Ligue 1

Tanguy Kouassi doit-il rester au PSG?

Nkunku, Diaby, Augustin, les titis parisiens aiment s’exiler en Bundesliga. Et si c’était aussi le destin de Tanguy Kouassi ? Le jeune milieu de terrain semble s’éloigner, semaine après semaine, de la capitale française. Pourtant, Thomas Tuchel lui a fait confiance cette saison : 13 matchs toutes compétitions confondues. En fin de contrat en Juin, et courtisé par plusieurs écuries Européennes, le natif de Paris semble être proche de Leipzig. Et la question se pose alors : Kouassi doit-il céder aux sirènes de son club formateur ou à l’appel de la Saxe ?

Si Kouassi a fait ses premiers pas à Paris cette saison, Leipzig avait repéré le joueur bien avant. Depuis ses 13 ans, le réseau Red Bull a un oeil sur le Titi. Avec sa politique agressive de scouting, qui les amène à avoir des fiches sur tous les meilleurs joueurs d’Île de France à partir des U11, Red Bull n’a pas laissé passer le milieu défensif à travers les mailles du filet. Régulièrement scouté, souvent approché, fortement désiré, Kouassi a souvent repoussé. Mais ses agents, avec leurs entrées chez Red Bull, semblent avoir su convaincre le parisien de ne pas prolonger dans son club formateur.

Style de jeu et compatibilité.

D’un côté, Thomas Tuchel. Annoncé comme l’un des entraîneurs du futur il y a quelques années, l’allemand n’a plus le vent en poupe. En effet, les bourrasques ont changé de direction et soufflent désormais du côté de Julian Nagelsmann. 32 ans, un CV déjà bien rempli et une soif de renouvellement tactique perpétuelle, c’est lui qui incarne l’entraîneur du futur.
Le premier, actuel entraîneur de Kouassi, a déjà tenté de l’intégrer dans son projet de jeu. En en faisant le plus jeune joueur titularisé en Ligue des Champions par le PSG, la confiance était de mise. Et pour cause : le profil technique de Kouassi est immensément précieux. Dans l’équipe de Tuchel, il prend la place de n°6 “à la Marquinhos”, peu présent offensivement et capable d’être pointe basse de la relance comme de s’insérer entre les deux centraux en phase défensive. En effet, le 4-3-3 Parisien, voire le 4-2-4, nécessite notamment la montée des latéraux, et en conséquence la couverture de ces courses par le milieu défensif. Avec sa qualité de passe (92% de passes réussies), il peut être la plaque tournante de son équipe. Il est aussi le garant des duels aériens et des seconds ballons, où il brille particulièrement : 73,3% de duels aériens gagnés notamment.

Kouassi, 3 buts cette saison, 3 buts de la tête. (Crédits : Foot Mercato)

Mais, s’il est assez compatible au système de jeu parisien, il pourrait aussi s’intégrer assez facilement sous Naggelsmann. Son pourcentage de pressing victorieux, 42%, est supérieur à la majorité des joueurs du RB. Seuls Ampadu, Upamecano et Ilsanker possèdent des stats supérieures dans l’équipe quatrième de Bundesliga. Et le pressing est une donnée essentielle du jeu sans ballon imposé par Naggelsmann. Petit bémol: Kouassi n’est pas (encore) un joueur endurant, ni physiquement excellent (vitesse, explosivité). Par chance, il compense par son intelligence, placement et anticipation.
Autre principe imposé par le coach de 32 ans : la verticalité. En ce sens, Kouassi devrait travailler : avec 0.81 dribbles par match, et 0.77 progressive runs (portée du ballon vers l’avant), le franco-ivoirien va devoir progresser sur sa prise de risque. Bien qu’il soit capable de jouer long (80% de passes réussies), et de jouer efficacement vers l’avant afin de casser les lignes, il devrait encore plus travailler sur ce pan de son jeu afin de convaincre Naggelsmann. En revanche, son positionnement serai idéal: dans le double pivot du RB, sa polyvalence défenseur central/milieu défensif pourra s’avérer utile. Dans un rôle de milieu défensif, il retrouve sa zone préférentielle: 349 de ses 368 ballons touchés en Ligue 1 sont dans le tiers défensif ou le tiers central du terrain. Le reste de ses touches de balles : à la réception des corners et des coups francs.
En somme, la qualité intrinsèque de Kouassi, bien que loin d’être encore maximisée, ainsi que son profil technique, lui permettent de pouvoir s’intégrer dans le plan de jeu de Tuchel et de Naggelsmann.

Temps de jeu et projet.

Alors qu’Upamecano est amené à quitter le navire RB Leipzig dans un futur proche, il est l’un des étendards de la stratégie sportive de Red Bull. Repéré très jeune et intégré très rapidement dans la rotation puis dans le 11, développé physiquement, techniquement et professionnellement (hygiène de vie, sommeil, récupération), il est désormais valorisé à plusieurs dizaines millions d’euros. Son exemple, ainsi que celui de Konaté, est forcément inspirant pour Kouassi qui pourrait connaître une trajectoire similaire. En intégrant un club qui lui permettrai d’avoir une vitrine conséquente sur la scène Européenne, le joueur né en 2002 pourrai progresser au sein d’une équipe jeune, ambitieuse et au jeu flamboyant, correspondant à ses qualités comme nous l’avons évoqué plus haut. Seul bémol : le club allemand accumule certaines fois les joueurs aux mêmes postes, et Kouassi, bien que polyvalent, pourrai se retrouver bouché.

Upamecano et Konaté, des exemples à suivre ? (Crédits: Républicain Lorrain)

Au PSG, le franco-ivoirien est aussi dans un projet intéressant: club de sa ville, stars omniprésentes dans l’effectif, ambition sans limites, et un trou au poste de n°6 que la cellule de recrutement parisienne semble ne jamais pouvoir combler. Déjà intégré dans l’effectif, apprécié par Kimpembe qui le prend sous son aile, rester au Camp des Loges pourrait aussi être une option viable, lucrative, tout en lui permettant de rester dans un environnement familier. Là encore, la question du temps de jeu vient se poser: que peut vraiment lui promettre le champion de France ? Quid des Herrera, Gueye et autres Veratti ? Marquinhos reste disponible aussi au poste de n°6, et les transferts sont aussi souvent de mise dans la capitale. Qu’ils soient entrants ou sortants. Sur les joueurs, ou sur les coachs.

Confiance du coach et jeux d’agents.

Il est très fort, il a une grande personnalité.”

Thomas Tuchel à ,propos de Tanguy Kouassi.

Retour en arrière. Mardi 18 Février. Le mur jaune a tremblé sur un doublé d’Erling Haaland. Le Borussia Dortmund, l’ex-club de Thomas Tuchel, a fait tomber le Paris Saint Germain. Après le mur jaune, c’est les jambes de Tuchel qui tremblent, tant sa position est vacillante. Puis, ce sont ses oreilles qui sifflent, tant les médias vont écrire, dire et critiquer le coach Allemand. Et enfin, c’est son cerveau qui va parler. Le match retour est remporté, et le PSG qualifié, ce qui semble avoir sauvé sa tête. La crise aidant, le club de la capitale est sacré champion de France et l’ex de Mainz restera, selon toute vraisemblance, sur le banc du Parc des Princes la saison prochaine. Ce qui pourrait plaire à Kouassi : Tuchel lui a fait confiance, l’as lancé en Ligue des Champions, en Ligue 1, et parfois préféré à Paredes, Guèye, recrues à prix d’or. Il est aussi le seul jeune joueur à être entré dans la rotation Parisienne (hormis Dagba). Appréciant ses qualités, le coach allemand semble convaincu du potentiel de son jeune joueur :” Il est très fort, il a une grande personnalité, il est très attentif, il est très fiable. Il montre beaucoup de confiance, c’est bien. Pour moi, on peut compter sur lui.”

Tuchel-Kouassi : fuis moi je te suis, suis moi je te fuis. (Crédits : HITC)

Seulement, le football n’est plus (l’a-t-il déjà été ?) une question de confiance. Entre jeux de pouvoirs et d’influences, et les agents sont aujourd’hui pièces principales de ces jeux. Et sur le dossier Kouassi, c’est Hakim Amouche, à l’origine des transferts d’Antoine Bernède et Jean-Kévin Augustin (ex-PSG) chez Red Bull, qui mène la danse. En cherchant absolument à placer son joueur dans l’écurie RB, Hakim Amouche réduit à néant tout le travail, la confiance et les propositions du club Parisien.

Entre deux eaux, Tanguy Kouassi navigue à vue. Les rumeurs font acte depuis des mois d’intérêts étrangers, comme de volonté parisiennes de prolonger leur joueur. Quoi qu’il en soit, le talent et le potentiel du jeune milieu de terrain lui permettent de viser très haut, via des projets ultra-ambitieux dans lesquels il pourrait trouver son compte. En espérant qu’il fasse le bon choix pour son futur, étudie toutes ses options et fasse ce qu’il l’anime réellement, en écoutant son cœur et sa raison.

(1 commentaire)

  1. si psg le laisse partir les regrets viendront vite ,c est depuis tresor ce que j ai vu de mieux,plus fort encore

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