Ligue 1

C’était le… 17 mars 1976: l’ASSE renverse le Dynamo Kiev

L’année 1976 est sans doute la plus belle et la plus cruelle pour les supporters stéphanois les plus âgés. Cette année-là, les Verts remportent un troisième titre de champion de France consécutif, le neuvième de leur histoire et accèdent à la finale de la Ligue des Champions. Un exploit dont peu d’équipes peuvent se targuer en France et qui a contribué à placer l’AS Saint-Etienne dans le groupe restreint des clubs historiques de l’Hexagone. Cette fabuleuse épopée européenne a été marquée par des affrontements aux scénarios fous, dont ce fameux ASSE – Dynamo Kiev lors du quart de finale retour, le 17 mars 1976.

L’année 1976 est sans doute la plus belle et la plus cruelle pour les supporters stéphanois les plus âgés. Cette année-là, les Verts remportent un troisième titre de champion de France consécutif, le neuvième de leur histoire et accèdent à la finale de la Ligue des Champions. Un exploit dont peu d’équipes peuvent se targuer en France et qui a contribué à placer l’AS Saint-Etienne dans le groupe restreint des clubs historiques de l’Hexagone. Cette fabuleuse épopée européenne a été marquée par des affrontements aux scénarios fous, dont ce fameux ASSE – Dynamo Kiev lors du quart de finale retour, le 17 mars 1976.

Après s’être débarrassé relativement facilement du KB Copenhague (5-1 en cumulé) et des Glasgow Rangers (4-1) lors des tours précédents, l’ASSE est opposée au Dynamo Kiev en 1/4 de finale de la Coupe des Clubs champions. Le match aller est mal géré par les joueurs de Robert Herbin, et l’ASSE s’incline logiquement 2 buts à 0 sur la pelouse de Simferopol le 3 mars 1976. Deux semaines plus tard, ils n’ont pas le droit à l’erreur s’ils veulent espérer faire aussi bien que lors de la saison précédente et l’élimination en demi-finale par le Bayern de Munich (tiens tiens déjà eux). Mais le contexte est tendu à leur retour en France. Les performances de certains joueurs font parler, Jean-Michel Larqué est notamment pointé du doigt. Les Verts n’ont pas fait preuve d’assez d’agressivité et d’envie et ont été punis par les rugueux soviétiques.

Le match retour est d’un tout autre acabit. Portés par le public du stade Geoffroy-Guichard venu en masse, les coéquipiers du capitaine Larqué ne laissent pas jouer leurs adversaires. Les consignes de Robert Herbin ont été claires durant les nombreux entraînements précédant le match : un pressing constant et une envie de vaincre supérieure. Osvaldo Piazza, Dominique Rocheteau et Hervé Revelli sont de la partie, tout comme Gérard Janvion, Christian Synaeghel et Christian Sarramagna. Mais les Verts ne convertissent pas leur domination et ne parviennent pas à tromper Yevhen Rudakov, le gardien ukrainien. A la mi-temps, les deux équipes regagnent les vestiaires sur un score nul et vierge. Il faudra faire mieux lors du second acte, et surtout ne pas prendre de but. Et quand l’attaquant de pointe du Dynamo Kiev s’appelle Oleg Blokhine, ce n’est pas garanti, puisqu’il n’est ni plus ni moins que le Ballon d’Or en titre.

Jean-Michel Larqué (à gauche) et Oleg Blokhine (à droite) s’échangent les fanions (Photo : ASSE)

Il faudra donc réaliser une seconde mi-temps parfaite pour venir à bout du tenant du titre de la Coupe des coupes (dite C2, aujourd’hui disparue). Mais l’entame du deuxième acte ressemble fort au premier, et les Verts ne parviennent pas à trouver l’ouverture. Durant 20 longues minutes, les joueurs de l’ASSE se cassent les dents sur une solide défense soviétique. Pire encore, le Dynamo Kiev se montre dangereux. Oleg Blokhine part balle au pied sur le côté droit et se présente seul devant Ivan Curkovic. Dans 9 cas sur 10, l’attaquant ukrainien aurait trompé n’importe quel gardien. Oui mais voilà, cette fois-ci, Blokhine se trompe. En voulant crocheter inutilement Christian Lopez qui rveenait à grandes enjambées, Blokhine perd le ballon et les Verts partent en contre-attaque. Le ballon remonte le terrain et en 3 passes termine dans les pieds d’Hervé Revelli. Bien servi par son frère Patrick, Revelli frappe et trompe Rudakov. L’ASSE est revenu à un petit but du Dynamo, et il reste 25 minutes à jouer.

Tous les joueurs de Sainté sont au rendez-vous, y compris Jean-Michel Larqué, pourtant visé par certaines critiques lors du match aller. Le capitaine des Verts le sait : il doit se racheter. Et la rédemption ne tarde pas. 5 minutes après le but de Revelli, l’arbitre italien de ce match, monsieur Gonella, accorde un coup-franc à l’ASSE à l’entrée de la surface du Dynamo. Larqué s’empare du ballon. Un mur de 7 joueurs le sépare du but. Larqué frappe et envoie le cuir droit dans les filets d’un Rudakov battu pour la seconde fois. Le Chaudron explose : l’ASSE a refait son retard et peut maintenant envisager une qualification en demi-finale. Touché, Jean-Michel Larqué est contraint de céder sa place à dix minutes de la fin du temps réglementaire, mais il quitte le terrain après avoir livré un match costaud. Rien n’est marqué dans le temps restant, les Verts ont gagné 2-0, ça sera donc une prolongation pour départager les deux équipes.

Invivable, cette prolongation l’est pour tout le peuple vert venu à Geoffroy-Guichard. Pendant de longues minutes, Ukrainiens et Français se rendent coup pour coup, et le match est proche de vaciller d’un côté comme de l’autre. A la 112ème minute de jeu, Patrick Revelli s’échappe et fait un festival côté droit. Il donne en retrait à Dominique Rocheteau qui crucifie le gardien Rudakov. Alors que l’Ange Vert souffrait de crampes à la fin du temps réglementaire, c’est lui qui vient délivrer tout un pays. Semblant souffrir, l’attaquant stéphanois avait été laissé libre par la défense du Dynamo. Au bout des 30 minutes supplémentaires, monsieur Gonella siffle la fin de la rencontre. 3-0. Les Verts l’ont fait. Le Chaudron chavire pendant de longues minutes.

Buteur providentiel en prolongations, Dominique Rocheteau rentre un peu plus encore dans les coeurs stéphanois (Photo : Poteaux Carrés)

La suite, tout le monde la connaît. En demi-finale, l’ASSE se défait difficilement du PSV Eindhoven (1-0 en cumulé) et affronte le Bayern Munich en finale à Glasgow. Encore aujourd’hui, personne n’a oublié les fameux poteaux carrés de Glasgow. « Ah si les poteaux n’avaient pas été carrés… » La légende de l’AS Saint-Etienne est définitivement née en 1976 avec les Larqué, Rocheteau, Curkovic, etc. Et même si le Bayern a battu 1-0 l’ASSE le 12 mai 1976, les joueurs du Forez ont pu compter sur un retour triomphant en France. Petits et grands ont été pris aux tripes par cette équipe à la tunique verte. Pour l’histoire…

(2 commentaires)

  1. Dans ces temps de vide dans l’actualité sportive, c’est une excellente idée que de revisiter son passé ! Et c’est vrai que cette épopée verte, les cinquantenaires s’en souviennent. Quand nous faisions du foot dans les cours de récréation de l’école, les bons se créaient une équipe verte. Quant aux autres…
    Mais tu sais sur quel match ton père souhaiterait te voir te pencher ? Quand l’injustice crée la légende…

  2. Dans ces temps de vide dans l’actualité sportive, c’est une excellente idée que de revisiter son passé ! Et c’est vrai que cette épopée verte, les cinquantenaires s’en souviennent. Quand nous faisions du foot dans les cours de récréation de l’école, les bons se créaient une équipe verte. Quant aux autres…
    Mais tu sais sur quel match ton père souhaiterait te voir te pencher ? Quand l’injustice crée la légende…

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