Évènements indissociables des sports aux États-Unis, les drafts sont le moteur du renouvellement perpétuel des grandes ligues sportives nord-américaines. Coup de théâtre, coup du destin, déceptions, interrogations… Les drafts sont des éléments essentiels de la culture sportive américaine. Alors que les incertitudes planent toujours autour de la reprise de la NBA, la draft est toujours au programme et ce, malgré l’interruption du championnat universitaire ainsi que l’annulation de la célèbre March Madness. S’il semble logique que la date sera déplacée en fonction de la reprise ou non du championnat, la draft NBA 2020 aura bien lieu. L’occasion pour le CCS de se mobiliser pour vous proposer un profil détaillé des meilleurs prospects du pays. Sans hiérarchie particulière, vous trouverez ici toutes les informations nécessaires pour connaître les futurs rookies, voire même les futures stars de la NBA.
ONYEKA OKONGWU

Date de naissance : 11 décembre 2000 – Classe : Freshman
Université : USC Trojans (Pac-12) – Bilan 2019/2020 : 22v/9d
Poste : Ailier-fort/Pivot (#21)
Mensurations*
Taille : 206 cm – Poids : 111 kg – Envergure : 219 cm
(source : scooting report de mars 2020 – thestepien.com)
Statistiques saison
28 matchs joués // 16,2 pts // 8,6 reb // 1,1 ast // 1,2 stl // 2,7 blk
30,6 minutes joués/match // 61,6% FG // 25% 3Pts // 72% FT // 2 Tov // 2,7 PF
PROFIL
Après une saison décevante l’an passé où Kevin Porter Jr. semblait trop isolé, les Trojans ont mis en place un recrutement agressif cet été afin de jouer les premiers rôles dans la Pac-12. Ainsi, et suivant les notes ESPN sur les différentes classes, USC a attiré trois joueurs au-dessus des 80 et deux recrues 5 étoiles : Isaiah Mobley et notre sujet du jour, Onyeka Okongwu. Si Mobley n’a pas répondu aux attentes placées en lui, c’est tout le contraire pour Okongwu qui a monté en puissance tout au long de la saison. Avec seulement 3 joueurs de dernière année et 6 freshmens, USC nous a servi un cocktail rafraîchissant et convaincant sur les parquets. Même si les résultats furent en montagnes russes avec des victoires tonitruantes et des défaites frustrantes, les Trojans sont parvenus à décrocher un très bon bilan général de 22-9 et se voyaient déjà disputer leur troisième tournoi NCAA en cinq ans. Si la zone d’ombre principale est évidemment ce bilan mitigé au sein de leur conférence, 11-7, la grande satisfaction sur le parquet d’USC se nomme Onyeka Okongwu. Membre de la désormais célèbre Chino Hills High School grâce aux frères Ball, Okongwu fait son chemin discrètement mais avec une grande efficacité. Lors de sa dernière année, il emmène son équipe au sommet de sa Division avec des moyennes affolantes de 27 points, 11 rebonds, 4,3 contres et 4,4 passes. Complet le bonhomme. En ballotage avec UCLA, le programme d’USC enrôle Okongwu et le moindre que l’on puisse dire, c’est que le garçon n’a pas tardé avant de se montrer. Le 2 novembre 2019, pour ses débuts officiels en NCAA, Onyeka Okongwu sort une performance impressionnante dans la victoire des siens sur Florida A&M, 77-48. Il signe un superbe 20 points, 13 rebonds, 8 contres. Okongwu égale le record de contre sur un match de l’Université, devient le premier freshman d’USC a commencé la saison par un double-double depuis Taj Gibson en 2006. Une performance qu’il réitère au cours de la saison avec pas moins de 5 matchs en 20/10. Autre moment marquant pour Okongwu, son contre dans les derniers instants du match contre les rivaux de LSU qui valide la victoire des hommes Andy Enfield. Enfin le 27 févier dernier, dans un affrontement contre Arizona où plus de 40 scoots NBA sont présents, Okongwu délivre les siens avec un buzzer-beater magique à la mi-temps. Un shoot spectaculaire qui donnera l’élan nécessaire aux Trojans pour l’emporter. Onyeka Okongwu a attiré l’œil des franchises NBA en raison de son très grand potentiel des deux côtés du terrain.
D’un point de vue physique, Okongwu est taillé dans le moule de ces intérieurs qui compense une taille modeste par une envergure et un buste développés. Seulement 2,06 mètres, mais 111 kilos, 2,19 mètres d’envergure et un saut verticale de haute volée… Voilà les ingrédients qui permettent à Onyeka de pouvoir aussi bien jouer au poste d’ailier-fort qu’à celui de pivot. L’intérieur d’USC possède surtout de nombreux atouts précieux des deux côtés du terrain. En attaque, Okongwu est capable de terminer presque tous les lobs disponibles, que ce soit verticale ou horizontale. Sa lecture des trajectoires, combinée à son excellent jump font de lui une réelle menace aérienne sur n’importe quels floaters. Une aptitude précieuse et efficace surtout lorsqu’on la double avec un excellent jeu sur pick and roll. À l’instar d’un Montrez Harell, Okongwu se déplace très bien sans ballon et ses écrans sont particulièrement efficaces. Un atout primordial dans la NBA actuelle. Avec le ballon entre les mains, Okongwu s’est montré efficace au post avec un jeu reposant avant tout sur sa puissance physique et son énergie. Il possède une rotation du bas du corps et un premier pas plutôt rapide pour sa taille, ce qui lui permet d’aller finir près du cercle assez facilement avec les deux mains. Ce combo explosivité/athlétisme permet à Okongwu d’être très efficace sur les rebonds, offensifs et défensifs. Cette année, il a capté pas moins de 3,3 rebonds offensifs par match avec USC. Ses capacités à scorer sur des deuxièmes chances sont impressionnantes. De l’autre côté du terrain, le constat est similaire. De par son énergie et sa lecture des trajectoires, Okongwu vole un grand nombre de rebonds dans sa propre raquette. Mais l’atout défensif principal de l’intérieur d’USC réside de sa capacité à contrer les tirs adverses. Déjà reconnue comme le meilleur contreur de cette draft, Okongwu possède un excellent timing pour être efficace aux contres. Protecteur d’arceau élite, capable de contrer en 1v1 ou sur une aide, Okongwu possède également une très bonne lecture défensive. Il sait où se placer pour gêner ses adversaires et utilise sa vitesse latérale pour attirer le porteur du ballon où il le souhaite. Les joueurs, intérieurs comme extérieurs, devront savoir où se trouve Okongwu avant de tenter une offensive.
Mais évidemment, vous le savez, comme chaque prospect, il y a des points à améliorer et d’autres qui interrogent. Dans certains domaines, Okongwu a montré des choses prometteuses qui témoignent de son potentiel très élevé. Deux secteurs nous interpellent en premier lieu : son jeu de passe et son tir. Des secteurs qui pour le moment peuvent apparaître comme une faiblesse, mais qui sont surtout les deux points où il est capable de s’améliorer pour atteindre son plafond. Okongwu possède déjà une bonne vision du jeu et regarde le positionnement de ses coéquipiers avant même de recevoir le ballon. Cette saison, il a montré par quelques fulgurances qu’il pouvait fluidifier le jeu et servir parfaitement des joueurs sur les extérieurs comme ceux qui coupent ligne de fond. Mais il reste beaucoup de travail. Okongwu a terminé sa saison avec 30 passes décisives pour… 56 turnovers. La principale raison de cette statistique peu avantageuse réside dans son maniement du ballon. S’il parvient à améliorer ce point, attention aux dégâts. Il en va de même pour son tir. Okongwu a très peu tenté de tirs mi-distance et longue distance cette saison mais sa progression est réelle. Sa mécanique est très honnête avec un arc élevé, un gros travail du poignet et une libération haute. L’impression visuelle est bonne mais ses tentatives sont trop peu nombreuses pour considérer son tir comme fiable ce qui questionne naturellement sa capacité à espacer le jeu en NBA. Néanmoins, ses 72% aux lancers nous indiquent qu’Okongwu peut développer ce secteur. S’il n’y parvient pas, Onyeka Okongwu devra améliorer sa palette offensive et sa concentration pour être une véritable menace à l’intérieur. Les fondamentaux sont là, mais s’il ne peut pas espacer le jeu il faudra absolument apporter plus de diversité au post.
Annoncé aux alentours de la 20ème position de se classe d’âge, destiné à être sélectionné en fin de premier tour voir même joueur plusieurs années universitaire, Okongwu a vu sa cote montée en flèche cette année et squat régulièrement le top 10 de nombreuses mock draft. Si le niveau général de cette draft et le nombre élevé de guards ont joué en sa faveur, il ne faut pas négliger son travail et son potentiel. Contreur élite, excellent rebondeur des deux côtés du terrain, Okongwu possède surtout ce petit quelque chose en plus qui fait les meilleurs intérieurs de NBA.
✔️ FORCES
- Contreur élite, protecteur du cercle.
- Envergure, cadre physique, explosivité.
- Rebondeur des deux côtés du parquet.
- Finisseur de « Lob City ».
- Très bonne lecture et utilisation des pick and roll.
- Second saut impressionnant.
- Provocateur de fautes.
- Bonne coordination du corps.
- Bon jeu au post.
- Gros potentiel à la passe.
- Belle vision du jeu.
- Bonne lecture offensive et défensive : positionnement et trajectoires.
- Pourcentage aux lancers prometteur.
- Bonne précision intérieur.
- Bel mécanique de tir.
- Grosse dépense d’énergie, se donne sur les transitions.
❌ FAIBLESSES
- Taille.
- Maniement du ballon.
- Doute sur ses capacités à espacer le jeu.
- Doit prendre plus de tirs extérieurs.
- Attention à ne pas jouer uniquement le contre sur certaines actions.
- Ne doit pas reposer sa réussite offensive uniquement sur les seconds ballons.
- Attention à la concentration en défense.
- Palette offensive à étoffer.
PRÉDICTION DRAFT 2020
Premier tour (Top 10)
Hypothèse : #10 – Phoenix Suns
Avec un James Wiseman qui cristallise les incertitudes, Onyeka Okongwu est probablement l’intérieur le plus bankable de cette draft. L’intérieur d’USC semble déjà NBA ready en raison de sa défense élite et ses meilleures qualités seraient mises en avant dans une équipe avec un pivot capable de dominer les raquettes. Une paire Okongwu/Ayton du côté de Phoenix serait très prometteuse. Avec sa lecture des pick and rolls, Okongwu pourrait bien s’éclater avec Booker et Rubio. Il pourra aussi essayer développer son jeu de passe dans une équipe qui possède de nombreux extérieurs capables de prendre feu derrière la ligne. Onyeka Okongwu & les Suns ? Le feat parfait selon moi.
NOTE DU CCS

RJ Hampton est terriblement intriguant. Ses forces sont aussi grandes que les interrogations qui gravitent autour de lui. Une chose est certaine, les mock draft ne sont pas révélatrices de son Beaucoup d’analystes le classent dans la catégorie des Draymond Green ou Bam Adebayo en raison de son potentiel jeu de passe. Il y a encore du travail, mais Okongwu possède peut-être le plus haut potentiel de cette draft. Déjà élite en défense, s’il parvient à développer son tir extérieur et à utiliser davantage sa bonne vision du jeu, Onyeka Okongwu pourrait bien devenir une belle attraction dans les raquettes NBA. Gardons un œil sur cette pépite à fort potentiel car nous pourrions bien le voir briller très rapidement.
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