Vainqueur au Signal Iduna Park (2-1), le Borussia Dortmund comptera une nouvelle fois sur Erling Haaland pour confirmer la victoire du match aller et mener les Borussens vers le top 8 européen. Depuis 3 semaines, le Norvégiens et ses coéquipiers sont dans une forme étincelante, au point de revenir à la 2ème place du championnat d’Allemagne à quatre points du Bayern Munich. En effet, Dortmund a disputé dix matchs en 2020, sortant vainqueur à huit reprises pour un total de 31 buts depuis le début de l’année, affichant ainsi une moyenne de plus de trois buts par matchs. De quoi aborder avec sérénité et confiance le déplacement au Parc, ce soir.
Haaland, le facteur X de la réussite du Borussia
« Pour son âge, il est vraiment fort. Il est grand, il est puissant, il a beaucoup de qualité, il peut garder le ballon. Pour un grand gars, il est assez technique et devant le but, c’est un tueur ». Axel Witsel ne tarit pas d’éloge envers son coéquipier. Le jeu de mouvement de Haaland est sa force première car il combine athlétisme et intelligence afin de rechercher les ouvertures et donner vie aux attaques en créant des espaces (pour lui ou un coéquipier). Instinctif et explosif malgré son gabarit (1m94), Haaland impressionne également par la façon dont il lit le jeu afin d’adapter ses courses et ajuster sa forme corporelle pour s’orienter vers le but et couper les trajectoires de passes. Idéal pour des passeurs de la qualité de Sancho, Hakimi et Hazard (tous à plus de 10 passes décisives). “Je suis ici depuis un mois, mais quand mes coéquipiers sont tous si bons, il est parfois facile de créer des occasions et de jouer avec eux“.
Joueur de surface complet, extrêmement doué pour se démarquer, il sait participer au jeu collectif pour faire progresser le bloc équipe. Effectuant beaucoup d’effort défensif, il n’hésite pas à redescendre bas pour créer un point de fixation à la fois sur du jeu long, son mètre 94 et sa force physique étant efficaces dans le domaine aérien (et sur les seconds ballons), comme sur du jeu court où il peut utiliser les deux pieds pour combiner. Difficile à marquer en raison de ses caractéristiques physiques et techniques très complètes il ne lui faut que peu de ballon pour être efficace, en moyenne il ne touche que 6 ballons dans la surface adverse, choisissant généralement la frappe (4) et plus rarement le drible (2) ou la passe (1,5).
Depuis son arrivée au mercato d’hiver, l’impact d’Erling Haaland a été tout simplement remarquable pour le Borussia Dortmund. Auteur de neuf buts en sept matches de Bundesliga, il affiche une moyenne incroyable d’un but toutes les 49 minutes, l’abaissant à 46 minutes en Ligue des champions. C’est d’ailleurs lors du match aller qu’il a émerveillé l’Europe grâce à son doublé face à Thiago Silva et consort. Malgré les absences de Reus et Brandt ce jour-là, il a démontré qu’il était la pièce manquante du Borussia depuis le début de saison, celle capable de faire basculer les matchs couperets en faveur du BVB.
Même formation mais nouvel état d’esprit
Depuis ce rendez-vous, Dortmund a remporté ses trois matchs de championnat contre Brême (0-2), Fribourg (1-0) et Mönchengladbach (1-2), avec un Haaland buteur et passeur sur deux d’entre eux. Conscient d’un changement majeur, le défenseur du Borussia, Mats Hummels, a salué l’impact des arrivées en janvier, d’Erling Haaland et d’Emre Can. Pour lui, ces derniers ont apporté un « nouvel état d’esprit au club » alors qu’ils sont plus que jamais en course pour le titre en Bundesliga. En effet, Dortmund a remporté sept de ses huit matchs de championnat en 2020, la plus récente étant à l’extérieur dans un match acharné contre le rival pour le titre, le Borussia Mönchengladbach lors de la 25ème journée. Si la formation en 3-4-3 n’a pas changé depuis début décembre, exception faite du match perdu à Leverkusen (4-3), les arrivées des deux recrues changent la donne à un autre niveau. Tactiquement, outre Haaland, Can apporte de la cohérence à un milieu de terrain qui manquait d’équilibre, en étant trop porté vers l’avant à cause de l’utilisation de Brandt en n°8. Preuve en est, contre le PSG, l’ancien joueur de Liverpool a fait montre d’agressivité en commentant plusieurs fautes dans les 20 premières minutes, gagnant ainsi la bataille psychologique du milieu, ce que n’aurait pas pu faire Brandt.
« Nous avons une approche différente maintenant », a expliqué Hummels en conférence de presse, après le match de M’Gladbach. « Nous étions à nouveau prêts pour le combat aujourd’hui, nous avons été investis dans les duels et nous ne nous sommes pas laissé intimider. Même il y a seulement quelques semaines, cela aurait été très différent. Il y a un nouvel état d’esprit, quelques choses que les deux nouveaux arrivants – Emre et Erling – ont apporté ». Les statistiques confirment le discours de Hummels, Dortmund remportant 57 % de duels contre M’Gladbach, tandis que le total, de 128, est le second derrière Wolfsburg (139) lors de cette 25ème journée de Bundesliga. Le BVB a également commis 14 fautes et obtenus cinq cartons jaunes au Borussia Park, des chiffres d’ordinaire pas vraiment mis en avant mais qui renforce l’idée que Dortmund a enfin du caractère et du répondant.
Un retour au premier plan en Bundesliga
Conséquence, défensivement Dortmund a resserré les rangs. Depuis le début de saison les Borussens ont encaissés 32 buts en championnat. Surtout, Hummels et les siens concèdent plus des deux tiers de leurs buts en championnat à l’extérieur, avec une moyenne de 1,8 buts/match. Le taux d’arrêt de Bürki (54 %) est par ailleurs, le plus bas de tous les gardiens de but, avec minimum 6 apparitions. Cependant, la défense de Dortmund a préservé sa cage à 10 reprises (plus haut total de Bundesliga) dont 3 fois sur les 4 derniers matchs.
Achraf Hakimi, étincelant en février, est le symbole de cette solidité, grâce à ses 101 duels remportés depuis début février, personne ne fait mieux au BVB. L’arrière latéral est désormais une figure essentielle de l’équipe de Lucien Favre, et l’importance de Hakimi pour le BVB se reflète dans les chiffres. Le Marocain délivrant quatre passes décisives le mois dernier. “Il est extrêmement agressif, que ce soit en tant que défenseur ou ailier“, a déclaré Favre. Un rôle de passeur qui reflète son rôle clé dans le jeu de distribution de l’équipe. Seul Raphael Guerreiro a touché plus de ballon, en février que Hakimi (443).
Haaland en tête d’affiche, il ne faut pas non plus oublier Jadon Sancho, qui a été imparable ces dernières semaines, inscrivant trois buts et trois autres passes décisives en Bundesliga en février. Avec une implication directe sur six buts, il a été la source la plus prolifique de buts en Bundesliga le mois dernier, aux côtés de Christopher Nkunku et Serge Gnabry. Confirmant dès lors son excellente saison, l’ailier a en effet marqué ou aidé à 29 reprises en Bundesliga (14 buts et 15 passes décisives en 23 matchs), ce qui le place dans le top 3 des joueurs les plus décisifs de la ligue avec Timo Werner et Robert Lewandowski. Le joueur de 19 ans est l’une des armes les plus importantes de Lucien Favre en attaque en étant décisif toutes les 71 minutes.
Le score de 2-1 donne à Dortmund un léger avantage à mi-chemin. Les antécédents suggèrent que les Allemands possèdent un peu plus de 50 % de chances de se qualifier. Pas de quoi refléter la domination des hôtes au Signal Iduna Park, lors du match aller. Hans-Joachim Watzke préfère, malgré la dynamique actuelle, jouer la carte de l’outsider contre le favoris, “La pression ne sera pas sur nos épaules, mais davantage sur celles du PSG. Ils ont un potentiel offensif incroyable, avec cinq joueurs de classe mondiale. C’est pour cette raison que cela reste du 50-50.” Cependant Dortmund l’a démontré, le BVB n’est plus le même à l’extérieur (7 défaites depuis le début de saison), grâce à l’apport de ses recrues hivernales. Il faudra s’attendre ce soir à un visage agressif et toujours aussi joueur, à l’image du match aller.