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Top 14 : Le classement du mercato, places 14 à 12.

Afin de préparer la nouvelle saison de Top 14, les clubs du championnat français ont eu une intersaison un peu plus longue que d’habitude. Entre bonnes affaires, transferts fracassants ou coup d’épée dans l’eau, le CCS vous propose de revenir sur les différents mouvements réalisés par chaque équipe de Top14. Le tout, dans un classement concocté par nos soins.

14ème : Brive

Saïd Hirèche la saison dernière contre le RCToulon. crédit photo : Diarmid Courrèges – AFP

La dernière saison le CABCL l’a passée en queue de peloton. Jamais vraiment détaché, mais jamais vraiment assez en forme pour espérer jouer les premières places du championnat. Pour leur retour dans l’élite les corréziens finissent avec une encourageante 11ème place.

Le CAB a pu s’appuyer sur des joueurs âpres et rugueux, dans un style un peu désuet aujourd’hui mais encore assez efficace. Des soldats, comme le capitaine et 3ème ligne Saïd Hirèche, qui prolonge à Brive pour sa 8ème saison. Des prolongations de contrat importantes, il y en a eu d’autre pour le club corrézien, notamment Galala le percutant centre ou ailier, Acquier le talonneur, Axel Müller l’ailier argentin et surtout l’entraîneur Jeremy Davidson et son staff qui ont trouvé une certaine osmose avec leur groupe sur les deux années passées. Avec ces prolongations, le CABCL s’inscrit dans la continuité pariant sur un noyau de joueur solide. Brive a en outre laissé partir des joueurs pourtant important lors des dernières saisons comme le talonneur Da Ros ou le 2ème ligne Johan Snyman. Guillaume Namy, devenu indésirable, a aussi fait ses valises pour Narbonne. Et le centre international écossais Alex Dunbar n’a pas convaincu sur les terres brivistes repartant après seulement un an de contrat. Dans l’autre sens on note le recrutement de jeunes joueurs en quête de temps de jeu comme Valentin Tirefort à l’aile et Pierre Tournebize au centre. Mais la nouvelle attraction l’an prochain dans la ligne de ¾ ce sera bien Wesley Douglas venu pour dynamiter les défenses du Top 14.

L’arrivée qui fait du bien : Wesley Douglas

Fraichement débarqué de Béziers, le joueur anglais, capable d’évoluer au centre ou à l’aile, a réalisé une saison pleine du côté de la méditerranée. Quatorze matchs joués dont 12 titulaires et 3 essais sont à mettre à son crédit lors du dernier Pro D2. Premier point positif, même si le joueur est anglais, il a le statut de JIFF tant recherché par les clubs de Top 14 (Bisous Scott). Douglas a aussi des qualités sur le terrain, on le remarque surtout de par son physique 1m83 pour 90kg et sa vitesse qui ensemble débouchent sur une puissance remarquable. Le centre de 23 ans semble s’inscrire dans le projet de jeu corrézien, assez frontal, basé sur le défi physique dans les lignes arrières. Une bonne pioche pour le club sur le papier donc, surtout que le jeune anglais vient palier au départ au poste de plusieurs cadres.

Le départ qui fait mal : Guillaume Namy

C’est un enfant du club qui s’en est allé vers des contrées plus maritimes du côté de Narbonne. Après 12 années de bons et loyaux services, le joueur de 31 ans ne semblait plus vraiment dans le coup en terre corrézienne. Neuf petits matchs de championnat à se mettre sous la dent, interrompus par des blessures récurrentes (épaules et genoux). Si le départ d’un homme comme Snyman semble poser plus de problèmes au staff briviste, avec celui de Namy c’est la Corrèze qui perd l’un de ses enfants. Cette saison Brive a laissé partir deux de ses figures emblématiques : Arnaud Mignardi et maintenant Guillaume Namy. Deux inséparables qui, ensemble, avaient un record bien particulier à Brive. Ils étaient détenteurs du Litron d’or, obtenu après 3 jours de fêtes, et complètement imbibés. La fin de Namy, c’est aussi la fin d’une légende à Brive.

Les Arrivées :

Wesley Douglas (Centre, ANG, Béziers, 2022), Valentin Tirefort (Ailier, La Rochelle, 2023), Pierre Tournebize (Centre, FR, Montpellier, 2022), Pietro Ceccarelli(Pilier, ITA, Édimbourg, 2022), SetarikiTuicuvu (Ailier, FID, Bayonne, 2023), Florian Dufour (Talonneur, FR, Bordeaux-Bègles, 2022), James Coughlan (Entraîneur, IRL, Provence Rugby), Brandon Nansen (2e ligne, SAM, Newport)

Les Départs :

François Da Ros (Talonneur, FR, Biarritz), Johan Snyman (2e ligne, AFS, Retraite), James Johnston (Pilier, SAM, Rouen), KarlenAsieshvili (Pilier, GEO, Rouen), Richard Fourcade (2e ligne, FR, La-Seyne-sur-Mer), Jan Uys (2e ligne, AFS, non conservé), Rory Scholes (Arrière, IRL, non conservé), Franck Romanet (Ailir, FR, non conservé), Alex Dunbar (Centre, ECO, non conservé), Guillaume Namy (Ailier, FR, Narbonne), Dan Malafosse (2e ligne, FR, non conservé)

Équipe type probable :

La Note : 4,5/10

La vague de prolongation ne suffit pas, surtout quand on perd autant de joueurs. Dans l’ensemble, le recrutement est intelligent avec des jeunes qui viennent chercher du temps de jeu à Brive. Il manque tout de même un nom claquant, quelqu’un qui replace le CABCL sur la carte le temps d’un week-end. Pour la saison à venir, les attentes devront être moindres pour les supporters brivistes. Le club devrait encore batailler dans le bas du tableau pour éviter la relégation. Si les cadres répondent présents et que deux ou trois additions de l’intersaison, comme Tournebize, Douglas et Tuicuvu, rentrent dans des rotations performantes, alors le club pourrait se prendre à rêver d’une 6ème place. Mais on en est encore loin.

13ème : Pau

Antoine Hastoy lors d’un match contre l’ASM Clermont Auvergne. crédit photo : branchezrugby.fr

Un mercato compliqué pour Pau. 12ème à l’arrêt du championnat en mars, le club béarnais avait un bon besoin de renforts pour la saison prochaine. Les départs combinés des deux internationaux néo-zélandais, Ben Smith et Colin Slade, laissent un sacré vide dans la ligne des ¾ paloise. Même si des joueurs comme Antoine Hastoy notamment, sont largement capable d’assurer la relève. Outre les deux All-Blacks, le Fidjien Dominiko Waqaniburotu n’est pas conservé par le club. En fin de carrière, il n’a que très peu joué sous le maillot vert. Les jeunes Bastien Pourailly et Marvin Lestremau, formés au club, quittent aussi le navire. Si le premier n’a pas fait son trou dans le Béarn, le second a été titulaire 11 fois cette saison en Top 14, pour deux essais au compteur.

Côté arrivées, celle d’Hugo Bonneval fait un bien fou aux Palois, qui voient ici débarquer un arrière en quête d’un projet et d’un temps de jeu adapté. Au centre, le Rochelais Eliott Roudil peut lui aussi soulager la ligne de ¾ de Nicolas Godignon, tout comme l’ancien centre des Chiefs, Tumua Manu. En 2ème ligne, l’australien Matt Philip arrive à un poste déjà bien fourni à Pau. Les minutes seront chères. Enfin, Hastoy ne sera pas le seul demi d’ouverture à Pau, puisque l’ancien Lyonnais Mike Harris arrive chez les vert et blanc.

Si certains joueurs sont venus combler les trous à certains postes, notamment chez les ¾, on peut penser que le recrutement de quelques joueurs en plus n’aurait pas fait de mal à cette équipe paloise en lutte pour le maintien. La saison prochaine, il faudra compter sur un esprit d’équipe et un mental sans faille pour espérer faire un coup dans ce Top 14 très dense. Le manque de joueur à grande expérience et haut potentiel peu aussi jouer des tours.

L’arrivée qui fait du bien : Hugo Bonneval

En voilà une recrue qui fait du bien ! Avec les nombreux départs à l’arrière, Pau avait besoin de quelqu’un pour assurer derrière. C’est exactement le rôle que va tenir Hugo Bonneval. L’international français (14 sélections) va avoir un rôle important : amener son talent mais aussi son expérience auprès de cette jeune base arrière paloise. Après son départ du Stade Français en 2017, il n’a jamais réellement su s’imposer sous les couleurs toulonnaises. Après notamment une longue blessure à l’ischio-jambier, l’arrière est en quête d’un nouveau challenge, et de temps de jeu et quoi de mieux qu’un club familial comme Pau, qui compte en plus dans son effectif des joueurs que connaît Bonneval. Il n’y a plus qu’à jouer et à voir ce que cette association donne.

Le départ qui fait mal : Colin Slade

Après 5 saisons et 84 matchs et 568 points inscrits sous le maillot pallois, Colin Slade s’en va. Arrivé en 2015 après la Coupe du Monde remportée avec les Blacks, le double champion du monde montre directement à la France du rugby quel joueur il est. Ouvreur de génie, il donne une autre dimension à la ligne arrière de Pau, accompagné de Ben Smith. Sa vision du jeu, ses passes tranchantes et son jeu au pied précis vont sûrement beaucoup manquer du côté du Béarn. Un départ qui était écrit d’avance : Slade s’est plaint de nombreuses fois du rythme effréné du championnat de France et des Coupes d’Europe. Enchaînant les pépins physiques, il assure d’ailleurs avoir sacrifié quelques années de sa fin de carrière en venant en France. Un joueur qui change une équipe, qui aura marqué Pau et qui va manquer au Top14.

Les arrivées :

Eliott Roudil (Ailier/centre, FR, La Rochelle, 2022), Matt Philip (2e ligne, AUS, Melbourne Rebels, 2021), Aminiasi Tuimaba (Ailier, FID, Fiji 7s, 2022), Tumua Manu (Centre, N-Z, Chiefs, 2022), Hugo Bonneval (Arrière, FR, Toulon, 2021), Mike Harris (Ouvreur, AUS, Toshiba Brave Lupus, 2022)

Les départs :

Ben Smith (Arrière, N-Z), Dan Malafosse (2e ligne, FR, Brive), Colin Slade (Ouvreur, N-Z, Dynaboars), Dominiko Waqaniburotu (3e ligne, FID), Marvin Lestremau (Ailier, FR, non conservé), Bastien Pourailly (Ailier, FR, Clermont-Ferrand), Pierre Nueno (Centre, ESP, Narbonne), Tom Taylor (Ouvreur, N-Z, non conservé)

Équipe type probable :

La Note : 4,5/10

Comme dit précédemment, il manque de la profondeur dans le recrutement palois. Avec la perte de joueurs aussi talentueux, les arrivées se devaient d’être très qualitatives soit plutôt nombreuses. Mais il faut se rendre compte que certains postes, comme celui d’ouvreur, comptent simplement deux joueurs dans l’effectif. C’est trop peu et Pau pourrait être pénalisé si un des ouvreur venait à se blesser par exemple. La saison prochaine promet d’être une bataille.

12ème : Lyon

Le demi de mêlée lyonnais, Baptiste Couilloud, lors de la réception de La Rochelle le 18 Mai 2019. crédit photo : Romain Lafabregue/lesechos.fr

Le temps des hésitations semble révolu pour le LOU. Après des années à chercher un style de jeu, et à coup de millions, le club lyonnais semble enfin avoir trouvé les joueurs qui correspondent à son projet. Un jeu de mouvement rapide, définitivement tourné vers l’attaque. Ce qui leur a permis d’atteindre la 2nde place du championnat l’an passé. Rajoutez à cela la plus grosse différence de points marqués points encaissés (159) et vous obtenez une équipe qui aurait pu espérer aller, pour la première fois, au Stade de France. Un club qui fini avec un bilan plus qu’honorable de 12 victoires et 5 défaites.

L’effectif du LOU a été rondement géré durant l’intersaison. Tous les cadres importants et les jeunes à fort potentiel sont déjà mis sous verrou, avec des contrats moyens et longs termes. Le club du Rhône va pouvoir compter sur son animateur offensif formé au club, Baptiste Couilloud. Le demi de mêlée qui s’est révélé en 2018, et a validé tout le bien que l’on pensait de lui en 2019. Il faut espérers qu’il continue sur sa lancée pour son équipe et aussi pour les yeux des amateurs de beau rugby. Le deuxième ligne international Félix Lambey va lui aussi pouvoir admirer le stade de Gerland, depuis le près, pendant une paire d’années et plus. Avec la retraite du capitaine emblématique Julien Puricelli, c’est à Lambey de prendre les rênes du paquet d’avant à Lyon.  Que ce soit en mêlée, en touche et dans le jeu courant. Pendant cette intersaison le LOU n’a réalisé que 3 prolongations de contrat, mais des prolongations importantes. Johnathan Pelissié, le demi de mêlée d’origine lotoise a prolongé deux ans au club. Il continuera d’assurer le rôle de suppléant expérimenté derrière Couilloud. Virgile Bruni a lui aussi prolongé son contrat de 2 ans. Parfait pour composer l’attelage avec Lambey, les deux hommes se connaissent bien maintenant. Enfin, l’équipe lyonnaise a donné une dernière pige au centre de 36 ans, Rudy Wulf, qui continuera de dépanner sur les postes de la ligne de trois-quarts. Il pourra aussi encadrer les jeunes loups Barassi et Regard. Peu de prolongations au LOU donc, mais quelques arrivées en contrepartie. Comme celle de Grosso venu se frotter à la concurrence sur les ailes lyonnaises. Ou encore Galan qui vient à la relance après son manque de temps de jeu à Toulouse. La récente acquisition de Tulou vient aussi donner un coup de peps au recrutement et à la 3ème ligne de Lyon.

L’arrivée qui fait du bien : Alex Tulou

À 33 ans, le puissant samoan va connaître sa quatrième équipe dans le championnat français. Après une année à Bourgoin en 2010, des déboires à Montpellier et des victoires éclatantes avec Castres, le 3ème ligne de 1m 92 pour 114 kg vient poser ses valises dans le Rhône. Le tout pour apporter vitesse et percussion dans le jeu débridé courant du LOU. Certes, le joueur n’est plus tout jeune. L’an dernier, sur ses 15 feuilles de match il n’a été titulaire que 8 fois, une légère blessure le freinant en début de championnat. Cependant, Tulou a encore de beaux restes et saura apporter un petit plus dans cette équipe, qui se retrouve à nue en troisième ligne. De plus, le joueur a quand même remporté le Top14 en 2018 avec le CO. Son expérience n’est pas négligeable. Il pourra guider la jeune meute lyonnaise vers le titre en esquivant certains pièges sur le chemin.

Le départ qui fait mal : La 3ème ligne

Clap de fin pour Julien Puricelli et le rugby. Le néo-retraité a raccroché les crampons en fin de saison passée. Durant celle-ci il n’a d’ailleurs pas beaucoup joué. Frappé par les blessures, il a effectué seulement 6 matchs de championnat. Le 3ème ligne a pendant longtemps, et ce jusqu‘à la fin de sa carrière, était un poison en touche, souvent meilleur preneur et meilleur contreur d’une rencontre. Difficile de trouver un remplaçant qui aura le même impact que lui dans le jeu aérien. Son pendant de l’autre côté de la mêlée est lui aussi parti. Liam Gill a en effet décidé de quitter le championnat français pour les sirènes du championnat japonais. Le numéro 7 très physique était l’un des tous meilleurs plaqueurs de l’équipe lyonnaise. Adepte des caramels et des planchettes japonaises pleine côte, le boucher australien ne sévira plus en Top 14 au grand dam des supporters lyonnais. Pour former un triptyque parfait en troisième ligne, il manque un homme le numéro 8. Et c’est Carl Fearns. Le vétéran anglais a décidé d’aller aider Rouen en Pro D2 pour les saisons à venir. Pourtant le numéro 8 de 31 ans occupait un rôle central dans le dispositif du LOU. Il avait participé à 16 feuilles de match dont 14 comme titulaire la saison passée, pour un total de 875min sur le terrain. C’est donc une troisième ligne entière, de qualité et quelque peu historique qui s’en est en allée de Lyon.

Les Arrivées :

Léo Berdeu (Ouvreur, FR, retour de prêt Agen), Joe Taufete’e (Talonneur, USA, Worcester, 2022), Colby Fainga’a (3e ligne, AUS, Connacht, 2022) Mathieu Bastareaud (Centre/3e ligne, FR, New-York, 2022), Rémy Grosso (Ailier, FR, Clermont-Ferrand, 2021), Gillian Galan (3e ligne, FR, Toulouse, 2021), Izack Rodda (2e ligne, AUS, Reds, 2021), Alex Tulou (3e ligne, N-Z, Castres, 2021)

Les Départs :

Julien Puricelli (3e ligne, FR, Retraite), Sami Zouhair (Pilier, FR, Prêt Valence-Romans), Jean-Marcellin Buttin (Arrière, FR, Agen), Sam Hidalgo-Clyne (Demi-de-mêlée, ECO, Exeter), Alexis Palisson (Ailier, FR, Stade Français), TanginoaHalaifonua (3e ligne, TON, Grenoble), Carl Fearns (3e ligne, ANG, Rouen), Andrès Zafra (2e ligne, COL, Agen), , Martial Rolland (2e ligne, FR, Aurillac), Maxime Profit (3e ligne, FR, Prêt Aurillac), Liam Gill (3e ligne, AUS, NTT Shining Arcs), Hendrik Roodt (2e ligne, AFS, Retraite), Adrien Séguret (Centre, FR, Grenoble), Kévin Yaméogo (Pilier, FR, Prêt Agen), , Joris Moura (Ouvreur, FR, Prêt Vannes), Jone Tuva (Ailier, FID, prêt Bourgoin)

Équipe type probable :

La Note : 5,25/10

Pour une fois, le club lyonnais n’a pas fait trop d’émules sur le marché des transferts. Lyon devrait connaître une saison tout de même moins bonne que la précédente, après la perte de Gill et Fearns notamment. La nouvelle troisième ligne doit apprendre à jouer ensemble. Cependant, les bons joueurs lyonnais sont toujours présents et semblent prêt à continuer sur leur lancée. Même si l’intersaison n’a pas été folle, le club aura à cœur de jouer les trouble-fêtes dans les premières places du championnat. Autre chose qu’un Top 6 ressemblerait à une défaite pour le club du Rhône.

Classement final :

ClassementEquipeNote
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8??
9??
10??
11??
12Lyon5,25
13Pau4,5
14Brive4,5
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