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Draft NFL 2020 : Les gagnants et les perdants

Les 255 choix de la draft 2020 sont désormais connus. Particulière dans son déroulement en raison du confinement observé aux Etats-Unis, elle a permis de récolter 100 millions de dollars en faveur de la lutte contre le Coronavirus grâce au projet (draft-A-thon). En tout 55 millions de téléspectateurs ont suivis cet événement dont il est l’heure de faire un premier bilan, à chaud. Car oui, en tirer des leçons quelques jours seulement après son déroulement est un jeu périlleux. La réelle valeur de cette cuvée se mesurera sur le long terme. Malgré tout quels sont dans l’immédiat les gagnants et perdants ?

Les gagnants

Franchises en reconstruction ou prétendants au titre, tous avaient des besoins spécifiques et tous ont su maximiser leurs choix de draft aux travers de joueurs à l’impact immédiat ou de prospects à fort potentiel. De notre avis, ils sont ceux qui sortent dans l’immédiat gagnants de cette cuvée 2020.

Baltimore Ravens

Choix : Patrick Queen (LB, n°28), J.K.Dobbins (RB, n°55), Justin Madubuike (DL, n°71), Devin Duvernay (WR, n°92), Malik Harrison (LB, n°98), Tyre Phillips (IOL, n°106), Ben Bredeson (IOL, n°143), Broderick Washington (DT, n°170) , James Proche (WR, n°201), Geno Stone (S, n°219)

Le Front Office des Ravens a une solide réputation et cette année encore ne déroge pas à la règle. Les besoins étaient clairs pour l’équipe qui a terminé avec le meilleur bilan de la saison régulière 2019. Déjà complet, l’effectif nécessitait quelques retouches en défense, notamment au poste de Linebacker. Les arrivées de Patrick Queen (spécialiste de la défense aérienne) et Malik Harrison (spécialiste de la défense à la course) comblent ces besoins. Les deux joueurs sont complémentaires dans le profil et leur apport peut être immédiat.

Déjà très performants dans le jeu au sol, les Ravens voient J.K. Dobbins apporter de l’aide à Mark Ingram et à Lamar Jackson. Toutefois, le jeu aérien est également approfondis grâce à l’arrivée de James Proche. Enfin les lignes offensives et défensives ne sont pas en reste avec les arrivées de Ben Bredeson et Tyre Philips. Une draft complète et qui renforce l’idée de voir Baltimore au sommet sur les années à venir

Dallas Cowboys

Choix : CeeDee Lamb (WR, n°17), Trevor Diggs (CB, n°51), Neville Gallimore (DT, n°82), Reggie Robinson II (CB, n°123), Tyler Biadasz (C, n°146), Bradlee Anae (DE, n°179), Ben DiNucci (QB, n°231)

En termes de maximisation de valeur des choix, aucune équipe ne fait mieux que les Cowboys sur cette cuvée 2020. L’opportunité de récupérer l’un des meilleurs receveurs a été saisie avec la sélection de CeeDee Lamb au 17ème choix. C’est un ajout supplémentaire à l’arsenal mis à disposition de Dak Prescott, prolongé d’une saison avec le Franchise Tag. Au quatrième, ils ont sans doute ajouté le meilleur potentiel au poste de Centre avec Tyler Biadasz, qui devrait immédiatement prendre la relève de Travis Frederick, récemment retraité.

Avec le départ de Byron Jones, le poste de Cornerback était une priorité, largement satisfaite avec l’ajout de Trevon Diggs (frère de Stefon) au 2ème tour et de Reggie Robinson II au 4ème. Autres renforts défensifs, Neville Gallimore est une belle pioche au 3ème tour tandis que Bradlee Anae vient apporter son envie et sa mobilité. De quoi faire des Cowboys les favoris de la NFC Est ?

Cincinnati Bengals

Choix : Joe Burrow (QB, n°1), Tee Higgins (WR, n°33), Logan Wilson (LB, n°65), Akeem Davis-Gaither (LB, n°107), Khalid Kareem (DE, n°147), Hakeem Adeniji (OT, n°180), Markus Bailey (LB, n° 215)

À l’instar des Browns et des Giants, plus en avance dans le processus, Cincinnati est en reconstruction. Avec l’acquisition d’un quarterback talentueux (Joe Burrow), sortant d’une saison universitaire historique, et enfant du pays, les Bengals ont de quoi amorcer un nouveau cycle particulièrement excitant. Pas dans l’habitude de la franchise de l’Ohio, qui a su gérer ses nombreux choix de manière intelligente et complémentaire d’une Free Agency déjà rondement menée, notamment dans le secteur défensif.

Cependant, il restait à faire et les arrivées de Wilson, du polyvalent Davis-Gaither et Bailey vont combler les manques au poste de Linebacker. Si Kareem et Adeniji sont des paris sur l’avenir, ils viennent apporter de la profondeur à l’effectif. De la profondeur, c’est également ce dont aura besoin Burrow et le receveur, Tee Higgins vient lui en apporter.

Minnesota Vikings

Choix : Justin Jefferson (WR, n°22), Jeff Gladney (CB, n°31), Ezra Cleveland (OT, n°58), Cameron Dantzler (CB, n°89), DJ Wonnum (DE, n°117), James Lynch (DT, n°130), Troy Dye (LB, n°132), Harrison Hand (CB, n°169), KJ Osborn (WR, n°176), Blake Brandel (OT, n°203), Josh Metellus (S, n°205), Kenny Willekes (DE, n°225) , Nate Stanley (QB, n°244), Brian Cole (S, n°249), Kyle Hinton (OL, n°253).

A un tournant de son projet après une qualification en Play-Offs et la prolongation couteuse de son QB, Kirk Cousins, Minnesota misait gros sur cette cuvée de prospect 2020. D’autant que l’intersaison a été riche en départ, faute de cap space disponible : Diggs, Rhodes, Waynes, Alexander. Dans l’optique de rester compétitif, les arrivées de Justin Jefferson et d’Ezra Cleveland font sens sur le plan offensif. Le premier est le remplaçant naturel de Diggs au poste de receveur, dans un profil différent du nouveau joueur de Buffalo. Le second a les qualités (mobilité, rapidité) pour s’imposer rapidement.

Défensivement, les besoins étaient encore plus importants mais les bonnes pioches Jeff Gladney et Cameron Dantzler, en plus de celles de Cole et Metellus, permettent de renforcer l’escouade de defensive back. Lynch, Dye et Wonnum, améliorent eux, la ligne défensive en générale. Suffisant pour voir l’avenir sereinement ? Oui, sur le plan financier avec 15 nouveaux contrats rookies, et sur la pluralité des profils affichés.

Denver Broncos

Choix : Jerry Jeudy (WR, n°15), KJ Hamler (WR, n°46), Michael Ojemudia (CB, n°77), Lloyd Cushenberry (C, n°83), McTelvin Agim (DT, n°95), Albert Okwuegbunam (TE, n°118), Justin Strnad (LB, n°178), Netane Muti (G, n°181), Tyrie Cleveland (WR, n°252), Derrek Tuszka (OLB, n°254).

La draft 2019 avait vu les Broncos sélectionner Drew Lock avec le pick 42. Devenu titulaire à la place de Flacco, le quarterback a été gâté avec les renforts de Jerry Jeudy et KJ Hamler au poste de receveur. Le déjà présent Courtland Sutton peut également s’en réjouir, avec les deux rookies, il aura l’occasion de former un trio dévastateur pour n’importe quelle défense. Malgré la présence de Noah Fant, le poste de TE est renforcé avec Albert Okwuegbunam, ancien coéquipier de Lock à Missouri. Enfin la ligne offensive accueille le Centre Lloyd Cushenberry et le puissant Netane Muti.

En défense, si toutes les lignes sont approfondies, le pash rusher Derreck Tuszka pourrait être une très bonne surprise aux vues de ses performances lors du draft combine. L’objectif d’entourer Drew Lock est rempli, à lui de démontrer tout son potentiel.

Les perdants

A leurs manières, ils ont déçu par des choix surprenants et peu conformes à leurs besoins immédiats, pour certains ou à long terme, pour d’autres. Aujourd’hui, ils sortent perdants mais l’avenir leur donnera peut-être raison.

Chicago Bears

Choix : Cole Kmet (TE, n°43), Jaylon Johnson (CB, n°50), Trevis Gipson (DE, n°155), Kindle Vildor (CB, n°163), Darnell Mooney (WR, n°173), Arlington Hambright (OL, n°226), Lachavious Simmons (OT, n°227).

Sans premier tour (échangé dans le cadre du trade de Khalil Mack), ni troisième et quatrième, les Bears avaient la lourde tâche de maximiser leurs maigres ressources, en comblant notamment des besoins sur la ligne offensive et sur le poste de Safety. Si la FA a vu le QB MVP du Superbowl, Nick Foles, venir concurrencer l’énigmatique Mitchell Trubisky, la draft ne s’est pas inscrite dans cette continuité.

Malgré l’arrivée de Jimmy Graham et un corps de receveur intérieur bien fourni, c’est le prometteur TE, Cole Kmet qui a été récupéré avec le 43ème choix. Un pari sur l’avenir certes, mais qui s’inscrit loin des besoins prioritaires et actuels de la franchises. En ce sens, si Jaylon Johnson et Kindle Vildor viennent remplacer Prince Amukamara, parti, au poste de CB, qu’en est-il du reste de la sélection ? L’impact ne semble pas immédiat et plutôt aléatoire, Trubisky (et Foles) ne semblent pas mieux entourés alors que le premier effectuera en 2020 sa dernière années de contrat.

Green Bay Packers

Choix : Jordan Love (QB, n°26), A.J. Dillon (RB, n°62), Josiah Deguara (TE, n°94), Kamal Martin (LB, n°175), Jon Runyan (G, n°192), Jake Hanson (C, n°208), Simon Stepaniak (OT, n°209), Vernon Scott (S, n°236), Jonathan Garvin (EDGE, n°242).

Arrivé la saison passée, Matt LaFleur a mené la franchise à une finale de conférence. Avec un Aaron Rodgers encore au top de sa forme, les priorités semblaient claires : lui trouver des cibles et renforcer une défense trop exposée contre le jeu de course. Pourtant le message envoyé au sortir de cette draft est à l’opposé de ces attentes. Les Packers ont d’abord trade up pour sélectionner le QB Jordan Love. Un choix sur l’avenir qui n’est pas sans rappeler la passation de pouvoir entre Favre et Rodgers.

Les surprises se sont poursuivies par la suite, puisque qu’aucun receveur n’est arrivé et une priorité a été donnée aux postes offensifs. Le receveur intérieur, Joshua Deguara à le plus de chance d’être aligné par Matt LaFleur, ce dernier étant adepte d’un schéma avec deux TE. Pour les autres, il faudra sans doute attendre pour les voir s’installer durablement dans les projets de la franchise avec en ligne de mire, un plan basé sur le jeu de course. Un choix qui sera potentiellement payant dans le futur mais qui jette un froid sur les ambitions à courts termes.

Seattle Seahawks

Choix : Jordyn Brooks (LB, n°27), Darrell Taylor (DE, n°48), Damien Lewis (G, n°69), Colby Parkison (TE, n°133), DeeJay Dallas (RB, n°144), Alton Robinson (DE, n°148), Freddie Swain (WR, n°214), Stephen Sullivan (TE, n°251)

Pas forcément des mauvais choix, mais les sélections de Brooks et Taylor semblent un peu hautes alors que des prospects à plus forts potentiels étaient encore disponibles. De même les choix de Parkinson, Dallas et Robinson sont orientés sur du long terme alors que Seattle peut nourrir des ambitions sur du court terme.

En ce sens, si l’attaque voit ses options diversifiées, Wilson n’a pas reçu de renfort majeur pour sa protection, à l’image des dernières draft donc.

Houston Texans

Choix : Ross Blacklock (DL, n°40), Jonathan Greenard (LB, n°90), Charlie Heck (OL, n°126), John Reid (CB, n°141), Isaiah Coulter (WR, n°171)

Le seul choix des Texans au cours des deux premiers tours a été la compensation envoyée par les Cardinals, lors de l’échange impliquant DeAndre Hopkins. Bill O’Brien l’a utilisé pour prendre Ross Blacklock, un DL solide mais qui semble une maigre consolation face à la perte d’un des meilleurs receveurs du circuit. D’autant qu’il a connu plusieurs blessures par le passé.

Puis, les Texans n’ont pas eu d’autre choix jusqu’au n ° 90 (leur deuxième choix a été utilisé pour obtenir Brandin Cooks). En tout seulement 5 choix de draft et une perspective d’impact à court et moyen termes difficilement envisageable. La colère qui a habité O’Brien dans l’échange avorté du pick 90 (avec les Lions) est sans doute la même qui habite les fans de Houston.

New England Patriots

Choix : Kyle Dugger (S, n°37), Josh Uche (EDGE, n°60), Anfernee Jennings (LB, n°87), Devin Asiasi (TE, n°91), Dalton Keene (TE, n°101), Justin Rohrwasser (K, n°159), Michael Onwenu (OL, n°182), Justin Herron (OT, n°195), Cassh Maluia (LB, n°204), Dustin Woodard (OL, n°230)

Cette draft est dans la continuité pour Bill Belichick. Alors que beaucoup s’attendaient à ce que les Pats prennent un quarterback pour remplacer Tom Brady, ou au moins un receveur pour faciliter la vie de Jarrett Stidham, le coach emblématique s’est dirigé vers d’autre option. Il a troqué le premier tour et a priorisé ses trois premiers choix en faveur de la défense.

Les choix suivants se sont orientés sur des receveurs intérieurs et sur le jeu de position. Même si les Patriots n’ont pas retiré une grande production de la saison dernière, la tendance à vouloir développer semble se confirmer. Dans l’ensemble, c’était un projet que peu de gens auraient pu prédire mais qui a un sens étrange pour New England. Objectif Trevor Lawrence pour 2021 ?

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