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Les gestes marquants du basket #4 : le « floater » de Tony Parker

Le basket nous manque, ce n’est un secret pour personne. Avant de voir la balle orange bondir et les joueurs fouler les parquets, le CCS vous propose une mini-série sur les mouvements iconiques du basket. Certains déplacements, certains tirs, font date dans l’Histoire et ont souvent été perçus comme indéfendables.

Quatrième épisode aujourd’hui avec le « floater » de Tony Parker

C’est quoi, un floater ?

Pour réaliser un floater, au niveau de la position comme des appuis, il n’y a pas de prérequis. On peut être à la fois ligne de fond après un double pas comme de face en posant un double appui au sol. La définition la plus pure du floater s’inscrit dans le geste balle en main. C’est un geste très difficile à réaliser, qu’on ait de l’élan ou qu’on soit au sol sans vitesse. Dans son expression, le teardrop (autre nom donné au floater, qui se traduit par « larme qui tombe ») est un tir qui part de la main et qui passe par-dessus le pivot et qui retombe en feuille morte dans le cercle. C’est donc un tir malicieux, peu puissant mais à la courbe millimétrée.

La qualité ultime qu’il faut avoir pour réaliser un floater (ou teardrop) c’est d’être en capacité de lire la trajectoire que l’on veut donner au ballon, savoir à quelle hauteur la balle doit monter et à quelle vitesse pour qu’elle arrive dans le cercle et fasse ficelle. Au fond, il faut avoir là-aussi une excellente gestion de l’espace, avoir un sens du timing développé et connaître le bon alliage entre puissance/hauteur. C’est très difficile, il faut être très entraîné pour marquer des floaters avec régularité et c’est précisément dans ce domaine que TP a excellé pendant 19 saisons.

Pourquoi c’est indéfendable ?

TP, avec sa vitesse, a toujours réussi à dominer son adversaire direct grâce notamment à son excellente utilisation des picks posés par un Duncan ou autre joueur au poste. Une fois son vis-à-vis derrière lui, il faut s’attaquer à une « deuxième lame » qui est presque toujours le pivot adverse. Parker, avec sa taille et son physique, ne peut pas aller défier systématiquement les +2m10 et +120kg adverses à chaque fois. C’est ici que son sens du timing presque unique rentre en vigueur. Tony Parker a su rendre son teardrop indéfendable puisqu’il a toujours réussi à prendre son deuxième adversaire au jeu du plus malin.

Comme le dit son ami et ex-coéquipier Boris Diaw, « tout se joue sur la vitesse« .

En préparant son tir, parfois en appuis simultanés, parfois en appuis synchronisés, c’est impossible de savoir à quel moment il va déclencher. Les pivots se sont trop souvent cassés les dents en attendant le dernier moment pour sauter et pour tenter de contrer la balle dans sa croissance maximale. C’est là que l’alliage puissance/hauteur maîtrisée par le français rentre aussi dans le débat. Il a su rendre la trajectoire incontrable lorsqu’il est face au pivot, et a inscrit bon nombre de ses 19 000 points en carrière en utilisant cette arme, reprise depuis par presque tous les meneurs à la taille « modeste » tels que Chris Paul (qui a atteint un niveau extrêmement élevé), Dennis Schröder, Rafer Alston, Jameer Nelson, ou Stephen Curry.

Une petite vidéo ?

TP a tellement usé de son floater que les exemples pleuvent. Voici un pêle-mêle de plus de 8 minutes pour la seule saison 2011-2012.

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