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Les Ultras, des supporters pas comme les autres !

Ce week-end, lors de la 24ème journée de la Bundesliga, plusieurs matchs ont été interrompus après des incidents provenant des tribunes des ultras. La cause ? Des banderoles et des chants envers Dietmar Hopp, le président d’Hoffenheim. L’occasion pour le CCS de revenir sur cette catégorie de supporters, très loin d’être de simples spectateurs.

Catégorisés par une grande partie de l’opinion publique comme des supporters violents, dangereux ou encore nuisibles, les ultras sont malgré tout peu connus. Qui sont-ils ? Comment s’organisent-ils ? En quoi se différencient-ils de supporters dits « normaux » ? Fumigènes à la main et banderoles accrochées dans le virage du stade, les Ultras s’imposent en Europe au milieu du XXe siècle. En France, ce n’est qu’à partir des années 80 qu’ils parviennent à occuper une partie des gradins avec le premier collectif français, le Commando Ultra de l’Olympique de Marseille. Quelques temps après, leur grand rival parisien suive la démarche avec la création de leur premier groupe Ultra: les Boulogne Boys. Petit à petit, chaque club de ligue 1 détient ses supporters Ultras jusqu’à devenir des acteurs majeurs du championnat.

Source: Le Phocéen

« Le spectateur vient au stade voir un spectacle, l’ultra vient y participer »

A l’inverse des autres spectateurs, cette « élite de supporters » se montre totalement indépendant vis à vis du club. Économiquement, par les adhésions et la vente d’objets, ils parviennent à se gérer de manière autonome. Ces Ultras cherchent à s’éloigner des modes dits traditionnels. Leur but ? Créer leur monde avec leurs propres pratiques, valeurs, règles et réseaux. Dans un entretien accordé au site internet StreetPress, Fabien Lacoste, la voix inépuisable des ultras du PSG, déclarait « Si t’es un passionné, tu dois te déchirer pour n’importe quelle rencontre […] Les gens ne se rendent pas compte de ce qu’on peut faire si tout le monde dans le stade donne tout ». Un message clair et précis, mais qui a pu parfois faiblir dans la tête des supporters, notamment après les différentes sanctions prises par le club envers ses Ultras en 2010. Des événements qui reflètent assez bien les désaccords récurrents entre le douzième homme et les clubs, de manière générale.

Car, oui, l’entente entre ces différents acteurs du foot n’est pas toujours au beau fixe. Certains Ultras dénoncent l’évolution du football, devenue une activité de business à part entière, au dépend de ces valeurs primaires. Aux yeux des dirigeants des clubs, cette catégorie de supporters peut se montrer dérangeante car elle n’hésite pas à se positionner concernant une décision du club ou encore les choix d’un entraîneur. Cette prise de risque a amené récemment la « régularisation » de cette pratique des Ultras. Ces dix dernières années, l’accès au stade a notamment été refusé pour une partie de ces supporters, jugés trop excessifs.

En Bundesliga, ce week-end, certains supporters du Bayern ont scandé de jolis noms d’oiseaux contre le propriétaire d’Hofffenheim amenant l’interruption du match. Pour répondre aux supporters, les joueurs ont décidé, après la reprise, de faire circuler le ballon pendant le dernier quart d’heure du match. A la fin de la rencontre, le président du Bayern, Karl-Heinz Rummenigge a déclaré que des sanctions seront rapidement prises contre ces supporters. Preuve d’une forte opposition Ultra / dirigeants !

Source: L’Equipe

Des passionnés avant tout !

Mais le tableau n’est pas tout noir. Car de l’amour il y a aussi. De l’amour pour le jeu, les joueurs, le club. Les Ultras sont avant tout des passionnés. Quand la passion y est trop forte, certains sont même prêts à mettre en jeu leurs corps. Hier, lors du derby Lyon-Saint-Etienne, quelques supporters s’étaient donnés rendez-vous avant le match pour se battre, une manière de jouer la rencontre avant l’heure. Et lorsque le jeu reprit ses droits, la tension s’est alors déplacée à l’intérieur du stade. Les Ultras lyonnais n’ont pas cessé d’encourager leur équipe pendant les 90 minutes comme un véritablement douzième homme. Une victoire 2 buts à 0 qui résonne comme une belle récompense. Alors que les « simples » spectateurs étaient déjà sortis du stade, les Ultras sont restés célébrer leurs champions jusqu’au bout de la soirée. Une semaine que les supporters lyonnais ne sont pas prêts d’oublier !

Mais alors que les Ultras ont prouvé à maintes reprises leur dévouement pour leur club, qu’adviendra-t-il d’eux? Leurs chants résonneront-ils encore longtemps dans les stades ? Leurs tifos dessineront-ils de nouveau les tribunes ultras ?

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