À 27 ans, Jefferson Poirot a créé la surprise en annonçant sa retraite internationale, il y a quelques jours. Une décision réfléchie, qui oblige Fabien Galthié à trouver un remplaçant à l’ex-capitaine, très souvent titulaire à son poste avec les bleus.
Jefferson Poirot et le XV de France, c’est désormais terminé. Le bordelais s’est exprimé sur sa page Instagram pour annoncer la fin de sa carrière internationale. À seulement 27 ans, il évoque un manque de motivation qui l’empêche d’être à 100% impliqué avec les bleus. Une décision surprenante, qui a beaucoup fait réagir et qui soulève nombre d’interrogations. Titulaire à son poste, et nommé vice-capitaine de la dernière Coupe du Monde, il laisse un vide certain derrière lui. Tout cela, alors qu’il aurait pu participer à la prochaine édition en 2023 en France. Pourtant, sous l’ère Galthié, son statut est quelque peu réformé. Le capitanat est confié à Charles Ollivon, et Poirot (36 sélections) n’a pas été convoqué pour le match contre le Pays de Galles, une première depuis 1 an. Désormais orphelin d’un des joueurs les plus expérimentés de ce jeune groupe, en quel pilier le staff du XV de France doit-il désormais miser ?
Cyril Baille (Stade Toulousain, 20 sélections)
Sans doute la solution la plus crédible aujourd’hui. À 26 ans, Baille commence à être un habitué de la tunique bleue. Il n’a même pas attendu la retraite internationale de Poirot pour commencer à prendre le pouvoir en EDF. Fabien Galthié lui fait pleinement confiance grâce à son activité avec le ballon et ses belles capacités en mêlée fermée. Après avoir été la doublure du bordelais pendant la Coupe du Monde pour laquelle il n’était même pas prévu à la base, il est titulaire lors des 3 premières journées du Tournoi des 6 Nations, avec réussite. Avec Toulouse, le gaillard (1m82, 116kg) montre aussi une belle assurance, qui a notamment permis au Stade de remporter le championnat l’année dernière. Plus que crédible, Baille est même le plus probable successeur de Poirot.
Jean-Baptiste Gros (RC Toulon, 2 sélections)
Jeune et talentueux, J-B Gros est promis à un bel avenir dans le monde du rugby. Membre de la génération dorée toulonnaise, au même titre que Louis Carbonel, il se fait beaucoup remarquer en début de saison grâce à ses grosses performances. Il remporte d’abord la Coupe du Monde U20 pour la deuxième fois avant de retrouver Toulon. Cette saison, l’arlésien a disputé 14 matchs avec le RCT, ce qui lui a vaut d’être appelé par le staff de l’équipe de France A pour le tournoi des 6 Nations. À seulement 21 ans, il honore ses deux premières sélections contre le Pays de Galles et l’Écosse. Son physique (1m87, 110kg) est jugé plus intéressant pour le poste que nombre de ses concurrents, et son goût pour le travail plaît à ses entraîneurs. Le gaucher aime écouter et apprendre, et il le fait vite et bien. Son ascension n’est pas finie et pourrait l’emmener au sommet du rugby français.

Étienne Falgoux (ASM Clermont, 3 sélections)
À 27 ans, Falgoux a sûrement envie de re-goûter à l’équipe de France. Le pilier clermontois (1m82, 112kg) a déjà connu la joie d’une sélection en bleu lors du Tournoi des 6 Nations 2019. En début de saison, il est réserviste lors de la Coupe du Monde au Japon mais n’est finalement pas retenu. Avec Clermont cette année, l’auvergnat d’origine participe à 17 feuilles de matchs, dont 16 titularisations. Première ligne très mobile, il a tout du pilier moderne : une assurance en mêlée fermée, et plus généralement dans tous les secteurs de la conquête, mais aussi un bon jeu de ballon. Son défaut pourrait être son âge. Le staff de l’équipe de France semble vouloir privilégier un groupe très jeune pour la prochaine Coupe du Monde et Falgoux pourrait ne pas rentrer dans les plans.
Clément Castets (Stade Toulousain, 0 sélection)
Dur comme un roc (1m80, 109kg) le toulousain de 24 ans revient de loin. Opéré d’une tumeur au cerveau il y a deux ans, il aurait pu ne jamais rejouer au rugby. Après cet épisode douloureux, l’ancien capitaine de l’équipe de France U20 (15 sélections) est devenu une des pièces maîtresses du Stade Toulousain. En concurrence avec Cyril Baille, Castets a profité des nombreuses sélections de son aîné pour être souvent titulaire cette saison. En 17 matchs et 15 titularisations, le natif de la ville rose a tout simplement montré qu’il faisait partie des meilleurs à son poste en Top 14. Peu commun pour un ancien pilier droit, reconverti à gauche. Sa grande assurance en conquête, sa mobilité qui fait de lui un bon défenseur, sa puissance et donc sa polyvalence pourraient lui permettre d’intégrer l’EDF.

Sébastien Taofifenua (RC Toulon, 2 sélections)
Polyvalent et très dur à chahuter en mêlée, le puissant toulonnais (1m78, 130kg) a aussi des arguments pour intégrer l’équipe de France. L’ancien bordelais retrouve du temps de jeu cette saison sur la Rade, malgré la concurrence. À 28 ans, il dispute 14 matchs cette saison, en tant que pilier gauche, mais aussi à droite. De très bonnes performances sont à souligner pour le frère de Romain, qui n’a plus vu le XV de France depuis la fin 2017. Son âge plus avancé que d’autre pourrait lui porter préjudice malgré tout.
Dany Priso (Stade Rochelais, 14 sélections)
Priso et l’équipe de France, ce n’est peut-être pas fini. Le barbu rochelais (1m82, 110kg) a de l’expérience malgré ses 26 jeunes années. Présent lors de la préparation au mondial 2019, l’énergétique gaucher peut amener sa puissance et son sens du combat au XV bleu. Cette saison, il dispute 19 matchs avec la Rochelle, dont 14 en tant que titulaire, prouvant à nouveau qu’il est une pièce maîtresse chez les Maritimes. Il est malheureusement une des victimes de la progression rapide dans la hiérarchie de Cyril Baille et Jean-Baptiste Gros, meilleurs en mêlée fermée. Si rien n’est perdu pour 2023, Priso va devoir montrer qu’il mérite sa place.
Le rugby français regorge de talents au poste de pilier gauche. Même avec le départ de Poirot, il est évident que plusieurs joueurs peuvent être au niveau pour lui succéder. Outre ceux ci-dessus, il peut aussi être question de Hassane Kolingar, Xavier Chiocci, Eddy Ben Arous ou encore Ugo Boniface. Le choix revient au staff de l’EDF et un joueur devrait être installé rapidement au vu du mondial 2023.