous, mais on a hâte de suivre ses exploits.

Perrine Laffont est en train d’écrire sa légende dans un sport un peu oublié. Grâce à son acharnement, sa volonté, sa soif de vaincre, elle est en train d’offrir une exposition médiatique inédite (outre JO) à cette discipline splendide. D’ailleurs la chaîne l’équipe diffuse cette année la coupe du monde. Perrine quant à elle, a créée son vlog pour faire vivre ses péripéties et parler des coulisses (Spécificités du matériel, sponsors etc). Un seul titre lui manque, celui de championne du monde ski de bosses simple. Elle n’est qu’au prémisse de sa jeune carrière malgré son immense expérience. Nul doute qu’elle étoffera encore son fabuleux palmarès. Refermons ce chapitre avec la reine des bosses. « Gagner, c’est un sentiment d’état de grâce. Quand tu es sur la première marche du podium, que les juges ont annoncé que tu as gagné, tu es légère. Plus rien ne te préoccupe. Au début, c’est tellement bien que ça fait mal au ventre, comme si tu avais des papillons dans l’estomac. Il n’y a plus aucun problème autour de toi. Rien. »