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Histoire de latéraux #2 : les latéraux défensifs

Après avoir présenté il y a quelques jours les deux joueurs qui ont révolutionné le poste de Latéral durant les années 2010, Nous allons revenir sur ce poste de défenseur de coté au premier sens du terme avec des joueurs qui, avant d’attaquer, étaient ou sont des très bon défenseurs.

Le défenseur Latéral, un joueur d’échecs

Aux cotés de Franco Baresi, Alessandro Nesta et Alessandro Costacurta, Paolo Maldini fût un des meilleurs défenseur gauche de Série A.

Alors qu’aujourd’hui, les défenseurs latéraux sont d’abord plébiscités par leur apport offensif et leur capacité à faire d’innombrables courses sur leur coté, il est important de rappeler que ce poste est surtout soumis à de nombreuses oppositions et de nombreux duels en 1 contre 1. Et si, en ce qui concerne la partie offensive, un latéral pourra toujours trouver des solutions et rattraper son erreur (en récupérant le ballon ou en ralentissant une contre attaque), sur la partie défensive, le latéral se doit d’être intraitable et de prendre la bonne décision face à des milieux de côté qui sont, au fil du temps, devenus des attaquants de coté. En effet, un mauvais choix en phase défensive de la part du latéral peut être fatal à l’équipe en un rien de temps. Ainsi, comme il est indiqué dans le livre de référence « Comment Regarder un Match de Foot ? », quand la phase offensive est dictée par l’instinct et est une prise d’initiative face à l’adversaire, le fait de défendre, lui, est une réaction au mouvement adverse et doit donc être le fruit d’une réelle réflexion. Il est donc primordial d’avoir une réelle intelligence situationnelle sur l’aspect défensif de ce poste, et donc, être capable d’intervenir et d’anticiper l’action que réalisera l’adversaire, quel que soit la choix instinctif qu’il fera. 

C’est pour cela que bon nombre de défenseurs latéraux avant les années 2000 étaient des joueurs rigoureux et intelligents avec une certaine expérience. Paolo Maldini, Lillian Thuram ou Javier Zanetti réunissent ces qualités et sont donc devenus les meilleurs joueurs de cette catégorie grâce à cette intelligence dans les duels qu’ils abordaient. On peut également constater que le point commun entre ces trois joueurs, au delà du fait qu’ils ont évolué en Italie, est qu’ils ont été capable de performer à un poste axial, que ce soit à un poste de défenseur central, ou au poste de milieu récupérateur pour l’argentin. Ceci prouve donc que le fait d’évoluer sur le coté de la défense a permis à ces joueurs de gagner en compréhension de jeu, en placement et en rupture des lignes de passe.

Le défenseur latéral est donc un joueur pour qui les automatismes ainsi que les études de différents scénarios sont primordiaux. On privilégiera donc un joueur plus mûr, avec de l’expérience et avec une certaines science du placement pour occuper ce poste même si, bien évidement, cela dépend de nombreuses choses, dont le style de jeu et la philosophie de l’entraineur.

Une vraie opposition Pragmatique vs Protagoniste

Jaunfran et Filipe Luis, les deux latéraux de l’équipe dominante durant la saison 2013/2014

Et si il y a un poste qui est vraiment représentatif d’un style de jeu ou d’une philosophie d’équipe, c’est bel et bien ce poste de latéral. Les latéraux ultra offensifs de Liverpool (Alexander Trent Arnold et Andrew Robertson) sont bien différents de ceux de l’Atletico. Ainsi, malgré le fait que les attentes générales sont les mêmes à ce poste, ce poste est peut être le poste le plus hétéroclite avec celui d’attaquant. Les latéraux défensifs souffrent souvent de la comparaison avec des latéraux plus dynamiques et plus agressifs offensivement alors qu’à leur manière, ceux-ci apportent une certaine stabilité à l’équipe. Didier Deschamps a bien compris cela, et, au moment de choisir ses deux titulaires avant la Coupe du Monde 2018, le sélectionneur français s’est donc tourné vers l’ex défenseur central de l’Atletico Madrid Lucas Hernandez ainsi que sur l’ancien stoppeur de Stuttgart Benjamin Pavard afin d’occuper les cotés. Un choix qui en a surpris plus d’un au commencement de la compétition, mais qui s’est avéré payant puisque la France fût sacrée championne du monde notamment grâce aux performances défensives de ses deux latéraux qui ont permis de triompher face aux Messi, Kevin De Bruyne et autres ailiers dominants. Autre exemple: Celui de Diego Simeone et de l’Atletico Madrid. Lors de la saison 2013/2014, la bande de « El Cholo » réalisera une saison exceptionnelle ou ils seront sacrés champions d’Espagne et iront en finale de Ligue des Champions. Néanmoins, ce n’est pas grâce à l’apport offensif de Filipe Luis (49 matchs, 1 but, 6 passes décisives) et de Juanfran (55 matchs, 9 passes décisives) que les Colchoneros ont triomphé cette année, mais bien parce que l’Atletico Madrid est durant cette saison, l’une des meilleures défenses Européennes avec seulement 26 buts encaissés en championnat.

A l’heure ou les stars au poste de défenseur latéral sont des joueurs qui ont de vraies qualités offensives (vitesse, qualité de centre, de percussion, etc…), il est compliqué de poser des standards d’évaluation sur ce poste et de dire que des joueurs comme Lucas Hernandez ou Benjamin Pavard ne sont pas de bons latéraux sous prétexte que leur apport offensif n’est pas important. Le poste de défenseur latéral est donc à observé sous un prisme plus large que les statistiques ou les différentes vidéos de résumé de match. Un latéral peut être un joueur majeur de l’équipe , sans que celui-ci ne soit sur les bases d’un Daniel Alves ou d’un Marcelo, comme ont pu le prouver Branislav Ivanovic (Chelsea) ou Eric Abidal (Barcelone) qui ont pu jouer durant les mêmes années que ces virevoltants brésiliens et qui n’ont aucunement souffert de la comparaison.

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