Évènements indissociables des sports aux États-Unis, les drafts sont le moteur du renouvellement perpétuel des grandes ligues sportives nord-américaines. Coup de théâtre, coup du destin, déceptions, interrogations… Les drafts sont des éléments essentiels de la culture sportive américaine. Alors que les incertitudes planent toujours autour de la reprise de la NBA, la draft est toujours au programme et ce, malgré l’interruption du championnat universitaire ainsi que l’annulation de la célèbre March Madness. S’il semble logique que la date sera déplacée en fonction de la reprise ou non du championnat, la draft NBA 2020 aura bien lieu. L’occasion pour le CCS de se mobiliser pour vous proposer un profil détaillé des meilleurs prospects du pays. Sans hiérarchie particulière, vous trouverez ici toutes les informations nécessaires pour connaître les futurs rookies, voire même les futures stars de la NBA.
VERNON CAREY JR.

Date de naissance : 25 février 2001 – Classe : Freshman
Université : Duke Blue Devils (ACC) – Bilan 2019/2020 : 25v/6d
Poste : Pivot (#1)
Mensurations*
Taille : 208 cm – Poids : 122 kg – Envergure : 213,3 cm
(source : scooting report du 20 février 2020 – thestepien.com)
Statistiques saison
31 matchs joués // 17,8 pts // 8,8 reb // 1,0 ast // 0,7 stl // 1,6 blk
24,9 minutes joués/match // 57,7% FG // 38,1% 3Pts // 67,0% FT // 2,0 Tov // 2,7 PF
PROFIL
Adieu Zion, RJ et Cam… Les Blues Devils devaient repartir de l’avant après l’incroyable hype de la saison dernière. Chose faite avec, comme à l’habitude, un gros recrutement du côté de Duke : Wendell Moore, Matthew Hurt, Vernon Carey Jr et Cassius Stanley, quatre lycéens avec une grosse cote, bien entourés par des joueurs plus expérimentés comme Tre Jones, Jack White ou Javin DeLaurier. Du buzzer beater à Chapel Hill contre les éternels rivaux d’UNC au coup de gueule de Mike Krzyzewski contre les fans de Duke, les Cameron Crazies, les Blues Devils ont connu plusieurs événements marquants cette saison. Globalement, les gamins de Coach K, dont c’était la 40ème saison à la tête de Duke, ont assuré leur position d’outsider au sein de l’Atlantic Coast Conference. Les Blue Devils ont ouvert leur saison avec de bons résultats avec notamment deux victoires de prestiges face aux Jayhawks de Kansas et contre les Spartans de Michigan State. Mais voilà, il y a une sale tâche au tableau. Duke détenait un record impressionnant de 150 matchs à domicile sans défaite contre des équipes hors-conférence, soit 19 ans d’invincibilité ! Le 26 novembre, face aux Lumberjacks de SFA, les Blue Devils s’inclinent tragiquement et voir leur incroyable série prendre fin. Comme lors des matchs hors-conférence, les Dukies alternent le bon et le mauvais au sein de l’ACC. Des hauts, avec cette victoire contre l’hypothétique champion de la conférence, Florida State et des bas, comme cette défaite contre l’université de Wake Forest. Dans cette saison chaotique mais assez rassurante dans l’ensemble, les motifs de satisfaction sont nombreux. Parmi eux, le pivot freshman Vernon Carey Jr a impressionné avec pour principal fait d’arme, ses performances au 2k Empire Classic où il compile 51 points et 22 rebonds sur deux matchs, contre California et Georgetown.
Élu Freshman de l’année de l’ACC et nommé dans la première équipe de l’ACC, Vernon Carey Jr a dominé les raquettes cette saison. Évidemment, la première qualité qui saute aux yeux en voyant le pivot de Duke, c’est son physique. Avec ses 2 mètres 08 et ses 122 kilos, Carey Jr est construit comme un taureau et dégage une grande impression de puissance. Malgré ses belles mensurations, il reste très mobile, il étonne même par sa vitesse en transition. Nous reviendrons sur ses dimensions athlétiques qui présentent quelques lacunes tout de même. Vernon Carey Jr possède un bon jeu au poste et s’est montré presque inarrêtable lorsqu’il obtient le ballon dans le périmètre sur sa main gauche. Cette main gauche, combiné à un excellent jeu de jambes, lui a permis d’être efficace face aux intérieurs universitaires. Dans la raquette, sa palette est brillante, utilisant bien la planche, scorant avec des jump hooksou floaters efficaces. Autre aspect offensif remarquable, Carey Jr possède une mécanique de shoot plutôt propre et prometteuse qui lui permet prendre quelques tirs à mi-distance, voir à 3pts. Il a tenté seulement 21 tirs longue distance mais en a rentré tout de même 8, et s’il améliore ce secteur, Carey Jr pourrait ajouter une belle arme à son arsenal offensif déjà intéressant. En défense, Vernon Carey Jr possède un bon sens du rebond et son placement est plutôt intelligent. Le pivot de Duke s’est révélé comme un très bon protecteur de cercle au niveau universitaire. Aspect important : il est plutôt mature dans sa prise de décision au contre, attendant le bon moment pour sauter. Grâce à son jeu de jambes rapide, Carey Jr peut défendre sur les pick and roll même s’il est évident qu’il ne contiendra pas de guards. Meilleur marqueur, rebondeur et contreur de son équipe en seulement 24 minutes de jeu, Carey a confirmé ses qualités. Mais quelles sont limites ?
Comme souvent lorsque l’on parle d’un intérieur universitaire dominant, beaucoup de points d’interrogation émergent. Si Vernon Carey Jr est un pivot plutôt complet des deux côtés du terrain, il ne semble pas être en capacité de devenir un joueur élite dans une catégorie particulière. Toutes ses qualités possèdent des défauts. Bien que son physique soit impressionnant, Vernon Carey Jr reste en dessous des standards des postes 5 de la NBA moderne. Sa capacité à défendre une raquette NBA est très discutée, comme devenir un véritable protecteur de cercle. Cette dimension physique est centrale, même pour l’attaque. Vernon Carey Jr manque d’explosivité, ce qui pose la question suivante : peut-il terminer en force, sans élan, face aux intérieurs NBA ? Si sa main gauche est redoutable en NCAA, qu’en sera-t-il en NBA ? Il devra assurément développer cet aspect pour surprendre ses adversaires… Il en va logiquement de même pour son tir, une étape indispensable si Carey Jr souhaite exister durablement en NBA. De nombreuses zones d’ombre entourent le pivot de Duke, des incertitudes qui ont fait baisser sa cote pour la prochaine draft NBA.
Reconnu comme l’un des meilleurs lycéens du pays avec NSU qu’il conduit à un bilan de 36-2, médaillé d’or et leader de l’équipe américaine lors du Championnat du Monde U16, Vernon Carey Jr est un grand espoir qui a vu sa renommée quelque peu ébranlée au cours de la saison. Même si sa domination fût réelle en NCAA, sa capacité à reproduire ce schéma en NBA interroge à juste titre. Annoncé comme 6ème meilleur prospect ESPN de la class 2019, Vernon Carey Jr tombe en fin de premier tour dans la majorité des mock drafts.
✔️ FORCES
- Excellent cadre physique.
- Rapide et polyvalent pour sa taille.
- Excellente finition main gauche.
- Bonne lecture des rebonds et bon placement.
- Premier pas rapide, handle correct pour sa taille.
- Palette offensive intéressante et complète.
- Capacité à scorer importante.
- Belle mécanique de tir avec du potentiel.
- Dissuasif au niveau universitaire.
- Jeune pour sa classe de draft.
❌ FAIBLESSES
- Plafond difficilement imaginable.
- Physique limité pour la NBA ?
- Manque d’explosivité.
- Adresse au tir à améliorer.
- Lecture des pick and roll.
- Main droite près du cercle.
- Attention aux fautes et aux turnovers.
- Réel protecteur de cercle ?
- Son poids devra être contrôlé.
PRÉDICTION DRAFT 2020
Premier tour (places 20-30)
Hypothèse : #26 – Boston Celtics
Avec son potentiel 26ème choix à la Draft, Boston pourrait trouver en Vernon Carey Jr un jeune pivot prometteur pour alimenter sa raquette, qui reste aujourd’hui le point faible de la franchise. Dans le meilleur des cas, Vernon Carey Jr pourrait grimper en joueur de lottery, même si j’en doute. Dans cette optique, il pourrait bien atterrir entre la 12ème et 13ème place du côté de Sacramento ou New Orleans. Il se peut aussi que Carey Jr tombe au début de second tour dans une équipe comme Dallas par exemple.
NOTE DU CCS

Toutes les interrogations autour de Vernon Carey Jr. se concentrent en une seule : sera-t-il aussi efficace en NBA qu’en NCAA ? Une question qui a eu raison de sa cote cette année. Pour autant avec sa palette offensive et son cadre physique, ainsi que son potentiel au tir, Carey Jr pourrait bien être une belle affaire s’il tombe dans une franchise prête à être patient avec lui. Les doutes sont légitimes mais peut-être exagérés. À lui de nous montrer qu’il est capable d’être un pivot dominant, voir même un ailier fort attractif s’il développe son tir. Bon joueur qui doit encore faire ses preuves.
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