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Quel joueur Ferran Torres peut-il devenir ?

Arrivé à l’âge de 6 ans au Valence Club de Fútbol, Ferran Torres a grimpé chaque échelon et a débuté en professionnel le 16 décembre 2017 face à Eibar en championnat. Il marque son premier but plus d’un an après, le 19 janvier 2019 à Balaídos, l’enceinte du Celta Vigo, pour le compte de la 20ème journée de Liga Santander, alors qu’il était rentré à l’heure de jeu. Il est intéressant de noter qu’il lui a fallu beaucoup moins de temps pour délivrer sa première passe décisive. Ce fut lors de sa première titularisation le 28 février 2018 dans le stade de San Mamés – terrain de jeu de l’Athletic Bilbao – lorsqu’il permit à l’ex-international français Geoffrey Kondogbia, maintenant international centrafricain, d’ouvrir le score à la 22ème minute. Ferran Torres depuis deux saisons perpétue la tradition de son club, celle de promouvoir l’éclosion de jeunes talents. Le Valence CF est en effet l’un des meilleurs centres de formations au monde. David Silva, David Albelda, Raul Albiol et plus récemment Jordi Alba, José Gaya et Carlos Soler ont le même point commun : ils ont été formés à Valence et y ont effectué leur début professionnel. Soler est avec Ferran Torres, la nouvelle génération valencienne. Natifs de la région, ils représentent parfaitement le club et son identité. Ferran Torres peut, à terme, en devenir la figure de proue.

Un profil prometteur 

Un mètre 84 pour 77 kilos, Ferran Torres est un très bon joueur physique en devenir. Sa qualité première est la vitesse. Sur le terrain, il la met à contribution sur son coté droit. Cela lui permet de déborder aisément et de créer de nombreuses occasions de buts. Il peut devenir un joueur complet physiquement car il en a le potentiel au vu de son évolution depuis ses débuts en professionnel. Il n’a que 20 ans – il est né le 29 février 2000 – et pourtant il a su se développer aussi bien techniquement, mentalement que physiquement. On ne peut cependant pas nier que sa première arme reste et restera sans aucun doute la vitesse ainsi que son accélération. C’est en cela qu’il est un des ailiers les plus prometteurs au monde. Il peut s’imposer comme l’un des meilleurs à son poste. Ce dernier justement n’est pas encore fixé, il est polyvalent comme en témoigne son utilisation faite par Marcelino puis par Albert Celades. Cette saison il a été utilisé à quatre postes différents : milieu gauche, milieu droit, milieu offensif droit et deux fois avant-centre. Cela est surprenant mais n’a rien d’anormal. Pour un joueur de son âge, il est au contraire très judicieux d’étudier toutes les possibilités afin d’optimiser ses performances et surtout trouver le poste qu’il lui convient le mieux. Celui-ci va semble-t-il vite être fixé car d’après ses forces et faiblesses, Ferran Torres a tout intérêt à évoluer davantage sur l’aile gauche car il y a une contradiction. En 2019-2020, en tant que titulaire, il a été placé 22 fois sur 25 sur l’aile droite. Or, il n’a pas brillé par ses qualités de centre alors qu’il est droitier, cela devrait être sa principale force sur ce côté droit. Si l’on regarde de plus près, sa contribution défensive est aussi pointée du doigt. C’est problématique car utilisé comme il l’a été sur son coté droit mais aux mêmes niveaux que les milieux centraux, il se doit de savoir défendre. Albert Celades a donc du travail pour les mois à venir.

Pour ce qui est de ses forces, il fut particulièrement performant dans les duels aériens mais surtout dans le jeu lorsque le ballon est au sol. C’est là qu’il sait faire parler sa palette technique : dribble, passe, contrôle de balle. Il sait conserver la balle lorsque son équipe veut garder la possession. Aujourd’hui cantonné à un rôle d’ailier, il peut très bien devenir un joueur capable de pénétrer encore plus dans la surface car il est un redoutable finisseur même si ses statistiques ne vont pas nécessairement en sa faveur. En somme, le système de Celades n’a pas réussi à tirer la quintessance de Ferran Torres, car son Valence est davantage dans la réaction que dans l’action. Le jeune joueur de Valence réussirait bien mieux dans un plan de jeu où son équipe serait plus agressive et tenterait de prendre le jeu à son compte comme pouvait le faire par exemple le 4-4-2 de Marcelino.

Source : Getty Images – ilsalottodelcalcio.it

Un joueur en constante évolution 

Plusieurs indices tendent à montrer que Ferran Torres est constamment en progression depuis sa première apparition en 2017. Tout d’abord, son statut sous Marcelino : il fut un remplaçant de luxe. De décembre 2017 à mai 2018, il disputa 13 matchs en championnat dont 2 en tant que titulaire. Cela s’explique par la concurrence à son poste qui était relativement fournie et surtout par la volonté de Marcelino à faire en sorte qu’il ne se brule pas les ailes. Ces 6 premiers mois sous le maillot valencien se soldent par un total de zero but et une seule passe décisive. 299 minutes jouées en une moitié de saison mais l’avenir s’annonce radieux. Il le confirme lors de la saison suivante. Titulaire à huit reprises sur les 24 matchs de Liga, il marque deux fois et délivre une passe décisive. Par ailleurs, il découvre la Ligue des Champions dont il joue 7 matchs. A noter que durant la campagne victorieuse de son équipe en Copa del Rey, il prend part à 6 matchs et inscrit 1 but.

Enfin cette saison, est celle durant laquelle il a véritablement pris son envol. Rien qu’en championnat, il a doublé son nombre de minute joué passant de 828 à 1783 alors qu’il a disputé le même nombre de matchs. Faits encore plus évocateurs : en 25 rencontres de Liga, il a marqué à 4 reprises et a délivré 4 passes décisives. En Ligue des Champions, il a inscrit ses deux premiers buts en 6 matchs dont un très important face à l’Atalanta Bergame en 1/8e de finale, même si son équipe a été éliminée. Il est devenu une pièce maîtresse d’Albert Celades. Il s’avère que la majorité des actions offensives de Valence proviennent de l’aile droite, celle de Ferran Torres. Il est devenu le fer de lance de son équipe dont il en est le 4ème buteur derrière Maximiliano Gomez, Dani Parejo et Kevin Gameiro. Titulaire quasi indiscutable depuis le début de saison, il est impliqué dans 21% des buts marqués par son équipe. Mais alors que prédire pour l’avenir sur le plan statistique ? Tous les voyants sont au vert pour que ces données décollent. Si l’on se fie à ses nombreuses qualités, la suite s’annonce radieuse. Il peut devenir davantage buteur et passeur. Il semble même qu’en le repositionnant sur l’aile gauche, le permettant de repiquer sur son pied droit, il peut devenir à terme une redoutable machine à buts.

Source : ilbianconero.com

Ferran Torres, un ailier convoité 

Le 3 avril 2018, Ferran prolongea avec Valence jusqu’en juin 2021 avec une clause libératoire estimée à 100 millions d’euros. Deux ans plus tard, le contrat n’a toujours pas été revalorisé et cela peut devenir problématique pour les deux parties. Après deux belles saisons où la progression fut constante, un nouveau contrat serait une suite logique mais ce n’est pas aussi simple que ça. Deux options s’offrent à lui : soit il décide de prolonger en espérant que le club Ché puisse répondre à ses attentes soit il décide d’aller voir ailleurs car les prétendants ne manquent pas. Que penser de l’ambition du club de Peter Lim – le riche propriétaire singapourien depuis 2014 – qui ne semble pas définir de projet clair depuis le licenciement de Marcelino le 11 septembre dernier. Albert Celades est-il en mesure de parfaire la progression de Ferran Torres ?

Cela n’est pas sur d’autant que l’entraîneur ne semble pas encore avoir été confirmé dans sa fonction pour la prochaine saison. De plus, est-ce que le club valencien offrirait la possibilité à Torres de disputer au minimum les trois prochaines éditions de la Ligue des Champions ? Là encore, s’il on regarde seulement sur le court terme, cela ne semble pas le cas pour la saison prochaine – Valence occupe actuellement la 7ème place – et cela constitue une raison de plus à Ferran Torres de sonder le marché. Ce dernier est-il bouché ? C’est à relativiser car même si les pistes ne sont pas brûlantes à son sujet, le jeune espagnol jouit d’une belle côte en Europe. Les prochains mercatos estivaux vont servir à une chose avant tout : dénicher le futur meilleur joueur du monde. Cela fait quelques saisons que les plus grands clubs européens l’ont compris et Ferran Torres serait une cible de choix pour beaucoup. Déjà à la fin de la saison 2017-2018, plusieurs de ces clubs étaient déjà à l’affut, on peut par exemple évoquer les intérêts des deux géants espagnols, le Real Madrid et le FC Barcelone mais aussi celui de Liverpool. Depuis, les rumeurs n’ont cessé d’enfler. Très récemment, le Borussia Dortmund s’est positionné mais aucune offre ne semble avoir été émise pour s’attacher les services du prodige espagnole. Le Bayern Munich est aussi à l’affut.

Son avenir s’inscrirait peut-être en Bundesliga mais à quel prix ? Sa clause libératoire de 100 millions d’euros parait inaccessible car très élevée pour un joueur ayant à peine trois saisons professionnelles dans les jambes. Mais à un an de la fin de son contrat, cela joue en sa faveur car Valence ne pourra pas le retenir s’il souhaite partir. Le prix pourrait alors être abordable pour Dortmund ou Munich par exemple s’ils veulent en faire l’acquisition. Ces clubs sont puissants et sont tout à fait capables de débourser 50 millions un joueur qui peut valoir le double 12 mois plus tard. A noter que le Real Madrid et la Juventus ont également récemment déclarés leur intérêt même si cela reste à vérifier dans les semaines à venir. Les cartes pourraient être redistribuées en fonction de l’éventuelle fin de saison du joueur et de son club.

En définitive, l’avenir de Ferran Torres est tout tracé mais au sein de quel club ? Valence a tout intérêt à garder sa jeune pépite mais ce n’est peut-être pas le cas pour le joueur. Il est sûr que le choix de rester dans sa région natale en serait un très bon mais est-il le meilleur ? Il est assuré d’être titulaire pour les prochaines saisons s’il continue à progresser de cette manière mais dans le même temps, cela lui donnerait matière à réfléchir quant à son futur club. Une place de titulaire garantie chez un cador européen lui permettrait de franchir un très grand pas. Le tout est de savoir dans quel club sa progression sera maximisée. Pour l’instant la réponse à cette question est difficile à trouver mais les prochaines semaines devraient nous mettre sur la bonne piste.

(Source image de couverture : sportslens)

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