Entre la bataille Real-Barca, l’interruption liée au Covid-19, quelques révélations et quelques déceptions, la saison de Liga nous a tenu en haleine tout au long de la saison. Records battus, performances, sentiments, tout était au rendez-vous. Après vous avoir présenté notre 11 de la saison la semaine dernière, voici le top 10 des faits marquants de la saison de Liga.
10. L’entrée en jeu de Luca Romero
Une triple nationalité mexico-argentino-espagnole, ce n’est pas commun. Comme ce n’est pas commun d’être comparé à Lionel Messi, et comme ce n’est pas commun d’arborer un mulet en 2020. Un destin hors du commun pour Luka Romero, qui rentre en jeu le 24 Juin, à 15 ans et 219 jours, sur la pelouse du Real Madrid, avec son club formateur, Mallorca. Un record en Liga qui fait tomber le précédent, qui tenait depuis plus de 80 ans. C’était en 1939, quand Francisco Bao Rodriguez avait fait ses premiers pas, à 15 ans et 255 jours. Pour Luka Romero en tout cas, ce n’est que le début, lui à qui il reste 3 ans de contrat sur les 8 années (!) qu’il avait signé à 10 ans avec le club majorcain.

9. La progression technique d’Ocampos
Décisif 17 fois (14 buts, 3 passes décisives, l’argentin fait mieux qu’en 2018/2019, où il avait été décisif 12 fois (4 buts, 8 passes décisives). Mais en dehors des stats purement décisives, l’impression visuelle qu’a laissé Ocampos est marquante. D’un joueur connoté “grinta, dépassement de soi, amour du maillot”, le droitier est passé à un joueur très technique, dont les choix et la qualité des passes ont considérablement augmenté, notamment dans le dernier 1/3 du terrain. Sa finition a aussi augmenté, tout comme sa capacité de dribbles, moins brouillons, plus efficaces et dont les choix en sortie de dribbles sont, eux aussi, bien meilleurs. Sans oublier, bien sûr, ce match fou ou Ocampos marque en deuxième mi-temps, avant de remplacer le gardien Sévillan, bléssé en fin de match, et réaliser un arrêt décisif pour la victoire 1-0 contre Eibar. En bref, Lucas Ocampos est un meilleur joueur, que l’on a hâte de revoir très vite en Europa League…

8. Les adieux d’Aduriz
Certaines fois, on a envie d’arrêter le temps qui passe. C’est un peu ce qu’il s’est passé lorsqu’Aritz Aduriz a annoncé, durant le confinement, sa décision de prendre sa retraite du football professionnel. Lui qui semblait suivre une trajectoire à la Benjamin Button a du faire face aux années et à son corps vieillissant, en déclarant qu’une opération imminente à la hanche jetait un voile sur ses espoirs de rejouer sous le maillot zuri-gorriak. A 39 ans, il était l’idole d’un stade, déclencheur de frissons, caresseur de filets et amoureux profond du club de sa vie. Pour un portrait un peu plus long, retrouvez ici le splendide article réalisé par @furialiga en l’honneur du buteur basque. La Liga dit aussi adieu à Cazorla, Banega et tant d’autres, sans avoir pu leur donner les adieux qu’ils auraient mérités.

7. Le Getafe de Bordalas, machine physique, mais pas que
Si jamais vous ne savez pas ce que ça fait que de passer dans une machine à laver, essayez de jouer contre le Getafe de Bordalas. Les azulones, à qui on avait consacré un article il y a quelques mois, mêlent un pressing intense à un cadrillage du terrain très intéressant. D’où, notamment, le replacement en milieux latéraux d’arrières latéraux, tels que Nyom et Cucurella. En mettant sur pied une équipe de mercenaires, Bordalas a aussi inculqué une certaine agressivité à ses joueurs, puisque Getafe est l’équipe qui a commis le plus de fautes en Liga. Depuis le restart cependant, El Geta n’a remporté qu’un seul match, ce qui lui a coûté une place en compétition Européenne, bien qu’il leur reste encore un huitième de finale à disputer contre l’Inter en Europa League, après avoir éliminé l’Ajax il y a quelques mois.

6. Grenada, de LaLiga.2 à l’Europa League
Si Getafe ne s’est pas qualifié en Europa League (8e du championnat), c’est aussi un peu en raison de Grenade (7e). Les hommes de Diego Martinez marquent l’histoire du club en décrochant la première qualification Européenne d’El Grana. Une réussite pour les joueurs, le staff, mais aussi les dirigeants, la société chinoise Link International Sports Limited. Arrivée en 2016, et après des débuts compliqués et une descente en LaLiga.2, les dirigeants peuvent se féliciter de cette réussite. Pourtant, pas de stars, pas de joueurs plus importants que les autres, mais un collectif soudé, dans lequel seuls les deux écuatoriens (Yangel Herrera et Darwin Machis) brillent un peu plus que les autres. Pour preuve, Machis est le seul grenadien à être dans le top 50 en termes de passes décisives en Liga. Dans le même esprit, les 3 meilleurs buteurs du club possèdent le même total de buts : 7. L’anti star-system.

5. Les (très) gros flops : Hazard, Griezmann, Félix
Les 3 mastodontes Espagnols ont trustés, une fois de plus, les 3 premières places du championnat. Pourtant, leurs 3 recrues stars ont sous-performé, pour différentes raisons. A eux 3, ils cumulent 18 buts et 8 passes décisives. Soit largement moins que Lionel Messi ou Karim Benzema à eux seuls. Plus que ça, Félix et Griezmann, et même Hazard a un degré moindre, n’ont jamais su se fondre dans les tactiques érigées par leurs coachs. Même si certains signes ont été encourageant en fin de saison, notamment pour Félix qui semble prendre la pleine mesure de son rôle (et où le remplacement de Marcos Llorente aide aussi), cette saison est à oublier pour ces trois très bons joueurs. En espérant voir mieux la saison prochaine.

4. Le retour de Zidane
Amputé de Cristiano Ronaldo, Zidane fait son retour à Valdebebas en Mars 2019. Partagée entre l’envie de voir la belle histoire continuer et la défiance du retour d’un coach (ne jamais se remettre avec son ex est une règle importante dans le football), l’opinion publique ne sait que penser. Résultat : Zidane est champion d’Espagne. En menant son groupe, en gérant les egos et les corps, en mettant en confiance ses joueurs et en construisant autour de leurs qualités, Zidane a montré qu’il était un coach sur lequel on pouvait compter (s’il fallait encore le faire). Quand certains dénoncent son manque de sens tactique, Zidane a pourtant toujours su faire marcher ses équipes, avec plusieurs aspects intéressants : un 4-5-1 avec 5 milieux centraux qui se trouvent assez facilement, un 4-3-3 avec 3 attaquants qui décrochent, et une gestion des fins de matchs qui les a fortement aidé (15 buts marqués dans les 15 dernières minutes, période la plus produtive). Prochaine étape : Huitième de finale retour contre Manchester City. Et en cas de réussite …

3. Un niveau global en baisse ?
Comme le soulignait Cristophe Kuchly dans l’excellent podcast VuDuBanc, le niveau de la Liga est en baisse. Les 3 gros n’ont pas été brillants, notamment le Barca qui, sans Messi, n’en serait pas là, l’Atlético (année de transition ou fin d’un cycle ?). Problème : personne n’a été les embêter. Ni Séville, ni Villareal (pourtant des équipes séduisantes), et encore moins Valence (9e). Et dans le jeu, rien de très enthousiasmant non plus, si ce n’est le Getafe de Bordalas énoncé plus haut. Comment expliquer cela ? Une formation en baisse, des mauvais choix des clubs, une revalorisation des droits télés qui tarde ? Quoi qu’il en soit, les coupes d’Europe seront un véritable révélateur.

2. Benzema, l’esthète
Si vous êtes négatifs, ronchonnants ou aigris, passez votre chemin. Parlons amour, beauté et football. Dans une équipe qui n’a que rarement été excitante, le fan de foot se régalait pourtant a regarder évoluer KB9. Le français nous a épaté en mêlant intelligence de jeu, gestes de grande classe, efficacité et vista. Pourtant souvent esseulé dans l’attaque madrilène, le n°9 n’a jamais tremblé, n’a jamais failli, a toujours fait preuve d’un mental solide et jamais, jamais cette saison les fans madrilènes n’ont douté de leur buteur. En jouant entre les lignes, en combinant avec les milieux offensifs, les ailiers, en s’adaptant continuellement aux différentes tactiques de Zizou. Benzema a démontré cette saison ce qu’il l’a toujours mis en valeur : son sens du foot.

1. Messi, el numero uno
Sans revenir sur ses stats hallucinantes (Bon, si : 25 buts 20 passes décisives), Messi a illuminé le Camp Nou, et l’Espagne entière. De par ses exploits individuels, mais aussi par son sens du jeu “à la Barcelonaise”, malgré des coéquipiers bien loin de lui fournir l’aide qu’il mériterai. Alors que le club traverse une crise à tous les niveaux (Lors du dernier match, seuls 5 joueurs étaient sur le banc des remplacants, dont deux gardiens), Messi a encore une fois épaté son monde : meilleur buteur, meilleur passeur, meilleur dribbleur, plus de passes clés, plus de passes dans le dernier 1/3, plus de passes dans la surface, plus de progressive passes, plus de petits ponts, ses statistiques sont affolantes. Que dire de plus…

Et vous, que retiendrez-vous de cette saison de LaLiga ?