Draft NBA

Profil NBA Draft 2020 : Isaiah Stewart, le buffle unidimensionnel

Évènements indissociables des sports aux États-Unis, les drafts sont le moteur du renouvellement perpétuel des grandes ligues sportives nord-américaines. Coup de théâtre, coup du destin, déceptions, interrogations… Les drafts sont des éléments essentiels de la culture sportive américaine. La reprise NBA ne fait désormais plus aucun doute. Les officiels ont ciblé la date du 16 octobre 2020 pour organiser la draft. L’occasion pour le CCS de se mobiliser pour vous proposer un profil détaillé des meilleurs prospects du pays. Sans hiérarchie particulière, vous trouverez ici toutes les informations nécessaires pour connaître les futurs rookies, voire même les futures stars de la NBA.

ISAIAH STEWART

Date de naissance : 22 mai 2001 – Classe : Freshman

Université : Washington Huskies (Pac-12) – Bilan 2019/2020 : 15v/17d

Poste : Ailier-fort/Pivot (#33)

Mensurations*
Taille : 206 cm – Poids : 113 kg – Envergure : 223,5 cm
(source : sports-reference.com)

Statistiques saison
32 matchs joués // 17 pts // 8,8 reb // 0,8 ast // 0,5 stl // 2,1 blk
32,2 minutes joués/match // 57% FG // 25% 3Pts // 77,4% FT // 2,2 Tov // 2,6 PF

PROFIL

CONTEXTE D’ÉQUIPE

Il y a quelques semaines nous vous présentions Jaden McDaniels, ailier-fort athlétique attendu dans le Top 15 de la prochaine draft et coéquipier de notre prospect du jour chez les Huskies de Washington : Isaiah Stewart. Vous pouvez suivre le lien suivant pour connaître plus en détail les éléments importants de la saison des Huskies au sein de la Pac-12. En bref, le programme coaché par Mike Hopkins avait de grosses ambitions pour l’exercice 2019-2020 mais a du rapidement revoir ses projets à la baisse avec l’inéligibilité de Quade Green, l’unique créateur de l’équipe. Sans lui, difficile de tenir la route dans cette conférence toujours aussi relevée. Malgré la révélation de Naziah Carter sur les lignes arrières, les Huskies ont manqué d’initiateur et de facilitateur de jeu. Entre le 18 janvier et le 20 février, Washington perd 9 matchs consécutifs, portant le bilan du programme en conférence à 2-12… Malgré un léger regain en fin d’exercice avec deux victoires successives face à Arizona State et Arizona, les Huskies terminent avec un bilan décevant de 5-13 en Pac-12. Dans ce marasme, les deux recrues cinq étoiles du programme réussissent à conserver leurs côtes pour la draft. Jaden McDaniels semble avoir un potentiel certain, alors que Isaiah Stewart a affolé les compteurs statistiques cette saison. Coup d’œil sur le buffle de Rochester.

PARCOURS

Isaiah Stewart a connu le parcours classique des pépites du basketball américain. Après des années remarquées du côté de l’école secondaire de McQuaid où il affiche des moyennes de 18,5 points, 12,2 rebonds et 3 contres par match dès sa première saison, Stewart prend la direction du célèbre lycée de La Lumière dans l’Indiana. Lors de la saison 2017-2018, après une blessure au coccyx, Stewart conduit son équipe à un bilan de 26-4 avec des moyennes de 19,8 points, 11,2 rebonds et 2,4 contres en 19 matchs. Des performances qui lui ouvrent les portes de la sélection nationale américaine à l’été 2018. En compagnie de Jalen Green, Isaac Okoro ou encore Vernon Carey Jr, Isaiah Stewart prend la direction de l’Argentine pour disputer le Championnat du Monde U17. Après des débuts timides, Stewart confirme les attentes placées en lui lors de la finale remportée contre la France où il termine meilleur marqueur (15 pts), meilleur rebondeur (9 rbs) et une évaluation de +22. Sur le tournoi, Isaiah Stewart affiche 11,1 points et 8,4 rebonds. Lors de sa dernière saison avec La Lumière, l’intérieur continue dans ses standards statistiques (18,1 points, 11,3 rebonds, 2,9 contres) et participe à l’excellente saison de son programme qui termine avec un bilan de 30-1. Grâce à ses performances, Stewart accumule les récompenses individuelles à l’été 2019 : prix Naismith Prep Player of The Year, Mr Basketball 2019, et une nomination dans la première équipe USA Today All-USA. Comme la plupart des prospects, il est invité au McDonald’s All-American, Jordan Brand Classic et au Nika Hoop Summit. Nommé recrue cinq étoiles à l’unanimité par les médias spécialisés, Stewart est annoncé dans le Top 3 des meilleurs prospects de la cuvée. Isaiah Stewart reçoit des offres de plusieurs universités prestigieuses comme Duke, Kentucky ou Michigan State mais opte finalement pour les Huskies de Washington en raison de ses affinités avec le coach Mike Hopkins qu’il connait depuis ses années du côté de McQuaid. Une grosse hype, un énorme CV et de grosses statistiques. Isaiah Stewart possède, en apparence, tout pour exploser en NBA. Mais de nombreuses interrogations persistent autour de sa capacité à transposer son apport statistique et dans le jeu au niveau suivant.

DESCRIPTION DU JOUEUR

Avec Isaiah Stewart, la vitrine physique ne ment pas. Ses mensurations sont impressionnantes : 2 mètres 06, 113 kilos et surtout plus de 2 mètres 20 d’envergures ! Avec un cadre large, puissant et athlétique, Stewart est peut-être le prospect le plus bluffant d’un point de vue physique. L’impression visuelle laissée par l’intérieur des Huskies est véritablement stupéfiante. Et évidemment, ses forces sont essentiellement basées sur ce physique, peut-être trop justement. Avec une construction similaire aux linebackers de NFL, Isaiah Stewart coche toutes les cases de l’intérieur dynamique : excellent aux rebonds des deux côtés du terrain, un très bon moteur qui lui permet de se projeter en transition et de belles capacités de protecteur d’arceau. Mais tout semble à relativiser lorsque l’on parle d’Isaiah Stewart. Si l’intérieur des Huskies utilise bien son physique pour protéger le rebond avec 6 rebonds défensifs captés cette saison et 2,8 dans la peinture adverse, on est en mesure d’attendre beaucoup plus dans ce secteur au regard de son physique. En ce qui concerne la protection du cercle, les stats sont impressionnantes avec 7% des tirs bloqués de son équipe et 2,1 contres par match. Mais voilà, on connait la chanson avec le programme de Washington : une grosse défense en zone 2-3 qui fait gonfler les stats défensives de ses joueurs aux bonnes capacités physiques. Situé au centre de cette dernière, Stewart s’est retrouvé souvent en position préférentielle pour contrer les tirs adverses. Là aussi, les observateurs sont sceptiques sur sa capacité à poursuivre ces performances en NBA. En attaque, Isaiah Stewart a montré de belles qualités dans la finition près du cercle. Usant et abusant de sa force pour se débarrasser de ses adversaires directs avec ses larges épaules, l’intérieur de Washington possède également une jolie palette au poste avec l’utilisation de spins et de feintes pour mettre son adversaire hors de position. Mais encore une fois, sera-t-il capable d’enfoncer les intérieurs NBA comme il l’a fait en NCAA ? Difficile à croire.
Le corps fonctionne par équilibre : lorsqu’on développe à outrance certains secteurs, d’autres se retrouvent affaiblis. C’est exactement le cas avec Isaiah Stewart. Il a développé sa force naturelle au détriment d’autres capacités physiques. Ainsi, l’intérieur des Huskies manque clairement de pop vertical car son corps semble trop lourd. Une faille qui réduit largement son caractère de « menace aérienne verticale ». Cette saison, il a éprouvé de grandes difficultés à terminer ses alley-oop. Manque de verticalité et d’explosivité dans ses sauts qui explique en partie le faible rendement de rebonds captés pour son gabarit. Si avec son moteur, Isaiah Stewart se retrouve souvent en conclusion de jeu en transition, son corps massif handicape sa vitesse de pointe. Ses déplacements latéraux sont trop lents, trop approximatifs et trop incohérents pour lui permettre de défendre efficacement sur plusieurs positions. En difficulté sur les switchs, le physique de Stewart bride sa polyvalence, une qualité essentielle dans la NBA actuelle. Comme évoqué par le média Envergure dans son dernier Big Board, Isaiah Stewart ne possède pas les qualités d’un intérieur moderne. S’il devra travailler sur son physique pour gagner en vitesse et en fluidité, le salut de Stewart en NBA passera indéniablement par le développement de son tir. Et pour cela, tout passe par la confiance en ses capacités. Sa mécanique est descente, sa libération est haute et le geste du poignet est plutôt prometteur. Ajoutons à cela un taux de réussite de 77,4% aux lancers et vous obtenez un joueur qui semble capable de scorer sur les trois niveaux. Mais voilà, avec seulement 0,6 tentatives à 3pts par match, impossible d’évaluer son adresse réelle ou potentielle. Les systèmes de Mike Hopkins sont-ils à l’origine de ce manque de prise de risque extérieur ou bien s’agit-il d’un cruel manque de confiance en soi ? Réponse au niveau suivant. Quoiqu’il en soit, avec cette arme en plus dans son bagage offensif, Isaiah Stewart entrera dans une nouvelle dimension avec une efficacité potentielle sur pick-and-pop.  De la même manière, beaucoup d’analystes émettent des doutes (légitimes) sur son playmaking. Avec seulement 0,8 passes décisives par match, Stewart n’est pas un grand passeur. Ses partisans attribuent ce défaut au manque de tireurs extérieurs du côté de Washington. Il n’en reste pas que son regard est souvent fixe, très peu de passes dans la raquette ou depuis le poste vers l’extérieur… Encore un secteur à développer pour l’intérieur des Huskies.

Une grosse réputation à son arrivée en NCAA, un énorme physique sur lequel il base toute sa puissance et sa réussite. Mais voilà, trop de muscle tue la vitesse. De grosses lacunes dans les déplacements verticaux et horizontaux qui handicapent ses mouvements et interrogent sur sa potentielle polyvalence en NBA… Ce sera très difficile pour lui d’évoluer au poste 5 dans la grande ligue. Pour obtenir des minutes, Isaiah Stewart devra développer un tir extérieur et faire évoluer sa vision du jeu.

✔️ FORCES

  • Force physique.
  • Envergure excellente.
  • Cadre exceptionnel.
  • Rebonds offensifs.
  • Finition main droite.
  • Jeu de puissance au poste.
  • Protection du cercle.
  • Protection du rebond.
  • Gros moteur, belle endurance.
  • Bon poseur d’écran.
  • Charisme.
  • Leader vocal sur un terrain.
  • Potentiel tireur.

FAIBLESSES

  • Manque de vitesse, manque d’explosivité.
  • Trop lourd : manque de détente verticale.
  • Taille pas compatible avec son style de jeu.
  • Tir : manque de confiance.  
  • Vision du jeu.
  • Playmaking.
  • Doit impérativement avoir un tir extérieur fiable.
  • Faiblesse finition main gauche.
  • Doit être plus efficace aux rebonds.

PRÉDICTION DRAFT 2020

Premier tour (places 20-30)

Hypothèse : #28 – Toronto Raptors

Avec un potentiel 28ème choix à la draft, les Raptors pourraient bien tenter le pari Isaiah Stewart. Plusieurs raisons pour justifier mon choix. D’abord, Toronto semble être une franchise capable de tirer le meilleur de ses joueurs, et le meilleur d’Isaiah Stewart, on demande à voir. Ensuite, dans le profil, il peut clairement être compatible dans une formation small-ball aux côtés d’un Siakam et d’un OG Anunoby. Avec les Raptors, les doutes sur son tir seraient plus atténués tant Nick Nurse et le staff canadien semblent être en capacité de donner confiance à ses jeunes talents. Stewart à Toronto, la destination idéale pour l’intérieur des Huskies.

NOTE DU CCS

Avec son énorme réputation en sortie de lycée, Isaiah Stewart devait répondre aux attentes en NCAA. Statistiquement, aucun problème tant il a dominé les raquettes de la Pac-12. En revanche, avec un jeu essentiellement basé sur la puissance de son physique, il est légitime de s’interroger sur sa capacité à exploiter ses qualités face aux intérieurs d’expérience en NBA. C’est bien sur ce point que les doutes se cristallisent pour Stewart. Sans aucun doute, la franchise dans laquelle il sera drafté sera primordiale. Un climat favorable lui permettra de prendre confiance en son tir et ainsi étoffer son jeu qui, pour le moment, reste unidimensionnel.

Retrouvez ici les derniers profils de la Draft NBA 2020 :

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Jaden McDaniels

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