Évènements indissociables des sports aux États-Unis, les drafts sont le moteur du renouvellement perpétuel des grandes ligues sportives nord-américaines. Coup de théâtre, coup du destin, déceptions, interrogations… Les drafts sont des éléments essentiels de la culture sportive américaine. Alors que les incertitudes planent toujours autour de la reprise de la NBA, la draft est toujours au programme et ce, malgré l’interruption du championnat universitaire ainsi que l’annulation de la célèbre March Madness. S’il semble logique que la date sera déplacée en fonction de la reprise ou non du championnat, la draft NBA 2020 aura bien lieu. L’occasion pour le CCS de se mobiliser pour vous proposer un profil détaillé des meilleurs prospects du pays. Sans hiérarchie particulière, vous trouverez ici toutes les informations nécessaires pour connaître les futurs rookies, voire même les futures stars de la NBA.
RJ HAMPTON
Date de naissance : 2 février 2001 – Classe : International
Club : New Zealand Breakers (NBL) – Bilan 2019/2020 : 15v/13d
Poste : Meneur (#14)
Mensurations*
Taille : 197 cm – Poids : 83,9 kg – Envergure : 205 cm
(source : scooting report du 2 février 2020 – thestepien.com)
Statistiques saison
15 matchs joués // 8,8 pts // 3,9 reb // 2,4 ast // 1,1 stl // 0,3 blk
20,5 minutes joués/match // 40,7% FG // 29,5% 3Pts // 67,9% FT // 1,5 Tov // 1,9 PF
PROFIL
À l’été 2019, RJ Hampton sort de son lycée de Little Elm au Texas avec une impressionnante réputation : top 6 des meilleurs prospects de sa classe et recrue 5 étoiles à l’unanimité par les médias spécialisés. Mais on le sait, les belles cotes ne tiennent pas à grand-chose. Courtisé par de gros programmes comme Kentucky, Memphis ou Texas Tech, RJ prend le monde du basket universitaire à contre-pied et décide de s’envoler pour l’Australie, la NBL et les New Zealand Breakers. Hampton justifie sa décision dans le Washington Post : il veut « vivre comme un pro et jouer avec des hommes adultes et ne pas avoir à jongler avec les livres et le basket-ball ». Hampton ne dispute que 15 matchs avec des Breakers qui terminent la saison à la 6ème place du championnat. L’histoire de la décote du meneur natif du Texas commence lors de la présaison. En octobre 2019, les Breakers rencontrent sur le sol américain, les Grizzlies et le Thunder. Évidemment les yeux se tournent sur les performances de RJ Hampton qui rate complètement ses deux rendez-vous. Face à Memphis, il inscrit 2 points à 1/8 et capte 6 rebonds en 19 minutes. Contre OKC, 8 points à 2/11 et 5 rebonds en plus de 29 minutes. Le meneur manque d’attirer l’attention sur lui et le désintérêt commence. Au cours de son bref passage en NBL, un affrontement était plus scruté que les autres : ses deux confrontations avec l’autre prospect star ayant choisi l’alternative australienne, LaMelo Ball. Deux matchs qui furent l’occasion d’évaluer Hampton face à un joueur au même poste et de la même draft que lui. Le premier duel tourne plutôt à l’avantage de RJ qui termine sa prestation avec 8pts/6reb/3ast/2ctr et une interception pour la victoire. Il parvient surtout à limiter son adversaire du soir à seulement 10 points. En revanche, le second match, c’est une autre histoire. Dans un moment d’euphorie dont lui seul semble avoir le secret, LaMelo Ball livre une prestation impressionnante : 25 pts, 12 rebonds, 10 passes. Bien que les Breakers remportent ce match, le cadet des Ball attire toute la lumière. Alors comment évaluer notre prospect du jour ? Les moyennes décevantes de RJ Hampton et son impact en NBL sont à relativiser. En moins de douze mois, Hampton est passé de la compétition contre des enfants de 16 ans à des professionnels qui ont entre 6 et 12 ans de plus que lui. Certes la NBL n’est pas la NBA, mais c’est une ligue composée d’hommes talentueux, dont beaucoup ont joué au niveau collégial dans la NCAA. Si son rayonnement est loin de celui de LaMelo Ball, Hampton a tout de même prouvé qu’il était compétant et prometteur.
D’abord, d’un point de vue physique, RJ Hampton possède les qualités nécessaires pour être un guard efficace en NBA. Sa taille, son envergure et son athlétisme se combinent parfaitement avec une belle pointe de vitesse et lui permettent d’être un excellent joueur de transition. C’est d’ailleurs dans ce secteur qu’il s’est démarqué en NBL. Dès que le terrain s’ouvre à lui, RJ Hampton démontre qu’il est un excellent finisseur. Capable d’utiliser avec succès des drives ou des floatters dans le trafic, il se sert de sa vitesse pour déborder les défenses et terminer par des lay-up acrobatiques. Ces occasions, Hampton se les créer grâce à sa principale arme offensive : son dribble. Avec un très bon handle, RJ possède un don naturel pour trouver le panier et se mettre dans les meilleures conditions pour terminer une action. Capable de briser des défenses par le dribble, il utilise très bien son crossover et montre de belles choses dans ses changements de direction et de vitesse. Même si cela ne s’est pas confirmé en NBL, Hampton est très bon pour attirer les maladresses défensives et obtenir des lancers. Cette saison il n’a tenté que 1,9 lancers par match, mais au niveau antérieur, Hampton en a tiré 12,3 en moyenne lors de ses 4 matchs du Nike EYBL 2019. Loin d’être effrayé par le contact, c’est un bon indice pour mesurer son agressivité. Individualiste par son jeu, Hampton doit encore progresser dans ses lectures des pick and rolls et son jeu de passes. Bien qu’il ne brille pas son nombre de passes décisives, RJ a montré de belles perspectives en tant que facilitateur de jeu. Il devra évidemment améliorer ce secteur mais il peut devenir un organisateur d’attaque. Avec les Breakers, nous avons également découvert un RJ Hampton capable de jouer sur les ailes, sans ballon, et utiliser sa vitesse pour plonger dans le dos des défenses vers le cercle. Bien évidemment, se priver de son dribble est difficile à admettre mais cela constitue toujours une option supplémentaire pour le faire évoluer aux côtés d’un autre meneur comme ce fût le cas avec Corey Webster. Créateur pour lui-même, créateur par intermittence pour les autres, rapide, athlétique, agressif et très bon finisseur, RJ Hampton possède des qualités déjà très développées mais des zones d’ombre subsistent.
Chez RJ Hampton, deux secteurs interrogent en priorité : sa défense et son tir. Premièrement, RJ Hampton a souffert en NBL sur le plan défensif comme tous les lycéens se lançant dans des ligues professionnelles. Comme Wiseman, RJ Hampton à défendre trop droit. Un défaut que les professionnels et expérimentés meneurs de la NBA exploiteront rapidement pour l’enfoncer, surtout qu’il manque encore de force physique. Il devra évidemment renforcer son corps et gommer cette mauvaise habitude pour tenir le rythme au niveau supérieur. Souvent dépassé, Hampton effectue les mauvais choix, trop précipité et trop naïf. Il se jette sur les trajectoires, ce qui peut s’avérer payant avec quelques interceptions, mais l’ensemble est encore incohérent et risqué. Hampton réussira à contenir en NBA des joueurs plus petits en un-contre-un mais sera en difficulté sur les initiateurs de pick and roll et les joueurs plus physiques. RJ Hampton doit utiliser à meilleur escient sa longueur et son athlétisme. Il possède un corps suffisamment adapté à la défense pour devenir redoutable, mais cela prendra du temps. Deuxième secteur à travailler, le tir. Avec presque 3 tentatives longue distance cette saison, RJ Hampton affiche un douloureux 29% de réussite. Même si ses 73% aux lancers sont encourageants, il doit peaufiner l’ensemble de sa mécanique, des pieds à la libération. Son tir est rapide mais manque de fluidité et semble être dissocier de ses dribbles créateurs. Hampton doit absolument travailler dans ce secteur s’il veut passer un cap en NBA.
Rendez-vous manqués, anonymat à l’international, RJ Hampton a vu sa cote à la draft décroitre de mois en mois. Pour autant, son expérience professionnelle reste encourageante et ses qualités d’attaquant sont bien présentes. Il doit s’empressé d’améliorer ses lectures du jeu, aussi bien en attaque qu’en défense et travailler sur son tir. S’il y parvient, RJ Hampton pourrait bien faire regretter à un paquet d’équipes le fait de l’avoir laisser sur la touche le soir de la draft.
✔️ FORCES
- Physique : taille, envergure, athlétisme.
- Vitesse, jeu en transition.
- Excellent créateur.
- Dribbles et changements de rythme.
- Capable de désorienter les défenses.
- Bel arsenal de finisseur.
- Provocateur de fautes.
- Bon porteur de balle.
- Prometteur dans l’organisation du jeu.
- Pourcentage aux lancers prometteur.
- Bon potentiel défensif en raison de ses dimensions physiques.
- Expérience professionnelle.
❌ FAIBLESSES
- Lecture défensive.
- Positionnement du corps en défense.
- Doit renforcer son cadre.
- Travailler sa mécanique de tir.
- Doit améliorer sa sélection des tirs.
- Doit davantage utiliser sa vitesse que sa taille sur les changements de position.
- Joue trop vite en attaque.
- Lecture des pick and roll.
- Impératif : améliorer l’adresse extérieure.
- Manque de concentration dans l’effort.
PRÉDICTION DRAFT 2020
Premier tour (Places 20-30)
Hypothèse : #27 – Oklahoma City Thunder
Les guards sont très nombreux dans cette classe 2020 et rares sont les équipes NBA n’ayant pas une profondeur sur leur barckcourt. Lorsqu’on se lance dans de la draft fiction comme ici, il faut nécessairement prendre en compte les besoins des franchises. Beaucoup de guards passeront devant Hampton, c’est une certitude. Alors aux alentours de la 25ème place, quelles sont les options : Denver ? Leurs besoins se trouvent plutôt dans la raquette ou au poste 3. Miami ? Peu de chances que RJ Hampton correspondent aux attentes d’Erik Spoelstra. Boston ? Non, un pivot serait plus intéressant. J’opte pour Oklahoma City en 27ème position. C’est loin, mais justifié. Avec un Denis Schroeder souhaitant davantage de responsabilité, un départ n’est pas à exclure. Dans le backourt du Thunder, derrière CP3 et SGA, il y a de la place. RJ Hampton possède le profil qui intéresse Billy Donovan. Long, rapide, agressif et avec du potentiel. Aux côtés du vétéran Chris Paul et du jeune baron de la défense SGA, RJ Hampton aura l’occasion de se développer en plus d’avoir un temps de jeu certain. Terrence Fergusson et Darius Bazley peuvent en témoigner, OKC aime bien les profils atypiques.
NOTE DU CCS
RJ Hampton est terriblement intriguant. Ses forces sont aussi grandes que les interrogations qui gravitent autour de lui. Une chose est certaine, les mock draft ne sont pas révélatrices de son niveau réel et il pourrait surprendre plus d’un analyste. En revanche, il est clair que Hampton possède de nombreuses failles qui font de lui un pari risqué. Souvent comparé à Dante Exum pour ses capacités de pénétration, certains trouvent chez Hampton quelques similitudes avec Jamal Murray. Deux perspectives différentes, mais qui restent tout de même honnête. Si Hampton parvient à développer un shoot crédible, la comparaison avec Murray fera sens, en attendant nous sommes très loin du meneur de Denver.
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