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Profil NBA Draft 2020 : Théo Maledon, des ambitions revues à la baisse ?

Évènements indissociables des sports aux États-Unis, les drafts sont le moteur du renouvellement perpétuel des grandes ligues sportives nord-américaines. Coup de théâtre, coup du destin, déceptions, interrogations… Les drafts sont des éléments essentiels de la culture sportive américaine. La reprise NBA ne fait désormais plus aucun doute. Les officiels ont ciblé la date du 16 octobre 2020 pour organiser la draft. L’occasion pour le CCS de se mobiliser pour vous proposer un profil détaillé des meilleurs prospects du pays. Sans hiérarchie particulière, vous trouverez ici toutes les informations nécessaires pour connaître les futurs rookies, voire même les futures stars de la NBA.

THÉO MALEDON

Date de naissance : 12 juin 2001 – Classe : Internationale

Club : ASVEL (EuroLigue/LNB Pro A) – Bilan 2019/2020 : 10-18/21-4

Poste : Meneur (#6)

Mensurations*
Taille : 192 cm – Poids : 79 kg – Envergure : 204,5 cm
(source : scouting report 6 février 2020 – thestepein.com)

Statistiques saison (toutes compétitions confondues)
46 matchs joués (23 start) // 7,28 pts // 1,91 reb // 2,72 ast // 0,46 stl // 0,13 blk
17,3 minutes joués/match // 42,1% FG // 33% 3Pts // 77,6% FT // 1,63 Tov // 2,67 PF

PROFIL

CONTEXTE D’ÉQUIPE

Place forte du basket français avec ses 71 années de présences consécutives en Pro A, l’ASVEL ne cache plus ses ambitions depuis l’arrivée de Tony Parker à la présidence et compte bien rayonner sur la scène européenne. Le club de Lyon-Villeurbanne, aujourd’hui appelé LDLC ASVEL, grandit rapidement aussi bien sur le plan sportif que médiatique et économique. Illustration parfaite de cette expansion, l’association entre l’ASVEL et l’Olympique Lyonnais survenue l’été dernier. Après quelques années indécises, Lyon-Villeurbanne est sacré Champion de France 2018-2019 pour la première saison du nouvel entraîneur, le charismatique Zvezdan Mitrovic. Grâce à un recrutement ambitieux, l’ASVEL cherche à maintenir sa domination sur le sol français tout en jouant un rôle d’outisder au niveau européen. Comme nous vous le rapportions en janvier dernier, l’ASVEL effectue un début de saison tonitruant. Alliant soigneusement expérience et jeunesse, le club de TP domine largement la première partie de saison en Pro A avec un départ historique de 14 victoires consécutives. Invité sur Wild Card pour disputer l’EuroLigue, l’ASVEL fait bonne figure sur les premières rencontres avec un bilan 8 victoires pour 9 défaites. Dès lors, les observateurs soulignent toute l’importance de la profondeur de l’effectif rhodanien : les expérimentés Charles Kahudi, Edwin Jackson, Antoine Diot tiennent l’équipe en compagnie de l’explosif américain, Adreian Payne. Mais la saison est encore longue et le calendrier est loin d’être clément avec l’ASVEL. Lyon-Villeurbanne passe un mois de janvier catastrophique avec une seule victoire en 9 matchs et surtout une série de 6 défaites consécutives. Lors de l’arrêt des compétitions au mois de mars, l’ASVEL est 3ème du championnat de France et 15ème d’Euroligue. Au final, les hommes de Zvezdan Mitrovic n’ont pas réussi à être performant sur la durée ce qui lui a coûté son poste d’entraîneur, il y a quelques jours. Le nouveau coach, TJ Parker, petit frère de Tony, peut néanmoins envisager de belles perspectives en capitalisant sur cette saison expérimentale. Avec ce souhait de performer au niveau européen, c’est peut-être notre prospect du jour, Théo Maledon, qui a le plus souffert de la stricte répartition du temps de jeu.

PARCOURS

Providence ou calvaire, la réalité est que Théo Maledon porte depuis ses plus jeunes années l’étiquette de « futur star du basket français ». Né à Rouen, le meneur découvre les plaisirs de la balle orange à 3 ans dans le club de Mesnil-Esnard en Seine-Maritime. Le basket, Théo l’a dans le sang : sa mère a joué en équipe de France espoir, son père en National 2 et ses frères et sœurs partagent eux aussi, la passion des parquets. Il confirme son talent chez les minimes du côté du SPO Rouen avant de faire le grand saut vers l’INSEP à l’âge de 14 ans. Sous les couleurs du Centre Fédéral de Basketball (CFBB-National 1), Théo Maledon brille aussi bien sur le terrain que sur les bancs de l’école. En janvier 2016, il reçoit le prix DTN de l’école, récompensant le meilleur joueur sur les résultats sportifs et scolaires conjugués. Du haut de ses 15 ans, Théo Maledon impressionne au troisième meilleur niveau du basket français. En 24 minutes, il tourne avec 7,6 points à 41,9% de réussite, 2,3 rebonds et 2,3 passes en moyenne par match. Cette année-là, en 2017, Maledon rejoint l’Équipe de France U16 pour disputer l’Euro de Basket. Bien qu’il partage l’affiche de la sélection avec Killian Hayes, c’est bien lui qui incarne la réussite de la génération française dorée 2001. Théo Maledon progresse graduellement dans ce tournoi, jusqu’à la victoire finale contre le Monténégro où il atteint son sommet avec 20 points, 8 rebonds et 4 passes. À la suite des Championnats d’Europe U16, il rejoint l’ASVEL à 16 ans et quitte donc le CFBB avec deux ans d’avance. Après une saison de formation où il joue principalement avec les Espoirs de Lyon-Villeurbanne, Maledon signe son premier contrat professionnel avec le club de Tony Parker en août 2018. Durant l’été, il dispute le Championnat du Monde U17 en Argentine avec l’Équipe de France où il retrouve Killian Hayes et découvre Malcolm Cazalon. À l’issu d’un parcours exceptionnel, les Bleuets échouent en finale face aux États-Unis. Maledon termine la compétition avec 11,1 points de moyenne, 6,1 rebonds et 4,1 passes. Une compétition réussie qui attire les lumières de la NBA sur nos jeunes pousses françaises. Maledon revient en Pro A où il dispute 33 matchs et 18 en EuroCup au cours de la saison 2018-2019. À 17 ans, avec plus de 17 minutes en moyenne par match, Maledon impressionne et efface un bon nombre de records de précocité détenu par son président. Joker de luxe dans la rotation de l’ASVEL, il participe à la réussite de son équipe qui remporte le Championnat de France 2019 et la Coupe de France, la même année. Fait marquant de la saison 2018-2019 pour lui, ses 13 points contre Le Mans en finale de la Coupe de France qui lui octroi le titre de MVP de la rencontre. Au sortir de cette saison, il est régulièrement annoncé dans Top 10 de draft 2020. L’exercice suivant sera plus difficile pour Théo Maledon qui voit sa cote mise à mal par les ambitions européennes de son club : plus d’adversité, un temps de jeu similaire et peu de progression dans l’apport statistique, comparé à l’année précédente. Sa blessure à l’épaule en octobre n’arrange rien mais, dans l’ensemble, il réalise tout de même une bonne saison pour un joueur de 18 ans dans un championnat professionnel et les analystes américains l’annoncent aux alentours de 20ème place pour la prochaine draft. Considéré comme l’un des meilleurs prospects européens à l’été 2019, l’enthousiasme autour du meneur français s’est quelque peu estompé mais bon nombre de franchises NBA gardent un œil sur lui.   

DESCRIPTION DU JOUEUR

Vous connaissez la formule, on commence avec le physique. Théo Maledon est un meneur longiligne avec un cadre intéressant pouvant accueillir une belle masse musculaire. Avec ses 1 mètre 92 et surtout ses 2 mètres 04 d’envergure, il possède des mensurations similaires aux standards de l’arrière NBA. En revanche, à l’instar de nombreux guards de cette cuvée, il doit absolument développer son athlétisme s’il souhaite faire évoluer son impact offensif et défensif. Maledon manque de détente verticale et n’est pas vraiment rapide dans ses déplacements latéraux. Des domaines qu’il pourra évidemment développer aux contacts des staffs NBA et une fréquentation assidue de la salle de musculation. Rassurons-nous, il ne sera pas le seul rookie à devoir passer par cette étape (coucou LaMelo).
En attaque, Théo Maledon affiche plutôt un profil complet pour meneur mais n’excelle pas encore dans un domaine particulier, et c’est bien ce qui lui fait défaut. Sa plus grosse force reste sa capacité à driver une équipe depuis le périmètre sur demi-terrain. Même s’il ne possède pas des facultés de « briseur de chevilles », Maledon utilise très bien son jeu de jambes, précis et rapide, pour être efficace sur les pick-and-roll. Son handle n’est pas exceptionnel, plutôt basique, mais ses hésitations et ses changements de rythme sont redoutables. Grâce à ces capacités, le meneur français s’impose comme un bon gestionnaire doté d’une belle vision du jeu. Attention tout de même, sous pression, il lui arrive de braquer son corps et, de ce fait, diminuer sa lecture offensive. Théo Maledon combine bien ses forces avec un solide jeu de passe, notamment à travers les écrans. Son passing est bon, mais là encore, pas suffisamment développer pour être considérer comme « spécial ». Il établit bien les systèmes, possède un jolie toucher et est capable de servir ses coéquipiers dans des espaces restreints. En revanche son intuition semble un peu limitée, il a tendance à prendre son temps avant de distribuer le jeu et peine ainsi à fluidifier le jeu avec des libérations rapides. Un constat qui peut être également associé à une certaine intelligence de jeu mais il devra débloquer cette faculté pour s’adapter au jeu rapide de la NBA. Il compense se temps long d’analyses par des prises de décisions plutôt rapides dans l’ensemble, notamment lorsque la défense est dispersée. Au scoring, Théo Maledon est un bon finisseur, avec un joli shoot et surtout une bonne sélection des tirs. Son toucher soyeux main droite est très intéressant et semble également capable de terminer main gauche. Il a montré à quelques reprises qu’il pouvait finir dans différentes positions avec un bon contrôle du corps. Au niveau du tir, sa mécanique est solide avec un jump très intéressant, que ce soit hors du dribble, en catch-and-shoot ou en sorti d’écran. Il est plus que probable que Théo Maledon devienne un bon tireur, mi-distance et extérieur. Seul bémol, sa prise de position et sa libération sont un peu lentes et facilitent la contestation adverse. Si son manque d’athlétisme n’affecte pas pleinement son jeu offensif, il en va différemment en défense.
Même si Théo Maledon a montré quelques belles séquences de défense extérieure sur l’homme, il n’est pas encore assez cohérent dans son impact défensif. Une partie du problème tient dans son manque d’athlétisme qui le contraint à être en retard sur certains changements de position. Il en va de même avec son pop vertical qui affaibli son pouvoir de contestation. En revanche, avec son intelligence de jeu, il lit bien les écrans adverses et s’est montré efficace sur les permutations. Pour autant, Maledon devra là encore se montrer plus cohérent pour éviter de traverser les écrans par l’extérieur et se focaliser sur une défense rapprocher où il pourra mieux exploiter son envergure. En ce qui concerne la défense off-ball, Maledon est souvent trop focaliser sur le ballon et peut avoir tendance à perdre son homme. Il a un réel potentiel en défense on-ball. Bien que sa rapidité latérale lui fasse défaut, il prend la position facilement, utilise bien son corps pour gêner son adversaire et semble capable de rattraper son adversaire s’il se fait dépasser. Autrement dit, en 1v1, Maledon est efficace dès lors que l’attaquant n’entame le duel à pleine vitesse. Son footwork doit être travaillé dans la zone défensive. Une défense intéressante, prometteuse, dont l’amélioration passe essentiellement par développement athlétique.

Complet en attaque, intelligent et gestionnaire, Théo Maledon possède de nombreuses qualités capables de séduire les franchises NBA. En revanche, il n’excelle pas dans un secteur particulier et le manque de progression entre sa première et sa seconde année professionnelle interroge les recruteurs sur son plafond réel. Dans tous les cas, il reste un choix de luxe pour le milieu du premier tour de la draft 2020. Avec ses capacités, certes à peaufiner, Maledon peut devenir un redoutable combo-guard dans la NBA moderne.

✔️ FORCES

  • Grand et longiligne.
  • Conducteur d’attaque.
  • Très bonne utilisation des écrans, avec et sans ballon.
  • Bon finisseur, surtout main droite.
  • Joli touché.
  • Belle mécanique de tir.
  • QI Basket élevé.
  • Bonne attaque off-ball.
  • Bon tir sur catch-and-shoot.
  • Dribble basique, mais bonne gestion du corps.
  • Potentiel de bon tireur NBA.
  • Bon défenseur sur l’homme, en progression.
  • Déplacements intelligents.
  • Polyvalent en défense, capable de jouer et de défendre 1-2.
  • Expérience professionnelle.
  • Bonne éthique de travail.

FAIBLESSES

  • Athlétisme.
  • Rapidité latérale.
  • Détente verticale.
  • Aucun domaine élite (pour le moment).
  • Doit développer la fluidité de son jeu.
  • Tir un peu lent.
  • Être plus agressif sur le drive et la finition.
  • Plus de concentration sur la défense off-ball.
  • Attention à la cohérence du footwork défensif.
  • Plafond réel ?

PRÉDICTION DRAFT 2020

Premier tour (places 15-25)

Hypothèse : #23 – Memphis Grizzlies

Je sais, pour beaucoup, la 23ème place peut paraître loin pour Théo Maledon. Je sais. Mais le feat me semble trop idéal pour ne pas l’imaginer. Avec le pick du Jazz, les Grizzlies peuvent trouver chez le meneur français un véritable élément en adéquation avec leurs besoins et leurs attentes. Du potentiel à développer, de la gestion demi-terrain, et surtout une capacité à jouer avec ou sans le ballon sur les postes 1 et 2. Avec un rôle de 3ème guards dans la rotation de Memphis, derrière Morant et Brooks, Maledon serait la pièce parfaite pour compléter l’effectif de Jenkins.

NOTE DU CCS

Difficile de progresser avec l’étiquette d’ambassadeur de la génération dorée du basket français. Longtemps annoncé Top 10, Théo Maledon a souffert de sa dernière saison avec l’ASVEL et des bonnes prestations de ses concurrents directs comme LaMelo Ball ou son compatriote, Killian Hayes. Avec ses difficultés au scoring, on peut supposer que les observateurs américains aient détecté une sorte de « syndrome Ntlikina » où le plafond offensif semble encore très flou. Finalement, ce sont principalement des facteurs extérieurs qui ont joué en défaveur de Maledon pour cette draft. Alors, pourrait-il devenir LE steal de cette cuvée ? On souhaite y croire au CCS.

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