Hockey

Nathan MacKinnon : l’anti-star qui domine la NHL

Il s’agit d’un des joueurs le plus discret de la ligue, souvent mise à l’écart par les fans et les médias dans les différents classements des meilleurs joueurs et pourtant… Nathan MacKinnon ne cesse de s’affirmer en NHL depuis plusieurs saisons avec une production toujours plus importante avec sa franchise du Colorado. Après des débuts discrets, le joueur s’est affirmé depuis trois saisons comme le meneur de son équipe grâce à une grosse éthique de travail. Si nous devions attribuer un seul adjectif à Nathan MacKinnon c’est bien celui de travailleur. Aujourd’hui il est nécessaire de faire un point sur son début de carrière pour comprendre le paradoxe qui l’entoure : son talent de hockeyeur n’a d’égal que sa discrétion médiatique.

Une progression vers les sommets de NHL

Nathan MacKinnon est aujourd’hui l’un des meilleurs joueurs de la ligue mais il a mis du temps avant d’arriver à ce niveau. Lors de son passage dans la ligue junior, MacKinnon a montré tout l’étendu de son talent avec 75 points inscrits en 44 matchs avec les Mooseheads de Halifax lors de la saison 2012/2013. Avec cette magnifique prestations, les observateurs étaient unanimes pour affirmer que MacKinnon ferait partie des futures têtes d’affiches de la NHL. Logiquement, lors de la draft 2013, l’Avalanche du Colorado n’a pas hésité une seule seconde et a décidé de le choisir avec leur premier choix de repêchage. Au moment où il est sélectionné, la franchise est au plus bas puisqu’elle n’a plus connu les séries depuis 3 saisons. L’arrivée de MacKinnon apparaît comme un regain d’espoir pour l’Avalanche. Le moindre que l’on puisse dire est que sa première saison fut réussie avec 63 points dont 24 buts. Ces statistiques ont permis à Nathan MacKinnon de remporter le Trophée Calder récompensant la meilleure recrue de la ligue. Par ailleurs, lors de sa première saison, la franchise retrouve les séries même si l’aventure s’arrête dès le premier tour au terme d’un match sept contre le Wild du Minnesota. Cette première saison s’annonce alors pleine de promesses pour lui et la franchise. Mais les trois saisons suivantes ont été plus compliquées que ce soit pour MacKinnon que pour l’Avalanche. Tandis qu’il enchaîne les blessures l’empêchant de réaliser une saison complète MacKinnon voit ses stats en baisse par rapport à ce qu’il a montré lors de sa première saison. De son côté, Colorado ne retrouve pas les séries sans leur meilleur joueur à 100%. Des situations difficiles des deux côtés surtout pour un MacKinnon annoncé comme le digne successeur de Peter Forsberg au sein de la franchise. Ainsi après la saison 2016-2017, MacKinnon affiche une moyenne de 0,68 point par match. Un maigre bilan par rapport à ce qu’il promettait lors de sa première saison.

(Bill Smith/NHLI via Getty Image)

Alors à ce moment-là, les suiveurs de la franchise se demandent si MacKinnon est le joueur autour duquel la franchise doit bâtir ou s’il n’est voué qu’à être un simple lieutenant ? MacKinnon répond par lui-même lors de la saison suivante avec une saison à 97 points en 74 matchs dont 39 buts. Il améliore tous ses records personnels. Ce qui change cette saison est son pourcentage de réussite au tir avec 13,7% de réussite ce qui est élevé pour un joueur qui prend plus de 280 tirs par saison. Cette saison a été l’élément déclencheur pour MacKinnon qui enchaîne deux autres saisons à plus de 90 points. Il est même à 93 points en 69 matchs lors de la saison 2019-2020 ce qui le positionne parmi les candidats au Trophée Hart, récompensant le meilleur joueur selon les journalistes. Aujourd’hui Nathan MacKinnon fait partie des têtes d’affiches de la ligue même s’il est moins médiatisé qu’un Connor McDavid ou un Mitchell Marner qui sont plus plébiscités par les fans de hockey probablement en raison de son début de carrière moins impressionnant que les deux joueurs précédemment cités. 

Nathan McKinnon : une éthique de travail monumentale

Si Nathan MacKinnon est parvenu à ce niveau aujourd’hui c’est grâce à son travail personnel hors de la saison de NHL. Son objectif est de s’améliorer dans les domaines où il est le plus en difficultés pour tenter de faire mieux. Il a d’ailleurs un partenaire de choix durant l’intersaison puisque Nathan MacKinnon a l’habitude de s’entrainer avec Sidney Crosby, les deux joueurs étant originaires de la même région au Canada ( La Nouvelle-Ecosse ). Mackinnon déclare d’ailleurs que Sidney Crosby est un modèle pour lui et qu’il s’est beaucoup inspiré de lui dans son jeu, dans sa façon de faire et d’être. Il faut bien avouer que les deux joueurs se ressemblent particulièrement si l’on regarde le travail fournit chaque été pour s’améliorer. Ainsi Ian Cole qui a joué avec les deux joueurs a déclaré « que les deux joueurs se ressemblaient puisqu’ils étaient tous les deux très compétiteurs leur permettant de s’améliorer à chaque entrainement, chaque été et par ailleurs ils poussaient pour être meilleur à chaque fois ». Pas étonnant alors de voir ces deux acharnés du travail se retrouver tous les étés pour s’entraîner ensemble. Pour symboliser le côté travailleur de Nathan Mackinnon, on peut rappeler l’anecdote sur son niveau au golf qui était très faible au début jusqu’à ce qu’il décide d’y consacrer du temps avec un investissement important dans un équipement et dans un entraîneur personnel pour lui permettre de s’améliorer. Ses efforts furent récompensés puisque Rick Bowness lui-même, déclare que le niveau de MacKinnon est bien meilleur qu’à ses débuts. Cette anecdote concernant le golf peut être transposée au hockey et permet de mieux comprendre le personnage et son évolution au sein de la ligue.

Source : NBC

Tous ses coéquipiers y compris son capitaine, Gabriel Landeskog, considèrent que MacKinnon est l’un des plus gros travailleurs de la ligue et qu’il cherche à tout prix à être le meilleur dans ce qu’il entreprend. Une qualité qui l’a probablement aidé au moment où il était en difficulté avec ses blessures. Il a su se reprendre pour être parmi les meilleurs marqueurs de la ligue aujourd’hui et nul doute que les entraînements durant l’été avec Sidney Crosby ont eu un rôle crucial dans son évolution. D’un point de vue technique MacKinnon est celui qui prend le plus de tirs par saison avec 365 tirs pris lors de la saison 2018-2019 accompagnés d’un pourcentage de tirs réussis qui reste très honorable avec 11,2% de réussite. Son objectif est de se mettre en position de tirer pour profiter de ses qualités dans ce domaine pour marquer ou alors permettre à ses deux coéquipiers de la première ligne, Rantanen et Landeskog, de pouvoir marquer avec le retour. Par ailleurs il essaye d’être le plus agressif possible et d’utiliser sa vitesse comme force pour se créer des occasions. Son coéquipier Erik Johnson a d’ailleurs déclaré sur le site de la NHL que MacKinnon a « la vitesse d’un guépard et la force d’un taureau. Il a toutes les qualités. Il peut se faufiler par sa puissance. Il peut se faufiler par sa vitesse. Il peut faire ce qu’il veut ». Tant de qualités qui lui permettent de marquer toujours plus et de s’améliorer saisons après saisons. 

Dans l’ombre des géants médiatiques, un “joueur de franchise” s’élève

Contrairement aux autres stars de la ligue  de sa génération que peuvent être McDavid, Marner, Matthews ou encore Draisaitl, MacKinnon fait moins parler de lui et semble parfois être oublier des discussions pour les récompenses individuelles comme le Trophée Hart en fin de saison. Pourtant les statistiques sont similaires et MacKinnon montre qu’il était capable de réaliser des performances stupéfiantes. Alors pourquoi est-il oublié par certains ? Probablement que la médiatisation autour de la franchise du Colorado est moins importante comparée aux franchises canadiennes comme les Oilers ou les Leafs qui ont chacune une histoire plus ancienne que l’Avalanche. Pourtant il est nécessaire de parler de Nathan MacKinnon qui a su reprendre entre ses mains la franchise et qui se positionne comme le digne successeur de Peter Forsberg. L’ancien centre de la franchise est le deuxième meilleur marqueur de la franchise en séries et fait partie de l’effectif de l’Avalanche remportant la Stanley Cup lors de la saison 2000-2001. MacKinnon a réussi à s’imposer dans cette franchise alors que celle-ci a connu un temps faible après les départs de Forsberg ou de l’idole absolue de l’Avalanche, Joe Sakic, qui ont marqué la franchise dans les années 90 et 2000. Il démontre par ailleurs qu’il est capable de mener cette franchise même lorsque ses fidèles lieutenants sont absents. L’exemple le plus marquant est probablement celui des quatorze derniers matchs de la saison 2018-2019. MacKinnon a continué à mener son équipe alors qu’un de ses coéquipiers de première ligne étaient à l’infirmerie. Il a inscrit 15 points dont sept buts durant cette période et la franchise a affiché un bilan de 9 victoires ce qui lui aura permis de se qualifier pour les séries. Son entraîneur, Jared Bednar, a déclaré sur le site de la NHL que MacKinnon « a pris l’équipe sur son dos et l’a amené en séries ».

Mais où est Nathan MacKinnon ? Source : NBC

De plus, Mackinnon a montré une nouvelle fois sa capacité à mener la franchise à la victoire cette saison lorsque ses deux lieutenants ont été absents puisqu’il est parvenu à inscrire durant ces quatorze matchs 24 points dont 10 buts et l’Avalanche est parvenu à l’emporter à sept reprises démontrant une fois de plus qu’il est un véritable meneur sur la glace et qu’il est l’homme qu’il faut à l’Avalanche pour retrouver la Stanley Cup. En tant que compétiteur, MacKinnon a d’ailleurs expliqué en décembre auprès du magazine Forbes qu’il est prêt à prendre un contrat moins lucratif pour permettre à son équipe d’être compétitive et d’aller le plus loin possible. Pour l’instant, MacKinnon n’est qu’à sa quatrième année de son contrat de sept ans qu’il a signé le 8 juillet 2016 et qui lui permet de gagner 6,3 millions de dollars par an, il faudra alors attendre de voir si le joueur maintient son envie de s’émanciper des joueurs de sa génération tel que McDavid ou Marner qui ont pour la plupart déjà signé des contrats à dix millions par saison. Avec un effectif déjà rempli de quelques bons joueurs tels que Landeskog, Rantanen ou encore du jeune Cale Maker nul doute que l’Avalanche peut espérer aller très loin lors des séries si un ou deux joueurs d’expérience sont amenés à rejoindre les rangs de la franchise. En attendant MacKinnon a lancé un message aux fans de la franchise: il est là pour gagner sous les couleurs de l’Avalanche. 

Nathan MacKinnon est déjà une tête d’affiche de la ligue même s’il reste derrière les anciens que sont Crosby ou encore Ovechkin et dans l’ombre des jeunes McDavid et Matthews mais il a le mérite de continuer son aventure au sein de la ligue de manière impressionnante avec un niveau qui augmente chaque année grâce à sa persévérance et son travail durant les étés avec Sidney Crosby. Avec sa mentalité et le travail du management de la franchise pour l’entourer de manière idéale, il peut espérer atteindre lors des prochaines saisons le rêve de tout joueur de hockey: la Stanley Cup. 

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