La Premier League reprend dans trois jours et après notre première partie des joueurs à suivre pour la reprise, nous nous attaquons, aujourd’hui, à la deuxième et dernière partie de notre minie-série. Qu’il s’agisse de joueurs de retour de blessure ou tout simplement attendus suite à leur bonne saison, ils seront probablement sur les radars de bon nombre d’observateurs.
Martin Dubravka (Gardien, Newcastle) : seul au monde…
Le portier tchèque des Magpies est, à l’instar de Vicente Guaita (joueur dont nous parlions dans la première partie), en train de réaliser un exercice 2019/2020 extraordinaire. Il est probablement le meilleur joueur de son équipe cette saison et est possiblement dans le top 3 des meilleurs gardiens de la saison. Pas aidé par une arrière-garde très friable, Dubravka a tout de même réussi à sauver les meubles d’une saison qui s’annonçait mal embarqué avant même le début du championnat.

Les statistiques sont parlantes, il est le gardien ayant réussi le plus d’arrêts depuis le début de la saison (117), assez loin devant ses poursuivants que sont Bernd Leno (104), Aaron Ramsdale (103), Tim Krul (96) et Mathew Ryan (92). Il est également l’un des gardiens ayant le plus haut taux de tirs arrêtés avec 74,1 % et se trouve juste derrière Alisson (80,4 %), Dean Henderson (76,1 %), Vicente Guaita (75,9 %) et Bernd Leno (74,3 %). En corrélant ces deux stats, on se rend vite compte d’une chose : avec un autre gardien, Newcastle ne serait très probablement pas 13e de Premier League et quasiment assuré du maintien après 29 journées. Dimanche prochain, lui et son équipe seront donc à surveiller de près puisque les Magpies reçoivent Sheffield United, une équipe réputée pour son réalisme dans les deux surfaces.
Aymeric Laporte (Défenseur central, Manchester City) : un seul être vous manque et tout est dépeuplé
Recruté en janvier 2018, en provenance de l’Athletic Bilbao, le défenseur central français s’est rapidement imposé comme un indispensable aux yeux de Pep Guardiola dans son schéma de jeu. Tantôt associé à Kompany, tantôt à Otamendi ou Stones, Laporte s’est également illustré en faisant plus que le job sur le côté gauche de la défense suite aux trop nombreuses blessures de Benjamin Mendy ou aux irrégularités de Zinchenko et Angelino. Champion d’Angleterre en 2018 et 2019, l’ancien joueur de Blibao est vite devenu une référence à son poste, en Premier League et ainsi qu’en Europe.

Malheureusement pour lui, sa saison 2019/2020 a très vite tourné au vinaigre. En effet, le 31 août dernier, alors qu’il venait (enfin) d’être rappelé par Didier Deschamps, en équipe de France, il se blesse gravement au ménisque externe du genou droit et doit se tenir éloigné des terrains jusqu’à la fin du mois de janvier. Il fait son retour le 21 janvier dernier face à Sheffield United, mais un peu plus d’un mois plus tard, lors du déplacement au Santiago Bernabeu, pour le huitième de finale aller de Ligue des Champions face au Real Madrid, Laporte doit sortir sur blessure suite à une blessure aux ischios-jambiers. Rien de très grave pour lui étant donné le contexte qui a suivi, mais son retour est extrêmement attendu du côté de Manchester, il faut dire que l’équipe entraîné par Pep Guardiola n’est pas la même avec et sans Laporte. Depuis janvier 2018, Manchester City remporte plus de 79 % de ses matchs quand Laporte est sur le terrain, sans lui, le pourcentage chute à 64 %, avec l’ancien de Bilbao les Skyblues n’encaissent, en moyenne, que 0,78 but par rencontre, sans lui, ses partenaires encaissent 1 but par match, en moyenne. Bref, vous l’aurez compris, Aymeric Laporte est l’un des joueurs les plus importants de l’effectif de Guardiola, mais au-delà des stats, ce qui manque probablement le plus à City, c’est la capacité qu’a Laporte à gagner des mètres balle au pied, à être l’instigateur d’un grand nombre de situations ainsi que sa qualité de relance. Son retour sera donc très attendu, même si en championnat la messe est dite, il y a peut être un titre européen à aller chercher…
Emiliano Buendia (Milieu offensif, Norwich) : un maintien toujours en ligne de mire
Si Norwich est aussi mal classé, cette saison, ce n’est clairement pas la faute du petit milieu offensif argentin de 23 ans. En effet, l’ancien joueur de Getafe est dans la lignée de sa superbe saison dernière, en Championship, où il avait été l’un des meilleurs joueurs de l’équipe et du championnat en inscrivant 8 buts, délivrant 12 passes décisives et en étant un grand artisan de la montée des Canaries en Premier League. Si son efficacité devant le but laisse à désirer cette saison (son compteur est toujours bloqué à zéro but), son altruisme et sa vision de jeu restent intactes puisqu’il a déjà réalisé 7 passes décisives (ce qui le classe à la 4e place des meilleurs passeurs du championnat) et est l’un des rares joueurs à avoir une statistique d’expected assist au même niveau que son nombre de passes décisives (6,9), ce qui montre à quel point le virevoltant milieu offensif a très peu de déchet dans le dernier tiers du terrain. Autres statistiques qui en disent long sur sa capacité à amener le danger dans le camp adverse : il est le 5e joueur du championnat ayant réussi une action menant à un tir (117) et est le 3e joueur à avoir éliminé le plus d’adversaires par un dribbles (97) derrière les deux experts en la matière que sont Wilfried Zaha (145) et Adama Traoré (127). Pour compléter son profil offensif, on peut aussi ajouter qu’il fait partie des joueurs ayant réussi le plus de passes dans la surface de réparation adverse (52).
“J’adore la capacité d’Emi à fournir des passes décisives et des passes clés et j’espère qu’un jour il sera au niveau de Messi.”
Daniel Farke, entraîneur de Norwich, à propos d’Emiliano Buendia
Également très agressif (dans le bon sens du terme) Buendia est un joueur qui ne rechigne pas à la tâche défensive, il fait d’ailleurs partis des joueurs offensifs faisant le plus de courses à hautes intensités et le plus de pressing sur le porteur de balle, en Premier League. En revanche, si son niveau actuel est très encourageant pour la suite de sa carrière, il a encore quelques aspérités à gommer dans son jeu, comme l’a expliqué son entraîneur, Daniel Farke, lors d’une conférence de presse, fin février : “Vous devez être prudent et ne pas prendre une statistique et dire que c’est la preuve qu’il est le meilleur joueur du monde. J’adore la capacité d’Emi à fournir des passes décisives et des passes clés et j’espère qu’un jour il sera au niveau de Messi, mais comme James Maddison ou tout autre joueur plus jeune, il doit travailler et il doit s’améliorer. […] Je suis sûr qu’il le fera. Sa réaction plus tôt dans la saison était ce que j’attendais de lui.” En attendant, Buendia et ses coéquipiers devront batailler ferme lors de la reprise s’ils veulent se maintenir en Premier League, les Canaries ont actuellement six points de retard sur le premier non relégable, Watford et occupent une peu reluisante 20e place.
Raul Jiménez (Avant-centre, Wolverhampton) : aller plus haut ?
Depuis deux saisons dans l’ouest de l’Angleterre, l’attaquant mexicain de 29 ans semble enfin s’épanouir et est clairement dans les meilleures années de sa carrière. Après une saison 2018/2019 réussie autant individuellement (13 buts, 7 passes décisives) que collectivement (les Wolves ont terminé 7e, la saison dernière, s’assurant une place en Europa League), l’attaquant d’1m 90 est cette saison sur des bases encore plus élevées. Ayant déjà égalé son record de but de la saison dernière, après seulement 29 journées, Jiménez est en train de prendre de plus en plus d’ampleur dans le jeu mis en place par Nuno Esperito Santi.

“Nous nous sommes qualifiés pour la Ligue Europa, maintenant nous nous battons pour une place en Ligue des Champions.”
Raul Jiménez, attaquant Wolverhampton, à propos de la suite de la saison.
Toujours en lice en Europa League, le club des Midlands de l’Ouest vise une place en Ligue des Champions la saison prochaine. À seulement 5 points du 4e, Chelsea, les Wolves peuvent donc légitimement y songer, comme l’a indiqué le principal intéressé lors d’une interview donnée au DailyMail, fin mars : “Nous nous sommes qualifiés pour la Ligue Europa, maintenant nous nous battons pour une place en Ligue des Champions.”
Lors de cette même interview, Jiménez s’est également entretenu sur sa situation personnelle et en a profité pour rappeler qu’il se sentait bien chez les Wolves : “J’ai un contrat jusqu’en 2023. Nous ne sommes pas obligés de nous qualifier pour la prochaine Ligue des Champions, pour que je reste. Je suis bien ici, heureux avec les Wolves, faisant des choses importantes – moi, aussi bien que toute l’équipe.” Cela étant, ses performances ont attiré deux grands d’Angleterre, Manchester United et Arsenal. Deux clubs qui pourraient voir d’un bon oeil l’arrivée de l’attaquant mexicain, d’un côté des Red Devils qui cherche un remplaçant à Lukaku, de l’autre des Gunners qui pourraient se séparer d’Aubameyang et peut être de Lacazette, cet été. Pour le moment, Raul Jiménez est toujours un joueur de Wolverhampton, d’ailleurs, ces derniers se déplaceront au Stade Olympique de Londres pour y affronter les Hammers de West Ham, le 20 juin prochain.
Bien entendu, beaucoup d’autres joueurs seront intéressants à suivre à partir du 17 juin prochain, comme Jack Grealish (Aston Villa), James Maddison (Leicester), Bukayo Saka (Arsenal), Steven Bergwijn (Tottenham), Callum Hudson-Odoi (Chelsea) et beaucoup d’autres. En tout cas, comptez sur nous pour vous faire vivre du mieux possible ce retour à la compétition de la Premier League !