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TDF 2020 : Total Direct Energie, raviver la flamme

La 107e édition du Tour de France s’élance le 29 août pour un grand départ du côté de Nice. Initialement prévu fin juin, les amoureux de la Grande Boucle ont hâte de voir les cadors en découdre dès que la pente s’élève, les sprinteurs sortir leur plus belle pointe de vitesse, et les héros d’un jour nous livrer de grandes émotions. Le CCS vous propose de vous amener jusqu’au début du Tour en passant chaque semaine en revue une équipe française. Focus aujourd’hui sur Total Direct Energie.

Progression, grands résultats et retour dans le rang

Créée au début du millénaire, la structure dirigée par Jean-René Bernaudeau est une historique du Tour de France qui a traversé le temps avec de nombreuses dénominations (Bonjour, Bouygues Telecom ou encore Europcar pour citer les plus connues). Depuis 2000, la formation vendéenne a participé à toutes les éditions de la Grande Boucle. En 2004, la “Voecklermania” saison 1 s’empare du Tour. Thomas Voeckler, jeune coureur de 26 ans (tout juste auréolé du titre de champion de France) porte le maillot jaune pendant 10 jours, dans une édition une nouvelle fois sur-dominée par l’Américain Lance Armstrong. Une véritable épopée qui lie la jeune équipe (alors sous le nom de “Brioches La Boulangère”) et le brave Voeckler au cœur des Français. Mais il a fallu attendre l’année 2006 et la victoire de Pierrick Fédrigo pour voir cette formation lever les bras sur la Grande Boucle. C’est à partir de la fin des années 2009 qu’elle va passer dans une autre dimension, faisant preuve d’une grande régularité. A l’origine des premières belles pages de l’histoire de l’équipe vendéenne sous le soleil de juillet, le duo Voeckler/Fédrigo revient en force. Les deux coureurs remportent une étape chacun lors des éditions 2009 et 2010. Anthony Charteau permet également en 2010 à Europcar (à l’époque) de remporter son premier maillot distinctif en s’adjugeant le classement de la montagne.

L’apogée arrive en 2011, pour ce qui est de peut-être (à vous de juger) le meilleur Tour de France des vingt dernières années. Thomas Voeckler refait des siennes. Cette fois-ci, son statut est différent. Mais l’histoire est la même, voir plus belle. Au cours de l’étape de transition entre Issoire et Saint Flour (9e étape) et avant le premier jour de repos, il prend la tunique de leader et repousse les favoris à plus de 2min20. C’est alors qu’une deuxième Voecklermania s’empare de l’hexagone. Il porte à nouveau pendant 10 jours le maillot jaune sur ses épaules, ne perdant que quelques secondes par-ci par-là lors de grosses étapes de montagne. Très bien accompagné par le jeune Pierre Rolland, il perd l’espoir (qui avait grandi de jour en jour) de remporter le Tour de France sur les pentes de l’Alpe d’Huez. Comme un symbole et pendant qu’il voyait son rêve disparaître, le (très) grand lieutenant Pierre Rolland s’impose dans ce col mythique devant, excusez du peu, Samuel Sanchez et Alberto Contador. Au final, Voeckler finit quatrième et Rolland remporte un maillot blanc prometteur pour le futur.

Pierre Rolland/ Thomas Voeckler, le duo français du Tour de France 2011. (Photo : RMC sport)

En 2012, le duo de cycliste préféré des Français remet la formation vendéenne sur le devant de la scène. Voeckler remporte deux étapes et le maillot à pois. Rolland finit huitième et remporte lui aussi une étape, en résistant au retour des hommes forts du peloton (Pinot, Froome, Nibali, Wiggins).

Cette année 2012 sonne comme la fin de quatre très belles années (8 victoires d’étapes, 3 classements distinctifs, une 4e place). Depuis, la formation vendéenne n’a remporté qu’une victoire (par l’intermédiaire de Lilian Calmejane en 2017) en sept éditions, faisant rentrer l’équipe de Jean-René Bernaudeau dans le rang.

Total Direct Energie sur les autres grands tours

En plus du Tour de France, Total Direct Energie a participé à 16 autres grands tours, notamment grâce à un statut UCI ProTeam obtenu de 2005 à 2009 et pour l’année 2014. Contrairement à ce que nous avons vu la semaine dernière avec la Cofidis, la formation vendéenne a plus de mal à rencontrer le succès en dehors de l’hexagone. Elle a levé les bras une fois sur la Vuelta (Lilian Calmejane en 2016) et une fois sur le Giro (Johann Tshopp en 2010). C’est sur les routes italiennes, lors de sa participation au Giro en 2014 que l’équipe a réalisé sa plus belle performance au classement général. Au cours d’une course dominée par le Colombien Nairo Quintana, Pierre Rolland finit à une très belle quatrième place, perdant sa place sur le podium deux jours l’arrivée au profit de Fabio Aru.

De l’expérience et différents profils

Pour le Tour de France 2020, Total Direct Energie a sélectionné huit coureurs aux qualités bien différentes. Deux noms ressortent de cette sélection afin de mener l’équipe Total Direct Energie. Lilian Calmejane, coureur de 27 ans vainqueur d’étape sur le Tour et la Vuelta et le jeune sprinteur italien Niccolo Bonifazio vainqueur d’étape sur Paris-Nice plus tôt dans la saison. Pour accompagner ces deux coureurs, on retrouvera de nombreux trentenaires. Jérôme Cousin, Geoffrey Soupe, Julien Simon, Romain Sicard ; tous ces coureurs pourront apporter leur expérience au sein de la formation vendéenne. Fabien Grellier et Anthony Turgis complètent la présélection. La surprise nous vient du jeune Vendéen de 21 ans, Mathieu Burgaudeau, qui va découvrir le Tour de France, profitant des blessures de Rein Taaramae et Adrien Petit. Initialement prévu, le vainqueur de Paris-Roubaix et du Tour des Flandres Niki Terpstra ne sera pas de la partie, s’étant malheureusement cassé la clavicule lors d’un entraînement durant le mois de juin.

Niccolo Bonifazio roi du sprint lors de la 5e étape de Paris-Nice 2020. (Photo : Le Dauphiné Libéré/Alain JOCARD)

L’homme à suivre : Lilian Calmejane

Avec l’estonien Rein Taaramae, il est le seul autre coureur à avoir goûté à la victoire d’étape sur un grand tour. Arrivant dans la force de l’âge, Lilian Calmejane est l’homme à suivre chez Total Direct Energie sur cette 107e du Tour de France. Leader de l’équipe et courant pour la quatrième fois de suite la Grande Boucle, l’Albigeois compte utiliser à merveille ses qualités de baroudeur qui semblent parfaitement convenir aux nombreuses étapes de moyenne montagne de cette édition .

Jadis, la formation vendéenne enflammait la Grande Boucle et faisait frissonner les millions de fans français du Tour de France. Aujourd’hui plus en retrait, Total Direct Energie compte bien retrouver la mire dans une course avec qui elle a une histoire commune si particulière. Pour cela, elle pourra compter sur un mélange d’expérience et de profils complémentaires lui donnant une chance de pouvoir briller sur différents terrains.

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