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Lewis-Cantwell : comment fonctionne le côté gauche de Norwich?

Tout le monde s’accore à ,le dire : Norwich est une équipe agréable à voir jouer. Tout en mouvement, vitesse et jeu de passe, les canaris ne sont pas récompensés à la hauteur de leurs efforts : vingtièmes de Premier League, ils pointent à 6 points du premier non-relégable. Pourtant, cette équipe regorge de talents, notamment sur les cotés : à droite, Max Aarons et Emiliano Buendia, à gauche, Jamal Lewis et Todd Cantwell. Les dernier cités

Avec sa coupe de cheveux au vent, Todd Cantwell donne souvent l’impression d’un joueur gracieux, élégant. Et c’est vrai. Avec sa belle technique, sa vista et son agilité, l’Anglais cumule 6 buts et 2 passes décisives cette saison (sa meilleure saison statistique). Derrière lui, la fusée Jamal Lewis. Petit dégradé, contours et maillot manches longues, l’international Nord-Irlandais est scouté par plusieurs grosses écuries d’Angleterre. Tous deux formés au club, ils luttent ensemble afin de maintenir Norwich dans l’élite, même si rien n’est encore gagné. Peu importe, les deux jeunes joueurs possèdent une entente et une compréhension du jeu de l’un et de l’autre qui en font un modèle du genre. Une association de joueurs de côtés qu’on s’est chargés de décrypter.

Profils techniques associatifs.

Daniel Farke, le coach allemand des Canaries, mets en place un jeu technique, ou les joueurs offensifs possèdent une large liberté de mouvement. Les meneurs de jeu sont chargés de créer du danger afin de servir Pukki, le buteur. Dans cette approche offensive, Todd Cantwell occupe l’aile gauche, ou plutôt le « half space » gauche. Cantwell est l’essence du meneur de jeu. Demandeur de ballons, distributeur de bonbons, capable d’allonger comme de jouer court (il a plus de 50% de réussite en passes de moins de 5 mètres, ce qui est assez élevé), le n°14 est aussi capable de porter le ballon. S’il n’est pas un grand dribbleur (seulement 59 dribbles réussis cette saison), il cherche toujours à faire avancer le ballon, à l’amener vers le but adverse afin de créer des décalages. Son geste technique préféré ? Le 1-2, qui colle parfaitement à sa vitesse de prise d’informations et d’éxécution, deux de ses principales forces.

Griezmann est jaloux. (Crédits : Bleacher Report)

Capable de répéter les courses, il est notamment impliqué dans le pressing en zone de Norwich, un pressing où il rejoint Jamal Lewis, puisque Daniel Farke demande souvent à ses joueurs de presser à deux, notamment le long de la ligne de touche. Lewis à bien compris ça, comme il a bien compris comment exploiter les qualités de Cantwell pour briller, lui aussi. Bon dribbleur en raison de sa vitesse/agilité et son accélération sur les premiers mètres, il est aussi et surtout un excellent centreur. Le Nord Irlandais a aussi une bonne dose de courage : jamais effrayé de prendre un risque pour repartir proprement de derrière, il fait parler sa bonne qualité de passe. Plutôt fluet, il est pourtant assez solide dans les duels, ce qui fait de lui un défenseur latéral offensif assez complet, qui compense aussi souvent les courses de Max Aarons (le latéral droit) et vient se placer en 3e défenseur central.

Organisation offensive : fluidité et courses.

Les deux compères sont assez libres de leurs mouvements tout en étant assez cadrés. Cantwell repique à l’intérieur, vient influer au coeur du jeu, où sa disponibilité entre les lignes et sa manière d’orienter le jeu le rendent assez imprévisible. Du coup, l’espace laissé libre derrière lui permet à Lewis de débouler, lancé en pleine vitesse, pour apporter offensivement et faire parler sa qualité de centres. La clé de leur entente se base surtout sur la répétition des courses et la disponibilité de chacun. Cantwell cherche toujours à être une solution de passe la plus efficace et la plus dangereuse possible pour l’adversaire. Lewis aime arriver lancé et profiter des déviations et des passes de Cantwell, mais il dézone aussi vers l’intérieur du terrain balle au pied pour apporter le danger. Lorsque les deux sont en place dans le dernier tiers, ils combinent peu mais combinent efficacement : leurs échanges sont voués à être rares, mais incisifs.

1 but et 0 passes décisives cette saison, énigmatique quand l’on voit l’apport offensif du n°12. (Crédits : Transfermakt)

Côté défensif, encore une fois, tout est bien cadré. Lewis reste très souvent dans la ligne défensive, tandis que Cantwell vient couvrir son côté en redescendant très bas sur le terrain. Le pressing est fait de telle sorte que Cantwell et Lewis pressent ensemble en tentant d’étouffer le porteur de balle adverse. Les deux joueurs de 22 ans se sont illustrés collectivement mais aussi individuellement cette saison, tant et si bien qu’ils pourraient faire leurs valises dès cet été si leur club formateur est voué à descendre. Si toutefois les Canaries quittent le nid, leurs futurs clubs vont devoir prendre en compte, comme l’a fait le coach allemand, les qualités et les tendances de chacun afin de pouvoir les associer, ce que l’on voit rarement dans le football moderne.

En donnant un bon mélange entre cadre et liberté, en cherchant à exploiter au mieux les qualités des deux joueurs, Norwich fait briller ses deux jeunes joueurs. La combinaison de leurs qualités leur permet d’être décisifs et d’aider leur club à aller chercher le maintien.

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