Depuis maintenant de nombreuses années le tennis mondial est dominé par les mêmes joueurs (Federer, Nadal et Djokovic), si la jeune génération se fait de plus en plus présente, la rédaction tennis du CCS à choisi huit jeunes joueurs à suivre cette saison : Felix Auger-Aliassime, Jannik Sinner, Ugo Umbert, Alex De Minaur, Corentin Moutet, Denis Shapovalov, Miomir Kecmanovic et Casper Ruud. Dans cette rubrique la rédaction donnera son avis sur le joueur, le résultat espéré sur la saison et une estimation de leurs classements en fin d’année.
Denis Shapovalov, 20ans, 16ème mondial

L’avis de Robin :
Denis Shapovalov se fait connaitre très tôt dans sa jeune carrière, c’est en 2017 au Masters 1000 de Montréal qu’il atteint la demi-finale du tournoi en battant notamment Del Potro et Nadal. Il devient le plus jeune joueur de l’histoire à se hisser aussi loin dans un tournoi de ce rang. L’année suivante est celle de l’a confirmation, il entre pour la première fois dans le Top 30 et se hisse encore en demi-finale d’un Master 1000, celui de Madrid. C’est en fin de saison dernière qu’il remporte son premier tournoi à Stockholm, dans la foulée de ce tournoi il atteint la finale au Master 1000 de Paris-Bercy. Son jeu atypique, qui consiste à frapper très très fort des deux côtés, est très ravageur. Son service surpuissant fait de lui un joueur très difficile à breaker. Le problème de ce joueur réside dans sa capacité à être régulier, quant-il n’est pas dans un bon jour et que les balles ne rentrent pas Shapovalov manque cruellement de solution. Il devra s’améliorer de se côté afin de passer un cap. En tout cas le tennis Canadien se porte bien.
Classement en fin de saison : Top 15
Perf’ en fin d’année : Deuxième semaine de GC, Titre ATP 500
L’avis de Titouan :
Commençons par le joueur le mieux classé de cette sélection. Mais également un joueur qui n’a encore que 20 ans. Pourtant, cela fait lonftemps que Shapovalov fait parler de lui. En 2018, au Canada, il devenait le plus jeune joueur de l’histoire à jouer une demi finale de Grand Chelem, plus le plus jeune à jouer un 8ème de finale à l’US Open quelque semaines plus tard. Depuis, malgré beaucoup de hauts et de bas, l’homme au revers de feu se maintient au plus haut niveau. Finaliste à Bercy, il marque un peu le pas en début de saison. La question est : Shapovalov possède t’il la régularité pour devenir un des meilleurs joueurs de la planète ? Son tennis tout feu tout flamme peut faire mal à n’importe qui, mais quand il commence à arroser, il manque de solution de secours. Talentueux mais moins consistant que son compère, cette saison est déjà un vrai test pour l’aîné des talents canadien.
Classement en fin de saison : Top 15
Perf’ de l’année : Titre ATP, 2ème semaine en Grand chelem.
Félix Auger-Aliassime, 20 ans, 20ème mondial

L’avis de Robin :
Depuis l’an dernier le grand public le connait, à vrai dire ses résultats plaident en sa faveur, des finales à Lyon, Rio et Stuggart et une demi-finale aux Masters 1000 au Miami. Les bases sont posées, FAA est très précoce et le monde entier annonce un futur crack, à raison. Le Canadien est un joueur complet qui possède comme principal atout son service. Dans le jeu il frappe fort à la fois en coup droit et en revers et n’hésite pas à venir finir au filet s’il le faut. C’est donc un joueur très complet qui connait également ses axes de progression, pas épargné par les blessures dans sa jeune carrière il lui arrive de ne pas être tout le temps à 100% sur le court, un travail de fond est à réaliser. Etant un jeune joueur il manque également d’expérience dans les grands matchs, 5 finales ATP, 5 défaites et 2 victoires en Grand Chelem en 4 participations.
Classement en fin de saison : Top 10
Perf’ de l’année : Vainqueur d’un tournoi ATP, 2ème semaine en Grand Chelem
L’avis de Titouan
Beaucoup de choses ont déjà été dites sur Félix Auger Aliassime. Le très précoce Canadien n’est plus vraiment a présenter. Encore fébrile en Grand Chelem (2 victoires en 4 participations) et au moment de conclure un tournoi (5 finales jouées sur le grand circuit, 5 défaites), FAA est malgré tout celui que tout le monde annonce comme le futur crack. Novak Djokovic, invité à créer le joueur parfait, à parler de l’adolescent comme du plus talentueux des joueurs du circuit. Techniquement , physiquement, tactiquement, mentalement, l’ancien vainqueur de l’US Open Junior coche tout les cases du très haut niveau. Grand, frappant fort des 2 côtés, il montre parfois une inventivité qui rappelle les plus grands. Cette saison devrait être celle du décollage pour Auger Aliassime.
Classement en fin de saison : Top 10 Mondial.
Perf’ de l’année : Titre ATP, 2ème semaine en GC.
Alex de Minaur, 21ans, 26ème mondial

L’avis de Robin :
Il est le leader du tennis Australien, comme nous le prouve l’ATP Cup en début de saison, il est le numéro 1 de sa nation. Lors de ce tournoi il bat notamment Zverev, Shapovalov et perd contre Nadal en 3 sets. Son point fort se trouve dans sa défense, c’est un joueur difficile à déborder. Rapide, il est capable de couvrir toutes les zones du court et de renvoyer de nombreuses balles en contre. C’est sa capacité à ne rien lâcher qui fait de lui un joueur à la grosse force mentale. Il possède également une bonne qualité de retour ce qui en fait un joueur dangereux dans plusieurs domaines. Sa grosse marge de progression se trouve au niveau du service, pas très puissant il a du mal à en faire une force. Ce qui ne l’a pas empêché de remporter trois ATP250 l’an dernier et d’attendre les huitièmes de finales à l’US Open.
Classement en fin de saison : Top 20 ATP
Perf’ de l’année : Titre en ATP 500, deuxième semaine de GC
L’avis de Titouan :
Le futur du tennis Australien, c’est lui. De Minaur ce n’est peut être (on dit bien peut être) pas le plus talentueux des australiens du circuit. Mais entre Kokkinakis et son physique grinçant, Kyrgios et son courant alternatif ou encore Tomic et sa folie, De Minaur fait figure de miracle dans cette folie Aussie. Joueur de fond court, le joueur est à l’image de son mentor : Un combattant qui ne lâche rien. Car oui, Lleyton Hewitt se retrouve en lui. Excellent contreur, revers à 2 mains très efficace, et un mental à tout épreuve, pouvant lui faire gravir des montagnes. Triplement titré l’an dernier, il peine encore en grand chelem (une deuxième semaine en 11 tentatives) et sur les tournois un peu plus huppé. A 100% sur chaque balle, nul doute que sa mentalité fera de lui le patron du tennis australien durant quelques années.
Classement en fin de saison : Top 20 mondial
Perf’ de l’année : Titre en ATP 500, deuxième semaine en Grand Chelem.
Casper Ruud, 21 ans, 36ème mondial

L’avis de Robin :
C’est un joueur discret qui ne fait pas de bruit mais qui s’est fait connaître il y a maintenant trois ans en Amérique du Sud avec une demi-finale sur l’ATP 500 de Rio. Si il stagne pendant deux ans c’est en 2019 qu’il intègre le Top 100 et qu’il atteint également sa première finale de tournoi, sur terre battue au tournoi de Houston. La consécration arrive cette année avec une victoire sur l’ATP 250 de Buenos Aires sur terre battue. Vous l’aurez compris la terre battue est sa surface favorite, son coup droit ravageur lui permet de dominer l’échange, son mental lui permet de ne rien lâcher, son esprit combatif lui permet de gérer des situations compliquées et d’être discipliné pour garder le fil d’une rencontre. C’est sans aucun doute qu’il faudra faire attention à lui lors de la saison sur terre, il faudra néanmoins progresser sur les autres surfaces.
Classement en fin de saison : Top 30
Perf’ de l’année : Deuxième semaine à Roland Garros
L’avis de Titouan :
En début de saison, Casper a réalisé le rêve de tout les enfants qui débutent le tennis : battre son papa. Meilleur norvégien de tout les temps, seul joueur de son pays à avoir jouer une finale ATP, Christian Ruud a vu son fils balayer ses 2 performances en remportant le tournoi de Buenos Aires et en obtenant un meilleur classement que son papa. Pur terrien, joueur discret (demandait donc à Nick Kyrgios ce qu’il en pense), le jeune joueur de 21 ans bosse comme un acharné et risque d’être un sacré poil à gratter lors de la tournée européenne sur terre. Avec une frappe très lourde et une jolie main, accompagné par une endurance qui lui permet de tenir la distance, il a confirmé en Amérique du Sud ce qu’on entrevoyait depuis 2-3 ans : un vrai joueur de terre battue amené à jouer les premiers rôles sur les plus beau terrain en ocre de la planète. Encore peu à l’aise ailleurs, il s’inscrit dans cette tradition un peu perdu des joueurs jouant 80% de leur saison sur une seule surface.
Classement en fin d’année : Top 30
Perf’ de la saison : Quart en Masters 1000, 3ème tour à Roland Garros.
Ugo Umbert, 21ans, 42ème mondial

L’avis de Robin
Ugo Humbert n’a pas explosé lorsqu’il était jeune, bon nombreux joueurs le devançant, mais une fois dans le monde pro il brille très vite. En 2017 il bat son premier Top 100, en 2018 il remporte trois titres en Challenger et fait son apparition dans le Top 100, en 2019 il se révèle au grand public en battant son premier Top 20 (Borna Coric) et en se hissant en huitième de finale du tournoi de Wimbledon. C’est son style de jeu très offensif qui lui a permis un tel résultat. C’est également sa patte gauche, en coup droit, qui gêne énormément les adversaires à la fois par sa longueur de balle mais aussi par les différentes zones trouvées. C’est sur des surfaces plus lentes, comme la terre battue, qu’il est en difficulté. Son style de jeu offensif fait qu’il n’est pas à l’aise lorsqu’il subit l’échange, il faut donc progresser sur ce point. En ce début de saison à Auckland il a décroché son premier titre.
Classement en fin de saison : Top 30
Perf’ de l’année : Un nouveau titre ATP et une deuxième semaine de GC
L’avis de Titouan
Cinquième joueur le mieux classé de cette sélection, Ugo Humbert est aussi celui qui semblait le moins prédestiné au haut niveau. Jamais le meilleur chez les jeunes, y compris en France, malgré un parcours standard au CREPS de Poitiers puis à l’Insep, des blessures lui ont interdit de rêver à des titres juniors, lui qui sera tout de même 18ème mondial. Lancé très tôt sur le grand circuit, il va franchir très vite toutes les étapes. En 2017, il commence sans classement pour finir la saison avec une victoire sur un top 100 à Bercy. En 2018, premier titre en challenger et top 100 mondial. En 2019, premier 8ème en Grand Chelem. Et en 2020 ? Déjà un titre pour le français. A l’aise sur surface rapide, gaucher au revers à plat dévastateur, Humbert aime agresser et monter au filet. Bon serveur, lui aussi semble venu d’une génération un peu perdu, celle des joueurs n’hésitant pas à raccourcir un maximum les échanges, en utilisant toutes les armes possibles. Devenu par la force des choses le leader de la relève française, 2020 doit le confirmer à ce statut.
Classement en fin d’année : Top 30 ATP.
Perf’ de la saison : Un second titre ATP, 8ème de finale en Grand Chelem.
Miomir Kecmanovic, 20ans, 47ème mondial

L’avis de Robin :
Pour le grand public il est le joueur le moins connu de cette liste. Il s’est pourtant démarqué l’an dernier en atteignant la finale de l’ATP 250 d’Antalya et les quarts de finales de Indian Wells. C’est un joueur qui ne fait pas de fautes, qui est très à l’aise en coup droit ainsi qu’en revers. Son service ne lui rapporte pas énormément de points gratuits (Ace, services gagnants) mais il reste néanmoins un joueur difficile à breaker. Ne prenant pas énormément de risque il se base plus sur les fautes de l’adversaire que sur des points gagnants, un point à travailler pour remporter plus de matchs. Un joueur qui ne fait pas de bruit, qui n’est pas extravagant mais qui reste très efficace.
Classement à la fin de saison : Top 35
Perf’ de l’année : Vainqueur d’un ATP 250, 3ème tour en GC
L’avis de Titouan :
Pour le grand public français, Kecmanovic est sans aucun doute le joueur le moins connu de la liste. Ancien numéro 1 mondial junior, il a explosé l’an dernier en jouant une finale à Antalya et en s’offrant un quart de finale à Indian Wells, en tant que lucky looser. Joueur solide et moderne, il fait parti des “enfants de Djokovic”, priviligiant les filières longues et tentant de profiter de chaque occasion pour reprendre le contrôle de l’échange. Pas le plus flashy, ni le plus gros potentiel de la liste, il pointe tout de même dans une indifférence presque général dans le top 50 mondial. Régulier, rarement battu 2 fois de suite, il fait parti de ces joueurs que l’on risque de voir pendant très longtemps entre le 15ème et la 50ème place mondial (copyright Philipp Kohlschreiber).
Classement en fin d’année : Top 40
Perf’ de la saison : Titre ATP, 3ème tour en Grand Chelem
Jannik Sinner, 18 ans, 71ème mondial

L’avis de Robin
Il avait commencé la saison 2019 à la 553ème place mondiale, il l’a fini à la 78ème. Une très grosse progression qui lui est notamment du à ses deux victoires en Challengers, mais surtout sa demi-finale au tournoi de Anvers où il écarte Monfils et Tiafoe avant de s’incliner contre Wawrinka. Ses bons résultats font qu’il est invité à participer au Next Gen ATP Finals et en sortir vainqueur. Il se sert notamment de sa force de frappe en coup droit et en revers pour dominer les échanges avec parfois tendance à trop se précipiter, il manque d’expérience dans la construction lui valant des fautes bêtes. Il n’hésite pas à finir les points à la volée mais qui reste encore friable. En ce début de saison il à notamment battu son premier Top 10 en la personne de David Goffin.
Classement en fin de saison : Top 50 Mondial
Perf’ de l’année : 3ème tour de GC
L’avis de Titouan
Benjamin de cette sélection, il est également le plus jeune joueur du top 100 mondial. Véritable révélation de l’année passé, l’italien a explosé dans des proportions rarement vu. Des 15 000 dollars de début de saison, il a fini par le titre ATP Next Gen, en qualité d’invité, après avoir joué notamment une finale ATP, et en a profité pour glaner presque 500 places au classement. Physiquement et tennistiquement, il y’a du Andrey Rublev chez Sinner. Grand mais frêle, il possède une épaule colossal lui permettant de faire tomber la foudre de n’importe où, surtout en coup droit. Sinner est le prototype même du joueur qui, en confiance, peut faire vaciller n’importe qui. Cette saison, il faudra confirmer les immenses promesses de la saison passée, tout en essayant de briller au niveau au dessus, à savoir en Grand Chelem et contre les meilleurs joueurs du monde, lui qui s’est offert son premier top 10 en début de saison, en la personne de David Goffin. Au vu de ses qualités, il semble en avoir les capacités à court terme.
Cassement en fin d’année : Top 40 ATP
Perf de la saison : Titre ATP, 8ème de finale en GC.
Corentin Moutet, 20ans, 74ème mondial

L’avis de Robin
Il est l’un des Français les plus talentueux que l’on connaisse et ça depuis de nombreuses années. Vainqueur des Championnats de France dans toutes les catégories depuis l’âge de 12 ans, beaucoup d’espoir est mis sur ce garçon au caractère bien trempé. Ce joueur possède une patte gauche exceptionnelle, possédant une palette de coup complète, en passant de l’amorti au revers sauté ou encore à son sens du déplacement. Malgré toutes ses qualités techniques son manque de force, surtout au service, joue souvent en sa défaveur. Tout comme son tempérament qui peut lui faire perdre ses moyens, mais quand il veut devenir un gros combattant il sait le faire et peut se sortir de situations compliquées. En début de saison il atteint la finale du tournoi de Doha, un début de saison prometteur lors d’une année charnière où il ne faudra pas stagner à ce niveau.
Classement en fin de saison : Top 60
Perf’ de la saison : 3ème tour en GC
L’avis de Titouan :
Deuxième français de la sélection, Corentin Moutet semble être le parfait contraire de Ugo Humbert. Prédestiné au plus haut niveau dès son plus jeune âge, parfois un peu en conflit avec la fédération, malgré son cursus classique lui aussi, Moutet possède une personnalité qui détonne au plus haut niveau. Écorché vif, musicien, il a tout du génie incompris. Mais sur le terrain, le français possède de très grandes qualités. Gaucher, il possède une main absolument génial, et un talent tennistique impressionnant. Physiquement, il est prêt à jouer de gros combat mais il manque encore un peu d’explosivité et de vitesse de bras, notamment en coup droit, et, encore plus, au service. Mais lorsqu’il est bien luné, il devient un gros combattant sur le cours, lui qui affectionne la terre battue pour les échanges long et les matchs marathons. Joueur moins bien classé des 8 membres de la sélection, cette année est cruciale pour lui. Il faudra à tout prix se rapprocher au plus près du top 50 mondial.
Classement en fin d’année : Top 60 mondial.
Perf’ de la saison : Finale ATP, 3ème tour en Grand Chelem.
Nous ferons un point régulièrement sur les joueurs de cette liste, et pour vous que vont devenir ces joueurs ?
Très bonnes analyses.