La semaine dernière nous avons vécu l’une des Silly Season de Formule 1 les plus excitantes et inattendues depuis pas mal d’années avec en point d’orgue le départ de Sebastian Vettel de chez Ferrari pour 2021. Le monde de la Formule 1 fait une nouvelle fois parler de lui en cette fin de semaine puisque, selon motorsport.com, les dix écuries se seraient mis d’accord et auraient voté en faveur de changements de réglementations pour la saison 2021.
Un budget en question
L’un des principaux débats lors de ces semaines de négociations entre les différentes écuries et la FIA concerne le budget. En effet nous vous en parlions en début d’année dans notre article concernant les nouvelles réglementations pour 2021, le budget devait être capé pour toutes les écuries et le budget alloué ne devait pas dépasser les 175 M$, mais avec la crise que traverse le monde entier et donc la Formule 1, la plupart des équipes ainsi que la FIA étaient favorable à une diminution du budget. Même si Ferrari a longtemps été réfractaire à cette baisse, l’écurie italienne a finalement acceptée une baisse s’étalant sur trois ans. La saison prochaine le budget des écuries ne pourra pas dépasser 145 M$, en 2022, 140 M$ et en 2023, 135 M$, en revanche nous n’avons pas de précisions concernant les salaires des pilotes, les moteurs ainsi que plusieurs “à-côtés”, mais qui selon toute vraisemblance n’en feront pas parties.

Un nivellement par le bas ?
Autre point sensible qui était au coeur des négociations : le développement aérodynamique. Ce dernier devrait être complètement chamboulé et sa nouvelle mouture pourrait fortement ressembler à une mécanique de jeux vidéo. En effet, toujours selon, motorsport.com, ce système devrait fonctionner de manière à donner plus de temps en soufflerie et en CFD (technologie 3D permettant de modéliser les flux de fluides sur les monoplaces) pour les écuries de fond de grille par rapport aux plus performantes comme Mercedes, Ferrari ou Red Bull Racing.

Pour mieux comprendre, il y aura un gain de 2,5 % par rang dans l’utilisation de ces “outils” et l’équipe la plus performante ne pourra les utiliser qu’à 90 %. Donc nous pouvons imaginer une écurie comme Mercedes ou Ferrari n’utilisant qu’à 90 % de ses capacités, la soufflerie ou le CFD durant la conception de ses voitures, alors que Williams ou Haas pourraient l’utiliser à plus de 110 %. Cette manière de faire peut poser soucis, étant donné que les ingénieurs de chez Mercedes ou de chez Red Bull sont réputés pour être les meilleurs dans leur domaine, une baisse de moyen ne leur fera pas perdre leur savoir faire et leurs compétences, ainsi, le fossé entre les plus grosses écuries et les plus petites ne se résorbera pas de la sorte, en tout cas cela paraît assez peu probable.
1er : développement à 90%
2e : à 92,5%
3e : à 95%
4e : à 97,5%
5e : à 100%
6e : à 102,5%
7e : à 105%
8e : à 107,5%
9e : à 110%
10e : à 112,5%
À noter, également, que la standardisation de certaines pièces non crucial à la performance des voitures, en “open source”, a été acceptée.
Pour l’heure, ces réglementations ne sont pas encore officiellement adoptées pour la saison prochaine et le Conseil Mondial du Sport Automobile de la FIA doit valider ces changements. Nous devrions avoir la réponse en début de semaine prochaine, mais quoiqu’il arrive Liberty Media (propriétaire de la Formule 1) est, semble t-il, en train de confondre spectacle et spectaculaire. En voulant resserrer les performances des écuries, le groupe télévisuel est en train de mettre de côté la performance et le côté spectaculaire de ce sport. Mais qui sait ? Peut être que ces changements réussiront à refaire de ce sport, une discipline ultra concurrentielle tout en gardant cet aspect spectaculaire qui est l’essence même de la Formule 1… même si nous en doutons.