Joueur de l’UBB depuis 10 ans, l’Australien a décidé de prendre sa retraite suite à l’arrêt de la saison. Un départ douloureux pour un des chouchous du public girondin qui aura (presque) tout vécu avec l’Union.
Après 219 matchs et 46 essais sous le maillot de l’UBB, Blair Connor s’en va. Planche de surf sous le bras, l’Australien met un terme à sa carrière à seulement 31 ans. Usé physiquement, il dit souffrir et ne plus pouvoir continuer à ce rythme. Une décision qui fait suite à celle de Jefferson Poirot, qui a décidé d’arrêter l’Équipe de France, pour d’autres raisons cependant. Membre du XV de légende de l’UBB, l’électrique ailier (1m83, 84kg) est, au fil des années, devenu le symbole de ce club revenu dans l’élite en 2011. Pourtant, c’est avant-même la remontée de l’Union que Blair Connor arrive en Gironde. Au total, celui qui se montre discret dans les médias conclut ici une aventure longue de 10 ans. Une décennie entre joies, déceptions et espoirs qu’il a, à coup sûr, marquée de son empreinte.
Pionnier à Bordeaux
Lors de la saison 2010-11, l’UBB est en Pro D2 et voit arriver un jeune ailier australien avec un contrat de 2 ans. La recrue, venue des Queensland Reds, se démarque très vite grâce à sa pointe de vitesse impressionnante et ses appuis de feu. Il joue 27 matchs sous la houlette de Marc Delpoux, marque deux essais et contribue pleinement à l’exploit de l’UBB. Cinquièmes à la fin de la saison, les girondins l’emportent chez le favori à l’accession, Grenoble (12-19), avant de triompher d’Albi en finale (21-14). Bordeaux est en Top 14 et Connor se confronte au plus haut niveau du rugby français.
Mais il ne faudra pas longtemps au Top 14 pour apprendre le nom de Blair Connor. Le supersonique ailier surfe sur la superbe saison de son équipe et inscrit la bagatelle de 7 essais en top 14 en 2011/12. Cette saison confirme aussi une chose : l’Australien a le niveau pour jouer dans l’élite et peut s’implanter dans la durée à l’UBB. Car oui, en plus d’avoir des qualités indéniables pour le jeu d’évitement en attaque, le natif de Brisbane tient le choc physiquement et ne s’échappe pas en défense. Sa vitesse lui permet d’ailleurs de couvrir tout débordement sur les ailes.
Il devient alors une pièce majeure du XV bordelais. Bon vivant, Connor profite aussi d’être à Bordeaux pour allier ses deux passions : le rugby et le surf. Dès qu’il a du temps libre, que ce soit dans son salon ou à Lacanau, il est sur sa planche accompagné de son chien. La proximité avec la mer, ainsi que l’aspect familial du club, convainc sans doute Connor de rester en Gironde pour les années suivantes.
Adoré du public et des entraîneurs
Les saisons se suivent et se ressemblent en Gironde. L’Union est toujours en quête de phases finales, Connor s’amuse sur le terrain et devient le chouchou du (fidèle) public bordelais. Que ce soit à Moga, ou ensuite à Chaban-Delmas, il est la mascotte du club qui fait crier la foule. Aimé du public parce que naturel, sympathique et accessible, il n’en oublie pas d’être efficace sur le terrain. Lors de la saison 2014-15, il inscrit 10 essais en Top 14, se classant parmi les meilleurs marqueurs. L’UBB échoue lors de la dernière journée pour les phases finales, mais l’équipe a réussi un premier pari : rendre son public heureux.
« Ce n’est plus les années 60 où l’échauffement se résumait à une cigarette et l’entraînement à 10 bières au pub. »
Blair Connor
Malgré les nombreux changements de staff, Connor continue de se montrer indispensable chaque année, toujours en pratiquant ce rugby spectaculaire que Vincent Etcheto lui a insufflé. Malheureusement pour lui, le rythme soutenu des années l’oblige son corps à être maltraité et à faire apparaître des douleurs. À partir de la fin de la saison 2016-17, il commence à développer plusieurs blessures, l’empêchant de pratiquer son art dans la durée. Jouer est devenu une douleur pour lui et le surfeur réfléchit à une fin de carrière. En 2019-20, Connor sent qu’il est l’heure pour lui de jouer sa dernière saison de rugby professionnel.
Une saison terriblement frustrante qui voit Bordeaux dominer le classement de A à Z. Mais la crise sanitaire liée au coronavirus oblige la LNR à stopper l’élan et les rêves de titres bordelais. En 10 saisons, Connor a donc senti renaître ce club historique, passé par les cases inférieures du rugby français. Autour de lui, il a vu défiler nombre de joueurs et d’entraîneurs avec des ambitions grandissantes. Même s’il connaît désormais l’UBB au sommet du Top 14, il ne participera jamais aux phases finales avec son club de cœur.
L’Australien part tout de même sur une bonne note, avec un essai inscrit face à Castres pour son dernier match sous le maillot bordelais. Le protégé de Laurent Marti sera de retour sur le terrain, c’est certain, pour dire adieu aux supporters qu’il aime tant, avant de les retrouver une bière à la main. Car c’est surtout ça Blair Connor.