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Comment Zizou a relancé le Real Madrid?

Ce mercredi soir, le Real de Zinedine Zidane reçoit le Manchester City de Pep Guardiola. Sûrement le 8e de finale le plus alléchant, ce match risque de nous offrir une véritable bataille tactique entre les deux quadragénaires. Le Français est revenu en mars dernier dans le club qu’il avait laissé champion d’Europe seulement 10 mois auparavant. Mais les choses ont changés depuis : Cristiano Ronaldo est parti, Kroos et Modric n’y arrivent plus et le Real a été sorti de la Ligue des Champions par l’Ajax. Depuis son retour, le Real semble avoir retrouvé son statut de très grand d’Europe. Comment Zidane a relancé le Real, c’est la question que l’on se pose aujourd’hui.

La confiance au centre du coaching de Zizou.

Quand Zidane quitte le Real Madrid, c’est une question de confiance. Il n’est pas certain que Cristiano Ronaldo restera, et n’as pas confiance en ses dirigeants. Il n’a pas confiance en lui, en sa capacité à gagner avec ce groupe, en sa capacité à enchaîner une autre saison aussi éprouvante. L’ancien numéro 5 du Real a besoin de repos, a besoin de se retrouver.
Il va donc se laisser une dizaine de mois, avant que le Real Madrid l’implore de revenir. Il va alors demander de la confiance: en ses idées, en son projet. Et son projet passe par le renouveau d’un effectif vieillissant. Et ça, ça passe aussi par le mercato, où Zidane va demander les pleins pouvoirs ou presque. Problème : Fiorentino Perez n’as jamais accordé de pouvoir à un entraîneur sur le mercato. Mais, quand on parle de l’ancien numéro 10 des bleus, triple vainqueur de la LDC en tant que coach et légende du club, les choses changent, et le président donne à son nouveau coach les clés du mercato. Même si Zidane n’obtiendra pas tout ce dont il avait envie (Pogba, départ de Bale), les arrivées de Mendy, Jovic, et autres Eder Militao lui permettent d’entrevoir quelque chose pour cette saison.
Ces recrues, tout comme les autres joueurs, Zidane les cajole. Il veille à être très proche des joueurs, écoute leurs questionnements, les rassure et veille à ce qu’ils se sentent bien. Il leur accorde sa confiance, en espérant que ces derniers lui accordent en retour. Aréola, deuxième gardien du Real, témoigne : “Zidane parle beaucoup à chaque joueur et on est tous prêts à jouer lorsqu’il fait appel à nous. Nous faisons tout pour aider l’équipe.” Le coach français met tout en place pour que ses joueurs soient en confiance au sein de l’équipe, et créer un véritable allant collectif entre ses joueurs. Cette confiance n’est utile seulement si elle s’en ressent sur le terrain. Et là dessus, on ne peut rien reprocher à Zizou.

Polyvalence et performance.

Il y a quelques semaines, l’entraîneur du Real Madrid concédait ces quelques mots : “Je me considère meilleur, je me sens bien, je sens que je progresse”. Cette progression, ce sentiment de bonheur, viens aussi de la pause qu’a pris le français. Depuis cette pause, on observe chez lui une réelle progression, sur le plan tactique notamment. Zidane était déjà un coach complet, qui s’adaptait et mettait ses joueurs dans les meilleures dispositions. Mais il avait aussi le facteur X Ronaldo, des joueurs dans leur prime (Ramos, Kroos, Modric), qui étaient très forts dans les 2 surfaces, et donc Zidane cherchait surtout à se trouver dans ces zones. Aujourd’hui, on sent chez lui plus d’idées, un coach encore plus fort qui sait appuyer sur les faiblesses de l’adversaire. Contre Paris par exemple, il avait aligné 3 joueurs offensif (Isco, Hazard, Benzema) qui décrochaient sans cesse, jouaient entre les lignes et aspiraient les défenseurs Parisiens. Contre l’Atlético Madrid, récemment, il a aligné deux fois un 4-3-2-1 avec 5 milieux centraux (Isco-Valverde-Kroos-Modric-Casemiro). Mais, lorsqu’il a senti, lors de la seconde confrontation, qu’il n’arriverai peut-être pas à prendre les 3 points, par manque de joueurs de côté qui offrent latéralité et profondeur, il a fait entrer Vasquez et Rodrygo, 2 véritables ailiers. Ce dernier offrira la passe décisive à Benzema pour le seul but de la rencontre.

Pas de style de jeu prédéfini.

Zidane ne peut être assimilé à une seule vision du foot. En revanche, il a des préceptes très simples qu’il applique très souvent : chercher l’équilibre défensif en bloquant les solutions de passes, notamment grâce à Casemiro qui couvre les espaces laissés par le pressing de ses coéquipiers au milieu. Zidane cherche aussi à déséquilibrer les équipes en passant très vite d’un côté à l’autre du terrain pour créer les espaces, et enfin utilise fortement les phases de transition (que ce soit pour aller au but, ou juste faire reculer l’équipe adverse et retrouver l’équilibre de son bloc équipe.)
Ces préceptes, ajoutés au fait de mettre ses joueurs dans les meilleurs conditions, lui ont amené de bons résultats jusqu’à présent: 2e avec seulement 2 défaites en Liga, 8e de LDC et victoire en SuperCopa. Mais les réelles échéances arrivent, et l’on est en droit de se demander si le Real va tenir le rythme. Garder la fraîcheur physique de ses meilleurs joueurs (Ronaldo, Ramos), c’était un des points forts du Real 2016-2018 sous Zidane. Antonio Pintus, préparateur physique de cette époque étant parti pour l’Inter, Zidane a alors décidé de s’attacher les services de Grégory Dupont. Présenté longuement dans l’excellent article de SoFoot que vous pouvez retrouver en cliquant ici, Grégory Dupont était auparavant préparateur de l’équipe de France. Il l’était notamment à la CDM 2018, où la fraîcheur physique de la France avait fait la différence. En adaptant son programme à chaque joueur, tout en étant au top sur toutes les dernières tendances (Dupont reste un scientifique/universitaire même aujourd’hui), Dupont semble à même de remplacer efficacement son prédécesseur, et faire en sorte que les joueurs madrilènes soient, encore une fois, présents lors des grands rendez-vous.

Et le prochain rendez-vous, c’est dès ce soir à Bernabeu face à Manchester City. L’occasion pour Zidane et ses joueurs de prouver qu’ils peuvent faire aussi bien que durant le premier passage du coach Français. Cependant, en cas d’échec, nous sommes en droit d’espérer que Zidane reste à la tête du Real, déjà pour potentiellement aller chercher sa première Liga, mais surtout pour voir ce qu’est capable de construire Zizou pour les saisons prochaines. Allez Zizou régale nous, comme avec ta reprise du volée du gauche à l’entrée de la surface.

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