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Les lieutenants du basket épisode 1 : Jason Terry

En cette période sans NBA, le CCS vous propose une série sur les différents lieutenants qui ont marqué l’histoire du basket. Qu’ils soient champions ou non, ils ont grandement contribué au succès de leur équipe, même s’ils n’en n’étaient pas le meilleur joueur. Aujourd’hui, Jason Terry.

Si Dirk Nowitzki est le symbole de Dallas, Jason Terry a toujours été le lieutenant de luxe de l’Allemand. Considéré comme le héros des finales NBA 2011, l’arrière, capable de jouer meneur, n’était pas un joueur comme les autres. Dès le lycée, dans l’état de Washington, il se fait remarquer grâce à sa qualité de shoot et sa capacité à scorer. Son maillot est d’ailleurs retiré à la Franklin High School. En même temps, quand on sait que Gary Payton en personne venait le voir jouer et l’aidait à s’entraîner pendant l’été, il n’y a pas de quoi s’étonner. The Glove a aussi transmis autre chose à The Jet : le trash talk. Pour son cursus à l’université, Terry rejoint l’Arizona où il gagne le titre NCAA en 1997 et est élu dans la NCAA All-American First Team en 1999. Avec 11,3 points de moyenne à 44,3% au tir dont 37,4% à 3pts, il est sûrement le meilleur combo guard ayant fréquenté cette université.

Jason Terry sous le maillot de son université d’Arizona (Crédit : arizonawildcats.com)

Drafté par Atlanta en 10ème position, en 1999, il s’appuie sur ses qualités de shooter pour s’imposer dans la grande ligue. En effet, n’étant pas doté d’un physique énorme (1m88, 83kg), J.T doit trouver d’autres moyens que la peinture pour scorer. Il se spécialise donc dans le tir à 3 points et est, encore aujourd’hui, le 5ème meilleur marqueur de l’histoire derrière l’arc. Derrière un écran, en sortie de dribble, ou après un démarquage sans ballon, The Jet sait comment trouver la ficelle. Il est aussi un joueur provocateur, toujours adepte du trash talk. Rien d’étonnant pour un joueur issu de l’école Gary Payton. Sa mentalité de champion et son sens du collectif font de lui un coéquipier parfait.

Pour première année avec les Hawks de Dikembe Mutombo, il est élu dans la All-rookie second team avec un peu plus de 8 points de moyenne et malgré un pourcentage au tir plutôt faible à 3pts. La saison suivante voit les stats de Terry progresser de manière significative, avec presque 20 points et 5 passes de moyenne, accompagnés d’une froide efficacité à 3pts. Les 3 années suivantes sont du même acabit et Terry se fait un nom en NBA. Malgré ces belles statistiques, il ne parviendra pas à atteindre les playoffs avec Atlanta. Sous le maillot des Hawks, J.T plante tout de même 46 points sur la tête des Mavericks un soir de janvier 2002 et aligne le seul triple-double de sa carrière face à Chicago en 2003.

Jason Terry est drafté en 10ème position par Atlanta (Crédit : Doug Pensinger/Getty Images)

Départ pour Dallas et première déception

Terry retrouve Dallas en 2004, cette fois pour y être tradé et remplacer Steve Nash. Accompagné d’Alan Anderson et de cash, il est échangé contre Tony Delk et Antoine Walker. Dans le Texas, The Jet vit les plus belles années de sa carrière. Devenu lieutenant de l’allemand Dirk Nowitzki, ses stats ne baissent quasiment pas. En 8 saisons à Dallas, il ne finira que la première en dessous des 15 points de moyenne. À la différence de son passage à Atlanta, il atteint les playoffs avec les Mavs. Il les découvre en 2005 mais est éliminé par les Suns en demi-finale de conférence. En 2006, Dallas fait une campagne de playoffs remarquable. Terry et ses coéquipiers infligent un sweep aux Grizzlies au premier tour et éliminent les leaders de la conférence ouest, et champions en titre, les Spurs au second tour. En finale de conférence, les Suns ne font cette fois-ci pas le poids et Dallas découvre les finales NBA. Face au Heat d’un énorme Dwayne Wade, accompagné de Shaquille O’Neal, Terry va d’abord se montrer ultra dominant. Lors du game 1, il marque 32 points. Irrégulier au tir lors des matchs suivant, il se muera en passeur pour Dirk Nowitzki et Dallas remporte les deux premiers matchs. Malheureusement pour les hommes d’Avery Johnson, Miami, porté par un Wade en mission arrache les 4 matchs suivants. Et ce, malgré un game 5 à 35 points pour J.T. Le rêve de titre envolé, Terry gardera longtemps en mémoire cette série qu’il qualifie comme le pire moment de sa carrière. Il déclarera aussi qu’il déteste Miami et que cette franchise est l’ennemie.

Vexée par cette finale perdue, la franchise de Cuban réalise une grande saison régulière en 2007. Sous l’impulsion d’un Nowitzki élu MVP et d’un Terry avoisinant les 17 points et 5 passes de moyenne, Dallas se retrouve avec le meilleur bilan de la Ligue avant d’attaquer les playoffs. Mais les démons de l’année passée ont rattrapé les Mavs qui subissent un upset face aux Warriors dès le premier tour. Encore une grosse déception pour Terry et sa bande.

La saison 2008 sera celle du changement pour Dallas. Rick Carlisle remplace Avery Johnson sur le banc, Jason Kidd, Tyson Chandler et Shawn Marion débarquent. Jason Terry s’installe en sortie de banc et devient le 6ème homme de l’équipe. Pourtant, Dallas ne parvient plus à dépasser le stade des demi-finales de conférence. En 2009, J.T est élu 6ème homme de l’année avec 19,6 points de moyenne. Ce n’est qu’une juste récompense pour un des meilleurs lieutenants des années 2000.

Le sacre, enfin

Après plusieurs échecs consécutifs en post-season, Dallas réalise une grande saison 2010/11. Malgré la blessure de Nowitzki au cours de la saison, les Texans finissent 3ème de l’Ouest, notamment grâce aux presque 17 points de moyenne de The Jet. D’ailleurs, l’arrière au bandeau fait une prédiction : il sera champion cette année. Pour se motiver encore plus, il décide de se faire tatouer le trophée Larry O’Brien… avant même le début de la saison. Un geste fou. En playoffs, Dallas se déjoue de Portland, Memphis puis OKC pour se hisser en finale face au grand rival de Terry : le Heat. Les Floridiens comptent toujours Dwayne Wade dans leur effectif, et le all-star est en plus accompagné par Chris Bosh et Lebron James. Mais ce grand Big-Three ne va pas effrayer les Mavs et surtout pas Terry. Ce dernier à l’habitude de se sublimer lors des finales. D’ailleurs, en 2 finales, Terry tourne à 20 points par match. Alors que la série en est à 2-2, The Jet décide de prendre le relai de Nowitzki. Dans le match 5, il marque 21 points, dont 8 dans les 4 dernières minutes, permettant à Dallas de gagner sur le fil. Le 6ème homme de luxe des Texans poursuivra dans sa lancée lors du match 6, en inscrivant 27 points à 11/16 au tir. Dallas et Terry tiennent enfin leur premier titre, face à l’ennemi juré.

Jason Terry montre son tatouage à côté du trophée Larry O’Brien (Crédit : opencourt-basketball.com)

La fin des sommets

Ce titre arrive à point nommé pour J.T qui, à 33 ans, entame la dernière partie de sa carrière. En 2012, il arrive en fin de contrat et l’aventure Texane se clôt sur un sweep subi par l’OKC de Durant Westbrook et Harden. En juillet, il profite de son statut d’agent libre pour rejoindre les Celtics de Garnett et Pierce. Ses stats baissent significativement. Sur l’ensemble de la saison 2012/13, il compte 10,1 points de moyenne, sa plus faible au niveau statistique depuis son année rookie. Pire, tout fan de NBA retiendra de son passage à Boston le poster subi face à Lebron James. D’ailleurs, le King est plutôt fier que ce soit Terry qui ait subi sa foudre : « C’est l’un de mes plus beaux dunks et le fait que ça soit sur J.T. le rend encore meilleur, car on sait tous que J.T. parle beaucoup trop par moments ». Voilà qui a donné une raison de plus à The Jet de détester Miami.

En 2013, il fait partie d’un énorme trade envoyant, avec lui, Paul Pierce et Kevin Garnett à Brooklyn. Ses stats ne sont plus significatives et, au milieu de la saison, il est envoyé à Sacramento. Durant l’été 2014, il rejoint Houston et James Harden. Lors de sa première saison avec une autre équipe texane, il atteint les finales de conférence, mais Golden State se montrera bien plus fort. Les Warriors l’emporteront aussi au premier tour l’année suivante. Pour les deux dernières saisons de sa carrière, Terry atterri à Milwaukee, aux côtés de Giannis et Middleton. 

Jason Terry a joué 2 saisons à Houston (Crédit : AP Photo/Bob Levey)

The Jet prend sa retraite à la fin de la saison 2017/18, après 19 saisons dans la grande ligue. Durant tout ce temps, il aura eu le temps de prouver au monde entier quel formidable joueur il était. Leader dans les moments chauds, il aura été le lieutenant idéal pour une star telle que Dirk Nowitzki. Il a d’ailleurs noué une relation très spéciale avec l’Allemand, et c’est sûrement ce qu’il leur a permis de cohabiter si longtemps ensemble, afin d’arriver à gagner un titre. Terry restera un des meilleurs shooteurs de l’histoire, le tout avec une âme de battant, un gars de Seattle qui a réussi dans sa quête de victoire, un joueur indispensable pour une équipe en quête de succès. En bref, un joueur dont se souviendront tous ceux qu’ils l’ont vu jouer. 

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