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Le partenariat OL-Asvel, un exemple à suivre pour les clubs français ?

En Juin 2019, l’Olympique Lyonnais et LDLC Asvel officialisaient leur partenariat. Six mois plus tard, Jean Michel Aulas annonçait même que Tony Parker intégrerai le conseil d’administration d’OL Group dans les mois à venir. Les deux parties semblent donc déterminer à étendre leur partenariat sur le long terme. Mais en quoi cela consiste t-il réellement ?

Il est difficile pour les clubs de football français de trouver des modèles économiques qui leur permettent d’avoir de la stabilité sur le long terme. Cela est bien sûr dû aux caractéristiques du marché, la plupart des revenus sont liés au résultat sportif. Que ce soit les droits télévisuels, la billetterie, les activités commerciales ou les primes de participation aux compétitions. L’idéal pour les clubs serait donc de réduire l’incertitude liée au résultat sportif et parvenir à générer assez de revenus pour avoir des finances saines, malgré les mauvaises saisons au niveau sportif. Pour atteindre cela (ou s’en approcher), les clubs doivent travailler afin de se développer en tant que marque et diversifier leurs revenus. En effet, c’est en faisant connaitre sa marque qu’une organisation pourra toucher de nouvelles communautés de supporters. De plus, il faut trouver de nouvelles sources de revenus afin d’activer ces communautés et être capable de monétiser l’expérience club. L’Olympique Lyonnais en a pris pleine conscience et travaille sur ces deux aspects à travers plusieurs projets. Bien sûr, le club rhodanien s’appuie toujours beaucoup sur son centre de formation pour fournir à moindre coup son équipe première ou faire de grosses plus valus sur le marché des transferts. Mais l’état major lyonnais a depuis longtemps pris conscience de cette nécessité de stabilité et ce qu’il fallait faire pour y parvenir. De nombreux projets comme la construction de son propre stade et le développement de l’OL City en témoignent, mais aussi le partenariat avec le club de basket de l’ASVEL.

(Source : ldldcasvelfeminin.com)

Sur le papier, c’est quoi ce partenariat ?

  1. Prise de participation de l’Olympique lyonnais dans le capital des équipes masculin et féminine de l’ASVEL. Initiallement éstimée à 3.4M € (25% des parts) lors de la signature de l’accord en Juin, le montant s’est élevé à 4.2M (31%) après une nouvelle acquisition mi-Décembre pour l’équipe masculine. En ce qui concerne l’Asvel féminin, le club s’est engagé à hauteur de 300k € (10% des parts).
  2. Tony Parker devient ambassadeur de l’Olympique Lyonnais. Ainsi, son image sera utilisée pour l’exportation de la marque OL aux Etats-Unis et en Chine. Cet engagement a pris tout son sens dernièrement lors de l’annonce de l’acquisition du club de football féminin de Seattle (Reign Fc). Tony Parker faisait ainsi partie de la délégation chargé de signer le contrat et présenter l’accord aux médias, il a même effectué une prise de participation dans le club à hauteur de 3%.
  3. Les matchs d’Euroleague de LDLC Asvel seront joués dans la nouvelle salle qui sera construite par OL Group à l’horizon 2022. Celle ci aura une capacité de 15k à 17k, soit trois fois plus que l’astroballe (autour de 5.5k).
  4. Le logo de l’OL apparaît sur les maillots de l’ASVEL en pro A, LFVB et Euroligue féminine.
  5. Des synergies entre les deux clubs sont prévues au niveau de la billetterie, du sponsoring et des activités commerciales en général. On peut ainsi imaginer des échanges entres le personnel des deux clubs voir même des projets qui pourraient être menés en commun.

Les avantages pour l’OL

Comment ce partenariat va t-il participer au développement de l’Olympique Lyonnais sur le long terme ? Déjà, l’association avec Tony Parker est un accélérateur de particules dans le but développer la marque OL à l’international. En effet, la légende du basket français a un capital de marque très élevé aux Etats-Unis. En s’associant à lui pour porter des projets outre-atlantique (du moins aux yeux des médias), l’OL pourra jouir d’une forte crédibilité malgré sa position de nouveau sur le marché. De plus, le fait de s’associer avec un club professionnel dans un autre sport que son activité principale permet d’étendre ses communautés de supporters. En effet, en s’affichant par exemple sur les maillots de l’ASVEL, la marque OL va se faire connaitre par des personnes qui n’ont pas nécessairement d’attrait pour les équipes de premières de football. Les communautés de supporters vont donc se multiplier et la marque OL va pouvoir s’étendre vers d’autres horizons. Enfin, cet accord est aussi au cœur du processus de diversification des activités d’OL Group et par conséquent, de ses revenus. En accueillant les matchs d’Euroleague de LDLC ASVEL, l’OL se dote d’une vitrine magnifique pour sa nouvelle salle multifonction.

Les avantages pour l’ASVEL

A la différence du football, la participation à l’Euroleague ne dépend pas des résultats sportifs dans son championnat national. C’est une ligue fermée, administrée par une organisation qui choisi ses participants en leur accordant une licence A. LDLC Asvel en est pour l’instant un membre temporaire. En effet, Tony Parker est parvenu a obtenir une Wild Card pour 2 ans, mais impossible de prétendre à une licence A dans l’état actuel des choses. Avec un budget autour des 10 millions d’euros, le club est bien loin du montant budget moyen en Euroleague (26 millions). Mais c’est surtout au niveau de la masse salariale que le club est loin du compte. Avec 2.4M € nets par an, elle ne représente même pas la moitié du salaire annuel de Nicola Mirotic à Barcelone (5.5M€ net). Ainsi, durant ces deux ans, l’objectif est claire pour Tony Parker. Le club doit se structurer économiquement et trouver une salle, afin de convaincre les dirigeants de l’Euroleague de leur accorder une licence A. Le partenariat avec l’Olympique Lyonnais est donc une aubaine magnifique pour le club, tant il remplit tous les critères pour participer au développement du club. OL Group amène en effet à la fois de l’argent, une expertise pour favoriser la structuration du club et une nouvelle salle à hauteur de l’envergure de l’Euroleague.

Cet accord a donc tout du deal gagnant-gagnant pour les deux parties. En effet, d’un côté l’OL peut poursuivre la construction de son environnement économique qui lui permettra à terme d’avoir une plus grande stabilité sur le long terme, que ce soit au niveau sportif ou financier. De l’autre, l’Asvel va pouvoir mettre un gros coup d’accélérateur dans sa structuration dans le but d’obtenir une place à long terme en Euroleague. Ainsi, malgré que les deux clubs en soient à des niveaux de développement différents, les deux vont pouvoir bénéficier de ce partenariat par de nombreux canaux. De quoi montrer l’exemple pour d’autres clubs français ?

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