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Girondins de Bordeaux : un grand club en danger ?

Toutes situations aussi instables feraient frissonner les experts du CAC 40. Le club des Girondins de Bordeaux n’en est pas moins à compter ses difficultés sportives que ses sous et l’urgence est de mise en ce contexte sanitaire si particulier dont l’économie mondiale n’est peut-être pas encore prête à s’en relever. Bordeaux, un club au passé riche de gloire depuis plus d’un siècle, qui a connu les sommets et les difficultés administratives et financières qui lui ont valu une rétrogradation en deuxième division au terme de la saison 1990-1991, est-il actuellement en danger ? Il est clair que parmi les clubs de Ligue 1, il n’est pas celui auquel on rêverait aujourd’hui, peut-être parce qu’il ne fait plus rêver.

Déficit budgétaire, situation de déjà-vu ?

Personne ne peut cacher que le club est en danger aujourd’hui. Le déficit budgétaire fait peur, à hauteur de 25,7 millions d’euros, mais il n’est pas nouveau au club. Cette situation financière se rapproche d’un événement bien connu chez les supporters marines et blancs : la saison 1990-1991. Dixièmes au terme de celle-ci, le club est rétrogradé administrativement en deuxième division suite à un déficit budgétaire de 45 millions d’euros environ, beaucoup trop pour la DNCG. Certes, le déficit n’est pas aussi haut aujourd’hui, mais le club est dans une très mauvaise posture économique. La gestion des contrats est hasardeuse – 48 contrats professionnels dans le club aujourd’hui, total qui n’a jamais été aussi haut -, les relations avec les supporters qui se sont effritées au cours du temps, l’argent utilisé à très mauvais escient dans les transferts puisqu’on parle de cas d’agents véreux sans scrupule qui profitent du club mais aussi dans l’utilisation commerciale de cet argent. Le sportif n’aide actuellement pas le club à s’en sortir financièrement, du moins pas assez pour compenser les manques et l’utilisation gracieuse de l’argent par les dirigeants ou les anciens dirigeants.

Quels sont les risques encourus par le club et quels sont les motifs d’espoir ? Finalement, un dépôt de bilan pourrait arriver. Froideur. Comme l’évoquait @Girondinfos le 30 mars dernier, l’actionnaire King Street n’est pas dans l’optique d’un réinvestissement. Son objectif, réussir à partir du club avec l’argent qu’il a posé à l’origine. Si le dépôt de bilan arrive, que faire ? La réponse est simple, la DNCG peut imposer une relégation administrative et envoyer les Girondins de Bordeaux en L2. La chose à éviter est la liquidation judiciaire. La différence ? En cas de dépôt de bilan, la situation est, certes, compromise, mais le redressement financier est possible. S’il y a liquidation judiciaire, la situation est irréversible. Tenez-vous rassurés, la liquidation n’aura pas lieu dans le cas des Girondins. D’ailleurs, le dépôt de bilan pourrait bien ne pas arriver si un sauveur venait rassurer les supporters bordelais.

Un grand club en danger, sauvé ?

Comment le grand club historique des Girondins de Bordeaux a-t-il pu en arriver là ? Il ne sert à rien de faire un bilan de ce qui est arrivé depuis l’arrivée des américains, nombreux ont été les auteurs à l’écrire avant. Point intéressant à noter néanmoins, il ne suffit pas d’être un grand club pour être immunisé. Dans l’histoire récente, d’autres ont été sanctionnés pour défaut d’alimentation budgétaire : Strasbourg, Bastia, Grenoble ou Sedan, par exemple. Ils n’ont pas eu la chance d’être sauvés financièrement, bien que le sportif ait repris le dessus comme à Strasbourg, vainqueur de la Coupe de la Ligue 2019. Aux Girondins, on entend beaucoup parler d’une vente du club même si Frédéric Longuépée n’en démord pas et persiste à dire que King Street veut s’inscrire dans la durée. En effet, Bruno Fievet, banquier à la tête du porte-feuille de nombreuses richesses et anciennement ambassadeur du club en Suisse lors de la présidence de Stéphane Martin, a fait part à de nombreuses reprises de sa volonté de racheter le club. Au début, seules des spéculations fleurissaient. Avec le temps, Bruno Fiévet s’est montré clair : il est capable de racheter le club mais attend une réponse de King Street. Il doit être à la fois désagréable et motif d’espoir pour un supporter girondin que d’avoir autant de spéculations autour d’un rachat. Il est question de rachat parce que le club va mal, parce que le club noie un poisson beaucoup trop gros pour passer inaperçu. Si King Street s’en va, le club ira mieux, mais s’il s’en va en laissant tous les problèmes derrière lui, rien n’est acté sur la potentielle stabilité du club.

Aux supporters girondins qui lisent ce papier, l’idée n’est pas de raconter les problèmes et d’éventualiser un meilleur futur : il faut mettre les problèmes face à des responsabilités administratives. Aujourd’hui, la situation n’est pas stable. Les salariés sont mélangés à des bêtes commerciales qui ne voient le club que comme un moyen de s’engraisser, le sportif est meurtri par un problème lourd de manque de motivation, et la direction est invisible. Oui le club est en danger et tous les supporters le voient.

(Source image : ISEFAC-BACHELOR)

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